La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 23 mars 2015 11:21

Corros

Les Tambours du Bronx, c’est une équipe de 16 musicos qui viennent d'univers, on peut dire, différents. Il y a plus de 30 ans qu’ils frappent vigoureusement sur de gros fûts métalliques. La durée de vie d’un fût n’est pas très longue. Car les martèlements subis sont tellement intenses et acharnés qu'ils ne passent jamais le cap de deux représentations. Le collectif est né en 1987, dans une commune près de Nevers (c’est dans la Nièvre), à Varennes-Vauzelles. Quartier de cheminots et d'ouvriers, ce Bronx local engendre un bloc, une meute au milieu des machines. La cadence de l'usine et des ateliers sera son rythme. Le style sera donc industriel. Enfin pas seulement, puisqu’il mêle également afrobeat, rock, techno et world. En outre, la troupe utilise des sonorités synthétiques et des samples qu’ils mettent au service de leurs compos. Ces expérimentations vont permettre aux TDB de devenir une des références incontournables, dans le genre. En 1989, le groupe est invité par Jean Paul Goude, dans le cadre du bicentenaire de la Révolution Française. Cet événement va lui permettre de faire un tour du monde. Et puis de vivre des collaborations auprès de quelques monstres du métal, tels que Metallica, Korn ou encore Sepultura, en compagnie duquel il a immortalisé un Dvd enregistré en public, intitulé « Live at Rock In Rio ». Sans quoi côté discographie, avant de sortir ce « Corros », il avait déjà publié 5 elpees et 2 Dvd ‘live’.

Le nouvel opus est partagé entre titres studio et ‘live’.

Une très brève introduction précède le cri du corbeau, le nouveau symbole des Tambours qui côtoie maintenant le rhinocéros, la fidèle mascotte adoptée il y a plus de 28 ans. « Arolium » vous plonge dans un univers torturé. Une forme de symphonie classique qui parvient à intégrer harmonieusement les percus en fureur. 

Caractérisé par son refrain entêtant, « Clockwork » a la pêche. Si la touche électro apporte un plus, les percussions sont davantage instinctives. « Crazy Noises » nous propose un petit périple en Orient, à la recherche du Taj Mahal, une compo percutante, mais soignée. Et « Lost », chez les Indiens d'Amérique. Pas ceux du 18ème, mais du 22ème siècle. Une projection dans le futur. Moins agressif, « Erotica » adopte un profil indus plus climatique. « Human Smile » vous grise par son esthétisme. Jaz Coleman, le leader de Killing Joke, prête sa voix à « Human Smile ». « Orient » n'en porte que le titre. Les Tambours sont déterminés, mais leurs martèlements sont précis. « Schizomania » réalise la fusion parfaite entre percus et électro. Le guitariste de Sepultura, Andress Kisser, balance ses riffs sur « Kaiowas ».

Le second cd propose des plages plus classiques et davantage acoustiques, des compos qui s’étalent de 1990 à 2014 et démontrent la large palette de créativité de ces 16 têtes et 32 bras qui constituent les Tambours du Bronx.

 

vendredi, 20 mars 2015 20:14

L’important c’est la Rozz…

Rendez-vous ce 11 avril à la salle des Fêtes du Centre, Grand Place, à 59 590 à Raismes. C’est dans le Nord de La France (NDR : ben, c’est logique vu le numéro postal), près de Valenciennes. Donc c'est à deux pas de la frontière. La seconde édition de ce festival de métal est organisée par le band valenciennois Rozz. Il l’a donc baptisé Rozz and Friends. Il s’agit de la seconde édition. Raismes est également devenu notoire pour son Raismes Fest. Il se déroule chaque année, fin septembre ; et est devenu un lieu de rencontre incontournable pour les métalleux.

Votre serviteur a découvert la première édition de ce festival, il y a 3 ans, et il avait été épaté par son organisation exemplaire ; mais également par sa proximité entre les artistes et le public.

Pour cette nouvelle mouture du festival, Marcel et ses potes se sont décarcassés pour nous proposer une affiche d'enfer…  

Le prix d'entrée est fixé à 7 euros. Donc peu de chance de casser sa tirelire ou de solliciter un prêt auprès de votre organisme bancaire.

A l’affiche :

TIME KILLERS (Valenciennes)

THE SCARSYSTEM

CROWNLESS (Espagne)

DRAKKAR (Belgique)

INAYAH (Valenciennes)

S.K.O.R.

Rozz (Valenciennes)

Time Killers réunit d'anciens membres de Rozz. Il pratique un hard rock influencé par Iron Maiden, Metallica, DIO et Black Sabbath. Les lyrics sont interprétés, tour à tour dans la langue de Voltaire ou de Shakespeare.

The Scarsystem est un cover band de Rage Against The Machine et de System Of A Down. Il est considéré comme un des meilleurs du style.

Responsable d’un métal mélodique et symphonique, Crownless nous vient d’Espagne. Un quintet drivé par une chanteuse à la voix particulièrement puissante.  

