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Béber

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mercredi, 13 juillet 2011 17:55

Unentitled

Guère notoire en Europe, Slim Cessna est pourtant, au sein de l’univers du country/folk étasunien, une véritable institution. Ce natif de Denver (Colorado) militait, début des années 90, chez The Denver Gentlemen, groupe au sein duquel évoluait également Mr David Eugene Edwards. Lorsqu’Eugene quitte le combo, c’est pour créer son 16 Horsepower et s’enfoncer progressivement dans le côté obscur du folk. Slim Cessna fonde, lui, dès 1992, son Slim Cessna’s Auto Club. Moins exposée que celle de son ex-compagnon, la troupe rencontre toutefois un certain succès dans les milieux spécialisés. La presse encense même leurs performances scéniques. Et Slim Cessna est également invité à jouer aux côtés de Jello Biafra et des Melvins. Bref, Slim Cessna’s Auto Club n’est pas un combo né de la dernière pluie. « Unentitled » constitue d’ailleurs son huitième album.

Dans le style, ce disque est une petite perle. Et inévitablement on pense à 16 Horsepower. La voix, le rythme, les émotions, l’énergie : tout rappelle le groupe à Edwards. Sculptées dans le country-folk-rock, les compos sont particulièrement contagieuses. Un pur bonheur pour les tympans. Cessna & Co peignent de magnifiques fresques du Sud des States. Et des morceaux comme « Hallelujah Anyway », « Three Bloodhounds Two Sherperds One Fila Brasileiro » ou encore « United Brethren en sont probablement les plus beaux exemples.

16 Horsepower et Slim Cessna’s Auto Club ont influencé toute une génération d’artistes et de formations, et en particulier Man Man, O’Death et même les Decemberists. Les vétérans n’ont pas encore dit leur dernier mot, même si depuis, Edwards a rebaptisé son projet, Wovenhand…

 

mercredi, 13 juillet 2011 17:52

Oh Woe !

Après avoir écouté les deux premières plages de cet elpee, on se demande si cette formation n’est pas issue du Sud des Etats-Unis. A cause de ce recours au banjo, à la mandoline et au violon, utilisé un peu à la manière de 16 Horsepower, voire de Slim Cessna’s Auto Club. Mais progressivement la musique de Golden Kanine embrasse d’autres perspectives. Plus lyriques. A l’instar de « Law of Probable Outcome » ou encore de « Get By ». Et surtout plus riches. Instrumentalement, d’abord. Trombone, orgue, violoncelle et j’en passe, viennent ainsi enrichir la solution sonore. Quoique essentiellement acoustiques, les arrangements sont impeccables. Tout comme les orchestrations, d'ailleurs. Particulièrement soignées, évoquant tantôt Arcade Fire voire Broken Records. Quant à la voix, elle est très susceptible d’emprunter le timbre de Will Oldham (« Arkham »), de Jeff Buckley ou encore de Chris Martin.

Golden Kanine n’est pourtant pas un ensemble étasunien, mais suédois. Issu de Malmö, très exactement. Fondé en 2006, il a d’abord pratiqué du post rock, avant de se remettre complètement en question. Et de changer progressivement de style, pour finalement embrasser un country/folk/rock singulier, qui alimente la plupart des compos de « Oh Woe ! ».

 

mercredi, 13 juillet 2011 17:48

Bon sauvage

Il y a un bon bout de temps que l’on n’avait plus entendu parler du trio lyonnais. En effet, leur dernier essai remonte à 2009 ; et il s’agissait d’un single intitulé « Bob Denard », une compo qui figure sur ce nouvel opus. Pourtant, au cours des deux dernières années, les Français ne se sont pas reposés sur leurs lauriers, loin s’en faut ! Le groupe a accordé de nombreux concerts et assuré la première partie de formations notoires comme Explosions In the Sky, Melt Banana, Don Caballero ou encore Blonde Redhead.

Sur « Bon Sauvage », Ned propose des compos au format plus ‘pop’. A cause de la production, tout d’abord. Bien plus raffinée. Et par conséquent responsable de sonorités, beaucoup moins ‘accidentées’. On ne se plaindra pas de ces changements. Néanmoins, Ned navigue toujours dans les eaux troubles du noise-punk. Inspiré des 90’s, il faut le préciser. Une solution sonore bruitiste, toujours aussi dérangeante, mais agitée par des rythmes excitants, presque dansants. Sur laquelle vient se poser des mélodies entêtantes. Même si les crissements sont légion, les guitares distillent des riffs simples et efficaces. Les vocaux, tantôt vociférés, tantôt chantés, rappellent inévitablement Fugazi. Ce sont d’ailleurs et certainement un des atouts majeurs de la formation. Formation énigmatique, Ned adore varier les climats, si bien qu’au bout des onze titres de l’elpee, on ne sait plus sur quel pied danser… 

 

mercredi, 29 juin 2011 18:24

The Moonlight Butterfly

Seize années déjà que la formation chicagolaise roule sa bosse. Il y a bien eu une interruption entre 2004 et 2007, mais cette pause a permis au combo de se ressourcer. Valeur sûre dans l’univers de l’indie, The Sea and Cake, n’a cependant jamais rencontré le succès à la mesure de son talent. Faut dire que la musique développée par les Américains ne s’adresse pas aux hit-parades, le groupe privilégiant plutôt les longues compositions climatiques.

