Ce jeudi 17 mars 2016, Recorders organise sa release party dans la salle de La Madeleine, à Bruxelles. Il vient y présenter son deuxième opus, « Coast To Coast », qui fait suite à « Above The Tide », paru en 2014. Superbe, l’endroit est situé à deux pas de la gare Centrale et de la Grand Place. En outre, sa capacité est de plus ou moins 1200 places. Un fameux atout dans l’éventail d’auditoires mis à la disposition de la capitale européenne. Et bonne nouvelle, le podium a été rehaussé ; une critique soulevée lors des concerts accordés dans le cadre du BSF. Enfin, les infrastructures permettent une qualité de son optimale. Si ce soir, ce n’est pas sold out, il y a pas mal de monde, pour accueillir le band bruxellois.
Il revient à Konoba d’ouvrir la soirée, un groupe qui s’était produit dans le cadre du festival Propulse, en 2015. Et sur l’estrade, il semble un peu à l’étroit. Le line up réunit le chanteur Raphael Esterhazy, le guitariste Maxime Simon (Solkins, Whylanders), dont la moustache ferait pâlir de jalousie les acteurs des Brigades du Tigre, le préposé à la basse et aux synthés Maxime Honhon (NDR : un autre Solkins) ainsi que d’un drummer barbu et coiffé d’un chapeau. Ces trois musicos ont enfilé une chemise lilas (NDR : la même qui est vendue au stand merchandising). Raphaël a opté, de son côté, pour une autre de couleur blanche, de type officier, enrichie de motifs rouges.
Le set s’ouvre par « Smoke And Mirrors ». Le light show est aveuglant. Les deux claviéristes sont aux commandes. Raphaël tapote sur sa machine. Il se déhanche et se balance. Sorte d’hybride entre Joe Newman (Alt-J), Beck et Gotye, sa voix semble habitée. Il y a des beats électro, mais ils ne sont pas trop envahissants. La mélodie est accrocheuse. L’auditoire commence à remuer. Raphaël prend la place de Maxime derrière les claviers. Ce dernier empoigne la basse et se consacre alors au micro. Big Moustache récupère une gratte dissimulée sous le clavier. Tout au long de « I’m a wolf », les deux musicos de Solkins conjuguent leurs harmonies vocales. Et elles sont atmosphériques. C’est bientôt le printemps et « Love » s’ébroue sur des gazouillis d'oiseaux. Mr Honhon se distingue à la semi-acoustique. La voix de Raphaël monte dans les aigus. Ses mains sont aussi expressives que celles de feu Joe Cocker. Il semble satisfait de sa prestation et s'applaudit. La foule lui emboîte le pas. L’artiste invite les spectateurs à se serrer les mains pour se faire des câlins. Mister Honhon s’écrase sur votre serviteur. Avant que le show n’embraie par « On Your Knees », une chanson empreinte de douceur. Raphaël s’agenouille. Manifestement, il s’agit de la compo la plus radiophonique du nouvel Ep, dont la sortie est imminente. Une compo stimulée par des beats électro et qui incite à se remuer le bas des reins. Et du set, on épinglera encore « L'indifférence », un titre interprété dans la langue de Voltaire. Konoba se produira en concert, au Rideau Rouge de Lasnes, le 15 avril 2016.
En interlude, David Léo, alias David de Froidmont, l’ex-vocaliste de Malibu Stacy, vient nous présenter son « Down The Hall ». Deux filles déploient des affiches sur lesquelles figurent le titre de ce tube, le nom de nom de l'artiste, son Facebook et son Twitter. Cocasse, elles les exhibent à l’envers.
Première constatation, lorsque les musicos de Recorders montent sur l’estrade, leurs visages ne sont plus peinturlurés, comme à l’époque où ils défendaient leur elpee « Above the tide ». Leur second opus, « Coast To Coast », sort aujourd’hui. Le line up du band a changé. Si le chanteur/guitariste Gordon Delacroix, le bassiste Flo Donnet (NDR : une penne universitaire retournée sur la tête) et le second gratteur Alex Meeus, sont toujours au poste, deux petits nouveaux ont intégré le band. En l’occurrence le drummer Michael-John Joosen et le claviériste –un pianiste de jazz– Ben Broux. Ils s’installent cependant, en arrière-plan. Le décor est peuplé d'énormes ballons de baudruche montés sur des supports métalliques.
« Not All Who Wander Are Lost » ouvre le set. Les harmonies vocales sont à trois voix sur ce morceau de 5 minutes que relayent les claviers. Le light show oscille entre couleur orange, blanche, verte et bleue. Des vocaux toujours aussi atmosphériques envahissent le contagieux « Lost At Sea ». Les claviers et les grattes y font cependant la différence.
Pour « Cutting Clouds », le drummer privilégie les percus, un titre qui adopte un tempo davantage cold wave. La voix de Gordon devient grave pour « Time Is A Flat Circle », une compo stimulée par des beats électro. Extrait du premier opus, le hit « Someone Else's Memory » libère des sonorités davantage sucrées. Tout comme le spasmodique « Geometric Peaks ». Quoique indolent, « Undivided » est davantage synthétique, un morceau au cours duquel la voix se révèle de nouveau éthérée. Au bout de 50 bonnes minutes, le show s’achève par « Shoot Shoot ».
Manifestement, l’empreinte de Talisco est bien présente tout au long des plages du nouvel elpee. Normal, il a participé activement aux sessions d’enregistrement.
Lors du rappel, une estrade est installée derrière le batteur, sur laquelle grimpe une chorale réunissant 6 filles. Elles sont toutes vêtues de noir. Mais les deux morceaux, au cours desquels elles participent allègrement, « A Church Of Dust And Rubble » et « Arctic Skies », lorgnent alors carrément vers l’univers d’Archive. Et le concert de s’achever par le jouissif « On Cove Mountain ».
(Organisation : Progress Booking)