La grande salle était bourrée comme un œuf pour accueillir le spectacle accordé par Arno Hintjens, ce mercredi 22 janvier, à la Maison de la Culture de Tournai. Honnêtement, je dois reconnaître qu'il y a des lustres que je n'avais plus vu autant de monde assister à un concert rock, dans la cité scaldéenne. Comme quoi, même s'il n'existe pratiquement aucune structure rock à Tournai pour organiser un tel événement, il existe bien un public pour ce style de musique. N'en déplaise à ceux qui pensent que dans la cité de Cinq Clochers, il n'y a de la place que pour les 'coulonneux' et les faits divers…
Arno aime le blues. Il a même monté un groupe, à une certaine époque qui répondait au patronyme de Charles et les Lulus. Il nous le rappelle dès son premier morceau. Et épice régulièrement son set de chansons sculptées dans ce style. En s'accompagnant même parfois d'un harmonica. Il aligne, ensuite quelques nouvelles chansons. Millésimées Arno, elles devraient donc figurer sur son nouvel album. Première constatation, l'Ostendais peut s'appuyer sur une solide formation. Faut dire que son drummer et son claviériste/pianiste l'épaulent depuis plus de vingt ans. Il nous le rappellera à la fin de son concert… Complètent le line up un guitariste plutôt habile, un bassiste particulièrement efficace (NDR : pas cher, ajoute-t-il par boutade : il est Yougoslave !) et un accordéoniste impressionnant de virtuosité qui joue debout en tirant parti au maximum de ses pédales de distorsion. Arno est en forme. Et n'a pas (n'est pas ?) trop consommé… Il ne manque pas de sortir ses vannes scatologiques. Mais pas seulement. Son histoire du Delhaize. On n'y comprend pas grand-chose. Sauf quand il précise que sa femme (son ex ?) habite Lyon… Episodiquement, Arno s'assied. Pour interpréter l'un ou l'autre titre plus tendre. Comme le très beau « Dans les yeux de ma mère ». Il nous réserve également quelques reprises. Celle du « Bon Dieu » de Brel. Une autre encore, mais complètement méconnaissable du « Mother's little helper » des Stones. Et que dire alors de celle de « Drive my car » des Beatles ? Le public s'enflamme. Et Arno de sortir des cymbales (NDR : ça rime !). Puis ses incontournables covers de TC Matic : « Putain putain » et un « Oh la la la », sur lequel l'accordéon fait voler un sulfureux vent d'Est. Le public est debout. Ben oui, avant il était assis. Pour celle des « Filles du bord de mer » d'Adamo, les spectateurs répondent en chœur. Arno peut donc les remercier et s'en aller. Mais ils en veulent encore. Même s'il est, en général, programmé le rappel fait partie des institutions. Un rappel au cours duquel il va nous léguer son très beau « Lola » et puis le classique des classiques : « Vive ma liberté ! ». Tout un symbole ! En tout cas du tout grand Arno…