La dernière fois que The Boxer Rebellion s’était produit en Belgique, c’était en 2016, au Botanique. Un final mémorable, puisque les fans avaient envahi alors la scène, pendant que le groupe jouait « Dreamers ». Il revient de nouveau dans la capitale de l’Europe, ce samedi 14 octobre, mais à l’Ancienne Belgique. Son dernier elpee, « Ghost Alive », remonte à 2018. Et un single, « Powdered Sugar », vient de sortir, précédant la parution d’un sixième opus qui s’intitulera « Promise ». Le concert est complet depuis un bon bout de temps ; il aurait d’ailleurs pu se dérouler dans la grande salle.
Le line up réunit le chanteur/claviériste/guitariste Nathan Nicholson (NDR : il est originaire du Tennessee, aux States), le second sixcordiste Andrew Smith, le bassiste Adam Harrison et le drummer Piers Hewitt.
Le supporting act est assuré par Richard Walters, un parfait inconnu pour votre serviteur. Et pourtant, ce quadragénaire (NDR : il est issu d’Oxford, mais vit aujourd’hui à Paris) a milité chez Theremin, avant de se lancer dans une carrière solo. Il compte cinq albums à son actif et a relevé du même management que Radiohead. Une première partie qui suscite, donc, la curiosité.
La banane aux lèvres, Richard grimpe sur le podium. Cheveux roux comme Ed Shearan, il est coiffé d’une casquette de rappeur ou de basketteur, selon. Il a enfilé une salopette et est chaussé de baskets de marque Converse All Star. Il paraît, au moins, dix ans plus jeune que son âge. Il est armé d’une gratte semi-acoustique. Il possède une belle et suave voix de tête. On se rend bien compte que le gaillard a joué dans des pubs et la rue. Il a bossé en compagnie de Thom Yorke et l’Irlandais Damien Rice. La délicatesse des mots de l’artiste se ressentent dans ses moindres murmures. C’est une sorte de poète. La foule l’écoute attentivement. D’ailleurs, pendant son set, on pourrait entendre une mouche voler. Richard la remercie, à plusieurs reprises, pour le respect de son écoute.
De son récital, on épinglera le morceau d’entrée, le romantique « King Of Leaves » (extrait de l’album « Regret Less », publié en 2012), « Unconditional » et « Awards Night », deux titres au cours desquels sa voix devient atmosphérique, ainsi que la reprise du « Roads » de Portishead. De toute beauté ! Dommage qu’il n’ait pas interprété son dernier single, « Lost in Your Light » …
Setlist : « King Of Leaves », « Unconditional », « After Midnight », « Roads » (Portishead cover), « Awards Night », « Infatuation ».
A 21 heures pile, The Boxer Rebellion débarque. Nathan exécute un discret salut et le concert s’ouvre par le puissant « Step Out of the Car ». On entend la voix du chanteur qui est couverte par l’instrumentation. Il signifie à l’ingé son le souci et demande de régler le volume de son micro. Problème résolu !
Nathan est enrhumé et il le signale, mais ce refroidissement n’aura pas d’influence sur sa voix empreinte de douceur et bercée de mélancolie…
Pendant « Locked in the Basement », les grattes s’emballent. Avant d’attaquer « Love Yourself », le frontman plaisante en signalant que la salle est tellement cosy qu’il a l’impression de se produire dans un salon privé, en showcase. « What the Fuck » libère davantage de puissance que sur l’opus. Une transition idéale pour nous interpréter le nouveau single, « Powdered Sugar », paru il y a à peine deux jours.
A partir de « Caught By The Light » le set grimpe en intensité et le light show est au diapason. Tous les musicos descendent dans la fosse pour nous réserver une version acoustique de « Big Ideas ». Les harmonies sont parfaites. Ce qui se traduit par un grand moment de recueillement a sein du public qui connaît et reprend en chœur les paroles de la chanson.
Hormis le drummer, polyvalents, les musiciens changent régulièrement d’instruments.
Pendant « New York » le guitariste Andrew Smith et le bassiste Adam Harrison rejoignent la drummer sur son estrade exiguë. « Evacuate » et « Semi-Automatic » charment littéralement l’auditoire ; d’ailleurs tout au long de ces deux titres, des applaudissements fusent de partout. « The Gospel of Goro Adachi » est dédié à Richard Walters. A l’issue de ce morceau, le quatuor salue la foule et se retire.
Mais nous aurons droit à un rappel de deux compos. Pour la circonstance, le batteur a enfilé des chaussettes de couleur rouge. « Diamonds » était attendu, mais ne provoque pas d’intrusion sur la scène. Nathan évoque l’interruption dans le parcours du band pendant cinq ans, mais sans rentrer dans les détails. Il promet d’ailleurs, de revenir bientôt. Une belle soirée qui est passée trop vite et surtout une chouette découverte, Richard Walters…
Setlist : « Step Out of the Car », « Spitting Fire », « Let's Disappear », « Love Yourself », « Locked in the Basement », « We Have This Place Surrounded », « Flight », « Semi-Automatic », « Here I Am », « What the Fuck », « Powdered Sugar », « Caught by the Light », « New York », « No Harm », « Big Ideas » (acoustique), « Evacuate », « The Gospel of Goro Adachi » (dedicated to Richard Walters).
Rappel : « Diamonds », « Let It Go ».
(Organisation : Ancienne Belgique)