Montois, Drakkar est une des plus anciennes formations du pays célèbre pour ses moules frites. Elle a eu son heure de gloire au cours des 80’s et vient de reprendre le flambeau. Si le combo a gardé la forme, il risque de foutre le bordel sous l’impulsion de leurs riffs se guitare incendiaires. Le service incendie est prévenu.

D’autres régionaux de l’étape : Inayah. A conseiller aux fans de Gojira, Opeth ou encore Lamb Of God.

S.K.O.R. est un autre cover band. De Metallica. Et ses exercices de style, sont excellents. Leur patronyme est la contraction de Some Kind Of Rockers. Ces Cambrésiens dispensent une solution sonore savoureuse, digne des bêtises locales…  

Et en finale, Rozz, sous un nouveau line up, viendra mettre la cerise sur le gâteau. Impliquant Greg Damperont et Axel Dordainà aux six cordes, Pierre Burette à la basse, Roch Deroubaix aux drums ainsi que Marcel Ximenes au micro et la guitare, le band est responsable d’un hard rock mélodieux et surtout de toute bonne facture.

 http://okson7.wix.com/rozzandfriends

 

 

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année Bruxelles, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale et elle se déroulera les 13 et 14 mars 2015.

Mais en préambule, ce 12 mars, une journée inaugurale a été planifiée. A laquelle Hideaway, Howlin' Bill et Fred And The Healers, qui célèbre son vingtième anniversaire, participent. Responsable d’un nouvel elpee l’an dernier (« Hammerbeatmatic », son cinquième, un disque chargé de testostérone), Fred avait fêté les 10 ans d'existence de son projet à l'AB, lors d’un concert d'adieu sold out, en 2004. Avant de remonter le combo, en 2012. Sous un nouveau line up. L'Ancienne Belgique est en mode Flex semi-assis. Ce qui permettra aux agités du bocal de pogoter. Un espace au sein duquel pourront s’ébrouer au moins 300 personnes. Après le spectacle, d'autres concerts de blues se dérouleront dans les cafés Bizon, Kafka, Merlo et Roskam, tous situés à deux pas de l'institution.

C'est un peu l'Eurovision du blues. Et c’est Francis Delvaux, animateur du Classic 21 Blues qui est chargé de présenter les artistes. Hideaway ouvre le bal. Un sextuor issu du Nord du pays réunissant les gratteurs Ralph Bonte et Jean-Marie Herman, le bassiste Eric Vandekerkhove, le saxophoniste Geeraard, le pianiste/organiste Patrick Cuyvers (NDR : il se sert d’un Hammond) ainsi que le drummer Johan Guidée. En général l’âge des musicos oscille entre la quarantaine et la cinquantaine. Tout comme celui de la majorité du public. Les trois groupes programmés ce soir ont déjà représenté notre pays lors des quatre précédentes éditions, dont la première, à Berlin.

Hideaway pratique un blues/rock consistant, parfois teinté de rockabilly ou de bluegrass. Mais c’est surtout le Hammond qui apporte la touche d’originalité à leur musique. Ce claviériste est ma foi, particulièrement doué. Il va même se consacrer à l’accordéon pour un titre. Le préposé au sax souffle à la manière de Clarence Clemons du E Street Band de Bruce Springsteen. Sur les planches, les musicos prennent leur pied. Le volume sonore est un peu excessif. J’enfonce mes bouchons salvateurs dans les oreilles. Néanmoins, il faut reconnaître que cette bonne mise en jambes –d’une durée de 60 minutes– ne manquait pas d’allure.

Après un changement sommaire de matos, Howlin Bill embraie. Et va privilégier les plages de son dernier elpee, « Hungry », paru en 2014. Le gaillard doit mesurer au moins 2 mètres ! Il se charge des vocaux et de l’harmonica. Il est soutenu par Walkin’ Winne à la basse. Qui a le pied dans le plâtre. Il s’installe à droite du podium. Le line up est complété par Little Jimmy à la six cordes et le drummer/percussionniste Daddy T. Le guitariste tire régulièrement son épingle du jeu. Ses duels avec l’harmo de Bill sont fréquents. La section rythmique est très efficace et la voix de Howlin graveleuse. Au beau milieu du set, un premier Challenge est remis à Howlin' Bill. Il ne l’avait pas reçu, en 2011, à Berlin. C’est donc chose faite…

Fred a de nouveau changé de line up. Il a recruté un nouveau batteur. En l’occurrence Nicolas Sand. Il a constamment le sourire aux lèvres. Son drumming est tour à tour nerveux ou métronomique. Le bassiste, Cédric Cornet, a de nouveau enfilé sa terrible chemise aux motifs de têtes de mort. Et pourtant, c'est un peu la force tranquille du groupe. Fred a un pris un peu de poids depuis la dernière fois que je l'ai vu. Il va donc tester les planches de l’AB. Elles sont solides. Il n’est pas passé à travers quand il a bondi comme un kangourou. La première partie de son répertoire est plutôt hard. A l’instar de « I'M Back », tiré de l’elpee « Electerrified », « Doyle The Hunter » et la cover bien carrée du « Thickefreakness » des Black Keys. La section rythmique en profite pour tout dévaster sur son passage. « New Funk » est une nouvelle compo. Plus funk, évidemment. Dans l’esprit de Nile Rodgers.

