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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Quasi un an jour pour jour après avoir accordé son dernier passage en nos contrées, And Also The Trees était de retour pour un concert exceptionnel au Magasin 4, à Bruxelles. Emmenée par deux frères, Simon Hugh et Justin Jones, la formation anglaise a débuté sa carrière en 1979. The Cure lui avait alors filé un petit coup de pouce, en lui permettant de se produire en première partie de ses concerts, mais également en produisant ses premiers disques. Le lien entre les deux groupes est également musical, puisque les deux projets naviguent au sein des eaux glacées de la cold wave.

Au fil du temps, And Also The Trees est parvenu à se constituer une 'fan base' très fidèle et ce, dans le monde entier. Sans jamais atteindre un succès commercial important, il est devenu un 'cult band', que l'on est toujours heureux de revoir, au gré de ses nouvelles parutions.

Ce soir, dans un Magasin 4 aux trois-quarts complet, l'atmosphère est unique. Dès l'entame du set, le public, majoritairement 'du mauvais côté de la quarantaine', est bercé par la voix envoûtante de Simon Hugh Jones et les arabesques guitaristiques de Justin Jones.

Les titres extraits du dernier elpee, « Born Into The Waves », sorti l'an dernier (voir la chronique ici), sont adaptés à la perfection sur les planches. « Your Guess », « Winter Sea » et « Hawksmoor & the Savage » sonnent déjà comme des classiques du groupe.

Mais ce qui frappe surtout, par rapport aux autres concerts que nous avons pu voir de ce combo, c’est la puissance de feu libérée par le batteur, Paul Hill. On est loin de la relative 'mollesse' dont était accusé AATT il y a quelques années. La pulsation est forte et Hill entraîne ses acolytes vers des moments de frénésie très post-punk voire même 'noisy', comme, par exemple, à la fin de « Rive Droite ». Autre élément frappant : l'apport technique et musical des deux petits nouveaux arrivés en 2016 : Grant Gordon, absolument brillant à la basse et Colin Ozanne, multi-instrumentiste de talent (clarinette, saxophone, guitares, claviers). Ce sont surtout les claviers qui manquaient lors des précédentes itérations du groupe : ils donnent une tout autre dimension et ajoutent de superbes couleurs aux compos.

Quant aux deux frères Jones, le temps semble n'avoir aucune prise sur eux. Après 35 ans de carrière, Justin affiche toujours sa frimousse d'adolescent, les cheveux gominés coiffés en arrière et une impeccable tenue de couleur noire. Sa mæstria à la gratte est tout aussi exceptionnelle, alternant les délicates arpèges et ce staccato de mandoline, devenu une marque de fabrique. Enfin, le ténébreux Simon Jones ne s’est pas encore départi de son élégance naturelle. Le visage fermé, il est depuis longtemps tourmenté, torturé même, par la poésie qui hante les compositions.

Si l'on se fie aux réactions du public, ce sont les classiques qui ont bien entendu récolté le plus franc succès : « Prince Rupert », proposé en premier rappel et « Slow Pulse Boy », lors du second encore, le tout dernier titre du concert.

Visiblement heureux d'être de retour en Belgique, Simon Hugh Jones nous confiera même, dans un français presque parfait : ‘C'est toujours un plaisir d'être ici’. Et il rajoute, faisant sans doute allusion au Brexit : ‘We will always be Europeans’.

Seul bémol dans la prestation de ce soir, l'absence de titres extraits de « Green Is The Sea », l’album préféré de votre serviteur. On aurait aussi aimé entendre le sépulcral « Mermen of The Lea ». En conclusion : après une période plus jazzy et un intermède acoustique, And Also The Trees est de retour et a retrouvé sa nature originelle, celle d’une cold wave romantique et ensorcelante. Un excellent concert, intimiste mais puissant ; sombre mais illuminé par une indéfectible foi en la musique...

Setlist :

Domed
Shaletown
Dialogue
Your Guess
Hawksmoor & the Savage
The Sleepers
The Legend of Mucklow
Virus Meadow
Winter
Sea
Angel, Devil, Man and Beast
The Suffering of the Stream
Bridges
Brother Fear
The Skeins Of Love

Rappel:

Prince Rupert
Wallpaper Dying
Rive Droite

Rappel 2:

Slow Pulse Boy

Pour regarder un extrait du concert (« Virus Meadow »), c’est ici.

Pour lire l'interview de Simon Hugh Jones, réalisée par Musiczine, c’est .

(Organisation : Intersection Booking Agency)

vendredi, 24 mars 2017 12:52

Une vague puissante et glaciale

Quasi un an jour pour jour après leur dernier concert en nos contrées, And Also The Trees est de retour pour un concert exceptionnel au Magasin 4, à Bruxelles. Emmenée par deux frères, Simon Hugh et Justin Jones, la formation anglaise a débuté sa carrière en 1979. Elle bénéficia d'un petit coup de pouce de The Cure, qui leur permit de jouer en première partie de leurs concerts et qui produisit leurs premiers disques. Le lien avec la bande de Robert Smith est également musical, les deux projets naviguant dans les eaux glacées de la cold-wave.

