Steve Wynn fait ce qu’il faut…

Le dernier elpee de Steve Wynn, "Northern aggression" remontait à 2010. Son prochain, "Make It Right", paraîtra ce 30 août 2024 et coïncidera avec son nouveau livre de souvenirs ‘I Wouldn't Say It If It Wasn't True’ (Jawbone Press). Lors des sessions, il a…

logo_musiczine

L’humanisme angoissant de Franz Ferdinand…

Franz Ferdinand sortira son nouvel opus studio, « The Human Fear », ce vendredi 10 janvier 2025. Enregistrées aux studios AYR en Écosse, les 11 chansons de « The Human Fear » font allusion à des peurs humaines profondément ancrées et qu’en les surmontant et…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

suicidal_tendencies_hellf...
Korn - Lokerse Feesten 20...
Didier Deroissart

Didier Deroissart

vendredi, 17 février 2023 09:58

De la luxure et du crime pour Machiavel…

Le treizième elpee de Machiavel, « Phoenix », paraîtra ce 16 septembre 2023, et sous forme de vinyle, le 16 mars prochain.

Après « Magical Mess » et « Soulrise », le band vient de publier un troisième extrait de l’album, « Of Lust & Crime ». La voix de Kevin Cools apporte un nouveau souffle à ce band mythique.

Le clip consacré à « Of Lust & Crime » est disponible

En concert

13/03/2023 – Cirque Royal, Bruxelles
7/04/2023 – Forum, Liège22/04/2023 – Atrium, Gembloux

vendredi, 17 février 2023 09:57

Bijo regarde dans le rétroviseur…

Bijo est un musicien français dont le subtil mélange entre reggae roots et reggae revival est agrémenté de paroles des plus éloquentes d’un rap français.

« Longtime » retrace le chemin qu’il a parcouru en tant qu’artiste. Il est comparé à la navigation d’un pirate solitaire en quête de trésor. Il évoque le destin et les obstacles qu’il a laissés derrière lui sur cette route maritime qu’il emprunte. Son style reggae produit un groove proche du hip-hop. On ressent dans l’instrumentation des influences de L'entourloop ou encore de Damian Marley. Elle est signée Aurélien Combes (un ami de longue date de Bijo). Au-delà d’une omniprésence d’harmonie qui est une caractéristique marquée dans son approche musicale, son flow demeure laidback du début à la fin (tel Rakim et Yung Lean).

La vidéo de « Longtime » est disponible ici

 

 

dimanche, 12 février 2023 11:05

Un régal!

Agé de 54 ans, Daan Stuyven, mieux connu sous son prénom, est un compositeur, chanteur, guitariste et acteur louvaniste. Son registre musical oscille du rock à l'électro, en passant par les ballades, qu’il interprète d’une voix de crooner, souvent en anglais, parfois en français. Son treizième elpee solo, « The Ride », est paru en novembre dernier. En parallèle à son parcours en solitaire, il compose des musiques de films, mais surtout drive Dead Man Ray, une formation fondée en 1997, au sein de laquelle militait, à ses débuts, Rudy Trouvé (dEUS).

Pas de première partie. Le concert commence à 20h30 précises et il est sold out depuis longtemps. Le fidèle backing group de Daan réunit toujours Isolde Lasoen (drums, percus), Jeroen Swinnen (claviers, synthés), Jean-François Assy (basse), Jo Hermans (trompette, bugle) et enfin, bonnet de couleur noire enfoncé sur le crâne, Geoffrey Burton (guitare). Vêtu d’un costume bleu ciel, d’une cravate noire et de baskets bleu foncé, Daan est chaussé de ses habituelles lunettes fumées sur le nez. Il s’accompagne à la guitare, tour à tour d’une semi acoustique d’un noir jais ou d’une électrique d’un bleu pétant.

Le set s’ouvre par « Western », un long instrumental filmique de près de 5 minutes, sorte de Sergio Leone 2.0. Jean-François a empoigné un banjo. L’idée n’est pas mauvaise et nous entraîne à réaliser un petit voyage dans les grandes plaines des States, à moins que ce ne soit dans les Ardennes, du côté de Manhay, endroit choisi pour illustrer le titre d’un de ses long playings (NDR :  Daan l'a initialement composé en 10 variations différentes pour ‘Rookie’, le premier film de Lieven Van Baelen, un drame qui se déroule sur et en dehors d'un circuit, mettant en scène des motos de course débridées et des cow-boys mélancoliques qui les chevauchent). Particulièrement électro, « Women And Children » est dynamisé par les percus d’Hermans (NDR : qui a alors abandonné sa trompette) et d’Isolde, alors que soutenue par cette dernière aux chœurs, Daan chante d’une voix de crooner. L’artiste ôte sa veste juste avant d’attaquer « 16 Men », puis sa cravate avant « Exes », car il a chaud. Ensuite, il relève les manches de sa chemise en signalant qu’il s’arrêtait là. Ce qui déclenche l’hilarité dans la foule. Il semble prendre du plaisir à se produire au Zik-Zak et déclare être content de remonter sur les planches. Jeroen nappe « Icon » de ses claviers, un autre extrait de « Simple » ; puis Isolde en accélère le tempo alors que Daan pose sa voix de baryton. Entre espoir et désespoir, « The Valley » compare la vie à un voyage dans une vallée où tantôt vous êtes seul, mais parfois vous êtes entouré de tous ceux que vous aimez.

