Initialement, le concert de Chapelier Fou était programmé à la Rotonde. Vu le succès de la location, il a été transféré à l'Orangerie. Et a rapidement été décrété sold out. Perso, j’aurais préféré que ce spectacle demeure dans l’hémicycle. Une nouvelle fois, à cause de la qualité du son. Trop puissant. Les fréquences de basses parvenant même à faire trembler les structures métalliques de la salle. Un endroit pas du tout adapté aux sets de musique électronique. Ce n'est pas la première fois que votre serviteur constate ce phénomène.
Coiffé d’une casquette, Marc Mellia assure la première partie. Il se produit en solitaire devant ses machines et samplers. Electro, sa musique est expérimentale. Sa voix est même parfois filtrée à travers un vocodeur. Je découvre cet artiste, dont le spectacle se limitera à une bonne demi-heure. Et qui vu les conditions sonores, ne va pas s’avérer exceptionnel.
Le patronyme de Chapelier Fou s’inspire du conte ‘Alice Au Pays Des Merveilles’ de Lewis Caroll. En 2008, le Lorrain devient la révélation du Printemps de Bourges. J'avais repéré l’artiste, dans le cadre des Nuits Botanique, en mai 2012. Il se produisait en solitaire, armé de son archet et entouré de ses machines ; et j'avais adoré.
Novatrice, sa musique oscille entre le trip hop, la pop, le classique (NDR : il ne faut pas oublier que ce Messin a fréquenté le conservatoire, dès l’âge de 6 ans, pour y apprendre à jouer du violon et du clavecin) et le hip hop. Elle est imprimée sur des rythmes fluctuants. Accélérant ou décélérant, parfois même brutalement. Et son talent procède de sa capacité à maîtriser tous ces paramètres, à l’aide de ses synthétiseurs, samplers, machines, ordinateurs, tout en y brodant des lignes de violon…
Pour présenter son dernier elpee, « Deltas », paru en septembre 2014, il est soutenu par trois collaborateurs. Soit Camille, la violoncelliste, Maxime, le clarinettiste/saxophoniste et Chaton qui double au violon alto et aux bidouillages. Le préposé aux cuivres est barbu et suscite instantanément la sympathie. Le décor est dépouillé. Quatre tables placées l'une à côté de l'autre. Sur laquelle est disposé un tas de matos. Pas de setlist pour guider. Le son n'est pas trop à mon goût ; j’enfonce donc des bouchons dans les oreilles. Et franchement, c’est dommage, car c’est lorsque le quatuor va se servir d’un minimum d’amplification, que toute la magie et la beauté de cette musique –ma foi cérébrale, quand même– vont se libérer. Un moment de véritable communion et de complicité vécu entre le quartet et l’auditoire. Bref, hormis ce bref intermède, je n’ai pas vraiment pris mon pied ce soir ; et je suis reparti avant la fin du set, déçu. En espérant néanmoins revoir Chapelier Fou, dans d’autres conditions, pour me procurer de meilleures sensations.
(Organisation Botanique)