L’impatience d’Emma Peters…

Tout de suite : plus qu’un mantra ou une profession de foi, trois mots qui résonnent comme l’affirmation d’un désir pur. Un appétit qui guide la vie d'Emma Peters chaque jour. Surtout depuis deux ans et la sortie de son premier album, « Dimanche », clin d’œil…

logo_musiczine

Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Sleaford Mods - Lowlands ...

L’art de préserver la magie d’un souvenir intacte… Spécial

Écrit par - -

C’était le 10 novembre 1993, et le continuum espace temps s’est cristallisé sous mes yeux, autour de la voix de Mark Kozelek.
Une expérience unique, précieuse et empreinte de magie, qu’un peu moins de vingt années n’a jamais réussi à altérer.
Un de ces moments rares dans l’existence, figé dans un recoin de la mémoire, à l’abri de l’oubli.
Mêlant, en proportions égales, attentes et craintes, le voyage vers Gand, ce lundi vingt-trois mars, était la promesse de grandes retrouvailles entre l’ancien Red House Painters et votre dévoué serviteur.
Si le concert du VK, deux décades auparavant était l’un des moments forts de ma ‘gigography’ personnelle, il m’avait jusqu’alors empêché de revenir voir l’ami Mark sous l’une ou l’autre de ses différentes moutures artistiques.
Sous son propre nom ou sous celui de Sun Kil moon.
À présent que je ne craignais plus la désillusion, je pouvais à nouveau goûter au spectacle, sans attendre en retour le même état de confusion sensorielle qui s’était emparé de moi à l’époque.
Mes aspirations canalisées, mon esprit libre des entraves de la nostalgie, je pouvais redécouvrir ce type à la voix d’ange et aux cheveux longs.

Sauf qu’évidemment, je savais qu’entre-temps, son physique avait quelque peu changé.

Les cheveux courts et le ventre dodu, mais la voix intacte, Mark Kozelek arrive donc sur l’estrade, accompagné de ses musiciens, dont un Steve Shelley complètement relooké.

Et d’office, il apparaît qu’il se passe toujours quelque chose de spécial lors d’un concert de monsieur Kozelek.

Bien que moins perceptible qu’il y a vingt ans, la magie opère néanmoins toujours, aussi intensément.

Toujours aussi déconcertante, elle émane d’un répertoire à premier abord grave et laisse croire –à tort– que sa prestation sera plombée par des lyrics fortement hantés par le spectre de la mort.

Mais il n’en sera rien.

Si l’émotion est bien entendu au rendez-vous et le recueillement respectueux de l’auditoire de circonstance, à aucun moment l’ennui ne trouvera le moindre recoin où se loger au coeur de cette soirée.

Un subtil mélange de tendresse abrité sous des airs faussement bougon, un amour de son public pourtant étrangement illustré (il ne fait pas bon se tenir au premier rang sous peine d’essuyer quelques moqueries, plutôt bon enfant), et un sens intact du songwriting mis en lumière dans son plus simple appareil. Tels sont les ingrédients imparables d’un sort auquel il est difficile d’échapper (on n’en voit d’ailleurs pas la nécessité, n’est-ce pas?)

Tout au long des deux heures trente (!) de spectacle, flanqué de sa guitare classique, le natif de l’Ohio va retisser les liens d’un passé en devenir.

Majestueux, au centre de l’univers, son propre univers, balisé de rêves brisés et de revers amoureux, de pertes d’êtres chers ou d’histoires insolites de quidams malheureux.

Comme s’il se tenait au milieu d’une rotonde cernée de grandes baies vitrées, balayées par une légère brise, qui soulèverait de légers voiles de mémoire, sans les brusquer, mais raviverait les chagrins, les joies et les peines qui peuplent nos vies.

Splendide dans sa retenue, élégant dans son interprétation, l’artiste puise exclusivement dans le répertoire de Sun Kil Moon (et notamment de “Benji”, le petit dernier), à l’exception d’une unique reprise d’AC/DC, à l’entame des ‘Encore’.

L’exécution des deux derniers morceaux est laissée au soin des musicos (dont un solo de guitare déconcertant de naïveté proclamée) pendant que le chanteur se lève pour laisser monter sa voix, jusqu’alors tamisée dans un écho lointain.

Suspendu et bercé dans cet instant de grâce, le tout mis en exergue par la splendeur du lieu, j’ai oublié ce soir de 1993.

Et me suis promis à moi-même de ne plus fuir ce magicien extraordinaire qui semble avoir encore tant de tours dans son sac.

Si beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la  première fois, c’est dans un torrent de pur bonheur que Sun Kill Moon m’a ramené aujourd’hui sur les rives de mes souvenirs.

(Organisation Handelsbeurs)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Sun Kil Moon
  • Date: 2014-03-23
  • Concert Place: Handelsbeurs
  • Concert City: Gand
  • Rating: 0
Lu 1220 fois