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Akim Serar

Akim Serar

jeudi, 09 janvier 2014 15:54

Qibla Wa Qobla

Étonnant et déconcertant sont les deux termes qui traversent d’abord l’esprit, à l’écoute de cet album.

L’ambivalence de cultures musicales aussi éloignées que le Folk Americana et la musique traditionnelle arabe laisserait craindre le pire quand il s’agit de marier les deux sous un même dénominateur commun ; mais force est de constater que Jawhar tire admirablement bien son épingle du jeu.

La majeure partie de l’elpee est chantée en arabe, et loin d’être un obstacle, cette option ouvre de nouveaux horizons à ce qu’on a trop souvent tendance à cloisonner.

L’opus démarre comme du Sparklehorse à l’orée d’un désert, caracole au travers de dunes ensablées, de décors insolites où la langue maternelle de Jawhar Basti enveloppe de miel et de tendresse, enrobe les souvenirs d’enfance échappés et dessine les arabesques des jours à venir.

Une mosaïque chatoyante où Rock, Blues, Pop et Soufi ont appris à parler le même langage : celui de la musique universelle et intemporelle.

Quand les mots anglais s’invitent, ils sont accueillis avec chaleur et ferveur, et lorsque c’est au tour de la langue de Voltaire, (« Le Reste Est Ennui »), le ciel des mille et une nuits s’éclaire d’une poésie rédigée en lettre dorées.

Un fameux coup de pied aux conventions.

 

jeudi, 09 janvier 2014 15:50

Global Lows

Aucune chance d’y couper, donc autant l’annoncer tout de go : Oui Birdpen, c’est Bird pour Mike Bird et Pen pour Dave Pen.

Donc, dans ce projet à deux têtes, nous avons bel et bien une partie d’Archive.

Et puisque la voix nous ramène immanquablement à la formation britannique susmentionnée, les évidents rapprochements ne manquent pas de pleuvoir tout au long de cet LP.

Le climat emprunté est d’ailleurs tout aussi menaçant mais les similitudes ont tôt fait de s’éclipser à la lumière spectrale de compositions pleines de bravoure et il faut le dire, parfois un peu boursouflées.

Le ciel est plombé et les atmosphères sont oppressantes. « Global Lows » revendique une noirceur, parfois aussi surfaite.

Le spectre d’Archive n’est pas le seul à planer.

On pourrait citer celui du Radiohead de Tom York (« Nature Regulate »), de Bono ou encore plus évanescente, celle de The Cult (« Save Destroyer ») et donc par jeu de miroir, le reflet de Jim Morrison quand s’entrouvrent certaines portes.

Et puis on pourrait ajouter Editors pour le côté lissé d’une complainte inutilement ornée de fleurs savamment fanées.

La production de Jim Spencer (Oasis, New Order, …) assure une homogénéité digne d’un bloc de l’Est, version guerre froide, voire très froide, avec une précision chirurgicale qui fatalement nuit à la véracité du propos.

Certes, on peut concevoir des albums à la fois tourmentés et propres sur eux.

Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que plus la couche de vernis est épaisse, plus elle dissimule les craquelures de compositions malingres.

La nature humaine analysée sous ses coutures suintantes constitue le thème de prédilection de cet opus qui, vous l’avez deviné, ne se distingue pas par son optimisme.

Mais le groupe à l’intelligence de ne pas noyer l’ensemble sous une pathos exacerbée et si les pans de lumière se font rares, on évite quand même le piège de l’enlisement.

Compromis entre une production Pop léchée et une volonté farouche d’explorer des terrains de jeux plutôt minés, Birdpen conçoit de la noirceur propre, de la tristesse sans vague, du chagrin sans crasse.

Le résultat devrait donc séduire les moins exigeants, ceux pour qui une oreille suffit à aimer ou non un album.

Pour les plus tatillons, « Global Lows » constitue un produit bien ficelé mais dont l’emballage, aussi sombre et opaque puisse-t-il être, laisse transparaître quelques faiblesses dues sans doute à un manque d’authenticité.

 

jeudi, 09 janvier 2014 15:48

Alpha Heaven

Poussières cosmiques et effondrements massifs d’étoiles mortes au programme de ce voyage intersidéral et super sidérant, proposé par Aun.

