C’est la fin de la tournée mondiale d’adieu pour Kiss. Elle a commencé en 2019 et s’achèvera au Madison Square Garden de New York en décembre 2023. Baptisée ‘End Of The Road’, elle est passée, il y 12 mois, au Sportpaleis d’Anvers. Le Palais 12 est plein à craquer pour accueillir ce groupe légendaire de glam métal qui compte 50 années d’existence, a vendu plus de 75 millions d’albums à travers le monde et puis surtout dont le look extravagant de ses musiciens (maquillage, fringues, chaussures à hautes semelles compensées et attitudes) constitue sa marque de fabrique. Le quatuor a gravé vingt elpees studio, soixante singles dont les classiques intemporels « I Was Made For Loving You », « Rock and Roll All Nite » et « Detroit Rock City ». Et c’est la sixième fois qu’il se produit en Belgique.
Du line up originel, le guitariste Paul Stanley et le bassiste Gene Simmons sont toujours au poste. Et ce sont toujours eux qui assurent le lead vocal.
Le supporting act est assuré par un autre band américain, mais californien (Los Angeles), Skid Raw. Il pratique également du glam metal. Il s’est surtout illustré à la fin 80’s et au début des années 90’s. Erik Grönwall remplace le membre fondateur Sebastian Bach, depuis 2022.
Des bâches noires recouvrent l’imposant matos de Kiss. Une toile noire a été tendue derrière les musicos où figure en lettres rouge vif, sur la partie haute, le patronyme du band.
A 19h00, les lumières s’éteignent alors que les haut-parleurs diffusent le « Blitzkrieg Bop » des Ramones. Skid Raw monte alors sur le podium. Erik est soutenu par les sixcordistes Dave Sabo et Scotti Hill ainsi que le bassiste Rachel Bolan et le drummer Rob Hammersmith. Hormis ce dernier installé en retrait, tous les autres musiciens se démènent comme de beaux diables, au sein de l’espace restreint qui leur est réservé. Le set s’ouvre par une version plutôt lourde de « Slave to the grind ». Les soli de guitares sont puissants, huileux voire graisseux. Erik est partout à la fois. Il triture constamment son micro. Sa hargne virile rappelle parfois celle de Bon Jovi. « The Threat » ne permet pas vraiment de souffler. Musclé, ce morceau se distingue par son refrain aux chœurs imposants. « Big Guns » poursuit sa folle cavalcade dans le métal. Le band n’en n’oublie pas sa monstrueuse power ballade mélodique « 18 And Life », un titre au cours duquel la voix d’Erik fait mouche. Ni ses hits tels que « Business » ou « I'll Remember You ». Bien que gavé de clichés hard rock, le set du groupe est parvenu à faire lever les poings du public en masse. La prestation s’est achevée par « Youth Gone Wild ». Une première partie d’enfer. Le public a adoré le show !
Setlist : Intro - « Blitzkrieg Bop » (Ramones cover), « Slave to the Grind », « The Threat », « Big Guns », « 18 And Life », « Riot Act », « Piece Of Me », « Livin' On A Chain Gang », « Time Bomb », « I Remember You », « Monkey Business », « The Gang's All Here », « Makin' A Mess », « Youth Gone Wild ».
Kiss est un groupe unique en son genre. On vous rappelle pourquoi dans l’intro. Le line up réunit aujourd’hui Stanley (The Starchild), Simmons (The Demon), le guitariste Tommy Thayer (The Spaceman) et le batteur/chanteur Eric Singer (The Catman).