Au fil des ans, And Also The Trees est parvenu à se constituer une 'fan base' très fidèle et ce, dans le monde entier. Sans jamais atteindre un succès commercial important, ils sont devenus un 'cult band', que l'on est toujours heureux de revoir, au gré de leurs nouvelles parutions.

Ce soir, dans un Magasin 4 aux trois-quart complet, l'atmosphère est unique. Dès l'entame du concert, le public, majoritairement 'du mauvais côté de la quarantaine', comme on dit en Angleterre, est bercé par la voix ensorcelante de Simon Hugh Jones et les arabesques guitaristiques de Justin Jones.

Les titres extraits du dernier elpee, « Born Into The Waves », sorti l'an dernier (voir la chronique ici), fonctionnent à la perfection sur les planches. « Your Guess », « Winter Sea » et « Hawksmoor & the Savage » sonnent déjà comme des classiques du groupe.

Mais ce qui frappe surtout, par rapport aux autres concerts que nous avons pu voir de cette formation, c'est la puissance de feu du batteur, Paul Hill. On est loin de la relative 'mollesse' dont était accusé AATT il y a quelques années. La pulsation est forte et Hill entraîne ses acolytes vers des moments de frénésie très post-punk voire même 'noisy', comme, par exemple, à la fin de « Rive Droite ». Autre élément frappant : l'apport technique et musical des deux petits nouveaux arrivés en 2016 : Grant Gordon, absolument brillant à la basse et Colin Ozanne, multi-instrumentiste de talent (clarinette, saxophone, guitares, claviers). Ce sont surtout les claviers qui m'avaient manqué dans les précédentes itérations du groupe : ils donnent une tout autre dimension et ajoutent de superbes couleurs.

Quant aux deux frères Jones, le temps semble n'avoir aucune prise sur eux. Après 35 ans de carrière, Justin a toujours sa frimousse d'adolescent, les cheveux gominés coiffés en arrière et une impeccable tenue noire. Il maîtrise toujours la guitare avec une maestria exceptionnelle, alternant les délicates arpèges et ce staccato de mandoline qui est sa marque de fabrique. Et Simon Hugh est toujours aussi élégant et ténébreux. Le visage fermé, il est toujours aussi tourmenté, torturé par la poésie qui anime les compositions.

Si l'on se fie aux réactions du public, ce sont les classiques qui ont bien entendu récolté le plus franc succès : « Prince Rupert », joué en premier rappel et « Slow Pulse Boy », offert en second rappel, le tout dernier titre du concert.

Visiblement heureux d'être de retour en Belgique, Simon Hugh Jones déclare même, dans un français presque parfait : « C'est toujours un plaisir d'être ici ». Et il rajoute, faisant sans doute allusion au Brexit : « We will always be Europeans».

Seul bémol dans la prestation de ce soir, l'absence de titres extraits de « Green Is The Sea », mon album préféré du groupe. Nous aurions aussi aimé entendre le sépulcral « Mermen of The Lea ». En conclusion : après une période plus jazzy et un intermède acoustique, And Also The Trees est de retour et a retrouvé sa nature originelle, une cold-wave romantique et ensorcelante. Un excellent concert, intimiste mais puissant ; sombre mais illuminé par une indéfectible foi en la musique...

Setlist :

Domed

Shaletown
Dialogue
Your Guess
Hawksmoor & the Savage
The Sleepers
The Legend of Mucklow
Virus Meadow
Winter Sea
Angel, Devil, Man and Beast
The Suffering of the Stream
Bridges
Brother Fear
The Skeins Of Love

Rappel:

Prince Rupert
Wallpaper Dying
 Rive Droite

Rappel 2:

Slow Pulse Boy
 
Pour regarder un extrait du concert (« Virus Meadow »): cliquer ici.
 
Pour lire l'interview de Simon Hugh Jones, réalisée par Musiczine: voir ici.
 
Organisation : Intersection Booking Agency

Grâce à Sony Music, nous avons des tickets gratuits pour la Launch Party du nouvel album de Depeche Mode, qui aura lieu au fuse ce jeudi 16 mars à 19h30. Pour participer, c'est ici.

Cerise sur le gâteau, Musiczine est un des tout premiers médias belge à avoir pu écouter le nouvel album avant sa sortie officielle. Lisez la chronique ici.

mercredi, 15 mars 2017 21:38

Spirit

Musiczine est un des tout premiers médias belges à avoir pu écouter le nouvel album de Depeche Mode et à en publier une chronique détaillée. Intitulée « Spirit », la nouvelle production des stars anglaises sort officiellement le 17 mars.

Après une première écoute, l’impression générale qui s'en dégage révèle un mélange de puissance, de profondeur et de noirceur. Les tempos sont lents, les sons tissent une trame lourde, voire menaçante, les voix sont lancinantes et les thèmes évoquent clairement la situation tragique du monde d'aujourd'hui. Le titre de l'album, « Spirit », se réfère à l''Esprit', qui aurait disparu au sein de notre civilisation déshumanisée. 'Our Spirit has gone', chante Martin Gore dans « Fail ».