A contrario du film ‘Gravity’ qui joue sur les effets spéciaux, « Alpha Heaven » propose un séjour en apesanteur minimaliste.

Suite du très recommandable « Phantom Ghost » et lui emboîtant le pas, les onze titres ici présents placent d’office l’auditeur en orbite.

Un périple captivant dont l’épicentre se trouverait happé dans l’espace temps, quelque part du côté d’une certaine scène allemande des années 70 et qui se répercuterait alors en ondes toutes en circonvolutions révolutionnaires au travers de dimensions, connues ou inconnues.

Les instruments et les processeurs se font écho, s’entrelacent et serpentent dans la nébuleuse d’un album ouvert sur la beauté spectrale de l’infini, invitation à la navigation transcendantale.

Un album incontournable pour tout rêveur qui se respecte.

 

jeudi, 26 décembre 2013 11:32

Stay Golden

Réunissez un Suédois, un Anglais et une Japonaise. Plongez-les dans un bain glacé, puis saupoudrez le tout, mais très légèrement de spleen bien senti (surtout pas trop racoleur).

Agitez et laissez reposer. Après émulsion, vous devriez obtenir un condensé vivifiant de fraîcheur Pop aux relents New Wave.

Certes, la recette est connue et n’est pas toujours automatiquement savoureuse…

Ici, le savoir-faire du trio lie parfaitement la sauce, et le résultat est frais, sans le moindre grumeau.

Ces amoureux synthétiques revisitent donc une certaine histoire de la musique (la guerre froide version mancunienne en tête) et dépassent vite les clichés du style pour distiller un son bien personnel.

Ainsi, plutôt que de s’enfermer dans un genre éculé, ces trois Parisiens d’adoption affichent une liberté de ton qui leur permet d’afficher, tout au long de ce long playing, quelques brillantes références qu’on n’attendait pas rencontrer, même accidentellement (The Kills, The XX, These New Puritans…)

Recette heureuse et digeste qui confirme l’idée reçue que c’est dans les vielles casseroles que se mitonnent les meilleurs plats.

 

jeudi, 26 décembre 2013 11:25

Les chansons de l’innocence retrouvée

Inutile de tourner autour du pot.

Pour concocter son dernier album (NDR : qui a bien failli être son dernier tout court, vu ses problèmes de santé), l’icône d’un certain dandysme Pop made in France a frappé fort… Et juste.

Comme souvent serait-on tenté d’ajouter.

Relevant le pari fou d’être encore plus audacieux et de prendre certains risques, là où d’autres se contenteraient de l’évidence, le fringuant cinquantenaire s’entoure à nouveau de partenaires de charme et de choc pour un opus qui se révèle en clair et en obscur.

Un subtil équilibre entre les contrastes de l’existence qui joue de la lumière comme des ombres.

Le résultat est à la fois sobre et maniéré, flirtant dangereusement mais habilement avec la gravité, sans sombrer dans l’excès alors qu’à tout moment il lui fait les yeux doux.

En ouverture, “Le Baiser Du Destin” marie d’emblée groove sensuel et cordes fiévreuses, tandis que la voix immuable de Daho glisse comme une larme sur une peau de chagrin, se moquant du temps, apprivoisant le passé et se faufilant dans l’avenir.

Le ton est donné. Détachez vos ceintures, tombez le veston.

Et laissez vous embarquer sur un air de Disco, qui tout au long de ce superbe cru, cuvée deux mille treize, va imprimer sa patte (d’éph’)...

À pas de velours sur les traces d’un clavecin, “L’Homme Qui Marche” emboîte le pas. Dans son sillage, tout en circonvolutions érotiques, se dessinent l’ombre de John Barry et les volutes de fumées âcres des cendres abandonnées par Serge Gainsbourg.

L’opus entier semble imprégné de ses ambiances cinématographiques dessinées à grands coups d’éclats baroques par le recours aux cordes.

Les titres sont tour à tour clins d’oeil à la somme d’une vie, tantôt appels du pied à l’ivresse de l’abandon.

L’artiste affiche donc une belle santé sur ce treizième long playing, sans doute l’un des plus réussis de sa carrière.

