Le 6 octobre prochain, le Klub des Loosers publiera un très attendu successeur à « La Fin de l’Espèce », paru il y a déjà 7 ans. Ce nouvel elpee clôturera ainsi la trilogie entamée en 2004, par « Vive la Vie ». Ces concepts albums racontent la vie d’un personnage malheureux en amour depuis de son adolescence jusqu’à sa vieillesse. Des textes particulièrement forts, écrits par Fuzati, le leader du groupe. Ce spectacle accordé au Grand Mix est l’avant-dernier de la tournée amorcée, il y a près de 3 ans, par le Klub.
En première partie, LaBotanique tente de chauffer la salle mais le public n’est pas très réactif. Faut dire que le rap du duo est plutôt classique ; et ce manque l’originalité, malgré quelques instrus plutôt sympas, n’est pas de nature à enflammer la foule. On est bien loin de ce que Klub des Loosers propose.
A 21h30, le backing group de K.d.L. monte sur l’estrade et attaque une intro instrumentale. Fuzati a emmené de véritables musiciens (batteur, guitariste, bassiste et préposé au synthé) pour ce périple. Ce qui apporte un réel plus aux compos.
Quelques secondes plus tard, Fuzati grimpe sur le podium. Masqué, et c’est habituel, il entame le set par « Le Manège des Vanités ». En début de parcours, le Klub enchaîne les plages du premier LP. Dont les très fédérateurs « Pas Stable » ou encore « Dead Hip-hop ». De quoi permettre à l’auditoire de se plonger plus facilement dans l’ambiance. Ces morceaux jouissent en effet de refrains simples mais terriblement efficaces. Les spectateurs les reprennent donc en chœur. Fuzati est très communicatif, n’hésitant pas à blaguer avec le public où à charrier ses amis musicos. Son flow est de bonne facture mais c’est surtout son énergie qui impressionne. Il est en très grande forme et semble énormément s’amuser.
Les compos les plus notoires y passent ensuite. Depuis « Un Peu Seul » à « L’Indien », en passant par « Sinok ». Les versions sont particulièrement bien travaillées et systématiquement allongées. Mais un titre sort clairement du lot : « Sous le Signe du V ». Chargées d’ironie, les paroles racontent le mode de vie à Versailles, d’où est originaire Fuzati. C’est le public qui entonne le fameux refrain ‘Né, sous le signe du V’ pendant que le chanteur lève la main droite et exécute le symbole ‘V’ à l’aide de ses doigts. Un grand moment de partage.
Le rappel est particulièrement long (six chansons) et le concert se clôture en douceur par « Destin d’Hymen ». Fuzati se retire alors, laissant le soin à son groupe de jouer les dernières notes. Ce concert de Klub des Loosers a tout bonnement été grandiose. Les textes en rap et l’instrumentation rock ont fait bon ménage, une synergie qui a apporté une nouvelle dimension aux compos ; bien plus intéressante que sur disque. Ce samedi, on n’a pas assisté à un set de hip hop, mais à une belle propagande pour la musique. L’homme masqué et son groupe ont frappé très fort et seront plus que jamais attendus au tournant, en octobre prochain, lors de la sortie d’un nouvel opus…
(Organisation : Le Grand Mix)