Il serait injuste de ne pas signaler le rôle de Jo Hermans, dont les interventions aux cuivres sont toujours judicieuses. Et puis, c’est un excellent ambianceur, incitant régulièrement le public à frapper dans les mains et à se remuer. Il joint d’ailleurs souvent, le geste à la parole.

Daan nous réserve trois morceaux interprétés dans un français impeccable. Tout d’abord « Parfaits mensonges », au cours duquel il se révèle impérial. Mais également « La Crise », celle de la quarantaine, et « La Vraie Décadence ». Des plages issues de l’opus « Le franc Belge », publié en 2013. Des chansons d’amour qu’il chante à la manière du rockeur français, Dick Rivers. Puissant, « Victory » libère des sonorités singulièrement vintages. Et celles de « Be Loved » le sont tout autant, mais probablement produites par un orgue Hammond, elles donnent l’impression d’émaner d’une église (norvégienne ?).

Le set s’achève par l’électro « Best Days ». Jeroen en profite pour mettre le souk aux claviers.

Et toute l’équipe va encore nous accorder un rappel de 4 titres. Un régal de 75’ au cours duquel Daan aura interprété les 10 pistes du dernier opus, en modulant sa voix du grave à l’aigu, sans aucune difficulté.

Daan se produira à l’Ancienne Belgique le 26 avril prochain.

Setlist : « Western », « Women And Children », « 16 Men », « Exes », « Icon », « The Valley », « The Dancer », « Kill », « Parfaits mensonges », « La Crise », « La Vraie Décadence », « Victory », « Be Loved », « High », « Best Days ».

Rappel : « Morning Sun », « The Player », « Swedish Designer Drugs », « Housewife »

(Organisation : Ether Agency)

 

lundi, 13 février 2023 12:02

De rouille et de sang

« De rouille et de sang » constitue le premier album de la formation montpelliéraine. Au sein du line up figurent des musicos qui ont manifestement de la bouteille. Dont deux guitaristes : Motch, ex-OTH (actif de 1978 à 1991) et Ludovic Crès, l’ancien gratteur des Naufragés. Et puis le drummer d’Electric Ducks, Fred Maggesi, ainsi que la chanteuse/bassiste Marielle Valenti, ex-Kotaké.

Découpé en 11 plages, cet opus se distingue par son contraste entre l’instrumentation énergique, agressive, et la voix mélodieuse, empreinte de sérénité de Marielle.

Des grattes quelque peu punkysantes alimentent « Paris Marylou ». Elle ses révèlent soignées tout au long de « Guérilla ». En fait, même lorsqu’elles adoptent un profil sauvage, elles n’altèrent ni n’assombrissent jamais les vocaux de la préposée au micro.

Les singles « Paris Marylou », « Sous La Dune » et le dernier « Tout Le Monde (Court) ») ont précédé la sortie du long playing.

Pas de temps mort entre les différentes pistes. Il n’est d’ailleurs pas conseillé d’écouter cet LP avant d’aller se coucher, le soir, mais plutôt le matin, au réveil, pour avoir la pêche toute la journée.

Contagieux, « J'ai Perdu mon Punk » opère un violent retour dans le passé. « Bruler les Gaz » sonne comme… Téléphone.

Signés Marielle, les textes –en français– abordent des thèmes variés, mais plutôt graves. Certains sont autobiographiques.  

Marielle constitue la colonne vertébrale de la formation. C’est elle qui écrit toutes les chansons et elle s’en sort plutôt pas mal.

Du rock français hypervitaminé !

mardi, 07 février 2023 17:00

Un concert plutôt cool…

Entre l’Afrique et la Belgique, Marie-Pierra Kakoma, aka Lous & The Yakuza, a vécu plusieurs vies. Auteure-compositrice-chanteuse, elle s’est construite sur des contrastes qui font la richesse de ses morceaux. Des chansons pop à la fois bouleversantes et lumineuses, aux textes percutants, sensibles, et engagés. En 2019, les planètes s’alignaient pour un bel envol : une création durant les 41èmes Trans Musicales de Rennes, l’accueil du titre « Dilemme », puis la sortie de l’elpee « Gore », à l’automne 2020. Autour d’elle alors, quelques (très bons) génies gravitent : le batteur/producteur espagnol, El Guincho (El Mal Querer De Rosalía), le rappeur, beatmaker et ingénieur du son belge, Krisy (DeLaFuentes) et un pote à Damso : Ponko (prod. Hamza). Deux ans plus tard, son second opus « Iota » propulse l’artiste sur la scène internationale.

