Le Witloof Bar n’est pas très peuplé, ce samedi 20 février. A l’affiche pourtant, Young Rival, dont l’excellent dernier album, « Interior Light », est paru l’an dernier. Un disque salué unanimement par la critique. Il s’agit déjà du troisième opus de cette formation canadienne (NDR : issue de l’Ontario), fondée en 2007.
En attendant que les retardataires débarquent dans la cave du Botanique, Whatever monte sur l’estrade. Un combo ardennais. Il est alors 20 heures. Les jeunes musicos semblent impressionnés par les lieux. Pourtant, il s’agit déjà de la deuxième fois qu’ils se produisent au cœur du superbe jardin bruxellois. Et cette timidité les empêche de communiquer avec le public. Le trio pratique un rock/garage nerveux, inspiré des 70’s et manifestent un bel aplomb pour jouer leurs compos. Malheureusement, elles manquent cruellement d’originalité. Faut croire que le combo est encore à la recherche de son identité sonore. Lâchez-vous les mecs, le potentiel est là !
Young Rival débarque peu après 21 heures. Encore un trio. Deux d’entre eux portent une barbe épaisse… digne des bûcherons canadiens. Une centaine de curieux se sont quand même déplacés pour vérifier si tout le bien que la presse a bien pu penser de leur musique est fondé. Le style est cependant difficilement définissable. Il s’inspire des sixties, c’est une certitude. Parfois garage, il s’inscrit dans le mouvement indépendant nord-américain qui a notamment donné naissance à Mac deMarco et Deerhunter. Entre autres.
Si la set list va privilégier les titres du dernier elpee, elle ne va pas pour autant négliger les deux premiers long playings. Le band a d’ailleurs plus d’une corde à son arc (NDLR : d’une hache dans sa cabane ?) Portées par la voix légère et surprenante d’Aron D’Alessio, les morceaux sont variés. Vêtus de vestes pailletées, les musicos proposent une expression sonore qui oscille entre douceur pop (« Bent Out of Shapes »), versatilité (« Carry the Weight ») et mélancolie (« Throw It in the River »). Et le plus nerveux « Elevator » clôture le set. Mais manifestement heureux de se produire à Bruxelles, le groupe revient accorder un dernier titre, en rappel. Une composition issue du premier LP.
Malgré la qualité de son pas vraiment optimale proposée par le Witloof Bar, Whatever et Young Rival ont réservé une soirée agréable au Botanique. De quoi se consoler de la météo morose qui règne à l’extérieur. Assister à un set de Young Rival, c’est partir à la découverte du paysage rock contemporain… issu du Canada et du Nord des Etats-Unis. Que du bonheur !
(Organisation : Botanique)