C’est dans le cadre des Coca-Cola Sessions, qui se déroulent à l’Ancienne Belgique, une initiative destinée aux découvertes, tant belges qu’internationales, que Black Mirrors se produisait ce jeudi 27 septembre. Issu du Brabant wallon, il est venu défendre son nouvel opus, « Look into the Black Mirrors », paru fin août dernier. Un disque qui fait suite à deux Eps, un éponyme paru en 2014 et « Funky Queen », en 2017.
Le supporting act est assuré par Bulldozer & The Machine Guns. Des potes aux musicos de la tête d’affiche ! Le line up implique le guitariste/chanteur John No Way, le bassiste Thomas Maisin et le drummer Grégory Bourguignon (NDR : il milite également chez Solkins). Ce dernier, pieds nus, semble particulièrement cool. Essentiellement instrumentale, l’expression sonore du trio baigne dans un psyché/stoner qui écrase tout sur son passage…
Quant à la musique de Black Mirrors, elle est le fruit d’un cocktail entre stoner, punk, rock, et métal. Ce quatuor réunit le guitariste Pierre Lateur, le bassiste Loïc Videtta (Mango Moon), le drummer Paul Moreau ainsi que la chanteuse Marcella Di Troia.
Vers 21 heures, Pierre grimpe sur l’estrade et entame un solo de guitare, une intervention immédiatement suivie par des sonorités de cymbales. Cape noire sur le dos, et la rituelle ligne noire sous les yeux, comme maquillage, Marcella me fait penser à une chauve-souris, prête à dévorer ses proies, avant de les vider de leur sang… et pourtant le vampire ne se reflète pas dans les miroirs, aussi nombreux soient-ils, et de couleur noire…
Dans un halo de couleur bleue, le set s’ouvre par « Shoes for booze », morceau d’entrée du nouvel opus. Les riffs hendrixiens de Lateur font mouche et bénéficient du soutien de la solide section rythmique, basse/batterie.
Véritable show woman, Marcella arpente les planches de long en large en trimballant son pied de micro, bien attaché sur son support. Elle se déhanche sauvagement, harangue les spectateurs des premiers rangs et déploie ses ailes pour mieux les vampiriser… Un projecteur la suit à la trace. Tout au long du concert on sent une grande complicité entre le gratteur et la chanteuse. Des aficionados déploient des affichettes sur laquelle on peut lire ‘We Love Black Mirrors’. Davantage introspectif, « Inner Reality » s’achève dans un climat psyché/atmosphérique. Petit problème de balance entre l’instrumentation et la voix de Marcella, qui pourtant imposante, ne parvient plus à émerger de l’expression sonore, lors des titres les plus nerveux. Souci réglé à partir de « Moonstone », un morceau plus paisible, presque dispensé en format acoustique. Ancienne compo, « Canard Vengeur masqué » met en exergue les percus.
Lors du premier rappel, « Whispering Ghost » est proposé quasi-unplugged. Le spectre de Robert Plant plane… Après une excellente cover du « Kick Out The Jam » du MC5, le band nous réserve une nouvelle version, plus bluesy, de « Lay My Burden Down », un titre au cours duquel la voix grave, rocailleuse, de Marcella, monte dans les tours en concédant des inflexions à Beth Hart voire à Janis Joplin. Un chouette concert qui confirme le potentiel de Black Mirrors, une formation dont la reconnaissance à l’étranger ne devrait tarder…
Setlist : « Intro », « Shoes For Booze », « Funky Queen », « The Mess », « Inner Reality », « Cold Midnight Drum », « Mind Shape », « Moonstone », « Canard Vengeur Masqué », « Lay My Burden Down », « Till The Land Wind Blows », « Burning Warriors »
Rappel : « Whispering Ghost », « Kick Out The Jam », « Lay My Burden Down »
(Organisation : Ancienne Belgique / Coca-cola sessions)
Photo : Mehdy Nasser