Elle a grandi entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et la Belgique. Son enfance a été perturbée par la guerre. Elle a été séparée de ses parents. Parmi ses autres intérêts, Kakoma est obsédée par l'art japonais ; son habitude est de dessiner ses propres pochettes de disques. Le patronyme de groupe (The Yakuza) adresse un clin d'œil au syndicat du crime japonais. Elle a connu la rue et son inconfort ; elle y a été agressée. Par la suite, elle a enchainé différents petits boulots et passait de temps en temps les nuits dans un petit studio d’enregistrement. Ce qui lui a permis d’enregistrer des tas de chansons. Elle est également mannequin et égérie de Louis Vuitton et Chloé. Elle a assuré les premières parties d’Alicia Keys, de Coldplay et de Gorillaz aux States. Elle a été surnommée –sans doute un peu trop facilement– la Beyoncé belge.

Elle se produisait donc ce mardi 7 février à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Le concert est sold out depuis longtemps.

La première partie est assurée par un certain Rea. Artiste multi-casquettes, Rea est à la fois graphiste, peintre, danseur, grapheur, beatmaker, producteur et enfin rappeur : la liste est longue. En effet, Rea ne se laisse pas enfermer dans une catégorie. Son univers musical est à son image, peuplé d’influences rap, r&b et new wave, et le tout est parsemé de sonorités congolaises. Ses premiers titres, « Amoroso » et « Therapy », sortis tous deux en 2021, cumulent à eux deux, de nombreux streams sur la toile.

Début des hostilités à 19h55 précise, Rea est seul sur les planches. Sauf pour la dernière compo au cours de laquelle deux rappeurs viennent l’épauler au micro. Quelques minutes après le set décomplexé et étonnant de Rea, le duo revient sur scène pour interpréter deux morceaux. Apparemment, le supporting act était découpé en deux parties…  

Pour les photos, c’est ici

Une estrade est posée au centre du podium afin d’accueillir les musiciens : un drummer, deux claviéristes dont un des deux abandonne régulièrement son instrument pour empoigner une basse ou une guitare. Trois escaliers placés de chaque côté, permettent à Lous d’y accéder. Elle se consacre uniquement au chant.

Elle débarque les jambes serties dans des bottes noires de type cuissardes, sur un long manteau noir descendant très bas. Ce manteau s’ouvre pendant « La Money », laissant apparaître un body noir et une jupe portefeuille blanche sur un short noir. Elle réfléchit et déclare en anglais et surtout en français que la pénurie d'argent gâche une relation.

Elle ouvre le set par « Ciel », qu’elle interprète d’une voix à la fois belle, impérieuse et maîtrisée. Avant « Takata », elle va se délester de ses bottes pour chausser des baskets de couleur noire. Elle en explique la raison : un problème récent de paralysie des jambes. Elle est souvent plantée sur son estrade, mais vient parfois au contact des premiers rangs pour les inciter à bouger. Car la foule est plutôt statique, même si elle est acquise à sa cause. Faut dire que sa voix est relativement monocorde et n’incite pas à l’enthousiasme. Il faudra d’ailleurs attendre plusieurs morceaux avant que l’auditoire commence à se dandiner, et notamment lorsque le drummer donne des impulsions électro à certains morceaux. A épingler, quand même, l’agilité des doigts du claviériste sur ses ivoires.

Attaquée en piano/voix, sa version du « Under the skin » de Frank Sinatra est superbe. « Kisé » évoque une liaison passionnée, mais imprudente. Lous y intègre l'anglais au français comme s'il n’existait pas de déconnexion. Dans le refrain, au lieu de ‘À deux dans le moshpit, aux pieds nos Yeezys’, elle s’autorise ‘Ensemble dans le moshpit, Yeezys on our feet’ (NDR : en fait, Yeezys est la ligne de chaussures Adidas conçue par Kanye West). Sur disque, elle est accompagnée par Damso, sur « Lubie ». Elle nous en livre une version dépouillée, empreinte de douceur, mais magnifique.

23 morceaux enfilés, en 75 minutes ! La setlist de Lous & The Yakuza a quasiment visité les plages de ses deux albums « Gore » et puis surtout son dernier, « Iota ».

Finalement ce sont les compos les plus cool, parfois teintée de soul ou de jazz qui ont marqué les esprits…

Pour les photos, c’est

Setlist : « Ciel », « La Money », « Takata », « Interpol », « Tout Est Gore », « Dans La Hess », « Kisé », « Handle Me », « Bon Acteur », « Courant D'Air », « Under My Skin » (Frank Sinatra cover), « Lubie », « Je Ne Sais Pas », « Laisse-Moi », « Autodéfense », « Trésor », « Solo », « Yuzu Balade », « Hiroshima », « Monsters », « Téléphone Sonne », « Amigo ».

