Le Brass est situé dans l'ancien bâtiment de production électrique et de brassage des brasseries Wielemans-Ceuppens. Le bar est sympa, la salle conviviale et le son excellent. Pas de gros problèmes de parking pour y accéder. Ce soir, s’y produisent Goodbye Moscow et Faon Faon dont c’est la ‘release party’ de son premier Ep, financé par une plate-forme de crowdfunding. Les réseaux sociaux se sont chargés de la promo. Autre temps, autre mœurs…
Faon Faon s’était produit dans le cadre du festival LaSemo, en 2015. C’est à cette occasion que votre serviteur avait découvert le duo féminin. Réunissant la mannequin Olympia Boule et la styliste et Fanny Van Hamme. Elles sont également lauréates du concours ‘Du F. dans le texte’. Et chantent donc dans la langue de Molière. Fanny a acquis une certaine expérience en participant à l’aventure d’un groupe de rap, mais aussi en chantant dans une chorale. Olympia est branchée sur les musiques africaines et asiatiques. Mais également sur les traditions orales qui se jouent à l'oreille. Elle a également milité chez Cargo Culte. Qui à l’époque, s’était autorisé une cover plutôt réussie du « Chercher Le Garçon » de Taxi Girl.
Goodbye Moscow assure donc le supporting act. Il s’agit du projet de Benjamin Hutter. Né en Russie, il a grandi à Bruxelles. Il a publié un Ep 5 titres, en 2015, « De rêves inachevés ».
Sur l’estrade il est seul aux commandes et se charge des claviers de la gratte et des samples. Dépouillé, le décor se limite à des lampadaires, des lampes vintages, de vieilles TV et une photo de cosmonaute (Youri Gagarine ?) Il pose le doigt sur une machine, et la musique s’écoule. Elle est pop, mais découpée dans les beats électro. L'« Horizon » défile devant nous. La voix de l’artiste est éthérée. Devant ses claviers, ses mains ondulent. Manifestement, il maîtrise son sujet. Passionné par les étoiles et la conquête spatiale, ce doux rêveur nous entraîne progressivement dans sa galaxie. Mais pas facile d’y entrer. Il faut attendre qu’il empoigne sa gratte pour y parvenir. Et là on accroche. On tombe même sous le charme de cette musique. Pourtant, elle est torturée, un peu à la manière d’Etienne Daho. Enfin, surtout ses textes, exprimés en français…
En vieux français, ‘feün’ signifie ‘petit animal’. Un cervidé à deux têtes. Les donzelles débarquent par le côté droit de la scène et viennent se mêler à la foule. Les lumières sont éteintes. Olympia, armée d’un ukulélé, Fanny, d’un tambourin à cymbalette, la suit.
Les interjections et les applaudissements fusent de toutes parts. Les filles remontent sur l’estrade, sous les feux des projecteurs. Multicolores. Fanny se consacre alors aux synthétiseurs et Olympia, aux percussions et toujours au ukulélé. « FSLD (Faon Sous la Douche) » ouvre le set. Clochettes et harmonies à deux voix sont un véritable enchantement. Campant une sorte d’hybride entre pop, electro et hip hop, les titres défilent. Dont « Eskimo », celui qui squatte les ondes radiophoniques. L’ambiance monte d’un cran. Pour éviter « La Montée », il faut ensuite « Sauver l'Amour », une reprise judicieuse de Daniel Ballavoine. Savez-vous planter des « Choux De Bruxelles ». Dans votre potager ? C’est écolo ! Cependant, Tanguy Haesevoets, aka Monsieur Témé Tam, n’est pas au jardin. Arriver au sommet de la « Montagne », c’est l’objectif de Faon Faon. Le « Mariage » vaut bien une « Berceuse. Et le set de s’achever par le générique de ‘Cats Eyes’. Une signature qui leur va comme un gant. Un guitariste et un bassiste les rejoignent alors qu’elles vont prendre plaisir à changer constamment d’instruments, tout au long de ce titre.
Setlist : « FSLD », « Mariel », « Eskimo », « Utopie », « Gravité », « La Montée », « Sauver l'Amour », « Choux De Bruxelles », « Montagne »
Rappel : « Mariage », « Berceuse », « Cats Eyes ».
(Organisation : Le Brass)