Non, non, vous ne rêvez pas : Girls Against Boys existe encore et nous revient, après 11 ans de mutisme ; il a même sorti un Ep 5 titres. Intitulé « Ghost List », il est disponible sur le site de téléchargement légal Epitonic. Une bonne occasion pour le quatuor noise-rock américain de rejoindre la longue liste des groupes ‘dinosaures’ sortis de leur longue retraite pour nous rebalancer leurs vieux tubes assaisonnés et relevés de quelques ‘nouveautés’. Par nouveautés, vous entendrez, bien évidemment, nouveaux morceaux et non révolution sonique et structurelle.
Une légère parenthèse (certainement lucrative) pour Scott McCloud dans son projet personnel « Paramount Styles » et une démarche sans prise de risque pour le leader du band. Car cette formule continue de réunir une masse considérable de nostalgiques venus écouter une musique familière, celle qu’ils connaissent et aiment déjà. Bref, il ne fallait pas s’attendre à de grandes surprises ou de grandes révolutions sonores ce jeudi soir à l’Atelier 210 lors du set livré par GVSB face à un public d’amateurs conquis d’avance.
En effet, alors qu’une tempête sévère s’abat sur la capitale, le public ne se prive pourtant pas de venir physiquement et chaleureusement remplir le parterre du 210 pour s’agiter sur les tubes décennaux du groupe de Washington. Un quatuor identique à l’original, chant/guitare, 2 basses (plus un clavier additionnel pour Johnny Temple) et une batterie.
Pourtant, l’intensité baisse assez rapidement. La voix grave, fatiguée de Scott McCloud devient progressivement monotone et glace l’auditoire d’une certaine lassitude. Un band en crise de fatigue ? Un son parfois hasardeux et étouffé ? Soit. Un concert en perte de vitesse et d’énergie pendant son voyage sonore. Soulignons que GVSB enfile les concerts sur une longue durée et ne peut humainement garder un dynamisme perpétuel et au beau fixe. Avant-hier, excellent dans la mythique salle Electric Ballroom de Londres ; hier, au 4AD de Diksmuide et demain à Zagreb. Ce soir, il faut l’avouer, il manque parfois de mordant.
Néanmoins, le band relève la tête en fin de parcours lors de l’efficace « Diamond Life » issu de son dernier Ep. Et jette un dernier coup de nerf sur le très bon « Kill The Sex Player ». Dernier effort enfin destiné aux aficionados, l’inévitable « She Lost Control » de Joy Division et « Rockets Are Red », morceau vieux de plus de 20 ans, en rappel.
Un retour inattendu de Girls Against Boys, sans grand éclat, plutôt réservé aux fans de la première heure.
Autumn Falls
(Organisation Atelier 210 + Toutpartout)