Rappel : « Dilemme »

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

 

 

Votre serviteur avait assisté, pour la première fois, à un concert de Big Flo & Oli, en 2017, dans le cadre de l’édition 2017 des Francofolies de Spa, en ouverture, sur une scène annexe. Puis lors du festival Couleur Café, l’année suivante. Il existe une forme d’histoire d’amour entre les frérots et le public belge qui leur a permis, en quelque sorte, de décoller. Ils sont donc de retour, ce 24 janvier, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Et le public a répondu en masse…

Leur dernier album, « Les autres, c’est nous », est paru en juin de l’année dernière. Les frangins ont un goût prononcé pour les jeux de mots et figures de style qui leur permettent de suggérer plus que de dire et de provoquer davantage d'émotions. Ils aiment raconter des histoires simples qui peuvent émouvoir et toucher le grand public, tout en faisant passer un message. Très observateurs, ils trouvent leur inspiration dans le quotidien. A l’instar de MC Solaar, leurs textes peignent la vraie vie sans filtre, des textes qui font vibrer, rire, s'énerver ou pleurer, en traitant de sujets aussi limpides que les liens qui les unissent, l’arrivée des 30 ans, la guerre ou encore le padre qui est leur idole.

Le supporting act est assuré par Youssef Swatt’s, un Tournaisien dont le rêve vient de se réaliser : fouler les planches de l’institution mémorable. Lorsqu’il y grimpe, on le sent particulièrement ému. Il est soutenu par un préposé aux ivoires et un autre aux scratches. Il est venu défendre son premier elpee, « Pour que les étoiles brillent », paru en 2022.

Son set s’ouvre par « Aleph », probablement une nouvelle compo. Son slam est excellent, son flow cohérent et ses textes tiennent la route. Trempés dans l’amertume, ils décrivent le quotidien de toute une génération. Bref, son rap old school semble plaire à l’auditoire. D’autant plus que Youssef a manifestement la niaque. A suivre de très près…

Setlist : « Aleph », « La Bagarre », « Miroir », « Fais-le », « Etoile Filante », « Sauvez le Monde », « Entre Nous », « Remonter Le Temps ».

Sur les planches, Big Flo et Oli sont soutenus par un drummer, un guitariste, un préposé aux scratches (NDR : derrière ses platines, of course), un violoncelliste et deux claviéristes qui se chargent également des parties de basse et de guitare. Oli souffle parfois dans sa trompette alors que Big Flo se charge épisodiquement de la batterie ou des ivoires. 

Une énorme estrade a été installée au fond de la scène. Elle est accessible par 6 larges escaliers tant depuis le front que par l’arrière. Juste au-dessus, 4 à 5 écrans vont laisser défiler des vidéos, mais également le logo du dernier elpee.

Le backing group entame le set par « La vie d'après ». Mais lorsque les frères prononcent les premiers mots de la chanson, les applaudissements fusent de toutes parts.  

Dans « J’étais pas là », Flo explique qu’Oli était parti sur une minuscule île malgache, pour participer à l’émission de télévision française, ‘Rendez-Vous en terre inconnue’, pendant trois semaines, sans pouvoir le contacter ni communiquer via les réseaux sociaux. Il a donc écrit cette chanson, expliquant le vide laissé par l’absence de son frère. C’est le moment choisi par l’équipe technique de projeter sur l’écran, le padre qui déclare alors : ‘On s’en bat les couilles !’. Mais on a aussi droit à une chanson qui déclare leur amour à l’égard de leur paternel, tout simplement intitulée « Papa ». L’ambiance est alors plutôt latino. Oli choisit même ce morceau pour intervenir à la trompette. Résultat, c’est le souk dans le public. Faut dire que l’interactivité est totale entre les Toulousains et la foule. Tout le monde connaît les paroles et les reprend régulièrement en chœur. Oli annonce que c’est l’anniversaire de Flo. Le public embraye par la formule consacrée. Le cadet des Ordonez avoue aussi son attachement à son pays, la France.

Le rap reste avant tout pour eux une joute verbale faisant appel au flux de paroles ; les mots retrouvent alors toute leur fraîcheur et leur authenticité. Les artistes essaient de prendre de la distance avec certains clichés du rap moderne, ce qui apparente souvent leur style à un retour aux sources du rap à l'ancienne.

Juste après le petit medley « Alors alors, Bienvenue chez moi, Comme d'hab, Gangsta », Flo signale qu’ils ont entamé une tournée des petits clubs et des salles de taille moyenne pour 28 dates, un périple qui suit une tournée des Zéniths ; et enfin qu’ils se produiront fin février, au Palais 12. Oli lui rappelle qu’il doit diminuer son égo et reconnaît qu’en Belgique il y a une ambiance de malade. Ce dialogue démontre qu’il existe une grande complicité entre les frangins. Après 10 bonnes minutes d’applaudissements, suivis du folklorique ‘Waar is da feestje, hier is da feestje !’, un plateau en bois est présenté à l’auditoire sur lequel une vingtaine de titres de chansons sont mentionnés. Elles sont présentées à une main innocente qui en tire deux au sort : « Les gens tristes » et « Tant Pis, Tant Mieux ».

« Sacré Bordel » est déclamé à cappella. Tout au long de « Coup de vieux », la foule se substitue à Julien Doré qui reprend la chanson en chœur.

