Imaginez que Taylor Swift ait écouté Nirvana… c'est ainsi que ARXX décrit sa musique. Le groupe vit une période faste. Après avoir sorti son dernier single, « Trouble », et surtout assuré le supporting act de Taylor Swift à Wembley, le duo vient de sortir son deuxième album, « Good Boy », ce 4 octobre. Audacieux et sans complexe, caractérisé par un son rétro, riche en synthétiseurs, ARXX y transforme ses expériences extrêmement personnelles en un disque indéniablement accrocheur.
La salle n’est pas comble, mais bien remplie.
Grandma’s House, c’est le titre d’une série télévisée britannique burlesque, mais c’est également le nom du band qui assure le supporting act. Un quatuor féminin originaire de Bristol. Si cette scène y est en ébullition, les mouvements féministes et LGBTQ le sont tout autant. Ainsi, le band se revendique ‘queer’.
Le combo puise ses influences chez Idles, Heavy Lungs, LICE, Repo Man et même les Irlandais de Fontaines D.C., alors que les harmonies vocales correspondent davantage aux standards féminins insulaires incarnés par les contemporains Nova Twins et Big Joanie ainsi que des figures historiques comme les Slits. 0n pourrait également ajouter Joan Jett et L7, mais ces formations sont américaines.
A ce jour, la formation n’a pas encore sorti d’album, mais plusieurs singles et deux Eps, dont le dernier, « Who am I », est paru en mars 2023.
Le quatuor implique une drummeuse (NDR : qui joue sur le kit de batterie d’ARXX), une guitariste/chanteuse, une seconde sixcordiste et une bassiste, plutôt jolie, par ailleurs.
« No Place Like Home » ouvre le set. Il évoque la perte de repères d’une Angleterre post-Brexit. Tout en ironie et sarcasme, « Always Happy » traite d’anxiété sociale, aboutissant à un hymne capable de fédérer tous les timides et paumés.
Si Grandma’s House ne réinvente pas la roue, son post punk ‘dark’ bien électrique et énergique libère une intensité menaçante dont on prend plaisir à se délecter… (page ‘Artistes’ ici)
Setlist : « Slaughterhouse », « Desire », « Nothing Special », « Haunt Me », « Screw Up », « D.O.G. », « Body », « Devil’s Advocate »
Place ensuite à ARXX. En toile de fond, sur une tenture noire, des leds reproduisent le patronyme du combo. La drummeuse, Clara Townsend, grimpe sur son estrade, plantée à gauche du podium. Un MPD est calé à droite des charlestons et de la caisse claire. Elle a les cheveux coupés à la garçonne.
Un peu enveloppée, la chanteuse/guitariste Hannah Pidduck est tatouée des pieds à la tête. Elle dispose également d’un clavier et d’un micro susceptible de transformer ou vocoder sa voix. A ses pieds, traîne une drôle de machine pleine de boutons qui déforme également sa voix et les sonorités de sa sixcordes.
Ces deux artistes ont enfilé des shorts de couleur bleue et des chemises blanches à col officier. Ce sont également les leadeuses du band.
Quel plaisir d’assister à un concert au cours duquel les musicos ont constamment la banane, plaisantent entre elles et interagissent en permanence avec un public multigénérationnel ! En outre, leur bonne humeur est communicative. Elles font partie du genre queer (LGBTQIA+), mais ça, on s’en fout. L’important, c’est la qualité du show et de la musique ! Et sa pop rafraichissante, teintée de punk garage, l’est assurément.
Les harmonies vocales sont soignées et tout particulièrement la voix d’Hanni. Superbe, elle a connu quelques soucis. On lui a détecté des polypes sur les cordes vocales, mais opérée avec succès, elle a récupéré l’intégralité de sa voix.
Le set s’ouvre par « Trouble », un single extrait du second album (en écoute là). D’ailleurs toutes les plages de cet LP sont des hits en puissance.
« The Last Time » baigne dans le trip hop. Les synthés submergent la compo avant que puissants, les drums ne les rejoignent.
La reprise du « Murder On The Dancefloor » de Sophie Elise Baxter fait grimper la température de quelques degrés. Et dans la fosse, ça danse et ça saute de partout. La setlist inclut des morceaux issus du premier long playing, « Ride Or Die », paru en 2023, dont les pépites « Deep », The Last Time » et « Ride Or Die », qui clôture le rappel entamé par « Crying In The Carwash », dont le climat empreint de nostalgie pourrait facilement servir de B.O. pour un film de John Hughes.
Pour votre serviteur, c’est un des meilleurs concerts auquel il a assisté, cette année.
Setlist : « Trouble », « Deep », « The Last Time », « Like Hell », « Swim », « Murder On The Dancefloor », « Call Me Crazy » - « Forgive And Forget », « Easy », « God Knows », « Dublin », « All Night », « Whyd », « Love Me Again », « Good Boy ».
Rappel : « Crying In The Carwash », « Ride Or Die ».
(Organisation : Ancienne Belgique)