Redboy de My Little Cheap Dictaphone a la bougeotte : à peine a-t-on eu le temps de se familiariser avec « Music Drama » que le bonhomme nous revient déjà avec un nouveau groupe, plus rock, plus tendu, plus noisy, plus –core (sans parler de son troisième projet : Zythum…). Difficile pour l'instant de dire s'il s'agit d'une récréation juvénile pour notre ami liégeois… En tout cas s'il s'amuse, il le fait de fort belle manière : sur scène, ça déménage, le son est incisif, les compos bien troussées, la rage à peine contrôlée. Hollywood P$$$ Stars pourrait bien ainsi devenir le nouveau fleuron d'une scène rock wallonne de plus plus décomplexée (Elvis' Ghettoblaster, Austin Lace, Mud Flow, Girls In Hawaii, Nietzsche,…). Après avoir empoché le premier prix du Concours Circuit, le nouveau gang de Redboy (Eric à la basse, Anthony à la guitare et au chant, Benoît à la batterie) devrait donc refaire parler de lui dans les prochains mois, une fois ce premier EP (fort attendu) dans les bacs, prévu pour très bientôt (voir www.collectifjauneorange.net, dont le but est de promouvoir les musiciens liégeois « de manière indépendante et artisanale »).
Dommage qu'après telle révélation, les deux jumelles canadiennes Tegan & Sara soient venues gâcher la fête. Imaginez une sorte de couple siamois braillant un folk-rock poussif en singeant Melissa Etheridge : affreux.
Heureusement, les quatre Canadiens de Hot Hot Heat ne tarderont pas, après cet interlude regrettable, de bouter le feu à la Rotonde, avec leur punk-new wave né sur les cendres encore chaudes d'XTC, de Gang of Four et de Cure circa « Three Imaginary Boys ». Après quelques maxis confidentiels (dont l'excellent « Knock Knock Knock » produit par Chris Walla de Death Cab for Cutie), ces quatre jeunes teigneux au look hilare (le chanteur ressemble à un jeune Bruce Springsteen déjanté, et le guitariste au Nick Cave de Birthday Party) nous reviennent avec un premier album festif, « Make up the Breakdown ». Au programme : guitares funky, synthés acidulés et beats timbrés, comme si Robert Smith (cette voix !) s'était mis à jouer du Specials sur fond d'Elvis Costello. Dansant et énergique, le rock juteux d'Hot Hot Heat emballe dès les premières notes. Steve Bays chante avec conviction, la langue pendante et le buste collé à son synthé, en remuant tel un beau diable qui aurait des fourmis dans les jambes, et du poil à gratter dans le slip. « No, Not Now », « Get In or Get Out » et surtout « Bandages » (interdit aux USA durant la guerre parce qu'il parle de… pansements) se savourent avec délectation : de mémoire, on n'avait plus entendu de tubes pop-funk si convaincants depuis Weezer et The Rapture. Ces gars-là sont Hot, y a pas à dire…