La rumeur avait laissé planer la présence d’invités surprise. Giacomo Panarisi est le premier à rejoindre Fred sur le podium. L’Italian Stallion a emprunté un look glam bowiesque : pantalon doré, ceinture et tee-shirt à l'effigie de son idole. Giacomo et Fred partagent le chant sur « Roots And Roses », extrait d'« Hammerbeatmatic ». Le leader de Romano Nervoso arpente la scène de long en large pour participer à la version percutante du « Have Love Will Travel » des Sonics, une cover qui figure au répertoire des Black Keys. Beverly Jo Scott assure ensuite les backing vocaux sur « That's All Right » et « Dreams ». Classieux ! Le frère Bertrand vient gratter quelques riffs sur « Remedy » et « Avd ». Howlin Bill souffle dans son harmonica tout au long de « The Best Thing ». Et en apothéose, tout ce beau monde va apporter sa contribution à l’interprétation d’un « Lovers Boogie » d'enfer. A ma gauche, j’ai remarqué la présence d’un journaliste britannique qui semblait subjugué par la prestation de Fred & The Healers. A mon avis, le panda blues pourrait bientôt susciter l’intérêt du public insulaire…

(Organisation: Brussels Blues Society)

Fred And The Healers + Howlin' Bill + Hideaway

 

 

 

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale ; et elle se déroule les 13 et 14 mars 2015.

Pour ce premier jour de compétition, 10 groupes défendent 10 pays différents. La Suède est chargée de clôturer cette belle soirée. Le temps imparti à chaque concurrent est strictement limité à 20 minutes. Pas une de plus ! Afin de montrer ce qu’il a dans le ventre.

Au sein du jury, figure le Mr Blues de Classic 21, Francis Delvaux. Mais avant d’entamer les hostilités, le président du festival nous réserve une présentation protocolaire du festival. Et avant sa prestation, chaque concurrent sera préfacé dans la langue de Shakespeare, par Ian Siegal.

C’est à Marius Dobra Trio que revient l’honneur d’ouvrir le bal. Il est issu d'Oradea, en Roumanie. Ce trio basse/guitare/batterie pratique un blues/rock, ma foi très classique. Armé de sa Gibson, Marius se consacre également au micro. La section rythmique réunit Pepi Scheer à la basse et Oliver Zisko à la batterie. La salle est déjà bien remplie ; mais pas facile d’enflammer les planches quand on doit ouvrir un spectacle. Or, Marius est un pro. Il possède une belle technique sur sa gratte. Et puis, d’un geste de la main, il incite le public à réagir… Etrangement, sa demande est reçue 5 sur 5. Une très bonne mise en bouche.

Bound By Law nous vient du Danemark. Un quintet qui a déjà accompagné Beth Hart, dans le cadre de sa tournée américaine. La musique de ces Vikings est une invitation au voyage, mais dont l’itinéraire prend sa source dans les fjords du Grand Nord pour nous conduire au Far West. Au menu : bluegrass, country/blues et folk/blues. Pas de bassiste au sein du line up, mais 3 guitaristes et un harmoniciste. Et ce souffleur à vraiment du talent, même si certains lui reprocheront d’être parfois un peu trop envahissant. Puissante, la voix du chanteur me fait penser à celle de Johnny Cash. Le combo a entraîné dans son sillage un contingent appréciable d’aficionados. Et ils vont mettre une ambiance de feu.

Après un tel set, difficile de reprendre le flambeau. Que récupère donc la formation croate Delta Blues Gang. Elle propose un Delta blues fortement coloré de Texas blues. Le gratteur se sert d’un dobro. C’est de circonstance. Mais le leadership est assumé par la chanteuse. Elle a une très forte personnalité. Et une voix souveraine qui domine l’ensemble…

Place ensuite à Laurence Jones. Ce Britannique est très attendu. Il se produit sous la formule du trio guitare/basse batterie. Laurence est très jeune, mais jouit d’une remarquable technique sur sa guitare. Son style évoque tour à tour Eric Clapton, Buddy Guy et surtout Joe Bonamassa. Excusez du peu ! Il alterne envolées et riffs d’une précision diabolique. Manifestement, il a bien appris en écoutant ses maîtres. En outre, sa voix semble hantée par John Lee Hooker. Pour l’anecdote, il va même s’autoriser un duel avec son bassiste. Une valeur sûre à garder en point de mire.

Le Jessy Martens Band est un combo allemand. Hambourgeois, pour être plus précis. Un sextuor impliquant un claviériste (Hammond), deux sixcordistes, un bassiste, un drummer et une chanteuse qui va marquer les esprits. Elle a du coffre ! Sa voix semble camper un hybride entre Beth Hart et Tina Turner. Encore que parfois, on y décèle des inflexions réminiscentes de Janis Joplin voire d’Amy Winehouse. Au cours du set, elle va même se passer de micro, c’est dire ! Les guitares sont saignantes, incisives, à la limite métalliques. Une indication, leur reprise du célèbre « I Don't Need no Doctor » de Ray Charles, magnifiée en son temps par Humble Pie. Le band teuton nous a asséné la deuxième claque de la soirée.