Une immense tenture à l’effigie de Kiss masque l’immense scène. Le rideau tombe sous des feux de pétards nourris par 15 lance-flammes placés derrière le quatuor qui descend du plafond, chacun sur une estrade hexagonale, sous de puissants fumigènes. Idem pour le drummer qui est placé derrière son imposante double batterie ‘Pearl’. Les 3 gratteurs descendent de leurs socles, manches de guitare en avant et Simmons a déjà sa longue langue qui ressort. Des images de la bande des quatre sont constamment projetées sur 8 grands écrans, également hexagonaux. Deux autres, mais géants bordent chaque côté du podium. Durant cette intro spectaculaire, les baffles crachent le « Rock and Roll » du Led Zep. De sa voix éraillée, Stanley entonne un « Detroit Rock City » d’anthologie. De nombreuses caméras filment la foule au sein de laquelle on remarque la présence de multiples drapeaux (mexicains, brésiliens, etc.), mais surtout montrent un auditoire éclectique et multigénérationnel. Sur les planches, on aperçoit les reproductions d’un énorme serpent enroulé autour d’un support, d’un hibou et d’une panthère prête à bondir, des animaux dont les yeux sont remplacés par les lasers jaunes. Le light show est d’ailleurs impressionnant. En ces temps de crises, la machinerie déployée ainsi que les effets lumineux doivent consommer l’énergie d’une petite ville. Stanley et Simmons s’adressent régulièrement au public. Et puis, il y a le spectacle ! Des feux d'artifice ! Des explosions ! Des lasers ! Des flammes ! Des confettis ! Un instant, Simmons crache du feu. Le second, il s’excite en sortant sa langue. Pendant un solo, du sang sort de sa bouche. A un autre moment, son estrade hexagonale sur laquelle il est planté, décolle vers le plafond, comme une fusée qui s’envole vers une autre planète, fumigène à l’arrière-train. Chaque musicien a droit à son solo. Dont le batteur dont la technique est à couper le souffle. Il s’essuie les mains et le visage, sans pour autant ôter le grimage, tout en continuant à frapper du pied les grosses caisses. Il aura également droit à son ascension, mais sans les flammes au-dessus de la tête.
Parmi les moments forts du concert, on épinglera le skud incendiaire « War Machine », la bombe « I Love It Loud » chantée à tue-tête par un public ravi, le final époustouflant de de « Lick It Up » ainsi que la tonitruante cover du « Won't get Fooled Again » du Who.
La communion entre le public et Stanley est totale. Les musicos ne s’arrêtent pas une seconde. La mécanique est bien rôdée. Le mixing est irréprochable. Tout le public danse et chante en chœur.
Pour « Love Gun » et surtout le hit « I Was Made For Loving You », Stanley débarque sur une scène hexagonale (encore !), sise à 10 mètres de votre serviteur, en se servant d’une sorte de téléphérique. Et il retourne, comme il est venu, sur le podium principal, pour participer au titre final, « Black Diamond ».
Le quatuor a le bon goût d’accorder un rappel de trois morceaux dont la superbe ballade « Beth », interprétée au piano par le drummer Singer. « Rock and Roll All Nite » clôture définitivement le show de quasi 170 minutes qui sont passées trop vite. Impressionnant pour une tournée d’adieu qui dure quand-même depuis 4 ans ! Celui qui n’a pas assisté ce genre de spectacle en forme de ‘best of’ a raté quelque chose. Celui qui y était sortira du Palais 12, des étoiles plein les yeux et s’en souviendra toute sa vie…
Setlist : Intro - « Rock and Roll » (Led Zeppelin cover), « Detroit Rock City », « Shout It Out Loud », « Deuce », « War Machine », « Heaven's on Fire », « I Love It Loud » (Gene breathes fire), « Say Yeah », « Cold Gin », « Guitar Solo » (Tommy Thayer), « Lick It Up » (with « Won't Get Fooled Again » ), « Makin' Love », « Calling Dr. Love » (with extended jam by Paul and Tommy), « Psycho Circus », « Drum Solo », « 100,000 Years » (Partial), « Bass Solo », « God of Thunder » (With spitting blood by Gene), « Love Gun » (Paul on stage B), « I Was Made for Lovin' You » (Paul on stage B), « Black Diamond ».
Rappel : « Beth » (Eric Singer on Piano), « Do You Love Me », « Rock and Roll All Nite », Outro - « God Gave Rock and Roll to You II ».
(Organisation : Greenhouse talent)