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Le feu et la glace Spécial

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Beaucoup de monde pour assister à la prestation de Blood Red Shoes (NDR : à la limite, le spectacle aurait pu glisser du club vers la salle principale). Un duo qui vient de publier son deuxième elpee, « Fire like this ». Les mauvaises langues avancent que cette formation serait la réponse US aux White Stripes voire aux Kills. Si la formule du line up est identique, le combo de Detroit est dominé par le brillantissime guitariste Jack White (NDR : Meg se contente de frapper sur les peaux comme une dératée), et puis sa musique est surtout contaminée par le blues, alors que chez les seconds, elle est davantage ancrée dans le garage punk. Au sein de Blood Red Shoes, si l’énergie est aussi explosive, elle est aussi et surtout plus raffinée…

Il revenait à la formation parisienne, King of Conspiracy, d’ouvrir les hostilités. Et le set démarre en trombe sur un tempo psychobilly digne des Cramps. Le son est pourri. La voix du chanteur l’est tout autant. Le drummer et le guitariste essaient de suivre le rythme effréné dicté par le soliste (c’est également le chanteur). Il en impose par sa grande carcasse et maltraite sa guitare, en lui faisant subir les pires sévices, même à l’aide d’un stick de batterie. Il gesticule dans tous les sens et tournoie sur lui-même. Il est King of Conspiracy. Pendant une bonne demi-heure, la formation française va nous balancer un punk’n’roll furieux, bruitiste, énergique, décapant, mais un peu trop brouillon pour convaincre votre serviteur. Etonnant, lorsqu’on sait que le combo tourne régulièrement en Angleterre, et y a reçu de flatteuses comparaisons avec Mclusky. A mon humble avis, ce soir, le trio a confondu vitesse et précipitation.

Laura-Marie et Steven montent à leur tour sur les planches. Coiffée d’un chignon élégamment négligé, elle est vêtue d’un t-shirt de couleur noire et d’un jeans. Comme je l’avais déjà souligné, c’est une très jolie fille. Lui, arbore un polo rayé marine vert et blanc (NDR : un supporter du Celtic de Glasgow ?) et fonce derrière ses fûts, installés de profil, à droite du podium. Le set s’ouvre par « It’s getting by the sea », un extrait de “Box of secret”, leur premier elpee. En fait, la tracklisting va alterner compos issues du premier opus et du tout dernier, “Fire like this”. Les harmonies vocales sont soignées, limpides, impeccables. Laura-Marie maîtrise sa guitare avec une aisance époustouflante, libérant des accords tantôt féroces, sauvages ou fiévreux ; mais concédant aussi régulièrement des notes aussi astucieuses que mélodiques. Parfois on a l’impression qu’elle joue de la basse en même temps. Son visage est impassible. Pas un sourire. Elle ne semble pas vouloir communiquer avec le public, et préfère apparemment se concentrer exclusivement sur son sujet. Elle focalise pourtant les regards (NDR : peut être les désirs les plus cachés…) Une beauté glacée, dans l’esprit de Catherine Deneuve (NDR : pensez à « Belle de jour » de Luis Buñuel). Elle déambule régulièrement, manche à la main, pour se diriger vers son partenaire. Steven est plus extraverti. On sent qu’il éprouve énormément de plaisir sur scène et ose quelques mots en français. Il se balance sur son siège. Son jeu est ample, souple, précis et lorsqu’il le faut, puissant. Le mouvement imprimé à ses sticks crée un effet de décomposition de la lumière, dont l’esthétisme vaut à lui seul le déplacement. Bref, il est impressionnant ! Les titres s’enchaînent, tous plus magistraux les uns que les autres. Le plus souvent hymniques. Et surtout excitants. Le jeu de lumières est assez sobre. Quatre ou cinq longs tubes en néon de couleur bleue sont plantés verticalement, au fond de la scène. Et au-dessus quelques gros projecteurs, en forme de fleur, baignent le show dans les teintes cobalt, parfois jaune ou rouge. Les riffs décapants du nouveau single, « Light it up », sont manifestement découpés dans le grunge. Lors de cette compo, Laura-Marie pose son timbre vocal, alors réminiscent de Kim Deal. Un timbre qui évoque quand même parfois aussi celui de Siouxsie Sioux. Tout en crescendo, « Keeping it close » constitue probablement le sommet du concert. Un morceau plus complexe. A l’instar du tout aussi excellent, « You bring me down », caractérisé par cette alternance entre climats dynamiques et plus calmes. Plutôt réservé, le public commence enfin à réagir. Et quand même à s’enflammer. Ce serait dommage, vu la qualité de la prestation. Et puis du titre du dernier album de Blood Red Shoes : « Fire Like this ». Bourré d’énergie punkysante, « Heart sing » clôt le set. On n’a pas vu le temps passer. Acclamations. Il était temps ! Un roadie règle les instruments, le duo va revenir, c’est sûr !

Quelques minutes plus tard, le couple remonte sur le podium. Au cours de ce bref rappel, ils interprèteront l’autre single « Colour fade », un morceau hymnique dont le refrain est repris en chœur par la foule. Le morceau s’achève dans un déluge de décibels. Laura-Marie dépose délicatement sa gratte contre son ampli, de manière à libérer une bonne dose de feedback, puis se barre, après avoir esquissé un semblant de sourire. Steven la rejoint, après avoir exécuté un léger signe de la main, avant de prendre congé de son auditoire. Vu la perfection du set, il ne faudra pas deux ans pour que Blood Red Shoes soit programmé à l’affiche des plus grands festivals mondiaux, et en particulier celui de Werchter. Et si vous voulez en savoir plus sur le duo de Brighton, je vous invite à lire l’interview que le duo a accordée récemment, à Musiczine…

Organisation Aéronef

(Voir aussi notre section photos)

 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Blood Red Shoes
  • Date: 2010-04-16
  • Concert Place: Aéronef (Club)
  • Concert City: Lille
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