Soirée branchée au Vooruit dédiée au couple le plus sexy de la scène belge : Els Pynoo et Danny Mommens, alias Vive La Fête. Une célébration haute en couleurs pour fêter comme il se doit la sortie de leur troisième album, « Nuit Blanche », un concentré gratiné d'électro-kitsch (« kitsch-pop », selon leurs propres dires) et de new wave curesque, « very fashion indeed ». Le gratin de la populace « aware » de Flandre dans la salle (de Tom Barman à Michel Gaubert de chez Colete, tous deux en DJ sets avant et après le concert) s'était donné rendez-vous pour venir applaudir les deux tourtereaux, en forme olympique. Tenue velcro pour Els, « made in Kortrijk », et maquillage 80's pour Danny le Rouge : le look « Vive La Fête » se veut « tendance »… Comme celui du public, bigarré : coupes iroquoises, badges has been et regards « m'as-tu-vu ». Une « Nuit Blanche », donc : prévus à minuit, Vive La Fête aura un peu de retard…
Els et Danny sont entourés d'un nouveau groupe : exit Jules de Borgher et Piet Jorens, les nouveaux comparses se veulent plus anonymes, quoique peinturlurés comme Danny, « à l'apache » (les yeux barrés d'une grosse ligne bordeaux). Peu d'anciens morceaux, puisqu'il s'agit d'une sorte de show-case : seuls « Tokyo » et un « Je suis malade » à rallonge auront été joués à l'emporte-pièce, comme si l'ancien Vive La Fête n'était qu'un vieux souvenir… Plus que jamais, le groupe se réduit aux deux amoureux, dont les regards complices ne laissent d'ailleurs aucun doute quant à la passion qui les unit. Malgré les poses, malgré les paillettes, ces deux-là savent rester sincères, envers eux-mêmes et envers le public. Les remerciements se veulent chaleureux, et l'ambiance bon enfant. Tout l'album sera passé en revue, avec quelques points forts : un « Touche pas » d'anthologie à la sauce hip hop (avec un invité rapper), deux reprises magiques (« Banana Split » et « I Feel Love », celle-ci susurrée pendant plus d'un quart d'heure (celui de la gloire) par des volontaires dans la salle, à qui Danny prêtait chaleureusement le micro), sans oublier ce « Maquillage » déjà connu des aficionados du groupe… Deux bides, cependant : les problèmes du micro d'Els à la moitié du concert, et ce jam déplacé de Danny avec Luc Devos de Gorki, en toute fin de prestation… Qu'à cela ne tienne, Els et Danny auront prouvé, une fois de plus, qu'ils savent mettre le feu ailleurs que sur les catwalks de Karl Lagerfeld, et « en français dans le texte », dames en heren !