“The Moonlight Butterfly” constitue leur neuvième opus. Et apparemment, Sam Prekop et ses potes en sont revenus à leurs premiers amours. Les six compos de cet elpee ont été écrites lors d’une tournée accomplie en compagnie des Canadiens de Broken Social Scene. Des plages inévitablement copieuses, mais trempées dans une pop douce, brumeuse et mélancolique, traversées de passages instrumentaux aux accents jazz ou krautrock, à l’instar du morceau maître. Une seule piste plus rythmée: « Up on the North Shore ».

La nouvelle œuvre du quatuor est de toute bonne facture. Mais, encore une fois, elle ne s’adresse pas au grand public. Perso, cette situation ne me dérange pas. D’ailleurs, souvent un groupe préserve bien mieux son identité à l’abri des regards et des oreilles. Et vu sa longévité, The Sea and Cake en est un parfait exemple.

 

mardi, 28 juin 2011 19:04

Last

Nouvel opus pour les sœurs Unthanks, deux années seulement après la publication de « Here’s the Tender Coming ». Quelque part dans le Nord de leur Angleterre natale, au milieu des collines verdoyantes, régulièrement arrosées par la pluie bien insulaire, les frangines perpétuent le folklore local en racontant leurs histoires, un peu comme Joanna Newsom le restitue pour la Californie, en tirant parti parcimonieusement et minutieusement d’une instrumentation dominée par le piano. Et cet univers si particulier, on l’imagine facilement sorti tout droit d’un film de Ken Loach ou d’un roman des sœurs Brontë. Pour savourer au mieux le lyrisme glacé des Unthanks, l’écoute de ce disque s’indique au coin du feu de bois, lors de nuits très sombres, avant s’endormir, la tête pleine de rêves. Outre les deux plages qui ouvrent l’elpee, « Gan to the Kye » et « The Gallowgate Lad », les morceaux les plus fluides, le reste de l’œuvre exige une audition plus attentive. Maintenant, si vous n’êtes pas ouverts à ce type de musique bien britannique, ce long playing risque fort de vous sembler interminable et assommant…

 

mercredi, 22 juin 2011 02:00

High Gospel

Efrim Manuel Menuck nous a souvent permis de rêver, tant chez Godspeed You ! Black Emperor, comme guitariste, que pour Thee Silver Mount Zion, au sein duquel il est chanteur. Des projets tout au long desquels il excelle, soit en nous réservant de longs crescendos instrumentaux, soit en transmettant ses émotions à l’aide de sa voix.

Première constatation, les pistes proposées par le barbu oscillent entre 5 et 6 minutes. Et dès le premier morceau, « Our lady of parc extension and her munificient sorrow », on a droit à ces envolées de six cordes si caractéristiques ; et ces loops qui ne le sont pas moins. En outre, le timbre du Canadien est toujours aussi hanté. Introduction parfaite. Un long titre expérimental et une plage atmosphérique embraient. Avant qu’Efrim nous offre la meilleure compo de l’opus : « Heavy calls & hospitals blues », une superbe chanson au cours de laquelle il s’accompagne au piano. Malheureusement, la suite manque de consistance, y compris le dernier morceau au cours duquel il nous parle de son fils (« I am no longer a motherless child »). Même le morceau qui rend hommage à son ami, feu Vic Chesnutt, ne semble pas l’avoir beaucoup inspiré.

Bien qu’appréciant énormément, Efrim Manuel Menuck, je dois avouer que son premier elpee solo m’a laissé sur ma faim. Le barde n’est pas un solitaire. Il a bien trop à partager. Dispensable !

 

mercredi, 15 juin 2011 21:02

Algerias

Certains artistes transpirent la classe. Peu importe ce qu’ils entreprennent, ils atteignent leur objectif. Et très peu d’entre eux peuvent se targuer de réussir ce qu’ils entreprennent. Pas nécessairement d’un point de vue commercial, mais sous l’aspect de la création. Et Howe Gelb appartient clairement à cette catégorie de personnages inspirés.

Faut pas vous faire un dessin pour vous rappeler toutes les expérimentations qu’il a menées au sein de Giant Sand. Et en solo, elles sont tout aussi intéressantes. On se souvient d’ailleurs que dernièrement, il avait enregistré un album en compagnie d’une chorale gospel, au sein d’une église. Mais pour concocter ce nouvel elpee, il a tout simplement fait appel au groupe de flamenco, Band of Gypsies. Un disque dont les sessions se sont déroulées près de Cordoue, en Espagne. De cette escapade ibérique, est donc né cet « Algerias ». Son Arizona natal n’a jamais été aussi proche de l’Andalousie. Le rock et l’americana, du flamenco, non plus. Maintenant, ce n’est pas le meilleur opus commis par Howe, à ce jour. Mais ses 13 compos tiennent parfaitement la route. On ne lui en demande pas plus !