Côté production, Dave Gahan, Martin Gore et 'Fletch' ont choisi James Ford, connu pour son travail auprès de Foals, Florence & The Machine et Arctic Monkeys. Le son est ample, épais, très chargé dans les basses, comme pour souligner le côté tragique du propos.

Le premier titre, « Going Backwards », donne d'emblée le ton : deux accords sombres soutenus par une basse synthé ouvrent la voie à un couplet tout en retenue. Lors du refrain, Gahan et Gore conjuguent leurs voix à la perfection, comme lors des meilleurs titres de la 'grande' époque. C'est du pur Depeche Mode façon « Black Celebration ». Il manque juste un riff instrumental pour que ce soit parfait. Le thème est politique : Martin Gore y fustige le monde moderne : 'Armed with technology, We're going backwards to a caveman mentality'.

Place ensuite au single « Where's the Revolution », qui passe en boucle sur toutes les bonnes stations de radio. Lent et hypnotique, cet hymne prône une révolution 'douce', menée au son des guitares et des batteries.

Pesant et dérangeant, « The Worst Crime » poursuit dans la même veine. Ce blues électronique s'élève face à l'inertie dont nous sommes tous responsables : 'Blame Misinformation, misguided leaders, We had so much time, How could we commit the Worst Crime...'

Après avoir adopté des tempos majoritairement lents, le band adopte un rythme plus rapide tout au long de « Scum ». Assez agressif, le ton tranche également par rapport aux premières chansons. Pour rappel, 'scum' se traduite par 'ordure' ; mais malheureusement on ignore à qui le message de Depeche Mode s'adresse. La voix de Gahan est ici saturée et dans le refrain ('Pull the trigger'), les claviers deviennent solennels, comme pour signifier une condamnation à mort... Glaçant !

Changement complet d'atmosphère ensuite pour la seule composition à 4 mains signée Gore et Gahan : « You Move ». Après les premiers titres de Martin Gore, somme toute assez linéaires, l’opus pénètre dans un univers plus 'groovy', plus léger. Les paroles sont simples : 'I like the way you move'. Après le refrain, éclot un magnifique riff ; cristallin, il doit émaner d'un synthé analogique. C'est ce genre de mélodies instrumentales qui manquent cruellement aux premiers titres de l'opus. On se régale donc, d'autant que ces sons lumineux envahissent encore plus le spectre sonore, en fin de compo.

« Cover Me », composé par Gahan avec Peter Gordeno et Christian Eigner, baigne au sein d’une ambiance très particulière. Ce slow plutôt 'ambient' parle d'amour et évoque les aurores boréales. La piste est plongée au cœur d’un climat cinématographique, aux accents 'John-Carpenteriens'. Jolie surprise : au milieu de la composition, ces sorciers du son développent une très belle séquence de synthés analogiques dans un style 'minimal synth' que Martin Gore pratique souvent sur ses albums 'solo'. La fin du morceau est une merveille d'ambiance électro-symphonique. Belle réussite !

« Eternal » est le premier titre chanté par Martin Gore. Ce slow rappelle « Somebody » ; cependant, la mélodie n’est pas aussi accrocheuse. Le morceau est court (2''24) et on ne peut s'empêcher d’avoir un sentiment de 'trop peu'.

Après « Poison Heart », une valse lente qui sonne comme un blues en accords mineurs, place à la grosse claque de l'album : « So Much Love ». La pulsation est rapide (enfin!) et on sent d'emblée que l'on tient là un hit potentiel. Le riff en arpèges emprunte à David Gilmour et le staccato rythmique opère une montée en puissance propice au refrain paroxystique. On n’y arrive jamais vraiment ; ce qui est très frustrant, mais c'est quand même une composition très forte, sans doute la plus efficace depuis le début de cet LP.

Après un « Poorman » plutôt calme malgré quelques touches tribales dispersées ça et là, l'album tire doucement à sa fin dans les arabesques sombres de « No More (This Is The Last Time) », une composition de Dave Gahan et Kurt Uenala, et la noirceur désespérée de « Fail », le second titre 'solo' de Martin Gore. 'Our souls are corrupt, Our minds are messed up, Our consciences bankrupt... Oh We're fucked' : un point d'orgue crépusculaire.

Au final, cette oeuvre très forte, déroutante par moments, est surtout réellement bouleversante. C'est très noir, apocalyptique même, mais bien en phase avec la période, 'dystopienne', que nous traversons. On aurait évidemment préféré un Depeche Mode plus léger, plus new-wave, dans la lignée des grands hits des années '80 et '90 ; mais « Spirit » est ici le prolongement parfait du long playing précédent, « Delta Machine » ; et en ce sens, la cohérence est évidente. Nul doute que cet elpee tournera de multiples fois sur ma platine vinyle et que ses beautés cachées se révéleront au fur et à mesure, comme c'est toujours le cas pour Depeche Mode. En tous cas, on ne peut que féliciter le trio d'être encore si créatif, 37 ans après sa formation, et de parvenir encore et toujours à nous surprendre. L''Esprit' est bel et bien toujours au coeur de leur musique...