L’écriture est soignée, élégante et colle parfaitement à une musique composée par un réel complice déniché en la personne de Jean-Louis Piérot.

Des ambiances de film tout droit sortis des sixties mais dépoussiérées et ornées de feuilles d’or.

Et quand Etienne se fait plaisir, comme tout bon hédoniste, il nous convie à partager son bonheur.

Les invités triés sur le volet ne sont pas ici pour faire de la figuration.

Outre l’opportunité de côtoyer la muse Debbie Harry et l’illustre Nile Rogers (Chic alors!), Daho a également reçu le concours d’Yan Wagner et Au Revoir Simone (“Les Chansons De l’innocence Retrouvée”), mais encore de Dominique A (“En Surface”).

Daho s’amuse comme il l’a toujours fait, ignore les suiveurs révérencieux et va de l’avant avec la simplicité qui le caractérise depuis les années quatre-vingt qui l’ont vu éclore sur la scène française.

Oui, encore une fois, Daho fait de la Pop.

Ou plutôt se sert de la Pop comme d’une fleur à son fusil.

Parce que la Pop est le vecteur de son langage, parce qu’il en maîtrise les codes et sait user de ses artifices pour illustrer son univers comme personne d’autre n’est capable de le faire.

Et comme lui, sa musique ne prend pas une ride.

 

samedi, 07 décembre 2013 17:03

Telenovelas

Encensé à gauche, plébiscité à droite, le premier album des Liégeois est digne d’intérêt.

De fait, les plus sceptiques en seront pour leurs frais.

Car dans le genre lumineux, Faslane Candies en connaît en effet un rayon.

Pop de qualité, tirée à quatre épingles, mélodies imparables, gimmicks accrocheurs, production léchée et maîtrise du sujet ; la recette semble éculée, et pourtant elle fait toujours mouche.

Sans doute grâce à ce brin de magie qui distingue un honnête petit groupe d’un collectif talentueux.

Assurément de la trempe de la deuxième catégorie, les orfèvres aux commandes ici ont pris le temps de donner naissance à ce « Telenovelas ». Et ils ont bien fait serait-on tenté de dire, tant le résultat leur donne entièrement raison.

Soit des chansons qu’on devine rôdées en répétitions où passion et érudition devaient se  disputer à l’évidence ; mais aussi et surtout sur scène ou le groupe a trouvé son équilibre, dessiné son cap et forgé son expérience (à l’aide d’une nouvelle section rythmique).

Cette maturité s’affiche d’emblée sur « Girls » et le single éclaireur « Let Yourself Go », mais surtout se confirme tout du long de l’opus.

Ce « Telenovelas » est terriblement accrocheur, mais pas forcément dès la première écoute ou du moins pas aussi facilement qu’il n’y paraît.

Comme face à une beauté fatale, on sait dès le début qu’on succombera tôt ou tard, mais les attributs de séduction, s’ils fonctionnent immédiatement et à merveille, sont loin d’être racoleurs. Et évitent le côté Pompier dans lequel bon nombre se vautrent trop maladroitement.

Aussi, les amateurs de Pop ensoleillée ne pourront donc que s’émerveiller.

Quant à ceux qui préfèrent l’ombre, ils éviteront de trop s’exposer.

Un album brillant à plus d’un titre (puisque l’album en comprend dix).

L’air de rien, le label JauneOrange est occupé de redessiner la carte territoriale de la Wallifornie, en plaçant Liège Angeles au beau milieu.

 

samedi, 07 décembre 2013 16:58

Communion (Ep)

Dans une veine Pop bien propre sur elle, auto-produite, particulièrement soignée (NDR : vu les moyens phénoménaux mis à disposition de nos jours, ce n’est quand même pas trop difficile) et prête à être consommée sans minauder, célébrons le « Communion » de Capture.

Un disque qui fait suite à ce qu’il est commun d’appeler des débuts prometteurs puisque « Where we All Belong » leur avait ouvert les portes de premières parties de prestige, et en particulier d’Archive, de Sébastien Tellier ou encore de BRNS.

Et c’est justement en direction de l’univers sonore de ces Bruxellois, que « Communion » lorgne essentiellement.

