Les quatre ‘Turntablists’ aux doigts de fées étaient de passage à l’Ancienne Belgique après avoir remporté, quelques semaines plus tôt, la ‘Victoire de la Musique’ du meilleur album électro de l’année. Il faut dire que « Manual For A Successful Rioting » envoie une claque sans concession, à coups de beats bien bourrins, assénés où il faut, quand il faut. Après s’être produits lors des festivals Polsslag, Pukkelpop et I Love Techno, en 2009, Birdy Nam Nam présentaient leur ‘scud’ pour la première fois en salle en Belgique, sous le toit de l’AB.
Les Liégeois de Partyharders Squad étaient chargés de préparer le terrain. Rien de bien excitant au programme. Le duo enchaîne les clichés du DJing, et chauffe donc la salle en se contentant de cliquer sur la touche ‘next’ de son laptop et de hurler à chaque montée de BPM. Et on n’échappera pas au quart d’heure dubstep, histoire de démontrer qu’on est bien ‘aware’ des tendances émergeantes. Au moins, ça a le mérite de faire danser les kids des premiers rangs. On a beau ne pas adhérer au style des Liégeois, impossible de nier que leur cible est bien atteinte et conquise.
Cinq minutes de répit à peine avant que les Parisiens n’entrent en scène. Ce soir, l’AB affiche complet. Crazy B, Little Mike, DJ Need et DJ Pone, tout sourire, ont l’air motivés. Le public, lui, l’est davantage. Et une énorme installation light-show démontre que la formation joue désormais dans la cours des grands. C'est certain, celles et ceux qui recherchaient la simplicité de leurs premières prestations vont être servis en matière de déception. Le set démarre sur quelques bons souvenirs de l’éponyme, à l’époque où les quatre gaillards privilégiaient les scratches aux bleeps. Mais les extraits du premier opus sont soit retravaillés (ou torturés, c’est selon), soit rapidement passés sous silence, au profit des bangers de la grosse machinerie « Manual For A Successful Rioting ». Ainsi, même le tubesque « Abbesses » n’est plus ce qu’il était. Birdy Nam Nam est désormais une infernale machine à danser et assume très manifestement son statut. Même si le groupe donne parfois l’impression de réaliser à quatre, ce qu’il pourrait facilement exécuter à deux…
Les pieds entre le sol et le plafond, le public adhère à donf et se laisse entraîner sur les beats carnassiers de « Worried », « TransBoulogne Express » ou l’excellent « Red Dawn Rising ». Il faudra deux rappels pour calmer les ardeurs de la foule, chaude comme la braise. Après tout, c’est samedi soir. Un « The Parachute Ending » aux allures de seringue d’adrénaline, vient achever le travail entamé une heure et demie plus tôt. Tandis que ses trois camarades se retirent, Little Mike en profite pour caresser son public dans le sens du poil et exhiber le drapeau belge qu'il s’est fait tatouer au bras. Avant de se retirer, il prend encore le temps de charrier les ‘footeux’ en scandant le nom de son équipe fétiche (NDR : information qui n’est restée gravée dans mon esprit, que quelques millièmes de secondes) tandis que DJ Pone remonte furtivement sur les planches, en brandissant le maillot de la football team en question. Un final bon enfant qui résume assez bien l’ambiance générale entretenue, tout au long du set des turntablists passés pros du bidouillage.
(Organisation : AB + Live Nation)