La soirée monte en intensité et en qualité. Pillac est un ensemble français. A son menu : soul, funk et blues. Les gratteurs, le claviériste et le drummer sont soutenus par une section de 3 cuivres qui communique un fameux groove aux compos. Tour à tour paisibles, intenses ou percutantes. Le chanteur possède un timbre vocal de crooner qui lorgne vers Michael Bublé. Et leur prestation de s’achever par une superbe cover de BB King…

Encore un combo très attendu : The Leif De Leeuw Band. Batave, il est drivé par Britt Jansen, une chanteuse/guitariste. Blonde, sa chevelure est ramenée en banane au-dessous de la tête. Leif, le soliste, se réserve une Les Paul Gibson rutilante, de couleur jaune. Ils sont épaulés par le bassiste Eibe Gerharti et le drummer Tim Koning. Précis, les riffs dispensés par Leif sont dignes de Steve Vai, Jimmy Page voire Jeff Beck. Légèrement psychédélique, leur blues vous envoûte insidieusement. Franchement, c’est un sérieux prétendant aux lauriers. Ma troisième claque de la soirée.

Je ne suis resté qu’une dizaine de minutes pour assister au concert de The Rwo, un duo suisse. L’un des deux musiciens est coiffé d’un bonnet et l’autre d’impressionnants dreadlocks. Thierry Jaccard et Yannick Nanette se servent respectivement d’une guitare électro-acoustique et d’un dobro. Leur expression sonore nous entraîne directement dans le Bayou. Mais surprise, il est contaminé par des tonalités caribéennes et helvètes. Original.

Il est près de 23h30. J’ai encore pas mal de route à me taper. Donc, je tire ma révérence… en gardant à l’esprit la quintessence de cette soirée, incarnée par The Leif De Leeuw Band, Laurence Jones, Jessy Martens Band et surtout Bound By Law.

Marius Dobra Band + Bound By Law + Delta Blues Gang + Laurence Jones + Jessy Martens Band + Pillac + The Leif De Leeuw Band + Twe Two + Éles Gabor Trio + Lisa Lystam Family Band

(Organisation: Brussels Blues Society)

C'est la cinquième édition de l'European Blues Challenge Contest. L'an dernier, l'évènement avait été programmé à Riga, en Lettonie. Cette année, c’est Bruxelles qui a été désigné, et plus particulièrement l'Ancienne Belgique. Un choix posé par l'European Blues Union. Cette compétition est organisée par la Brussels Blues Society en collaboration avec la région de Bruxelles-Capitale ; et elle se déroule les 13 et 14 mars 2015.

Pour ce deuxième jour de compétition, 9 groupes issus de 9 pays différents sont programmés, la Lettonie ayant déclaré forfait. Le temps imparti à chaque concurrent est strictement limité à 20 minutes. Pas une de plus ! Afin de montrer ce qu’il a dans le ventre.

Il revient au quatuor luxembourgeois Remo Cavallini Band d’entamer la seconde journée. Il nous propose des extraits de son deuxième opus, « Self Control ». Comme la plupart des concurrents qui se produisent lors de cette compétition, il s’agit encore d’une découverte pour votre serviteur. Mais quand un line up implique des cuivres, je m’enthousiasme plus rapidement. Pour la circonstance, un trompettiste et un saxophoniste sont donc de la partie. Et ils apportent manifestement un plus à la musique du RCB. La voix de Remo est assez rauque. Les cordes de guitare montent régulièrement en intensité. Et la prestation de s’achever par une cover très personnelle du « Every Day I Have The Blues » de BB King…

Dave Moretti Blues Revue est un quartet italien. Il est composé du chanteur/harmoniciste Dave Moretti, du gratteur Damir Nefat, du bassiste Emanuele Pavone et du drummer Fabio Brunetti. Plutôt roots, leur blues est parfois pimenté de funk. La voix de Dave est rocailleuse et ses interventions à l’harmo sont redoutables, ravageuses. En final, le DMBR nous réserve une superbe reprise de Louis Jordan.

Herman Posch Duo est un tandem réunissant deux vieux briscards de la scène blues/roots autrichienne. C’est la sèche qui fait la part belle au bluegrass et les sonorités discordantes du dobro qui alimentent l’aspect roots. Les voix se conjuguent en harmonie et un harmo vient souffler un vent de fraîcheur sur l’ensemble. Du blues louisianais très profond et lumineux.

Micke Bjorklof & Blue Strip est un groupe finlandais qui jouit déjà d’une certaine notoriété. Pas étonnant qu’il ait drainé une tel nombre de fans. Le guitariste est gaucher, mais il est surtout particulièrement adroit et précis sur son manche. Dynamique, la section rythmique est judicieusement enrichie de percussions ; un cocktail qui vivifie leur blues/rock classique dans la forme, mais novateur dans le fond.