Mais malgré ces nombreuses analogies, des traces d’Arcade Fire, d’Alt J ou d’Orchestral Manœuvre In The Dark sont susceptibles de vous traverser l’esprit, selon votre humeur, l’endroit où vous vous penchez sur cet Ep ou encore l’état émotionnel dans lequel vous vous trouvez au moment de l’écoute.

Des références qui brassent large, certes, mais qui permettent justement de ne pas trop vite coller une étiquette sur un groupe qui ne vient quand même que de graver un quatre titres.

Bref, cette fort belle carte de visite, concise et directe, remplit parfaitement son rôle : susciter l’attente.

 

samedi, 07 décembre 2013 16:55

After The Crash

Autant être honnête avec vous. L’image reproduite sur la pochette a souvent des répercutions tragiques sur ma vision première d’un album.

Pas de chance, dans le cas de celui-ci…

Passons donc sur la symbolique mystérieuse de cette mise en scène (on dirait un candidat de ‘Tout Le Monde Veut Prendre Sa Place’ perdu au Spirit 66) et attardons nous sur le contenu.

Du reste, l’intérieur du livret est plutôt réussi (j’omets volontairement de commenter les photos du ‘Band On The Wall’)

Mais si je veux être sympa (la question mérite tout de même d’être posée à la lecture de cet article), je devrais m’abstenir de parler musique.

Or, c’est mon rôle. Donc. Après une introduction calamiteuse digne d’une fête foraine ou d’un télé crochet désastreux, « Dream Land » s’enfonce très vite dans ce qui ressemble plus à un cauchemar.

Le reste n’est qu’à l’image du désastre déjà en cours.

Musicalement bouffi de solos de guitares indigestes (ah, oui, on peut s’extasier devant cet étalage de technique, mais c’est plutôt du genre à refroidir mes ardeurs) et de gimmicks vocaux pas très persuasifs, j’avoue avoir peiné à aller jusqu’au bout du long playing.

Intitulé « After The Crash » suite à un accident de la route, cet album conçu par Stélio Gollas, tête rêveuse se masquant sous ce drôle le patronyme de SixseveN, porte surtout bien son titre après écoute.

On pourra extraire « Lover Sky » de la grisaille (sans doute un soubresaut de bonté de ma part ou de compassion déplacée) mais il y a hélas bien plus de titres à évincer à coups de pied au cul.

Pourtant, le registre est étendu mais mièvre (au mieux) dans tous les cas de figures.

De la chanson française (un exemple : « Rendez Vous », véritable abomination) au Rock bourrin (un large choix de pistes) en passant par des incursions maladroites d’Electro trop révérencieuse, tout y passe.

Allez, je vous ai gardé le meilleur pour la fin (car j’ai quand même poussé l’écoute jusqu’au bout), soit « Psychose Métallique », dont le titre faisait craindre le pire, mais qui s’avère le meilleur moment de l’LP, balancé dans une ambiance sombre plutôt réussie. (NDR : ce n’est ni Woven Hand ou les Swans, mais c’est pas mal quand même).

Et enfin « This Night » qui clôt de manière plus convaincante ce coup d’essai.

Pour le reste, si le mariage improbable entre For Non Blonde et Pierre Rapsat avait pu donner naissance à un avorton, on peut imaginer qu’il prendrait la forme de SixseveN les soirs de pleine lune.

 

jeudi, 28 novembre 2013 19:20

An Object

Plus qu’un album, « An Object » est un manifeste.

Contre le formatage, l’abrutissement des masses, l’uniformité, la monotonie. Une ode au son, aux sonorités, à un mouvement qui loin de se mordre la queue, avance, immuable, et rit à la face du temps.

Ce mouvement symbolisé par la révolte, s’est décliné de différentes manières à travers les âges, et s’est illustré, notamment avec vigueur dans le Punk comme une trique salvatrice.

En osant la question de l’objet, No Age pose avant tout les jalons d’une nouvelle orientation.

Le duo de la baie des anges n’abandonne pas pour autant le son abrasif qui le caractérise. Simplement, il le mâtine d’une certaine retenue, qui au lieu d’appauvrir ses compositions, les assombrit ; et ce processus contamine ce cinquième essai du groupe.

