A l’origine, le concert de Yuck devait se dérouler en novembre 2010. Reporté fin février de cette année, il a donc fallu attendre 3 longs mois avant de découvrir cette formation insulaire que la presse ne tarit pas d’éloges. Et l’attente n’a pas été vaine, car les organisateurs ont eu la bonne idée de doubler l’affiche, en programmant une des nouvelles sensations américaines, Cloud Nothings.
Pour accueillir ces deux combos, la Rotonde est presque sold out. Cloud Nothings ouvre le bal. En réalité, il s’agit du projet de Dylan Baldi, un jeune musicien à peine âgé de 19 ans, responsable de compos aussi efficaces qu’énergiques. Et il est parvenu à créer un buzz en se servant de la toile. Sur scène, le natif de Cleveland est soutenu par trois musiciens. Un format fort classique, puisque si ses collaborateurs se partagent gratte, basse et drums, Dylan se réserve le chant et la guitare solo. Le groupe enchaîne les morceaux qui ne dépassent jamais les trois minutes. L’intensité des compos est soutenue et les refrains accrocheurs ; mais si le tracklisting est solide et bien équilibré, aucune chanson ne sort réellement du lot. Sûr de lui, Baldi est très à l’aise sur les planches et prend un réel plaisir au contact du public. Etonnant pour un musicien qui n’a pas encore fêté ses 20 printemps. Et à ce titre, franchement, il mérite un coup de chapeau. Pour l’instant sa discographie se limite à une compile, mais d’après les infos recueillies, son premier opus devrait paraître d’ici quelques mois. On attend cette sortie impatiemment.
Un quart d’heure de pause et Yuck monte, à son tour, sur l’estrade. Deux guitaristes dont le lead singer (un sosie de Bob Dylan, teenager) une bassiste et un batteur bien en chair à la coupe afro qui vaut le coup d’œil (NDR : en outre, ce gros nounours, c’est un peu la mascotte du combo). Le tracklisting est partagé entre morceaux rock plutôt classiques et ballades empreintes de douceur. Les interventions tout en délicatesse du second sixcordiste apportent un réel plus à l’ensemble. Les mélodies sont soignées et la voix de Daniel Blumberg est à la fois excellente et parfaitement maîtrisée. Mais le set manque singulièrement de puissance. Il faut attendre les deux derniers morceaux, avant le rappel, pour voir le groupe enfin se libérer. Energiques, explosives, dynamisées par une ligne de basse percutante et des accords de gratte shoegazing, les compos vont littéralement enflammer la salle. Dommage que le combo ait attendu la fin de parcours, pour enfin se (nous) réveiller…
N’empêche, les deux formations qui se sont produites ce soir disposent d’un fameux potentiel. Et s’il faudra encore attendre pour voir sortir le premier elpee de Cloud Nothings, celui de Yuck est déjà dans les bacs depuis 15 jours. A mon humble avis, on devrait parler –et en bien– de ces deux bands, au cours des prochains mois…
(Organisation Botanique)