Après avoir assisté à leur set accordé au Botanique début mars, un arrière-goût de trop peu me restait sur l'estomac. Bien sûr, en une heure, il m'avait totalement convaincu. Mais rien à faire, j'étais resté sur ma faim. Aussi je décidais d'aller les revoir à Paris…
Programmé en première partie, Fiery Furnaces constitue l'autre gros buzz de ce début d'année. Leur marque de fabrique? Des chansons sans refrain, chantées par une Eleanor Friedberger androgyne en diable, à mi chemin entre une Karen O sans garde robe hype et une Jane Birkin sensuelle. L'utilisation intensive d'un piano sautillant en contrepoint d'une instrumentation particulièrement brute et sauvage est leur deuxième réelle marque d'originalité. Malgré ces atouts manifestes, le soufflet est rapidement retombé à plat. En effet, aucun titre ne parvient à se démarquer des autres ; les gémissements de la chanteuse finissant par se confondre avec des gloussements d'ennui.
Venons-en à Franz Ferdinand. Avant même la sortie de leur premier EP, paru en novembre dernier, la presse britannique les avait portés aux nues. Elle les considérait même comme le renouveau de la pop anglaise, comme le groupe qui allait renvoyer à leur dortoir tous les pseudos amateurs qui ont fait de la musique depuis Oasis. Sorti en février, leur elpee a comblé toutes les attentes, et les échos de concerts enflammés ont franchi la Manche. Leur unique prestation belge dans une Rotonde pleine comme un oeuf d'un public avide de nouvelles sensations était énergique à souhait. Que pouvait-on dès lors attendre de plus d'un concert parisien ? Surtout dans une salle où le public est réputé froid et distant… Dès la première note, le ton est donné : impétueux, fougueux et déchaîné. Le groupe semble s'être libéré de son empreinte Gene Vincent un peu kitsch pour s'affirmer réellement en tant que groupe de rock. Enchaînés, « Jacqueline » et « Take me out » rendent la salle totalement hystérique. Le sol vibre au rythme des sautillements de la foule, le chanteur s'époumone et sourit en même temps devant les pogos improvisés, « Auf achse » apportant le coup de grâce. Et Michaël d'achever le public en le mettant à genoux (NDR ; le public !). Après avoir passé en revue tous les titres de l'album et de l'Ep, de « Matinée » à « Cheating on you », le spectacle s'est achevé par « This fire », laissant une réelle sensation de bonheur pour tout le monde présent ce soir-la…