Cet objet a une forme (un packaging vert et orange fluo qui fleure bon le DIY) mais surtout un fond.

Un fond qu’on sillonne le mors aux dents ; et elles sont grinçantes.

Dans le delay de quelques notes éparses, la basse vient se frayer un chemin. Elle joue des coudes, quitte à malmener le reste de l’équipage. Avant qu’elle ne soit rejointe par une guitare contondante, dès l’entame de « No Ground », premier titre de cet elpee.

‘Who do you think you are ?’, ce sont les paroles de bienvenue.

Le ton est donné.

Syncopée, la rythmique ouvre la voie à une œuvre menée à vive allure, pense-t-on, bride abattue, la morve juvénile solidement amarrée à la commissure des lèvres.

Mais « I Won’T Be Your Generator » vient illico tempérer cette impression de tenir entre ses doigts un énième brûlot incandescent.

Pourtant, l’ensemble est chargé de nuances ; et de nuances, il va en être question tout au long de cette pépite.

Bien sûr, Dean Spunt et Randy Randall sont toujours capables de s’illustrer quand il s’agit d’envoyer la sauce. Et brillamment !

En affichant ce côté débonnaire, foutraque et impertinent qui les caractérisent.

Si vous y ajoutez une intelligence rare dans le milieu et une vision aventureuse, vous obtiendrez l’équation parfaite pour changer une œuvre en perle.

C’est ce pari audacieux que nos deux lascars ont réussi cette année.

Entre tensions palpables et questionnements permanents, obscures accalmies et atmosphères a(ba)ssourdies, No Age nous balade tantôt en nous guidant par la main, tantôt en nous bottant le cul.

Difficile de ne pas penser à Joy Division à l’écoute d’« An Object ».

Mais là où tant de groupes passent leur temps à chercher l’essence du groupe de Manchester, No Age se contente de la distiller, car il l’a assimilée depuis longtemps.

Ce qui transparaît n’est plus que la marque indélébile qui reste à la surface d’une musique affranchie de ses influences et responsable de ses propres codes.

Un album déjà majeur, juste situé entre l’index et l’annulaire.

 

jeudi, 28 novembre 2013 19:19

Ruthless Sperm

Un titre d’album bien grivois et une pochette guère ragoûtante pour ces Transalpins accueillis à bras ouverts par Sub Pop.

Une esthétique volontairement peu appétissante qui illustre toute la noirceur d’un album déboulant pied au plancher.

D’entrée de jeu, « Death Climb » martèle sauvagement le désir de ces jeunes gens de se manifester dans le bruit et la fureur, un peu dans l’esprit de Pop 1280.

« Spit Dirt » embraie. Sa rythmique hypnotique et endiablée nous entraîne dans la « Death Valley 69 », pour y accomplir une virée en compagnie de squelettes aux yeux exorbités qui ont endossé des vestes de cuir. Huit minutes bien allumées et férocement addictives.

L’impact créé par « Sea Bug » est à nouveau plus direct. Les voix toujours bien énervées scandent les textes avec conviction. Les motifs de guitares sont découpés par des riffs en dents de scie (électrique s’entend) et dessinent des arabesques qui adoucissent les angles pourtant bien rugueux.

Les textes sont salaces à souhait et nous balancent dans le cambouis de visions cauchemardesques…

Éructés dans l’urgence et la rage qui ne se contient plus (mais on ignore si elle a feint de vouloir se contenir à un quelconque moment).

Et quand le calme revient, c’est plutôt fiévreusement. D’ailleurs l’ensemble de l’opus conduit à un certain état de folie orchestrée.

La douceur est maladive (« Red Earth ») et sans atteindre le degré d’aliénation du « Pornography » de The Cure, renvoie néanmoins à cet état d’esprit fébrile où il hésite entre sombrer définitivement ou tenir debout encore quelques brefs instants.

Le long playing s’achève en roue libre, submergé par une dernière perspective malsaine.

Une œuvre ténébreuse et dans l’ensemble assez convaincante, même si elle tend parfois vers la caricature.

Après une flopée de singles, His Electro Blue Voice signe donc un album prometteur qui donne résolument envie d’en entendre davantage.

 

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