Ils sont basques et nous viennent de la région de Bilbao, en Espagne. Les Travellin' Brothers vont dynamiter la soirée. D’abord, à cause de leur chanteur, Jon Careaga. Il n’hésite pas à se jeter rageusement dans la fosse. Et vient même titiller les spectateurs assis aux premiers rangs, pour les inciter à danser et jumper. Il nous annonce, en français, qu'il revient de la Nouvelle Orléans, lorsqu’il présente « Magnolia Route », le titre maître de son dernier elpee. Les cuivres sont généreux, parfois aussi dévastateurs. Le piano Hammond communique la couleur r&b. Pas étonnant que le band ait réussi à décrocher de nombreux prix. Le public s’enflamme. Et même Francis Delvaux se met à jumper sur sa chaise à l'étage. Jon interprète a cappella, au milieu de la foule, un « Love, Joy And Happiness » d'anthologie. Impressionnant !  

Encore un trio classique guitare/basse/batterie. Il est issu de Slovaquie et a choisi pour patronyme Jergus Oravec Trio. Jergus, c’est le guitariste. Il pourrait être le petit frère slovaque de Fred Lani. Il est doué sur son instrument et possède une bonne voix. Mélodique, le blues/rock dispensé par ce groupe alterne le plus paisible et le plus musclé. Le meilleur moment du set constitue certainement leur version du « Hey Joe » de Billy Roberts, morceau popularisé par Jimi Hendrix, réincarné ce soir dans l’âme de Jergus. A revoir, c’est une certitude

J’ai zappé Drunk Lamb, un combo polonais dont la musique –pour ce que j’ai pu entendre– assez musclée a apparemment bien été appréciée par l’auditoire

Et concédé 10 minutes à mes compatriotes, Doghouse Sam & His Magnatones. Un trio guitare/batterie/contrebasse issu du Nord du pays. Carré, bien ficelé, son blues est régulièrement teinté de rockabilly. Pensez à Brian Setzer. A la sauce belge, leur version du « Baby Please Don't Go » de Big Joe Williams, dont Van Morrison avait fait un hit, tient pourtant parfaitement la route. Et finalement, DS&HM va décrocher le deuxième prix.

Mais pas pu assister à la prestation de la formation norvégienne Jt Lauritsen & The Buckshot Hunters. A 23h30, votre serviteur était rassasié, mais fatigué. Comme la veille, à la même heure, il est rentré au bercail. Et ce n’est pas la porte à côté…

Car finalement, c’est bien Travellin’ Brothers qui a décroché la palme. Il a de nouveau fait l’unanimité, comme en 2014 à Riga, A Contra Blues, un autre groupe espagnol. La sixième édition de l’European Blues Challenge Contest se déroulera l’an prochain, en Italie.

(Organisation: Brussels Blues Society)

Remo Cavallini Band + Dave Moretti Blues Revue + Herman Posch Duo + Mick Bjorklof And Blue Strip + Travellin'  Brothers + Jergus Oravec Trio + Drunk Lamb + Doghouse Sam And His Magnatones + Jt Lauritsen And The Buckshot Hunters

 

Maxime Malevé, c’est un nouveau venu sur la scène pop belge. Il vient de publier son premier single, « Party Time ». Maxime a été chanteur chez Holly Street. Il a ensuite décidé de pousser les portes de la troisième saison de The Voice Belgique. Il n’a fallu que quelques secondes de sa bouleversante interprétation du « Hometown Glory» d'Adele pour convaincre les quatre coaches. Maxime rejoint alors l'équipe de Beverly Jo Scott, jusqu'en demi-finale.

« Party Time » est un single aux sonorités pop/rock, réarrangé avec la complicité de Simon Jaccard et Joris Amann, musiciens de Bastian Baker.

Maxime s'est déjà produit à la Ferme du Biéreau devant une salle comble et a assuré le supporting act de Bastian Baker au Cirque Royal de Bruxelles. Une belle découverte qui se produira en concert le 2/05/2015 à l'Inc'Rock Festival BW d'Incourt et aux Fêtes de la Musique de Jodoigne le 20/06/2015.

Le lien du single sur You Tube est ici: https://youtu.be/Je6hgnLtwKc

A suivre de près.

lundi, 16 mars 2015 20:03

Des Loups aux dents longues !

Le second Ep d’Abel Caine, « Teardrop Eyes », est paru ce 11/03/2015.

Abel Caine, c'est le groupe électro/pop formé autour des frères Chainis, Greg et Micka. Ils sont originaires de Carnières, dans l'entité de La Louvière. Ils sont soutenus au chant par Milann Lafontaine (Fils de Philippe), Gorgo aux synthés et Pierrick Destrebecq aux drums.

Paru en 2013, le premier Ep, « East West », avait reçu d’excellents échos dans la presse musicale ; mais surtout procurait de très bonnes sensations sur le dancefloor et lors des festivals. Un premier extrait, « Freeze », est même paru en single. De quoi séduire les mélomanes.

Repéré depuis par le label indépendant BK3 ArtistLabel, Abel Caine nous propose donc son nouvel essai, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement légal.

