Il y a des signes qui ne trompent pas… A la vue du nombre de personnes inscrites sur une liste d'attente, pour pouvoir assister au concert (complet) de Konono n°1, une conclusion s'imposait : la formation de Kinshasa à réussi à conquérir l'Occident. Avec ses traditionnels de cérémonies funèbres passés par le filtre d'une distorsion furieuse, ils ont réussi à réconcilier tout le monde : des rockers aux fanatiques de sonorités d'avant-garde en passant par les néo hippies en sandales, nonobstant le froid carnassier qui figeait encore Bruxelles.
Cette faune se presse donc dans un Beurs rénové pour le meilleur et pour le pire, afin de vivre deux heures d'un set efficace et sans accroche. Les 3 likembes sont toujours amplifiés par deux haut-parleurs de gare, et les percussions diverses et bricolées dynamisent ce magma hypnotique dans une ambiance de carnaval de Rio, projeté en l'an 2085. D'une nonchalance sans faille, les musiciens s'échangent les instruments entre et pendant les morceaux, adressent des clins d'œil aux premiers rangs et rigolent avec des connaissances, tandis que le chanteur/ambianceur incite la foule à danser. Cette dernière coopère facilement et la salle se transforme progressivement en piste de danse. D'autres préfèrent agiter la tête à l'audition d'une musique qui malgré la réécoute reste toujours aussi mystérieuse. Au bout d'une heure et demie, les moins résistants se rabattent vers le bar, saoulés par l'énergie de la troupe, qui pourrait encore jouer des heures sans sourciller ou montrer des signes de fatigue. Un rappel est concédé sans peine. Chaque membre refait son entrée sur un pas de danse. Un riff de basse est lancé. Les percussions s'ajoutent une à une et tout le monde est reparti pour une bonne demi-heure de fête. Futé, le chanteur termine le spectacle par une bonne session d'auto promotion en brandissant le disque sorti l'an passé pour le compte du label belge Crammed. Opération réussie, retour au bercail.