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He's a god, he's a man, he's a ghost, he's a guru Spécial

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Une rapide inspection de ma mémoire se solde par un constat effarant.
La dernière fois que j’ai assisté à un concert de Nick Cave, c’était il y a déjà dix-sept longues années.
Oui. Dix-sept ans.
Un concours de circonstances heureuses et je fonce vers Esch-Sur-Alzette, en cette soirée qui sent déjà le début de l’hiver.
La Rockhal
est encore une des dernières salles à permettre de profiter d’un live de grande envergure dans des conditions optimales.
Malgré une foule de fans, le confort reste idéal et c’est un luxe par rapport à certaines autres installations.
L’endroit propice pour retrouver cette légende vivante après autant de temps.
Nick Cave m’a toujours impressionné. De par son aura, de par son talent, de par son insatiable gourmandise au travail.
Si mon admiration s’était quelque peu estompée, suite à la publication d’œuvres un peu trop anecdotiques voire moins inspirées (NDR : exception qui confirme la règle, le projet parallèle baptisé Grinderman), « Push The Sky Away », paru cette année, avait sensiblement ravivé la flamme de ma passion.
Et si par malheur, j’avais oublié quel incroyable monstre de scène l’Australien incarnait, et bien il s’est chargé de me le rappeler ce soir. Une gifle énorme assenée par sa main rouge, laissant la marque de la bête sur mon visage cramoisi.

Toujours impeccablement sapés, Nick et ses mauvaises graines s’emparent de la scène. Et dès les premiers instants de leur set, les fans agglutinés à leurs pieds sentent déjà le souffle brûlant de cette atmosphère qui va bientôt consumer l’auditoire.

Entamant leur parcours par deux perles du dernier album en date, à savoir « We No Who U R » et « Jubilee Streeet ».

Un début en douceur, mais qui prélude déjà la rage contenue ne demandant qu’à exploser.

Un orage qui ne tarde pas à venir cambrer la silhouette de Warren Ellis, comme agité de spasmes électriques ainsi que son violon transformé en guitare, éructe ses notes magiques sur « Tupelo »

On ne dira jamais assez combien Monsieur Cave sait s’entourer de personnages se comportant comme de véritables révélateurs de tout son génie.
Mick Harvey ou Blixa Bargeld hier, Ed Kuepper ou le phénoménal multi-instrumentiste à la longue barbe mystérieuse aujourd’hui.

Et de plus, nul homme sur terre n’est à mon sens capable de tirer de telles complaintes fiévreuses d’un violon.

Tandis que celui-ci échange son instrument fétiche contre une flûte traversière, une « Red Right Hand » jette son ombre sur les murs de la salle.

Une apogée cyclonique qui se prolonge dans l’immuable « From Her To Eternity ».

Un déchaînement rageur qui nécessite forcément une accalmie, de sorte à contraster violement et laisser l’ex-Birthday Party nous démontrer, si besoin était, qu’il maîtrise parfaitement les deux extrémités du spectre.

Chuchotements et caresses vocales viennent donc grossir les cœurs sur « Into My Arms » après avoir été déposées par un vibrant « West Country Girl ».

Insistant auprès de son public pour cueillir l’une ou l’autre proposition, le groupe entame alors « Sad Waters » puis enchaîne par « God Is In The House ».

Alléluia ! L’univers s’est rétréci et s’est lové autour de nous.

Il lui faut donc retrouver sa place initiale ou tout du moins ses infinies proportions, alors Nick Cave attaque « Higgs Boson Blues »

Maître du temps et de l’espace, il se jette alors tête en avant dans une version enflammée de « Mercy Seat » tandis que son compère Ellis balance une énième fois son archet dans les airs à la fin du morceau.

« Stagger Lee » et « l’introspectif « Push The Sky away » viennent clôturer la première partie du concert de Nick Cave & The Bad Seeds

« Give Us A Kiss » largue de nouveau les amarres, mais le navire australien n’accordera plus que trois escales supplémentaires.

L’incontournable « Do You Love Me », le poignant « Weeping Song » et le vénéneux « Jack The Ripper » viennent alors clôturer ce voyage fantastique.

Le choix des chansons aurait pu être plus pertinent pour le vieux fan que je suis, mais il n’en demeure pas moins que la prestation de ce soir m’a définitivement et absolument rendu impatient de revoir ce monstre sacré.Et dire que je ne puis me rendre à Anvers, ce lundi…

(Organisation : L'Atelier)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Nick Cave
  • Date: 2013-11-15
  • Concert Place: Rockhal
  • Concert City: Esch-Sur-Alzette
  • Rating: 0
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