Tracklist:
 
Going Backwards
Where's the Revolution
The Worst Crime
Scum
You Move
Cover Me
Eternal
Poison Heart
So Much Love
Poorman
No More (This is the Last Time)
Fail
 
La version « Deluxe » contient des remixes (« Jungle Spirit Mixes ») :
Cover Me (Alt Out)
Scum (Frenetic Mix)
Poison Heart (Tripped Mix)
Fail (Cinematic Cut)
So Much Love (Machine Mix)
 
Pour commander « Spirit » : http://smarturl.it/Spirit

Le concert au Sportpaleis le 9 mai est complet.

Quasi un an jour pour jour après leur dernier concert en nos contrées, And Also The Trees est de retour pour un concert exceptionnel au Magasin 4, à Bruxelles. Emmenée par deux frères, Simon Hugh et Justin Jones, la formation anglaise a débuté sa carrière en 1979. Elle bénéficia d'un petit coup de pouce de The Cure, qui leur permit de jouer en première partie de leurs concerts et qui produisit leurs premiers disques. Le lien avec la bande de Robert Smith est également musical, les deux projets naviguant dans les eaux glacées de la cold-wave.

Au fil des ans, And Also The Trees est parvenu à se constituer une 'fan base' très fidèle et ce, dans le monde entier. Sans jamais atteindre un succès commercial important, ils sont devenus un 'cult band', que l'on est toujours heureux de revoir, au gré de leurs nouvelles parutions. Leurs concerts sont toujours baignés dans une atmosphère unique, bercés par la voix ensorcelante de Simon Hugh Jones et les arabesques guitaristiques de Justin Jones.

Leur dernier bébé est l'album « Born Into The Waves », sorti l'an dernier (voir la chronique ici). Musiczine a également eu l'occasion d'interviewer Simon Hugh Jones : voir ici.

Pour réserver votre ticket pour le concert au Magasin 4 :

Organisation : Magasin 4 et Intersection Booking Agency.

Jeudi dernier, se tenait la traditionnelle conférence de presse des Nuits Botaniques. « C'est la dernière fois qu'on l'organise au Cirque royal », déplore d'emblée Annie Valentini, la directrice du Bota. On le sait : la Ville de Bruxelles, propriétaire des lieux, a retiré la gestion de la salle au Botanique pour la confier à l'asbl à laquelle elle est liée : Brussels Expo. Une décision que le Bota conteste devant les tribunaux. La procédure est en cours mais la directrice nourrit peu d'espoir : « Le recours ne devrait pas changer la donne ; nous nous préparons donc à quitter les lieux le 30 juin ». Ce départ impactera environ 7 collaborateurs à temps plein. « Nous essayerons dans la mesure du possible de les réaffecter ailleurs dans l'organisation », nous a confié A. Valentini après la conférence de presse. La situation sera malheureusement plus difficile pour les contractuels qui sont engagés via la 'smart' ou d'autres sociétés d'intérim. Quant à une éventuelle location du Cirque après le 30 juin, Paul-Henri Wauters, directeur de la programmation, est catégorique : « Il sera impossible pour nous de collaborer avec des gens qui nous ont jetés dehors d'une manière aussi inadmissible. En plus, nous aurons de nombreuses autres possibilités de tisser ou de renforcer les partenariats avec d'autres salles bruxelloises comme l'AB, Bozar ou encore Flagey. »
 
Pour ses dernières Nuits, le Cirque Royal se fera l'écrin d'événements et de créations à nouveau exceptionnelles. Comme le rappelle P.-H. Wauters, ce qui rend les Nuits uniques (d'où le slogan « Very unique » de l'édition 2017), ce sont les spectacles créés spécialement pour l'occasion et qui sont le fruit d'une réelle collaboration artistique. Dans ce processus, le Botanique joue son rôle d'acteur culturel voire même d'incubateur de talents (à l'opposé de la démarche plus 'événementielle', 'entertainment' de Brussels Expo). 
 
On relèvera donc la création « The Water Wheel » par Bachar Mar-Khalifé (13 mai), le ciné-concert 'Minute Bodies' de Tindersticks (14), le concert pour cordes et fanfares autour d'Arno, Girls in Hawaii et Mélanie de Biasio (21) et la prestation du vétéran américain de la musique répétitive : Terry Riley (24). Au Bota même, on pourra assister aux créations de LA Jérôme (14), Clément Nourry (16), Suarez et le quattuor Stevens (18) et Hydrogen Sea Extended (19).
 
