Quelques mois seulement après leur passage à Dixmude, les anges noirs d’Austin étaient de retour pour présenter leur excellent dernier album “Phosphene dream”. Petit tour d’horizon dans une Orangerie pleine à craquer. Il est étonnant que l’assistance du concert de ce lundi soit encore aussi conséquente. Pas que la musique abrasive de ces lointains cousins du Velvet puisse être taxée d’élitiste, mais de là à déplacer les foules ? Il faut donc se féliciter d’un tel engouement général ayant drainé aussi bien gente féminine que masculine, (très) jeune ou moins jeune.
L’hypnose instaurée par ces Américains au charisme quasi nul (bon sang, ce chapeau de cow-boy et cette veste en cuir à franges !) opérant dès les premières notes, très vite les chansons de ces Black Angels dessinent une trame enivrante dans laquelle l’auditoire s’enlise passionnément. Hochant la tête et me balançant d’avant en arrière, humant de tout mon saoul le souffle virevoltant de ces mantras psychédéliques, je succombe de mon plein gré à cet appel quasi mystique. La batterie de Stéphanie Bailey, l’écho répercutant les distorsions des guitares, la voix ‘Morrissonienne’ du chanteur, Alex Maas, casquette éternellement rivée sur le sommet du crâne, tous les éléments s’enchaînent et s’entrelacent dans un kaléidoscope hallucinatoire propre à donner le tournis. Les nouveaux titres « Science Killer », « River of Blood » ou le presque pop « Telephone » se mêlent aux classiques du groupe tel le « You on the run » toujours pertinent d’efficacité. L’aspect homogène de l’ensemble renforce l’aspect incantatoire de la musique de ces Texans, agissant comme le catalyseur d’une montée en puissance digne d’un écrit de William Burroughs. En rappel, le groupe revient à ses premières heures, déposant aux pieds de leurs fans des titres de « Passover », en signe de profonde gratitude.
Là où The Black Angels passent, nul besoin de s’enivrer de substances illicites pour goûter aux plaisirs de paradis artificiels…
(Organisation Botanique)