Le Palais 12, c’est déjà pour bientôt…

Entre énergie et douceur, paroles engagées ou autodérision, ce spectacle a plu, aussi bien aux tout petits qu’aux plus grands…

Setlist : « La vie d'après », « J'étais pas là », « Papa », « Plus tard », « Alors alors, Bienvenue chez moi, Comme d'hab, Gangsta », « Demain », « Début d’empire », « Tant pis ou tant mieux », « Sacré Bordel » (a cappella), « Sur la lune », « Les gens tristes », « Insolent 4 », « Dommage », « Booba », « Coup de vieux », « Dernière », « Bons élèves ».

(Organisation : Backinthedayz)

Pour la section photos, c’est ici

 

Ce soir, ‘Funky’ Rob, aka Robert Roy Raindorf, se produit au club de l’Ancienne Belgique. Fin des seventies, le Ghanéen avait signé deux hits devenus des classiques, aujourd’hui quelque peu oubliés : « Funky Rob Way » (1977) et « Make It Fast, Make It Slow » (1978). Ce dernier morceau avait même été samplé par l’incontournable J Dilla. La salle est bien remplie, comme celle du rez-de-chaussée, qui accueille les rappeurs du 91. Pas de supporting act. Le concert est annoncé pour 20h30. Il débutera avec 20 minutes de retard.

ROB, c’est du funk ghanéen emprunté à des références du style, comme James Brown et Otis Redding.

En ‘live’, Funky ROB est soutenu par le Flammer Dance Band, un sextuor norvégien, responsable d’une musique afro-psychédélique. Soit un percussionniste (djembés, tambourins aux dimensions réduites), deux guitaristes, un bassiste, un drummer, un saxophoniste et un préposé aux synthés.

C’est ce collectif qui ouvre le set par deux morceaux instrumentaux, avant que Funky ‘ROB’ ne débarque. Hormis la chemise et la ceinture de couleur blanche, il est vêtu de rouge : costard, cravate et stetson enfoncé sur le crâne.

Particulièrement souriant, il communique instantanément sa bonne humeur à l’auditoire. Les synthés vintages, les effets planants, quelques grooves sympas, des breaks enlevés et des percus généreuses incitent tout le monde à danser. Que ce soit sur le podium ou dans la foule. Rob invite des filles à danser avec lui sur l’estrade. Une dizaine d’entre elles vont ainsi défiler lors du show. Et quoique particulièrement émoustillées, elles dansent plutôt bien, il faut le reconnaitre. Et dans le même esprit, les musicos vont également participer à ces mouvements collectifs. Si ses paroles sont plutôt simples et répétitives, ROB mouille sa chemise, à la manière d’un James Brown. Et alors que les riffs de guitares funkysants à la Nile Rodgers et les accords de basse en slap tapping sont légion, les interventions du saxophoniste enrichissent l’expression sonore.  

Funky Rob quitte la scène le temps de deux morceaux, mais lorsqu’il revient sur les planches, c’est pour attaquer ses deux hits, « Funky Rob Way » et « Make It Fast, Make It Slow ». Deux compos bissées, mais sous des formes différentes

Certains titres virent parfois à l’afro beat psychédélique à la manière de de Fema ou de son père Fela Kuti. Un périple à travers l’Afrique occidentale qui concède quelquefois des réminiscences au blues du désert.

Avant de vider les lieux, ROB salue longuement la foule, entraînant avec lui, derrière la scène, deux filles apparemment surexcitées. On ne connaît pas la suite de l’histoire. A vous de l’imaginer…

Il aurait même pu reprendre le célèbre « Get Up Sex Machine » de James Brown…

Setlist : « Intro - Gatta See You Again », « He Shall Live In You », « Make It Fast », « Funky Rob Way », « How Do You Think You Are », « Loose Up Your Self », « Just One more Time », « Boogie On », « Moor », « Make It Fast original », « Extra Lat », « Make It Fast Remix »

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

jeudi, 26 janvier 2023 12:32

The Inspector Cluzo

The Inspector Cluzo, c’est un duo gascon originaire de Mont-De-Marsan. Des rockers qui cultivent du bio, élèvent des canards ainsi que des oies. La moitié de l’année, ils la consacrent à la ferme et l’autre au rock’n’roll. Le guitariste Laurent Lacrouts et le batteur Mathieu Jourdain ont fondé ce projet en 2008.

‘Diriger une ferme familiale est plus rock que jouer de la musique rock'n'roll’ proclament les musicos lors du très métallique « Running a family farm is more rock than playing rock‘n’roll ». Pendant deux ans, ils ont développé des techniques agroécologiques aptes à faire face au changement climatique tout en composant ce neuvième opus studio, « Horizon », une œuvre inspirée par le quotidien difficile des agriculteurs. Les sessions se sont déroulées pendant trois semaines, à Nashville.