Après le succès de son concert en mai dernier, An Pierlé reviendra pour le release de son nouvel opus, « Cluster », qui aura lieu dans le cadre néo-gothique (tout-à-fait opportun) de l'église Notre-Dame de Laeken. Présente lors de la conférence de presse, l'artiste flamande nous a gratifiés d'une chanson interprétée en live au piano quart-queue, un titre extrait de l'album à paraître.
 
Dans le très éclectique et foisonnant programme des Nuits, nous épinglerons également la présence de Monolithe Noir (13), Whispering Sons (15), Fishbach (14), Powell (16), Alex Cameron (19), Warhaus (20) et Thee Oh Sees (21). Nous ne manquerons pas non plus l'afterparty programmée par Factory Floor (20).
 
Pour le programme complet, voir le tableau ci-dessous ou rendez-vous sur le site botanique.be.
 
Nuits Bota 2017


 

 

Pour être clair : le 'Studio des Variétés' n'est pas un studio et il ne s'occupe pas de 'variétés'. Ce pourrait être du surréalisme belge mais c'est pourtant bien vrai. Le « Studio » est en fait une structure de coaching mise en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour aider les musiciens / artistes à développer certaines compétences liées aux arts de la scène et ce, dans les styles 'actuels' que sont le rock, la pop, les musiques urbaines, etc.

Ce jeudi, le Studio avait convié la presse pour annoncer quelques évolutions importantes. D'abord, Michael Larivière (My Little Cheap Dictaphone, entre autres) reprend la direction des mains de Denis Gerardy, qui avait créé le Studio en 2012 en tant que 'petit frère' du Studio des Variétés français. Ensuite, de nouveaux coachings sont annoncés, notamment dans les domaines du chant, des langues (anglais) et de la communication (media coaching).

Le Studio a embauché des nouveaux formateurs basés en Belgique, ce qui lui permet d'affirmer son indépendance par rapport à la structure française. Par la même occasion, il ne doit plus supporter les frais de déplacement des coachs français et peut donc réaffecter cette économie dans le développement de son offre de services. Le Studio en profite pour rénover son image (nouveau logo, nouveau site web) et a engagé une responsable Communication (Valérie Dumont).

Rappelons que les services du Studio sont entièrement gratuits, grâce au support de la fédération Wallonie-Bruxelles mais aussi aux partenariats développés avec les réseaux de salles et de résidences, les labels, les centres culturels, etc. Le Studio ne s'adresse pas aux débutants mais bien aux artistes et groupes ayant déjà atteint un certain niveau dans leur carrière. Il faut avoir un projet bien défini, une certaine expérience de la scène (environ 6 mois) et un entourage professionnel déjà bien en place.

Notons que tant Denis Gerardy que Michael Larivière se sont par ailleurs plaint du manque criant de lieux disponibles dans la Région pour les groupes qui souhaitent répéter ou faire des 'résidences'. Un appel est lancé en direction des pouvoir publics pour remédier à cette situation.

Lors de la conférence de presse, différents artistes ont eu l'occasion de donner leur témoignage sur le contenu et les modalités du support fourni par le Studio. Les deux musiciennes de Faon Faon ont insisté sur la qualité du coaching scénique, tandis que Juliette, de Rive, saluait l'excellente formation vocale fournie par Birgid Volens. Quant à Mustii, il n'avait, semble-t-il, pas grand chose à apprendre. Aux dire des coachs, sa maîtrise des arts scéniques et son énergie étaient à ce point impressionnantes que le coaching a consisté à simplement canaliser les ardeurs du jeune chanteur. Le jeune prodige de l'électrop-pop a d'ailleurs clôturé la conférence de presse en interprétant de façon poignante un titre aux accents blues/soul.

Pour de plus amples informations sur le Studio des Variétés, rendez-vous sur le site : www.studiodesvarietes.be

 

Il y a plus de trois ans que les carrières de Marie Davidson et de Pierre Guerineau sont suivies –attentivement– par Musiczine. Un pied à Montréal et l'autre à Berlin, les deux artistes produisent une musique électronique particulièrement novatrice à travers deux projets : celui personnel de Marie Davidson et le duo Essaie Pas. Leur univers musical évolue quelque part entre ‘ambient’ introspective et ‘minimal synth’, tout en affichant un côté ‘clubbing’ nu-disco/techno. Le tout sublimé par une prose 'voice-over' déclamée ou chantée. Le caractère onirique, quasi-cinématographique, est omniprésent, un peu comme si on écoutait la bande-son d'un film imaginaire.

Nous avons retrouvé Marie Davidson le jour du concert qu’elle a accordé en solo, au Beursschouwburg, à Bruxelles, dans le cadre d'une soirée 'Nose Job' orchestrée par Rick Shivers. Elle venait y présenter sa nouvelle production individuelle, « Adieux au Dancefloor », parue sur Cititrax, le second label de Veronica Vasicka, la 'boss' du célèbre label new-yorkais Minimal Wave. 

Par quel hasard as-tu rencontré Veronica Vasicka ?

Marie Davidson (MD) : On s’est produit lors d'une même soirée à Montréal en septembre 2015. C'est ainsi que je l'ai rencontrée.

