Un fameux évènement s’est produit à l'Ancienne Belgique, au cours de ce mois de mai, puisqu’un même groupe (Arsenal) est parvenu à aligner 6 dates, toutes sold out. Côté records, seuls Channel Zero est parvenu à en faire autant (6) et Puggy un peu moins (4). Arsenal a donc voulu fêter sous cette forme, ses 15 années d’existence. La formation aurait pu remplir quatre fois de plus la grande salle, sans problème. Lors de ces soirées, le band a eu le bon goût d’offrir un cadeau à chaque spectateur, en l’occurrence un code qui lui a permis, pendant 24 heures, de télécharger l'enregistrement de vos cris et applaudissements pendant le show et le concert dans son intégralité.
Le grand rideau rouge est fermé. Fait plutôt rare à l’AB. Un piano, des machines et des samplers entourent un micro et un siège. Lydmor assure la première partie d'Arsenal et elle dispose de très peu d’espace pour son récital. Très jolie, cette Danoise nous vient plus précisément des Iles Féroé. Sa musique est électronique, mais aussi et surtout étrange. Une expression sonore qui soutient sa voix très particulière. Un chant hanté, passionné. Malgré le peu de surface disponible, elle parvient à danser. Et même à parcourir la fosse de long large, avant de s’écrouler presque aux pieds de votre serviteur. Pour son plus grand bonheur… Du public aussi, totalement conquis par sa prestation, il faut le préciser. Dans le passé, elle a déjà participé aux concerts de la bande au chanteur/guitariste John Rohan et claviériste/bidouilleur Hendrick Willemyns…
Arsenal n’est pas encore monté sur les planches, et l’ambiance est déjà fiévreuse. Le rideau rouge s'ouvre et laisse apparaître une forêt de grands arbres, illuminé par l’arrière. Une roue de spots à leds trône juste au-dessus d'Hendrick. A sa gauche, David Donnat (Suarez) se charge des percus. Et juste devant lui, s’est glissée la choriste Charlotte Adigéry. Bruno Fevery, le second gratteur, s’est planté à l'extrême gauche, et Mirko Banovic (Arno), le bassiste, à l'extrême droite, les deux sur une même ligne. Dirk Loots, le drummer est installé entre Mirko et la futaie. Sans oublier la très sexy et sympathique Léonie Gysel. Lors d’un concert d’Arsenal, il y a de la musique, de la danse, mais surtout une grande fête à laquelle communie l’auditoire. En 120 minutes, elle va nous conduire au 4 coins du monde, à travers différents climats reflétés par leurs albums publiés à ce jour.
Le set s’ouvre par « Angola » (NDR : extrait du premier LP, « Oyebo soul »), une compo qui baigne dans une atmosphère afro. Polyglotte, John la chante en dialecte africain. Dynamisée par les percus, la musique est largement métissée. Et puis, la plage intègre des chants d’oiseaux, un peu comme si cette nature était bien vivante.
« The Coming » est un extrait du second elpee, « Outsides », paru en 2005, titre au cours duquel on retrouve souvent Gabriel Rios, comme invité. Il n’est pas de la partie ce soir. Issu du même long playing, « Switch » est découpé par des guitares incisives et balisé par la section rythmique. « Mister Doorman » et « Amelaka Motinga » opèrent un retour au premier LP. Deux morceaux funkysants et colorés, propices à la danse. Et croyez-moi, la foule gigote allègrement dans toute la fosse.
John, Léonie et Shawn Smith (NDR : guest, il n’en est pas à sa première participation lors d’un spectacle d’Arsenal) chantent « Pacific » (NDR : qui figure sur « Lokemo »). Cap vers le Brésil pour « Saudade Pt 1 et 2 » (« Outsides »). Estupendo », c’est la plage d’ouverture de « Lotuk », gravé en 2008. Une compo un peu particulière pour Didier. Sa préférée, en quelque sorte. John pousse sa voix dans les aigus sur « High Venus » et « Not Yet Free », deux compos atmosphériques particulièrement synthétiques…
Léonie transcende sa voix pour interpréter « Longee ». Elle en profite également pour exécuter quelques pas de danse africaine en compagnie de sa collègue Charlotte. John et Léonie sont partout sur les planches. Ils interagissent constamment avec l’auditoire. Si tu souffres du dos ou des jambes, il est inutile de te rendre à un concert d’Arsenal. Car tu vas en faire de l'exercice sur le dancefloor.
Lydmor débarque sur l’estrade. Elle vient poser la voix sur « Temul ». Puis c’est au tour de Shawn Smith de poser la sienne aux côtés de celles de John et Léonie pour « Lotuk », qui clôt le spectacle. Les artistes s'éclipsent. Mais on sait qu'ils vont revenir.
On installe un piano à l'avant de la scène. Shawn se le réserve pour adapter « Either ». Lydmor se consacre une dernière fois au micro sur « Sharp Teeth ». Et « Melvin » constitue le point d’orgue de cette véritable fête à la musique. Si vous n’avez jamais eu le loisir d’assister à un show d’Arsenal, je vous le conseille vivement. Leurs spectacles sont chaque fois différents et vous y passerez un excellent moment festif.
(Organisation : Live nation)