Ecolos dans l’âme, ils adressent, à travers leurs chansons, des messages forts destinés à protéger notre belle planète. Ils évoquent des évènements qui se sont produits dans leur vie quotidienne comme lorsqu’ils se sont opposés (en vain) à la construction d’un bâtiment industriel destiné à l’élevage de canards en pleine pandémie de grippe aviaire, désastre qui en a tué des millions, mais aussi des poulets, en France, deux ans d’affilée, sans toucher leur ferme. Et pourtant, ils ont dû affronter l’État français et l’agro-industrie locale qui voulaient abattre leurs animaux sains, juste par prévention ; ce qui les a amenés à faire de la désobéissance civile et rencontrer de sérieux problèmes auprès des autorités. Ils ont finalement gagné le combat et évité le sacrifice de leurs oies des landes grâce, notamment, au professeur Jean Luc Guérin qui étudie actuellement leur système agronomique unique en son genre. C’est ce qu’ils racontent dans « Saving The Geese ».

Le chant de Laurent passe allègrement des aigus aux graves tout au long de « Shenaningans », alors qu’une jolie voix féminine vient adoucir l’ensemble.

« The Outsider » rend hommage à leur ami américain Ivan Kolpakoff qui apporte sa collaboration aux textes, depuis plusieurs années déjà.

Ils ont pu observer les hirondelles dans leur grange deux années durant alors que ces oiseaux se font de plus en plus rares, à cause de l’utilisation abusive de pesticides dans le monde. C’est ce qu’ils racontent dans « Swallows » et « Swallows Back »

Même si l'agriculture fait aujourd'hui l'objet d'un ‘green washing’, ce qui signifie que les véritables initiatives dans ce domaine sont quelque peu mises en veilleuse, l'espoir demeure. On retrouve ce concept dans le titre maître. Cette plage aurait dû figurer sur leur premier LP, publié en 2008, mais il est resté dans les cartons. Il leur a fallu 15 ans pour terminer les paroles. Ils ont pris le temps de trouver les mots justes pour exprimer leur philosophie de vie. Ce morceau a été traduit en clip d’animation par Maxime Cazaux qui se sert, pour la circonstance, des peintures/dessins de Marc Large (Charlie Hebdo, Siné Mensuel, Fluide Glacial, Le Canard Enchainé). Et il est disponible .

Le duo nous invite également à sillonner les grandes plaines de l’Ouest américain, mais également à s’enfoncer dans les méandres du Delta du Mississipi parmi les alligators et les serpents venimeux (« Act Local Think Global ». A la manière de ZZ Top, la paire libère une énergie bien sudiste tout au long de « Wolf At The Door ».

Lors des sessions, The Inspector Cluzo a également reçu le concours de quelques ami(e)s dont l’organiste (NDR : également issu de Nashville) Charles Treadway, la violoniste Eléonore Denig et la violoncelliste Cara Fox. Cette dernière s’illustre sur « 9 Billion Solutions » alors qu’Eléonore enrichit de ses interventions « Rockophobia », un blues bien crasseux auquel participe également, comme invité… Iggy Pop. Et dans le même registre, « The Armchair Activist » campe un boogie bien graisseux et entrainant.

lundi, 23 janvier 2023 12:31

Rush

Quand on parle de Måneskin, on pense immédiatement au concours Eurovision, remporté par le quatuor rock italien, en 2021. Pourtant, il vient d’enregistrer son troisième elpee. Les 17 titres qui ont été enregistré à Los Angeles, en Italie et à Tokyo. Le groupe y montre ses vulnérabilités, sa colère, ses joies et s'en prend au rêve américain qui ne le représente pas vraiment.

Pour concocter son glam rock très old school, il a puisé dans les meilleurs fertilisants rock’n’roll : l’insolence (« Bla Bla Bla »), le désir charnel (« Timezone ») et le vice (« Feel »). Outre le band, de nombreux producteurs se sont chargés de la mise en forme. Parfois plusieurs pour un même morceau. Si bien que tout est parfaitement ciselé. A l’instar de « Supermodel » ou de la ballade sirupeuse « The Lonelist ». Malgré son refrain théâtral et accrocheur, « Gossip » souffre de la prestation vocale inoffensive de Tom Morello (Rage Against The Machine). Enfin les ballades « Timezone » et « If Not For You » sont un peu trop revivalistes.

Heureusement, il y a le post punk incendiaire « Mark Chapman » (NDR : souvenez-vous, c’est l’assassin de John Lennon), mais également le sauvage « Kool kids », au cours duquel Victoria s’en donne à cœur joie sur ses quatre cordes.

Finalement, ce sont les compos interprétées en italien qui se révèlent les plus incisives. Ainsi, la voix de Damiano David est particulièrement grisante sur « La Fine » et « Il Dono Della Vita ».

Toutes les dates de la tournée sont sold out, même les deux concerts programmés à Forest National les 2 et 3 mars 2023.

mercredi, 11 janvier 2023 16:30

Notre société a atteint ses limites…

Julie Rens et Sasha Vonk ont sorti leur premier elpee, en mars dernier. Intitulé « Mobile », il a pris deux ans de retard à cause de la pandémie. Mais Juicy a surtout surpris en invitant un brass band ou un quatuor à cordes à les accompagner sur les planches. Le duo se produisait le 28 octobre 2022 dans la métropole de Lille, et plus précisément à la ferme du Bocquiau de Haubourdin. Le concert est d’ailleurs organisé par l’Aéronef. Avant ce spectacle, les filles ont accordé une interview. Dehors la température est encore clémente et l’entretien va se dérouler au sein du parc arboré entourant cette magnifique salle. L’ambiance est décontractée et Julie ainsi que Sasha vont répondre aux questions sans complexe, ni tabou…

Juicy est un duo de filles dont le r’n’b commence à engranger de plus en plus de succès ; ce qui lui a permis de s’exporter hors de frontières de la Belgique. Comment expliquez-vous cet engouement ? Seriez-vous comme le bon vin qui bonifie au fil du temps ?