Le titre « Adieux au Dancefloor » est un peu contradictoire parce que le contenu est dans l'ensemble très dansant.

MD : Oui mais il figure à la fin du disque. C'est la petite touche d'humour noir pour clôturer.

Le morceau correspond aussi à une période où tu en avais un peu marre de la vie nocturne et du clubbing?

MD : Oui, oui, bien sûr.

Surtout à Berlin ?

MD : Oui, à Berlin mais ailleurs aussi. Attention : j'aime la danse et la musique dansante mais le monde de la 'nightlife' a quelque chose de fatiguant, de 'drainant'... Je m'y suis sentie frustrée. Ce qui m’a donné l’envie de prendre mes distances et d’ironiser  en y ajoutant un peu d'humour. Il existe tellement de musiques 'dark' dans ce domaine ; et j'avais envie de faire quelque chose de...

...de fun ?

MD : Oui, exactement.

La chanson recèle un côté pop française, un peu dans l’esprit d’Elli & Jacno, voire même de Lio...

MD : Oui, je dirais plutôt Lio. Il existe une connexion avec la ‘chanson française’ qui est assez inhabituelle pour moi. C'est aussi le seul titre de l'album composé en compagnie de Pierre (NDR : Guerineau). J'ai écrit les paroles et la musique mais Pierre a mis sa touche, bien française, dans les arrangements.

On voit bien le lien avec « La Chute », le dernier titre de l'album d'Essaie Pas, et avec Christophe, un chanteur que Pierre apprécie tout particulièrement...

MD : Oui, exactement. Beaucoup d'idées ont été suggérées par Pierre. J’ai beaucoup apprécié de travailler auprès de lui, sur cette compo.  

Sur ton elpee, certaines plages s’ouvrent vers de nouveaux horizons, notamment « Inferno ».

MD : Il ouvre les portes de l'enfer ? (rires)

Son profil techno-industriel évoque même Orphx...

MD : Je ne peux pas cacher qu'Orphx m’a énormément influencé. Je n'y ai pas pensé consciemment quand j'ai composé « Inferno », mais le lien est clair. Ce sont des amis et une grande source d'inspiration. Mes nouveaux morceaux empruntent un peu cette direction : ils sont plus énergiques, plus concentrés sur les rythmiques. L’élément mélodique est toujours bien présent ; mais l’aspect rythmique est plus accentué qu’auparavant.

D'ailleurs, tu as collaboré à l’enregistrement du dernier opus d’Orphx. Notamment sur un titre qui me botte particulièrement : « Walk Into The Broken Night ». En fait, la musique et la voix développent un univers assez différent de celui proposé habituellement. Il est assez 'dark', presque 'gothique' même...

MD : Ce sont eux qui l’ont composé, y compris les paroles. Ils écoutent beaucoup de musiques différentes et sont influencés par un large éventail de styles : shoegaze, industrial, new-wave, cold-wave, musique classique, etc. Ils sont très ouverts et possèdent une grande culture musicale. Pour réaliser ce dernier album, ils ont voulu incorporer certaines de ces influences dans leur musique, qui est en général plus techno.

Depuis que vous avez signé chez DFA pour Essaie Pas et Cititrax pour ton elpee solo, as-tu constaté un changement dans l'évolution de ta carrière ?

MD : Oui, je reçois plus de propositions, il y a plus d'opportunités ; mais dans l'ensemble, je continue à faire ce que je faisais avant, du mieux que je peux.

J'ai notamment lu un article consacré à Essaie Pas dans The Guardian...

MD : Oui, DFA a fait pas mal de 'com'. Du côté de Cititrax, Veronica Vasicka a réalisé l’artwork de l'album en personne en se basant sur des photos de Corinne Schiavone, une très bonne photographe de Los Angeles. Veronica s’est également chargée du mastering. Mais question 'com', il n'y a rien eu de particulier. Tout s’est fait naturellement.

Depuis que tu vis à Berlin, je suppose que tu as retrouvé des tas de musiciens et d'artistes qui viennent d'un peu partout. De Montréal ? De New York ?

MD : Oui, Berlin est une ville très cosmopolite.

Night Musik s’y est établi ?

MD : Oui, Shub Roy. C’est un ami. Un Montréalais.

Ancient Methods également, fer de lance de la scène techno-indus...

MD : J'aime beaucoup Ancient Methods mais je ne le connais pas personnellement.

C'est Michael Wollenhaupt; il est très chouette.

MD : J'aime aussi le projet qu’il a monté en compagnie d’Orphx : Eschaton.

Qu’écoutes-tu pour l'instant ?

MD : Le nouveau release de Schwefelgelb (NDR : l'Ep « Dahinter Das Gesicht »). Ce sont aussi des amis.

Oui, Sid Lamar et Eddy ! Ils proposent une musique particulièrement techno-EBM.

MD : C'est très contemporain; bien réalisé et particulièrement efficace.

Et si tu devais sélectionner un 'classique', par exemple, le premier titre sur lequel tu as flashé quand tu étais jeune et qui aurait défini ce que tu allais devenir musicalement?