 

mercredi, 15 juin 2011 20:52

All Eternals Deck

Il est loin le temps où le natif de Durham (Caroline du Nord) publiait ses disques dans la plus grande confidentialité. Après avoir commis une demi-dizaine d’opus sur le label 4AD, The Mountain Goats a opté pour Merge, afin de graver ce qui doit être son vingtième essai. J’avoue ne pas être certain du nombre exact d’œuvres (albums, eps, singles et cassettes) enregistrées par John Darnielle, tant il est prolifique.

The Mountain Goats n’a manifestement pas changé son fusil d’épaule pour concocter cet « All Eternals Deck ». La voix de John est nasillarde. Ses textes sont toujours aussi bien torchés. Cependant, pour ce nouvel elpee, il ne s’est pas servi de la Bible comme référence. Mais plutôt du cinéma en usant de force métaphores. Trempées dans la folk minimaliste, les 13 compos de ce long playing sont simples et belles à la fois. Outre le chant, la guitare sèche domine le sujet. Quelques accès de basse arrondissent parfois les angles, à l’instar de « Beautiful Gas Mask ». Des violons s’invitent sur « The Autopsy Garland » alors que des chœurs épaulent Darnielle sur « High Hawk Season ». Et lorsque le tempo s’élève, c’est pour insuffler une énergie légèrement punk à la solution sonore ; comme sur « Estate Sale Sign » et « Sourdoire Scorpion Squadron ». Mais en règle générale, il règne une certaine quiétude tout au long de ce disque, ma foi, fort agréable à écouter…

mercredi, 15 juin 2011 20:49

Future Songs

Alias Pat Jordache, Pat Grégoire est un artiste qui monte au pays des Caribous. Et ma foi, cette reconnaissance est amplement méritée. Son patronyme ? Il l’a emprunté à une ancienne marque de jeans. Les Inrocks n’ont pas hésité à écrire que son premier opus était encore meilleur que le premier de TV On The Radio. Comparaison excessive ? Peut-être. Mais une chose est certaine, ce « Futur Songs » est un très bon album.

Natif de Montréal, Pat Gregoire n’en est pas pour autant à son premier projet musical. Avant de se lancer en solo, il a milité successivement chez Sister Suivi, puis Islands. Il a également apporté son concours à de multiples artistes ; et en particulier à tUnE-yArDs. Pour concocter ce premier opus, il a tout réalisé de A à Z, depuis la composition à l’enregistrement… et sur cassette ! C’est le label Constellation qui s’est chargé de remasteriser le tout afin de rendre le produit un peu plus propre.

La musique de Pat Jordache évoque inévitablement celle de TV on the Radio ; surtout dans le domaine des vocaux. Mais en plus lo-fi, moins lisse. Une pop minimaliste et hypnotique. Intelligente et haute en couleurs, aussi. Mais sa performance, c’est surtout d’être parvenu à construire un univers sonore personnel, original, difficile à décrire et aux références bien trop incertaines pour être citées. Une sorte d’OVNI dans le monde musical. Et si vous souhaitez vous forger un avis personnel, il ne vous reste plus qu’une solution, écouter son album. Vous ne le regretterez pas…

 

mercredi, 08 juin 2011 21:41

Fading Parade

Papercuts est un groupe à géométrie variable drivé par le compositeur et producteur Jason Quever. Son dernier et deuxième opus, le déjà excellent « You Can Have What You Want », était paru en 2009. Depuis la formation californienne (San Francisco) a signé chez Sub Pop. Et manifestement, en concoctant ce troisième elpee, elle a voulu honorer ce contrat. Car, sans la moindre contestation possible, en publiant ce troisième essai, la bande a Quever vient à nouveau de frapper fort.

Si à première écoute, on décèle une structure comparable à celle développée sur leurs œuvres précédentes, au fil des écoutes, on se rend compte de l’évolution en profondeur de leur musique. Tout en baignant dans la dream-pop chère à Beach House ou à Grizzly Bear, Papercuts emprunte des chemins davantage shoegaze, rencontrant alors des plages brumeuses, atmosphériques et séduisantes. A l’instar du « Do You Really Want Know » ou encore de « Winter Daze ». La voix de Quever est bien sûr toujours un des atouts principaux de leur expression sonore. Elle me fait toujours autant penser à Ben Bridwell (Band of Horses) ou alors à Jim James (My Morning Jacket). Et ses lyrics sont  nouveau particulièrement inspirés. Un morceau m’a cependant fait particulièrement flasher : « I’ll See You Later I Guess ». Une marche funèbre bouleversante à la mélodie contagieuse, suscitant même dans le for intérieur, un désir d’atteindre l’autre bout du tunnel, tant le cheminement est apaisant…

Partagé entre 10 véritables pépites, « Fading Parade » constitue le meilleur album commis par Papercuts, à ce jour. Une œuvre qui entrera sans problème dans mon top 2011.

A noter que Papercuts se produira au Botanique, le 17 juin. A bon entendeur…

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