Un peu plus de deux ans après avoir commis « Man Alive », un premier album dont ils ne sont pas particulièrement fiers, les Mancuniens d’Everything Everything reviennent aux affaires en publiant « Arc », un second LP d’art pop aussi bien foutue que… standard. En 2011, le quatuor effectuait un passage à guichets fermés sur la scène de l’ABClub. Ce 9 mars 2013, il pose ses valises sur celle de la Rotonde du Botanique, avec le même succès de foule.
Dès 20h15, Everything Everything apparaît sur scène flanqué, dans sa mouture live, d’un cinquième membre préposé aux synthés. Pas de chance pour les retardataires. Les Mancuniens ont l’air plutôt ravis d’être sur les planches. Plus particulièrement le chanteur, Jonathan Higgs, qui affiche un large sourire contagieux, à l’heure d’enfourcher sa guitare. Et le public ouvre ses oreilles, plein d’attente. Alors, Eveything Everything : énième buzz sans avenir ou formation sous-estimée?
Le quatuor se lance dans une déferlante d’art pop qui ne répond pas vraiment aux interrogations, malgré toute la motivation dont font preuve les cinq gars présents sur le podium de la Rotonde. Car leur set tient la route surtout grâce à ses morceaux les plus dynamiques de leur répertoire. Un peu à l’image de « Arc », leur nouvelle galette, qui se paie la plus grosse tranche de la setlist et dont les tubes potentiels sont éclipsés par l’omniprésence de ballades un peu trop sirupeuses.
Malgré l’aversion de leur leader pour « Man Alive », Eveything Everything propose tout de même quelques titres extraits du premier LP. « Schoolin’ » ou « Photoshop Handsome », par exemple, viennent relever la tête des membres de l’assistance qui piquent ponctuellement du nez. A la bonne heure. On est samedi soir. Le public a envie de danser. Il frétille sur des « Kemosabe » et « Radiant », se secoue sur la batterie syncopée de « Cough Cough », headbangue (un peu) sur « Suffragette Suffragette » ou « Photoshop Handsome » et sort même son iPad (si, si, ça commence…) pour filmer « Armourland ». A contrario, les « Final Form » ou « The Peaks » font retomber la pression. La minute-câlin s’éternise. Et on se contente de décompter les minutes avant le prochain soubresaut mélodique qui, lorsqu’il frappe, en est presque salvateur.
Les quatre gaillards d’Eveything Everything n’ont pas encore trouvé le bon équilibre, tant en studio que scéniquement. Higgs et consorts doivent parvenir à pondre un troisième essai plus complexe et rentre-dedans que cet « Arc » qui, d’ici peu, se classera certainement dans les sorties anecdotiques de 2013. Dommage !
(Organisation : Botanique)