MD : D'abord, j’ai été marquée par le « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana. J'avais 7 ans. Mais il n'existe pas vraiment une chanson qui soit idéale pour définir mon style, vu que je ne parviens même pas à le définir... (rires). Il est le fruit d’une combinaison de tellement d’éléments.

Oui, tu aimes aussi le disco, les musiques de films et même les Doors, non ?

MD : Oui, j'adore les Doors. D'ailleurs, une composition me touche toujours énormément aujourd'hui, c'est « You Forget To Answer ». Elle figure sur l'album « The End » de Nico. Quand je l’ai entendue, elle a provoqué un déclic dans ma vie.

Dans quel sens ?

MD : Je ne pourrais pas l'expliquer. C'est métaphysique. Quand je l'écoute maintenant, elle me fait encore de l'effet. J'en ai des frissons. C'est un langage musical et esthétique qui me correspond. Et m’atteint droit au coeur. Cet album a été produit par John Cale. Il date de 1974. Brian Eno joue du synthétiseur sur certains titres.

Ce qui est bien chez Nico, c'est que sa musique est super 'dark'. Même ses œuvres précédentes. Elles sont très dépouillées, sombres. Notamment à cause de sa voix. Elle est peut-être la première chanteuse gothique de l'histoire !

MD : Oui, ça c'est vrai ! (rires)

Parmi tes influences, on pourrait également citer les musiques de film de John Carpenter, je crois, non ? « Assault on Precinct 13 », par exemple ?

MD : Oui ! Et encore plus « Halloween III ». John Carpenter ne l'a pas réalisé mais il a composé la musique et c'est juste énorme. C'est aussi une référence importante pour moi.

Et là, tu travailles sur des nouveaux morceaux ?

MD : Oui, toujours. Ne t'inquiète pas... (rires) C'est un principe qui ne changera jamais : je ferai toujours de la musique...

Merci, Marie !

MD : Merci à toi.

Pour écouter et commander l'album « Adieux au Dancefloor » de Marie Davidson, c’est ici 

Pour écouter l'interview réalisée en août 2015 dans l'émission WAVES, en français, c’est , et en anglais, c’est encore ici

Photo : Corinne Schiavone

vendredi, 27 janvier 2017 13:21

Puggy grand vainqueur aux D6bels Music Awards

La seconde édition des D6Bels Music Awards s'est tenue ce jeudi au studio Médias Rives, à Liège. Organisée par la RTBF, la cérémonie a été diffusée en direct sur La Deux.

Puggy est le grand gagnant de la soirée : les trois musiciens ont remporté les prix de groupe de l’année, concert de l’année ainsi que groupe Classic 21, tous les trois décernés par le public.

La RTBF a également mis à l’honneur Alice On The Roof. La jeune Montoise a décroché le prix d’album de l’année avec « Higher ». Comme l'année passée, elle a également été élue artiste solo féminin. Loïc Nottet, qui avait classé la Belgique quatrième lors du concours Eurovision en 2015, a lui été sacré artiste solo masculin de l’année.

Le prix de l’artiste Vivacité de l’année est revenu au chanteur Saule et celui de l’artiste Pure FM de l’année au DJ bruxellois Henri PFR (Peiffer).

La chanteuse de jazz carolo Mélanie de Biaso s’est, elle, distinguée dans les catégories musicienne de l’année et auteur/compositeur de l’année, deux prix décernés par le secteur.

La révélation de l'année selon le secteur est Mustii, alias Thomas Mustin, qui a déclaré lors de la session professionnelle des Awards : « c'est la première fois que je gagne un prix ! ». A noter que la prestation en « live » du jeune musicien fut, et de loin, le meilleur moment du show des Awards : son énergie et la profondeur presque 'dark' de son univers, ont fait forte impression.

Baloji a décroché le prix du secteur pour le meilleur clip vidéo de l’année pour son titre « Spoiler ». Lors la session professionnelle, il s'est élevé contre le « boycott des artistes hip-hop, qui sont pourtant les plus gros vendeurs de disques en Belgique ».

Enfin le groupe Dan San a été récompensé dans la catégorie « visuel album » pour « Shelter » et comme groupe La Première de l’année. Un prix d’honneur a également été remis à André Brasseur.

A l’issue du vote des téléspectateurs, c’est « Ocean » de Kid Noize qui a remporté l’award du « Hit de l’année ».

(Avec Belga)

dimanche, 22 janvier 2017 02:00

De l’électro… mais plus trop…

Anders Trentemøller, le Prince danois de l'électro, est de retour en Belgique pour présenter son dernier album, « Fixion ». Il se produit à l’AB et c’est sold out. Avant le spectacle, il nous confie, dans le cadre d’une interview, que tous les concerts de la tournée jusqu'à présent se déroulent à guichets fermés. Confirmant son virage vers un style davantage ‘post-punk’ et ‘wave’, il confie: ‘Avant, je jouais les basses à l’aide de mon Moog ; mais pour cette dernière tournée, j’ai voulu constituer un groupe complet afin d’obtenir un son plus rock. Outre les claviers, il y aura donc bien de la guitare, de la batterie et de la basse’.

