Nonobstant son prénom, Julien Rose Baker est bien une fille. Elle est originaire de Memphis, dans le Tennessee. Cette auteur/compositrice/interprète/guitariste milite également chez The Star Killers (NDR : jusque 2015, le band répondait au patronyme de The Forristers), un groupe de rock alternatif, qu’elle a formé en compagnie de Matthew Gilliam. Elle a également décidé de se lancer, en parallèle, dans une carrière solo. Et a publié son premier elpee, il y a deux ans. Intitulé « Sprained Ankle » (Trad : cheville foulée), il a été bien accueilli par la critique. Très personnel, cet opus aborde régulièrement le thème de la mort. Des compos ténébreuses, mélancoliques, délicates, qu’elle propose sous la forme de folk songs. Et le second, « Turn Out The Lights », paru le mois dernier, baigne au sein d’un même climat…
Ce soir, le concert est sold out, et il fait particulièrement étouffant au sein de la Rotonde. Sur l’estrade on remarque la présence d’une gratte électrique, d’un micro et d’un synthétiseur de couleur rouge écarlate. Lorsque Julien Baker grimpe sur le podium, elle est accueillie par des applaudissements nourris. Un light show discret se focalise sur l’artiste. Elle n’adresse aucun regard à son auditoire (NDR : une forme de timidité ?) et attaque immédiatement « Over », en s’accompagnant à la guitare. Elle n’est certainement pas du genre à crier sa joie de vivre sur tous les toits ou à nous raconter des contes de fées. Agée de 20 ans, elle semble avoir le vécu d’un vétéran de 50 balais. Outre la vie et la mort, elle aborde des sujets comme les relations humaines, les désillusions, l’addiction ainsi que la foi. Elle a simplement décidé d’en parler ouvertement, d’une manière désarmante, sans cacher sa sensibilité et sa profonde sincérité. ‘I wish I could write some songs about anything but death’, confie-t-elle franchement dans « Sprained Ankle ». Que sa bouche soit carrément contre le micro ou à plus de 60 centimètres, sa voix vous prend aux tripes. Claire, lumineuse, tendre ou puissante, elle est chargée de spleen. Son toucher de guitare électrique est précis lorsqu’elle ne triture pas ses cordes. Elle embraie par son nouveau single « Appointments », aux ivoires, en chantant d’une voix haut perchée, à la limite de rompre ses cordes vocales. Le morceau achevé, elle remercie l’auditoire et rappelle que son premier spectacle accordé en Europe, remonte au 22 mai 2016. Il s’était déroulé Grand Salon, dans le cadre des Nuits du Botanique. Tout en parlant, elle réaccorde sa gratte, avant d’aborder une chanson de circonstance, « Happy To Be Here ». Mais malgré cette déclaration de satisfaction, il faut bien reconnaître que ses compos sont, en général, dispensées sur un même ton. Ce qui au bout d’une heure, suscite carrément l’ennui. Dommage ! A revoir au sein d’un groupe électrique…
(Organisation : Le Botanique)