Debout Sur Le Zinc faisait escale à Lille ce vendredi soir. Formation pas très présente en termes de couverture télévisée ou radiophonique, il n’en reste pas moins que ce groupe jouit d’une très belle popularité auprès de la jeunesse française, qui aime la bonne musique et surtout se plonger dans une ambiance propice à la bonne humeur ! A la décharge des programmateurs d’émissions TV ou de responsables d’antenne, le répertoire de ‘DSLZ’ est plutôt tourné vers la représentation live et la participation active du public. D’autant plus que rien n’est vraiment prévu pour ce style musical sur nos belles chaînes, qui se bornent le plus souvent ces temps-ci à fouiller de façon nauséabonde dans la vie privée des plus naïfs (pour rester poli !!!)
En route donc vers l’Aéronef qui se niche au sommet du centre commercial d’Euralille et, c’est une aubaine en tout cas, du côté parking… Et encore faut-il y arriver ; car depuis la construction du nouveau stade de foot, et comme tous les vendredis soir, le périf est plus qu’embouteillé.
Pas découragés pour deux sous, nous finissons par arriver à bon port et… à temps !
L’Aéronef n’est pas rempli ce soir, les mezzanines sont d’ailleurs inaccessibles aujourd’hui. C’est un petit millier de personnes qui sont attendues pour voir en lever de rideau Jali et ses 4 musiciens se produire avant leurs favoris. Originaire de Bruxelles, le jeune Belge a suivi le combo français durant toute sa tournée. On peut presque dire qu’il joue à domicile ce soir. Dispensant une musique folk/pop inspirée, ce jeune artiste d’à peine 22 ans devrait se faire sans peine une place au soleil assez rapidement. Qualité et talent sont bel et bien au rendez-vous. De bon augure pour les années de carrière à venir.
Entre le moment où Jali quitte la scène et DSLZ y prend place, il faudra de longues, longues minutes de patience. Il est vrai qu’une quinzaine d’instruments doivent (re)passer entre les mains des roadies pour les derniers réglages. Ma montre indique plus de 21:40 quand enfin, le clan des sept envahit l’espace scénique. La soirée est loin, très loin d’être achevée !
« Frisson » ouvre le bal. On entre directement dans le vif du sujet : violon, trompette, mandoline, clarinette, accordéon, guitares, tambourin, contrebasse, banjo, … se succèdent, se conjuguent en duos, trios ou quatuors de folie. D’un dynamisme à couper le souffle, les sept, non six, pardon (le batteur reste continuellement vissé à son tabouret) sont incapables de rester plus de deux minutes à la même place. Heureusement que les instruments électrifiés ne sont plus câblés !!! A l’heure où j’écris ces quelques lignes, ils seraient encore occupés de démêler les fils… D’autant plus que les musicos s’échangent les instrus, tout comme le micro. Parfois, on ne sait même plus qui fait quoi. Ce ne sont plus des musiciens mais des jongleurs.
Mais c’est ce que le public est venu voir, un show plus théâtral que musical en fin de compte. Un moment de détente où la relation artiste/public compte plus que le récital interprété, une dynamique imprimée par une bonne humeur contagieuse, une soirée qui sent bon la joie de vivre et le partage.
Chacun dans la troupe joue un rôle important et personne, jamais n’est mis à l’écart. Le chanteur principal (également violoniste et trompettiste) recule même volontairement de temps à autre pour laisser la vedette à l’orchestre. Et dans ces moments-là, quoiqu’assez rares, le (contre)bassiste au look à la Gainsbourg, pieds nus et coiffé d’un vieux chapeau, montre de quel bois il peut se chauffer.
On n’est pas loin de la vingtaine de titres interprété, parmi lesquels le très ‘sérieux’ « Abbé Chamel », lorsque Debout Sur Le Zinc se retire avant de reprendre d’assaut, pour trois derniers morceaux, l’espace qu’elle a conquis de haute lutte. « Arbre », « Mots d’amour/Poil aux yeux » et « La déclaration » mettront un point final à cette mémorable soirée, véritable antidépresseur sans aucun doute beaucoup plus efficace que n’importe quelle médication !
Les plus pressés gagnent rapidement la sortie mais les autres ont encore la chance de prendre un verre au bar en compagnie de ces acrobates de la scène underground, bien trop méconnus du grand public, hélas !
Sacrée soirée ! Non, pardon, ça c’est à la TV !
(Organisation Aéronef)