Le groupe sera également en tournée cette année et en 2016

Pour écouter sur YouTube, c'est par ici 

 

 

mardi, 10 mars 2015 00:00

Fils de… mais pas seulement…

Fiction Plane est un groupe insulaire fondé en l’an 2000. Il réunit le drummer Pete Wilhoit, le guitariste Seton Daunt et le chanteur/bassiste Joe Joseph Sumner. Ce dernier n’est autre que le fils aîné de Gordon Sumner, alias Sting, leader du mythique The Police. Encore un Sumner qui se produit en concert à l'AB. Sting a une grande famille et pratiquement tous les enfants sont musicos. Votre serviteur les pratiquement déjà tous vu en ‘live’, depuis qu’il zone les salles obscures ou non de concerts ou encore les festivals de Belgique et de France. Et notamment le projet de sa fille, I Blame Coco. Mais pas encore Joe. Fiction Plane ne s’est finalement révélé qu’en 2007, lorsqu’il a accompli le supporting act du band de son illustre paternel, reformé pour quelques dates. C’est également cette année-là que le combo avait publié un remarquable deuxième album intitulé « Left Side Of The Brain » (NDR : il faisait suite à « Everything Will Never Be Ok », gravé en 2003, et a précédé « Sparks », commis en 2010). Un opus sur lequel figure le hit « Two Sisters ». Bien évidemment les nombreuses dates accordées en Europe ont également contribué à forger leur réputation. La première partie, ce soir, est assurée par Atlantic Attaction, un ensemble batave…

Qui est originaire de La Haye. Le line up implique le chanteur/guitariste Kevin de Haas, le second gratteur (acoustique et électrique) Arend Lakke, le bassiste Joris van der Poel et le drummer Sibren Huijsmans. Le groupe a acquis son expérience au fil des tournées. Il a déjà assuré le supporting act de Young The Giant, Kensington et Coasts. Son dernier EP, « Strange Love », est paru fin 2014. Dans la foulée, le combo a accompli un périple d’une trentaine de dates, à travers l’Europe. Classique, son rock indé lorgne vers Foals et The Boxer Rebellion.

A 20h00 pile, le quatuor monte sur les planches. Des synthés, claviers et machines sont placées devant le bassiste et le second guitariste. Le set s’annonce plus électro que prévu… On verra !

Après une intro classique, « Strange Love », le titre maître de leur premier Ep, ouvre le bal. Les envolées de guitares sont atmosphériques et glaciales, avant que la section rythmique ne décide de reprendre, par sa puissance et son efficacité, le fil conducteur. Plus tendre, « The Excuse Act » met en exergue la voix de Kevin, particulièrement mélodieuse. « Far From Home» est un morceau plus paisible encore. On boit les paroles de la chanson. Le public est attentif et on n'entend pas une mouche voler. Guitares et synthétiseurs entrent en conflit, tout au long de « Nothing Left ». « Looking For Anwers » monte progressivement en puissance, une structure en crescendo alimentée par les 2 fois six cordes électriques. Graduellement, la prestation devient plus énergique et les claviers prennent davantage de place. Manifestement, Atlantic Attaction a du potentiel et devrait faire parler de lui dans un futur plus ou moins proche.

Tracklist: “Intro”, “Strange Love”, “The Excuse Act”, “Far From Home”, “Ex Act Synth”, “Nothing Left”, “Looking For Anwers”, “Holding You Back”, “Odessa”, “All That I Need”.

Fiction Plane a publié son nouvel opus, « Mondo Lumina », ce 9 février. Il a été enregistré aux légendaires Henson Studios de Los Angeles, sous la houlette de Tom Syrowski (Bruce Springsteen, Incubus). Lors des sessions, les musicos ont intégré des instruments comme le mellotron, l'orgue et le glockenspiel. Ce qui explique pourquoi la texture sonore des compos est plus riche et variée que par le passé. Et le premier single extrait de cet LP, « Where Do We Go From Here », en est la parfaite illustration.

Le fiston à Sting est vachement détendu et entre immédiatement en interaction avec son public, dès sa montée sur l’estrade. L’AB Club est blindé. Placé tout devant, Didier est même incapable de remuer le moindre poil de barbe… 

« Where Do We Go » ouvre le set. C’est également le titre inaugural du nouveau long playing. Une compo très rock, énergique et mélodieuse. Elle me rappelle même le U2 des débuts. Très radiophonique, elle pourrait tutoyer les sommets des charts. Mr Sumner est un showman et focalise tous les regards. Il présente chaque morceau. Le deuxième titre est également celui de l’LP, « Flesh And Bone ». Plus cool, on discerne chez Joe, le même grain de voix si caractéristique de Sting. Il demande d’écouter attentivement « Listen ». Le public obéit ! La mélodie accroche instantanément. Dommage que je ne comprenne pas mieux la langue de Shakespeare ! Sur disque, « Real life » est enrichi d’une multitude de sonorités. En ‘live’, la version est plus simple et même dépouillée. Et comme j’apprécie tout particulièrement la formule du trio basse/guitare/batterie. Elle est souvent très efficace.

