Sur les planches, The Streets est un véritable groupe. Un quintet drivé par Mike Skinner qui chante ou déclame (NDR : c'est du rap !) d'un timbre soul chargé d'émotion. Sa musique embrasse une multitude de styles : pop, hip hop, R&B, (dub) reggae, 2 step et j'en passe. Une solution sonore obsessionnelle qu'il enrichit d'orchestrations et de beats. Et le résultat de cette mixture se révèle totalement intriguant. A ce jour, les Streets comptent 3 albums à leur actif ; mais ce soir ils ont surtout interprété une majorité de titres issus de leur premier opus, le magistral 'Original pirate material' (2002), ainsi que du dernier elpee, 'The hardest way to make an easy living'. Sans oublier d'y incorporer les hits de leur deuxième essai, 'A grand don't come for free'. Visiblement, Mike Skinner est en forme ; et dès les premières mesures, il parvient déjà à communiquer son excitation au public. Il marche sur le podium de long en large, histoire de donner de l'élan à son show. Deux ans plus tôt, lors du festival Pukkelpop, il était totalement véritablement passé à travers. Faut dire qu'il avait un peu trop forcé sur l'alcool. A un tel point que le deuxième MC lui avait volé la vedette. Bien plus frais, il a pu étaler toute sa vivacité et sa capacité à maîtriser son sujet. Responsables d'un set contagieux et enfiévré, les Streets ont aligné des compos dynamiques et davantage uptempo ; des morceaux souvent épaissis par le style narratif de leur rap.
'Don't mug yourself' et 'Let's push things forwards' ont immédiatement donné le ton. Instantanément la foule s'est mise à remuer. 'Same old thing' et 'It's too late' ont manifesté davantage de tension retenue. Des titres composés à leurs débuts et que les aficionados apprécient tout particulièrement. Et lorsque Skinner attaque 'Could well be in', les premiers rangs commencent à bondir. En outre, il a le bon goût de laisser cette chanson partir à l'aventure… Inévitablement, 'Too much brandy' a déterminé le moment de la distribution du whiskey et de la vodka. Les spectateurs installés près du podium ont été les mieux servis. Certains ont même pu s'en délecter à plusieurs reprises. On peut manifestement parler ici d'une compo qui ne manque pas de saveur. A l'issue de cet épisode bibitif, la formation a davantage mis l'accent sur les compos les plus récentes. A l'instar des derniers singles 'When you wasn't famous', 'Let it be', 'Never went to church' et 'War of to sexes'. Mais les meilleurs moments du concert ont été atteints par 'Blinded by the lights' (NDR : surtout chez ceux qui avaient pu se jeter quelques verres derrière la cravate !), 'Weak becomes heroes' (NDR : un fragment très groovy lié au 'Music sounds better with you' de Stardust) et 'Dry you eyes'. Caractérisé par un sample de RATM, le très rock 'Fit but you know it' a conclu le spectacle. Un final au cours duquel la foule entière s'est mis à lever les bras, et à agiter les mains. Responsable d'un set bien équilibré, et soucieux de bien conjuguer raps et voix très soul, The Streets a enfin convaincu. Leur échec live vécu deux ans plus tôt est enfin oublié. Et sa nouvelle tournée s'annonce sous les meilleurs auspices. On pourra même compter sur eux pour les festivals d'été.
En première partie, on a eu droit à la prestation d'un rapper français hyperkinétique. Ses salves de raps soutenues par une boîte à rythmes hypnotiques ont entretenu un set, finalement de bonne facture.
Organisation: France Leduc Productions
Traduction: Hendrik Tant (Adaptation Bernard Dagnies)