Très vite considéré comme l’un des groupes incontournables de la scène alternative rock, au cours des années 90, Placebo est reparti en tournée mondiale (excusez du peu !) afin de fêter, comme il se doit, ses vingt années d’existence. Après un premier tour de chauffe, pas très probant, exécuté en novembre 2016, sur les planches du ‘Zénith Arena’ de Lille, il est de retour. Et au même endroit
Le support act est assuré par Last Train. Vêtus de vestes en cuir et de pantalons slims, les musicos du quatuor alsacien grimpent sur l’estrade sous un éclairage éblouissant et sur une bande sonore digne d’un western. Avant d’attaquer un répertoire qu’on pourrait qualifier de Black Rebel Motorcycle Club à la française ! Pourtant, en 30 minutes, le band va parvenir à impressionner son auditoire. De quoi laisser un goût de trop peu, vu le temps qui lui a été imparti. Un groupe à suivre de très près… (Pour les photos, c'est ici)
A 21 heures pétantes, une vidéo promo de « Every You, Every Me » est projetée sur les 3 écrans géants placés à l’arrière du podium. Il relate, à la manière d’un petit flash-back, la carrière de la formation, depuis 1996 à nos jours. Le riff de guitare caractéristique de « Pure Morning » donne le coup d'envoi de cet anniversaire fêté par le personnel, qui a pris place à l’arrière de l’estrade, mais qu’on ne peut discerner que depuis de frontstage, vu le peu d’éclairage qui lui est réservé. Brian Molko et Stefan Olsdal prennent immédiatement place à l’avant-plan.
Visuellement, le show tient la route. Ecrans et light show sont impressionnants de maîtrise. La set list fait alors la part belle aux morceaux issus des nineties pendant une trop brève demi-heure. Et ils font littéralement mouche.
Suite à quoi la bande à Molko va attaquer la partie mélancolique du concert ; et ce par « Without You I’m Nothing », chanson empreinte d’émotion puisqu’à l’origine Brian et feu David Bowie l’interprétaient en duo. Ce dernier apparaît alors sur l’écran ; ce qui déclenche de chaleureux applaudissements.
Une heure plus tard, Brian et son compère Stefan décrètent que la partie nostalgique du spectacle est terminée et annoncent laisser le champ libre à cet ‘Happy Dancing Birthday Party’. Ouf il était temps ! Le groupe enchaîne alors les gros succès, désespérément attendus par l’auditoire, et tout particulièrement « Spécial K », « Song To Say Goodbye » ou encore « The Bitter End ».
Une fin de parcours sans faute qui va se traduire par une véritable communion entre la formation et le public.
Ainsi, en finale du 1er rappel, « Nancy Boy » et « Infra-Red » sont repris à tue-tête par la foule. Car on aura droit à un second encore, au cours duquel Placebo va nous réserver « Running Up That Hill ».
Placebo s’était produit le 24 août 1996, dans le cadre du Pukklepop. Il était venu défendre son premier elpee ; un disque éponyme, pour lequel votre serviteur était tombé sous le charme. Faut dire qu’il est toujours considéré comme le seul chef-d’œuvre d’une discographie qui ne compte que sept long playings. Et sublime, ce set est resté gravé dans ma mémoire (NDR : Brian Molko avait même accordé une interview à notre rédac’ chef ; voir là). Mais ce soir, malgré le succès récolté, sa prestation ne m’a pas vraiment convaincue.
) Que reste-t-il de cet immense espoir du rock alternatif ? Plus grand-chose. Le succès ? Sans doute. Dû à des épanchements de mélancolie au bord de la déprime, qu’il cultive maintenant depuis trop longtemps. Mais pour le reste, rideau. Le groupe n’est pas parvenu à trouver la bonne médication pour se soigner. Sans doute que la substance active n’était qu’un Placebo… (Pour les photos, c'est ici)
Organisation : A gauche de la lune