« Satellite » fait plutôt pschitt. « First Time » devrait plaire aux stations FM radiophoniques, outre-Atlantique. La voix de Joe est à nouveau très proche de celle de son paternel sur « Revenge », un extrait de « Sparks ». Troublant ! « Sadr City Blues » est un blues classique, extrait du même elpee. Dernière plage du nouvel album « Mondo Lumina », « Places » est une superbe ballade. Une plage pop sucrée, parcourue de riffs de grattes délicats. « Walk Trough The Fire » est dominé par les interventions de sèche. L’auditoire apprécie. Après « Refuse » et « No One But You », « Two Sparks », caractérisé par sa structure rythmique empruntée à Police, clôt le concert.  

En rappel, Fiction Plane nous offre un « Drink ». Il fait soif, il aurait pu joindre l’acte à la parole. Et « You Know You'Re Good (La La La Song) » achève le concert en beauté, sous les acclamations du public constitué de nombreux aficionados très en verve. Mr Sumner a mouillé sa chemise pendant plus de nonante minutes. Il méritait assurément cette ovation. 

Tracklist: “Where Do We Go”, “Flesh And Bone”, “Listen”, “Real Life”, “Satellite”, “First Time”, “Revenge”, “Sadr City Blues”, “Places”, “Walk Trough The Fire”, “Refuse”, “No One But You”, “Sparks”.

Rappel : « Drink », « You Know You'Re Good (La La La Song) »

(Organisation : Ancienne Belgique)

samedi, 07 mars 2015 00:00

ABBota 2015 : samedi 7 mars

C'est la seconde journée du festival ABBota. Il se déroule à la Rotonde et à l’Orangerie du Botanique. Elle est consacrée aux artistes issus du Nord de la Belgique, régulièrement programmés par l’AB. Les concerts démarrent vers 19h00. Vu les embouteillages qui perturbent la Capitale à ce moment de la journée, impossible d’arriver à l’heure.

Et je manque donc Kris Dane. En arrivant à destination, direction l'Orangerie pour assister à la prestation de Wallace Vanborn, un excellent groupe de métal gantois. Fondé en 2005, il pratique un stoner particulièrement énergique. Trois albums à son actif : « Free Blank Shots », en 2010, l’épatant « Lions Liars Guns And God », en 2012, et « The Orb We Absorb », l’an dernier, que le trio est venu défendre. Un disque produit par Chris Goss (Mark Lanegan) au Rancho de la Luna, à Joshua Tree. C’est en Californie. Le line up réunit le chanteur/guitariste Ian Clement, le bassiste Dries Hoof, et le drummer/chanteur Sylvester Vanborn. Le groupe jouit d’une énorme popularité en Flandre et aux Pays-Bas. En Wallonie, il est très peu connu. J’avais découvert ce band, en 2009, lorsqu’il avait assuré le supporting act de Therapy. A l’instar d’Amera et de Channel Zero, il s’agit assurément d’une des meilleures formations métalliques issue du Nord du Pays. L’Orangerie est pleine à craquer. Le décor est dépouillé. La section rythmique basse/batterie est particulièrement efficace. C’est souvent le cas au sein d’un trio. Le son est parfait. Pas de fioriture dans leur set. Il sera carré, rock’n’roll. Les riffs de guitare sont huileux, graisseux même. Soigné, le sens mélodique est soutenu par des vocaux limpides. Manifestement les musicos ont été biberonnés, au cours de leur jeunesse, à la musique du mythique Queens Of The Stone Age. Brillant !

La petite soeur de Geike Arnaert (NDR : l’ancienne chanteuse de Hooverphonic) se produit à la Rotonde. Kaat (NDR : c’est son prénom) est en résidence à l'Ancienne Belgique pour l’exercice 2014-2015. Elle a d’ailleurs reçu le concours de l’AB pour publier son premier elpee, mais également des internautes via la plateforme de crowdsufting, KissKissBangBang. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle a intégré Sutrastrore, une formation de trip pop. Pour y chanter. Elle rejoint ensuite Tommigun, en compagnie duquel elle part en tournée à travers la Belgique et la Hollande, un périple auquel participe également d’autres combos belges : Balthazar et Amatorski. Tommigun grave un premier LP qui sera distribué en Belgique, Allemagne et Suisse. En 2009, Tommigun assure le supporting act de Daniel Jonhston pour sa tournée européenne. Kaat a également accompli la première partie de Sébastien Tellier, à l'Ancienne Belgique, le 11 octobre 2014.

Son premier opus réunira 12 chansons. Elle va nous en présenter plusieurs extraits au cours de son set. Kaat se réserve bien sûr, les vocaux. Elle est épaulée par un drummer et un préposé aux synthés et machines. Il y a du peuple dans l'amphithéâtre, mais je suis quand même parvenu à me faufiler jusqu’au bord du podium. L’univers sonore de Kaat est subtilement teinté d’électro. Sa voix est claire, douce, bouleversante, et rappelle quelque part, celle de sa frangine. Capable de monter en puissance, elle ne libère jamais une once d’agressivité. Elle nous confesse que quelques morceaux de ce long playing ont été composés en Palestine. Assez statique sur les planches, elle remercie néanmoins souvent le public d'être venu l’applaudir. Mais mon attention est surtout focalisée sur le drummer qui utilise une multitude d'ustensiles pour enrichir les compositions. Une artiste certainement à suivre en 2015. J'attends avec impatience la sortie de son album.

