Quelques semaines après Steven, c'est un autre Wilson, Jonathan, qui se produit à l'Ancienne Belgique. Bien qu'il n'y ait pas de lien de parenté entre les deux musicos, force est de constater qu'ils partagent un intérêt pour la musique des 70’s, et Pink Floyd en particulier. Jonathan a même collaboré aux sessions d’enregistrement du dernier opus de Roger Waters et intégré le 'live band' de ce dernier.
Dès qu'il prend possession des planches de l'AB Club, Jonathan Wilson impressionne par sa stature (il est très grand) et sa dégaine nonchalante, très 'cool'. Jean bleu, t-shirt dépareillé, gilet mauve, longs cheveux et barbe christique lui confèrent un look très 'hippie’, mais pour ce XXIe siècle. Agé de 43 ans, le Californien appartient à cette vague de musiciens néo-psychédéliques 'rétro-futuristes' qui réinventent les musiques 'vintage' en les adaptant à des paramètres plus modernes.
Dès les premières compos, le son oscille entre country/folk, psychédélisme, kraut et prog. C'est un groupe complet qui accompagne Wilson, impliquant batteur, bassiste, guitariste et claviériste. Ce dernier trône derrière un assortiment bien achalandé en synthés légendaires, tels que Mellotron, Crumar et DX7.
La setlist est, essentiellement, puisée au sein du dernier elpee de JW, « Rare Birds » et témoigne de toute l'étendue de son inspiration. On pense bien entendu à Roger Waters, surtout sur « 49 Hairflips », mais également à Bruce Hornsby. Pendant « Over The Midnight », le rythme quasi-robotique de la batterie semi-électronique et les harmonies rappellent le célèbre « That's just the way it is ». Autre référence évidente : War on Drugs. On retrouve ça et là les mêmes rythmes répétitifs et l'inspiration très ‘springsteenienne’, tant du chant que des paroles.
Il ne faut pas oublier que le résident de Laurel Canyon est aussi un excellent guitariste. D’ailleurs, il ne va pas se priver d’extraire de sa vielle Strato des soli à faire baver David Gilmour en personne, comme sur « Dear Friend », par exemple. Lana Del Rey avait posé sa jolie voix sur la version studio de « Living with Myself ». De quoi regretter son absence, sur celle, proposée ce soir, en ‘live’. Au rayon 'gossip', une histoire d'amour serait née entre les deux bellâtres ; mais cet épisode ne nous regarde pas, n'est-ce pas Thierry ?
Revenons au concert, au cours duquel « Desert Raven » déclenche une vague de cris chez un public hypnotisé par la jolie sarabande de tierces interprétée par Wilson et son gratteur. La prestation s’achève en force par l'épique « Valley of the Silver Moon », caractérisé par une dernière et très jolie chevauchée sur la six cordes.
Malheureusement, l'artiste n'accordera pas de rappel alors que deux titres étaient prévus sur la setlist. En cause, la sacro-sainte règle du couvre-feu à 22h30 imposée par l'AB et, indirectement, par les horaires de la SNCB (NDLR : Il suffirait que cette dernière propose une offre suffisante, avant minuit, afin que les provinciaux puissent rentrer chez eux, après le concert). Dommage...
En première partie, Gambles en a étonné plus d'un. Seul à la guitare acoustique, le New-yorkais a improvisé quasi tous ses morceaux 'on the fly', se promenant dans le public et parlant de la tournée, de New York ainsi que des gens qu'il rencontre : assez fun!
Setlist J. Wilson :
Trafalgar Square
Me
Over the Midnight
Miriam Montague
Dear Friend
There's A Light
Sunset Blvd
Desert Raven
Living with Myself
Loving You
Rare Birds
49 Hairflips
Valley of the Silver Moon
(Organisation : AB)