Ce soir, c'est l'invasion française à l'Atelier 210 de Bruxelles! Teenage Menopause Records, le label franco-belge bien connu, emmené par Elzo Durt, y organise, en 'co-prod' avec l'Atelier, un concert à guichets fermés proposant trois formations qui débarquent d’outre-Quiévrain : Plastobeton, Scorpion Violente Et Cheveu.
Plastobeton, c'est un combo no-wave électronique originaire de Metz appartenant, comme Scorpion Violente à la ‘Triple Alliance de l’Est’, un collectif de musicos qui dressent un pont garage-électro-punk entre Metz, Strasbourg et Paris. Sur la scène, le synthé distordu de Nafi aka Scott Scorpion (aussi chez Scorpion, Violente, The Dreams, Anals et Sida) se heurte aux sons très 'shoegaze' du guitariste de The Feeling of Love, le tout sur des rythmiques machinales. Le chanteur essaie tant bien que mal de hurler sa poésie 'spoken word' façon Cantat déjanté et l'ensemble fait très noise! Une bonne mise en bouche...
Le plat de résistance de la soirée, pour votre serviteur en tout cas, c'est Scorpion Violente. Nafi aka Scott Scorpion y est associé à Thomas Überwenig (Organ Punishment, Plastic Wound Infection, Ponch...) pour produire une musique hallucinante, un monstre bicéphale qui d'un côté, transpire le sexe et la luxure et d'un autre côté, emmène au nirvana grâce à des mélodies d'orgue quasi religieuses.
C'est, je crois, la quatrième fois qu'ils écument notre ville de Brux-Belle, après la RTT, les Brasseries Belle-Vue et le Café Central. Comme d'habitude, les deux acolytes trônent derrière leurs machines infernales disposées sur une grande table. Nafi triture sa boîte à rythmes et dessine sur son synthé Korg Poly61 l'ossature harmonique des morceaux, tandis que Thomas, l'inévitable clope au bec et les lunettes de soleil sur le nez, balance sans broncher d'ensorcelantes lignes mélodiques sur son vieux Caravan R6, un vieil orgue italien des années '70. Sans oublier les effets vintage comme les réverbs à ressorts ou les sound stretchers paramétriques.
Au niveau du jeu, leur idée est de n'utiliser que 4 doigts au total (2 x 2) pour jouer. Le résultat est un cocktail trance-disco-psyché-indus complètement hypnotique. Le corps est pris d'assaut par les rythmes qui font très ‘trance’, avec prédominance de hi-hats syncopés et l'esprit s'envole dans des nappes mystiques, voire gothiques. C'est viscéral, Suicidesque, carrément body et... industriel. On se croirait à côté d'une aciérie désaffectée, un dimanche matin, au retour d'une soirée glauque et imbibée dans une boîte SM de Metz...
Le public se laisse entraîner dans l'ambiance et on voit les têtes qui balancent au son des titres "Mi Pute, Mi Soumise" ou "Rome Violente". Mais le moment le plus fort, c'est sans conteste "The Rapist", cette compo carrément progressive de plus de 8 minutes, au cours de laquelle se fondent des accès de basse bien crades et des lignes de synthé évoquant Dead Can Dance... ou plutôt Dead Can Trance, dans ce cas-ci! L'ensemble nous transporte tellement loin qu'on en a les larmes aux yeux. Regardez la vidéo de ce moment d'orgasme ici
Le combo nous livrera aussi deux morceaux inédits, qui n'ont pas encore de titre. Après le concert, Thomas nous confiera qu'ils seront publiés sous la forme d'un Ep à paraître sur le label Bruit Direct.
Pour lire la chronique du concert de Cheveu, c'est ici
Pour lire l'interview complète de Scorpion Violente réalisée il y a un an lors du concert au Café Central, c’est là
Mi Pute Mi Soumise
New song (untitled)
Rome Violente
Christopher Walken
The Rapist
Uberschleiss
New song (untitled)
(Organisation : L’Atelier + Teenage Menopause Records)