Grand fan de post-punk, votre serviteur est tout naturellement impatient de découvrir le nouveau line up sur scène. Dès le premier titre, l'instrumental « November », une constatation s’impose : le concert diffère amplement des one-man-shows auxquels les musiciens électro se livrent habituellement. Trentemøller trône milieu du podium, derrière ses claviers. Le guitariste s’est placé à gauche et le bassiste ainsi que le batteur se sont installés à droite. Le son est puissant et organique. Résolument 'Curesque', il est entretenu par une basse ronde et illuminé par les notes cristallines de la guitare. On se croirait revenu à l’époque de «Faith», un des chefs-d'oeuvre de Robert Smith.

«One Eye Open» est marqué par l’entrée en matière de Marie Fisker, la chanteuse danoise et fidèle accompagnatrice de Trentemøller. Sur le podium, elle s'acquitte non seulement de ses propres parties vocales mais relève également un fameux défi : celui de reprendre celles de la célèbre invitée de l'album « Fixion » : Jehnny Beth, la chanteuse de Savages.

Derrière les musiciens, trois structures verticales de néons blancs dessineront des figures lumineuses tout au long de la représentation. Le fond de la scène est tapissé d'un grand motif en noir et blanc reproduisant la couverture du dernier opus. Après « Never Fade », le seul titre chanté par Trentemøller, le set opère pour la première fois un retour dans le passé: c'est l'instrumental « Shades of Marble », une plage issue du long playing « Into The Great Wide Yonder ». La partition 100% électro est ici revisitée par un groupe complet et le résultat est époustouflant. Trentemøller quitte sa place derrière les claviers et s’approche des premiers rangs, en emportant son tambourin. La réaction du public est immédiate : l'ambiance monte d'un cran et le final, rythmé par la progression dynamique des séquences électro, constitue un premier grand moment du concert.

L'atmosphère retombe quelque peu, le temps de belles chansons comme « Conviction » et « Redefine ». Après un « Trails » assez décevant, gâché par un discutable solo de guitare, Marie Fisker s’attaque aux deux titres chantés par Jehnny Beth sur le dernier LP : « Complicated » et « River In Me ». Non seulement elle s'acquitte brillamment de cette tâche périlleuse, mais en plus, elle ressemble un peu à la belle Camille (le vrai prénom de Jehnny) ; ses cheveux coupés courts et son look un peu 'tomboy' y contribuant largement.

Pendant « Miss You », la réaction de l’auditoire est symptomatique : des dixaines de smartphones s'allument et sortent comme des périscopes pour capter ce moment magique. Ce titre ambient reste clairement un de ses favoris. La dernière partie du concert va monter progressivement et scrupuleusement en puissance avant l'explosion finale traduite par « Vamp » et surtout « Moan ». Ce dernier morceau remonte à 2006. Il a été également remodelé pour une formation 'live' complète ; et c'est sans aucun doute le meilleur moment du spectacle. Le riff aux claviers, qui fait immanquablement penser au thème de ‘Twin Peaks’, fait mouche et la formation clôture le set sur une nouvelle déflagration électronique dont elle a le secret.

Au cours du rappel, on aura droit au superbe « Where The Shadows Fall », un titre récent également très inspiré par The Cure et Angelo Badalamenti. Puis à un inédit, « Hands On », une chanson qui devrait sortir en single dans les prochains mois ; et, c'est un scoop, elle sera chantée par Jenny Lee Lindberg, qui officie chez Warpaint. Enfin, « Take Me Into Your Skin » referme une prestation en tous points remarquable. Un bémol quand même : les nouvelles compositions, très orientées post-punk, n'ont pas le souffle rythmique et dansant des titres plus électro. On se prend donc à rêver d'un prochain opus, qui combinerait plus efficacement encore ces deux pôles de la personnalité, très attachante, d'Anders Trentemøller.

Setlist

November
One Eye Open
Never Fade
Shades of Marble
My Conviction
Redefine
Trails
Complicated
River In Me
Miss You
Still on Fire
Circuits
Vamp
Moan

Rappel:

Where The Shadows Fall
Hands On (new song)

Take Me Into Your Skin

Matteo Vallicelli assurait le supporting act. Un batteur italien qui milite chez The Soft Moon et Death Index. Curieusement, en solo, il se sert uniquement des claviers et il n'y a quasiment pas de rythmiques. L’expression sonore baigne dans l’ambient, parfois un peu industrielle. Pensez à Tangerine Dream et à Klaus Schulze pour les séquences krautrock de sons analogiques et les mélodies cosmiques aux accents psychédéliques. Il vient de publier un premier long playing, « Primo » sur Captured Tracks.

Pour écouter l'interview de Trentemøller, réalisée par votre serviteur en septembre dernier, c’est ici .

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

Photo : Xavier Marquis

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