-Julie : (rires) On l’espère. Pourvu qu’on ne bouchonne pas ! Au départ, c’était sans prétention, pour rigoler, en quelque sorte. On a joué dans de nombreux bars et de nombreuses foires au boudin, en Belgique. Et puis grâce à nos deux premiers Eps, le premier paru en 2018 et le second en 2019, ainsi que notre premier album, paru cette année, on a décroché de belles tournées, profité de certaines opportunités et expérimenté des collaborations en compagnie d’un orchestre ou d’un brass band. Et nous sommes très heureuses de la tournure des événements.

Vos débuts n’ont donc pas été trop difficiles ?

-J. : Effectivement, ils n’ont pas été trop difficiles. La période la plus compliquée pour nous, c’est maintenant. La post-covid change la donne, car on doit assumer les reports de l’avant-pandémie. Et on a l’impression que l’on doit se battre pour se faire une place. Au début, tout était complètement décomplexé. Nous n’avions pas beaucoup d’ambition et ce qui arrivait n’était que du bonus. Alors que maintenant, il y a un tas d’attentes…
-S. : On a une grande envie de jouer. Comme Julie le disait, il y a tellement de projets, et il faut vraiment se démener pour rester là. Et il y a un petit moment qu’on y est…

Est-il possible de combiner féminisme (pas nécessairement pur et dur), second degré, simplicité, humilité et talent ?

-J. : Ben oui. Nous avons envie d’aborder des sujets sérieux qui nous touchent. Mais on souhaite aussi les aborder avec de l’auto-dérision. Il ne faut pas oublier que dans la vie on traverse des tas d’épreuves difficiles ; dès lors, il est nécessaire de se réserver des moments pour rire…
-Sasha : Et faire passer des messages tout en conservant une énergie très décomplexée sur scène. En y ajoutant beaucoup d’humour…
-J. : Et que Le public puisse choisir entre son intérêt pour les textes ou simplement profiter de la musique, sans intellectualiser les paroles…

La sortie de « Mobile » a été retardée à cause de la Covid. Au cours du confinement, qu’avez-vous apporté de neuf au contenu ?

-S. : Plein de choses. En fait, à la base, tous ces instruments acoustiques n’y figuraient pas. Jean-Marie Rens, le papa de Julie, avait arrangé tout le répertoire pour orchestre. On n’a pas pu concrétiser ce projet. Aussi on a reconsidéré la formule en ajoutant cette instrumentation. Et finalement, le temps supplémentaire dont on a pu tirer parti s’est révélé hyper bénéfique pour nous. Sans ce contretemps, on se serait privé de cette richesse musicale.  Et elle est devenue, un peu, le fil rouge de l’album.
-J. : On a également travaillé une combinaison à deux pianos. Dorian Dumont, le pianiste de Hecht a réarrangé nos morceaux pour cette formule. Ce qui a nécessité énormément de travail. Mais on ne le regrette pas, car nous n’aimons pas perdre notre temps à ne rien faire…

Puggy s’est chargé de la mise en forme pour deux morceaux de « Mobile ». Vous connaissez les musiciens personnellement ?

-J. : Pas vraiment ! Romain et Ziggy se sont chargés de la production additionnelle. Ils bossent ensemble pour la prod. C’était super d’avoir leur touche en plus. Mais pas Matthew ; il s’occupe de ses trucs de son côté…
-S. : Ce qui est chouette, c’est que l’on a travaillé par la suite avec eux. Habituellement, c’est Elvin Galland qui accomplit ces tâches. On a réalisé toute la pré-prod avec lui ; mais lorsqu’on entend les mêmes morceaux pendant des mois et des mois, il devient de plus en plus difficile de trouver des idées pour les améliorer. Il ne faut pas oublier qu’en 2020, l’album était déjà prêt à sortir. Et finalement, Ziggy et Romain ont apporté une note de fraicheur à nos chansons.

Dans vos premières compos, mais aussi à travers vos reprises, vous abordiez des thèmes forts, notamment en dénonçant les stéréotypes et les clichés de la société contemporaine. C’est toujours le cas ?

-J. : Ben oui. Tous les titres de « Mobile » traitent clairement de notre société qui a atteint ses milites. De nombreuses amies, qui sont devenues parents, nous parlent de leurs angoisses vis-à-vis du climat ou tout simplement à cause de la crise économique. Ce sont des sujets que l’on aborde bien plus qu’auparavant, dans nos textes. De la manière d’éduquer son enfant aujourd’hui, dans une société qui ne va pas très bien ou de thématiques du même genre… On peut relier « Youth » à celle que l’on abordait sur les covers et notre premier Ep, en évoquant la diabolisation de la vieillesse de la femme, de cette impression d’obsolescence programmée après 40 ans, dont on ne parle plus.
-S. : Car elles n’ont plus leur place dans l’industrie de l’art.
-J. : Et dans la vie en général… Et on a passé son tour. On estime, en tout cas, important de continuer d’aborder des sujets qui nous touchent dans la vie...

