Florence Welsh (Florence + The Machine) compte désormais une petite sœur ! Lizzy Plapinger et Max Hershenow forment le duo MS MR (prononcez ‘Miss Mister’). Elle et la célèbre Florence possèdent une voix aussi puissante et profonde, qu’elles magnifient au sein d’un univers à la fois sombre et lumineux... La musique de MS MR affiche cet aspect typiquement 'dark' et solennel, mais lorgne aussi du côté du trip-hop voire même de la pop commerciale. Originaire de New-York, MS MR compte à son actif un Ep mais il est surtout responsable d’un premier elpee, "Secondhand Rapture", dont la sortie a fait grand bruit, en mai 2013.
Près d'un an après s’être produite dans le Witloof Bar, la formation revient au Botanique, mais pour la circonstance, dans la grande salle, et à guichets fermés s'il vous plaît. ‘Last year we played in the basement, and this year, we're playing in the main hall: it's an upgrade for us!’ précise Lizzy Plapinger en début de set. Cette date est la première de leur tournée européenne. Elle fait suite à une série de concerts accordés en Amérique du Nord.
Ce sont évidemment les chansons de "Secondhand Rapture" qui constituent la majorité de la setlist, une setlist enrichie de deux reprises, soit un morceau des Arctic Monkeys ("Do I Wanna Know") et une compo de LCD Soundsystem ("Dance Yrself Clean"). D'emblée, nous sommes impressionnés par la présence scénique et le rayonnement naturel de Lizzy Plapinger. Sa chevelure teintée de bleu indigo et sa blouse noire ornée de broderies dorées scintillent dans la lumière et son sourire est comme un rayon de soleil. Dès le début, elle séduit grâce à son extraordinaire voix mais aussi par le sentiment de complicité qu'elle crée avec son public.
"Bones" constitue la tout première chanson composée par le duo et elle ouvre donc logiquement le spectacle. ‘Dig Up the Bones but Leave the Soul Alone’ s’avère déjà un refrain culte, immédiatement mémorisable, et toute la compo baigne au sein d’une sublime ambiance très symphonique, quasi tribale. On pense bien entendu à Florence + The Machine mais aussi à Lana Del Rey et à HAIM.
Sur les planches, Lizzy (MS) est épaulée par son partenaire, Max (MR), qui se réserve les claviers et 'backing vocals' ainsi que Zach Nicita à la batterie. Je n'ai pas reconnu le bassiste. Une chose est sûre, il ne s’agissait pas de Curtis Nystrom. Quant au son, il est tout simplement impeccable et la voix est parfaitement mise en valeur dans le mix ; ce qui est très important pour un groupe comme MS MR.
Après "Bones", "No Trace" prolonge l'ambiance symphonique tandis que "Salty Sweet" se distingue par ses accents soul et bluesy. La belle Lizzy se déhanche sur les rythmes endiablés de Zach Nicita et le public réagit avec entrain! "BTSK" marque la première pause du concert et le duo interprète cette touchante ballade côte à côte. "Fantasy" et "Think of You" révèlent ensuite le côté ouvertement 'mainstream pop' du duo et par moments, on pense à Katy Perry ou même Taylor Swift. Après la reprise des Arctic Monkeys et le très engageant "Head Is Not My Home", les New-yorkais nous réservent le très émouvant "This Isn't Control". Les sonorités de glockenspiel et de cordes synthétiques forment un écrin magique pour la très belle et mystérieuse mélodie. "Dark Doo Wop" et "Ash Tree Lane" prolongent la magie et révèlent toute la richesse des arrangements de MS MR.
Pendant la cover de LCD Soundsystem, Max Hershenow quitte son poste derrière les claviers et vient esquisser un pas de danse auprès de sa compagne au-devant de la scène, pour le plus grand bonheur des fans. ‘We have kept the best for the end’, annonce ensuite Lizzy, avant d’attaquer "Hurricane" (pour voir l'interprétation 'live' de ce titre, c'est ici), sans doute la plus belle composition du duo. Un rythme très syncopé, des harmonies délicieusement 'dark' et une mélodie lumineuse : c'est un hit imparable, tout en retenue et intelligence. Le groupe, qui n'accorde jamais de rappel, se retire ensuite définitivement, au grand dam des fans.
Au final, on a assisté à un superbe concert, chargé d'émotion et illuminé par un sincère plaisir de jouer. Seul petit bémol : le côté visuel était un peu pauvre surtout quand on sait que le duo accorde une grande importance à ses clips et au design. Enfin, la prochaine fois que ces petits génies reviendront à Bruxelles, il y a fort à parier qu’ils se produiront dans une très grande salle et pour un super show !
Malheureusement, je suis arrivé trop tard pour la première partie : Outfit, un groupe de Liverpool qui pratique une pop psychédélique très inspirée des 80’s et en particulier de Pink Floyd.
(Organisation : Botanique)