Quel est votre processus d’écriture ? L’une se charge de la musique et l’autre des paroles ou est-ce un exercice en commun ?

-J. : Il existe 1 000 méthodes. Certains morceaux sont écrits à quatre mains.
-S. : On a expérimenté des tas de système de composition. Mais les textes, on les écrits souvent ensemble.

Existe-t-il encore un espoir de revoir le Juicy Orchestra, en concert ?

-J. : Pourquoi pas ! Peut-être à Mons. Un programmateur est venu nous voir en concert, il y a 2 semaines, dans le cadre du festival des Libertés. Et il a déclaré qu’il allait trouver une date. A ce jour, on n’a réalisé ce projet qu’à deux reprises. Mais c’est un spectacle qui se bonifie au fil des représentations. Le concept est génial, mais il est coûteux, car il implique de nombreuses personnes…  

Sasha, ta sœur est également musicienne ?

-S. : Non, c’est la sœur de Julie. Elle joue du violon alto. Elle nous a également accompagnées lors du festival des Libertés.

Julie, dans le passé, tu as assuré quelques collaborations et notamment avec Thomas Akro…

-J. : Oh oui, au cours de mon adolescence. Je chante également dans un projet de musique bulgare. On va d’ailleurs bientôt sortir un album. On devait accorder un concert au Jazz marathon, mais il a été annulé à cause de la première pandémie, en 2021…

Commander Spoon, ce sont des amis ou des connaissances qui partagent le même ADN ? 

-J. : Ce sont de très bons amis avec lesquels on a adoré travailler. On va renouveler l’expérience. Et puis on est fans de leur musique…

Que préférez-vous, vous produire dans des grandes salles, comme l’AB, des petits clubs ou des festivals ? Où votre musique s’exprime-t-elle le mieux ?

-J. : Les petits clubs. Ce qu’on préfère c’est quand les gens viennent vraiment pour nous voir même si parfois, il n’y a pas grand monde. Ensuite, c’est aussi super de jouer lors d’un gros festival, surtout quand personne ne te connait Mais ce n’est pas le même plaisir. En fait tu es là pour te livrer et capter l’attention du public. Alors quand les gens viennent assister à ton spectacle en salle, il y a déjà quelque chose d’acquis et tu es déjà plus connecté à la musique que lorsque tu te produis au festival de Dour à 16 heures. 
-S. : Les petits clubs aussi ! Tu as parlé de l’AB. Alors oui, mais surtout lors de la ‘Release party’. C’était incroyable ! Le public était tellement attentif et concentré pendant notre prestation. C’était le pied. Parmi les petites salles bien remplies, on peut citer le Hasard Ludique à Paris. C’est un espace réduit, mais il y avait 150 personnes, et ce public était venu pour nous. Les spectateurs avaient acheté leur place et c’était trop bien. En fait, je suis plus stressée dans les petites salles, car ce sont des gens qui viennent nous voir. Tandis que lorsqu’on se produit lors d’un festival on va tout donner pour qu’ils viennent nous revoir...

En concert, de temps à autre, il y avait des floches. C’est ce qui faisait la particularité et le charme des ‘live’. Et puis, à une certaine époque, il y avait une guitare, mais elle n’était pas utilisée…

-J. : Oui ça va Didier ! On va la ressortir la guitare. Là on est trop occupée avec nos claviers…

Et si on parlait un peu de vos influences ou de ce que vous aimez écouter…

-J. : Pour l’instant, on écoute Rosalia, un groupe espagnol. On adore. Récemment, nous sommes allés assister au concert d’un groupe australien que l’on apprécie particulièrement : Hiatus Kayiote. Ce qui nous plaît, ce sont des musiques généreuses où il y a plein de trucs à écouter et de la complexité dans les arrangements. On aime aussi James Blake.

Et les musiques de film ?

-J. : On en compose un peu. C’est hyper chouette à faire, mais on entre dans un autre domaine. Et c’est un tout un autre travail.

Seriez-vous intéressées de bosser pour Tim Burton ?

-J. : Oui nous sommes intéressées. C’est un pote à toi (rires) ?

L’animation de vos clips est bien construite. Qui est le réalisateur ?

-J. : Jan Schmicker, un ami allemand qui vit à Paris. Il nous a monté deux clips. Le résultat est génial mais il a abattu un travail de titan alors que ce n’est pas un média qui lui rapporte beaucoup d’argent.

Y a-t-il longtemps que vous n’êtes plus allées manger chez Théo Franken ?

-J. et S. : (éclats de rires) On y va toutes les semaines. C’était une mise en scène et c’est notre plus grand fan. On ne le l’aime pas trop, mais on en n’entend plus parler…

 

Page 16 sur 110