Kenji Minogue nous vient également de Gand. Un groupe qui a déjà décroché deux hits : Mijn Oeders » et « Alwadamehetten ». Sur son elpee « De Groetjes », figure « Danny », un morceau qui a été repris par un certain Luc De Vos.

Tous les musicos sont déguisés. Deux dames sont vêtues de noir et ont enfilé des collants arlequins plutôt colorés. Leurs voix sont trafiquées par un vocodeur. L’une a pris une tonalité masculine et l’autre féminine. Le drummer porte un masque de sanglier qu'il ne quittera pas du show. Le combo va nous en proposer un à la fois déjanté et festif. Les lyrics sont dispensés dans la langue de Vondel. La musique baigne dans l’electro/trash. Les musicos déménagent sur les planches. A deux reprises, 2 nudistes vont débouler sur l’estrade et adopter, auprès des chanteuses, quelques positions plus pornos qu’érotiques. C’est finalement assez rock’n’roll. Je n'avais jamais assisté à une tel spectacle au Botanique et les agents de sécurité, non plus. Finalement, ils ne sont pas intervenus et ont demandé bien gentiment aux naturistes de se rhabiller. Après cet intermède imprévu, la pression va inévitablement montrer, surtout chez les filles… Tiens, petite anecdote, je me rappelle qu’à ses débuts, Jérémy, l’un des deux chanteurs/gratteurs d’Experimental Tropic Blues Band, exhibait ses attributs. Mais ce temps semble révolu. Et puis, les musiciens ont aujourd’hui acquis davantage de maturité. Bref, pour en revenir à nous moutons, Kenji Minogue nous a réservé un spectacle festif et involontairement libidineux au sein duquel il est parvenu à intégrer rock, électro, trash, hard, punk et même techno… 'Wa een feestje ! Da was dikke fieste! '

Black Flower clôt l’ABBota à la Rotonde 1) Votre serviteur est crevé et a envie de rejoindre ses pénates. 2) Le groupe ne me botte pas particulièrement. 3) Impossible de rentrer dans la salle, sauf en crowdsurfing. 4) Je tire ma révérence. 5) A l’année prochaine !

(Organisation : Botanique et Ancienne Belgique)

Kris Dane + Wallace Vanborne + Kaat Arnaert + Kenjin Minogue + Black Flower

 

lundi, 09 mars 2015 12:33

Ondes étourdies

Karine Germaix est originaire de Nantes. Elle chante et joue de l'accordéon. Pas un instrument facile à maîtriser. Mais dans des mains expérimentées, le résultat peut s’avérer fascinant.

A première écoute, « Ondes Etourdies » ne m’a pas trop botté. Il a fallu que je lise le livret pour remettre le métier sur l’ouvrage. Et le second essai m’a alors paru déroutant, aventureux et beau à la fois. La musique de Karin est le fruit de la rencontre entre passé et présent. Et ses textes émargent à la bonne chanson française. Ce long playing ressemble à un petit laboratoire à idées. Et au plus je l’écoute, au plus je l’apprécie.

Finalement, la surprise est un peu comparable à celle qu’avait provoqué Ez3kiel, après la sortie de son elpee, « The Naphtaline Orchestra ». Lors de son set accordé à l’Aéronef de Lille, il y a 2 mois, la formation m’avait éblouie par ses expérimentations sonores réalisées dans le cadre de la sortie de l’LP « Lux ». Du grand art ! Je vous explique maintenant la comparaison. En concert (NDR : je l’avais découverte dans le cadre du Propulse), Karine se produit suivant deux formules différentes. Soit en solo, limité à l’accordéon, la voix et les percussions. Soit lors d’une performance plastique en compagnie de Mickomix (NDR : qui signe la pochette du disque ; et elle est particulièrement soignée). Mickomix dessine des ‘movies-pictures’ qui sont projetées sur écran, pendant le set, fusionnant ainsi graphisme et musique.

L'album est sorti en édition limitée. Les 200 exemplaires sont sérigraphiés et numérotés en digipack. Donc, c’est un collector !

« Exotisme » s’ébroue dans les sonorités profondes et mystérieuses. Elles pourraient nous conduire dans la forêt de Brocéliande, pour y rencontrer des elfes. « Oscillations » est plus difficile à digérer. Mais après plusieurs lectures, vous vous laisserez entraîner dans les abysses des grands fonds marins.

« La Fièvre » repose sur la combinaison voix/accordéon. Sur cette plage, pourtant plus accessible, l’artiste a un message à faire passer. Pour « Escarboucle », une voix atmosphérique se profile sur des sonorités austères, dispensées par le piano à bretelles, avant que l’expression sonore nous transporte dans une ambiance médiévale.

Accordéon magique et voix envoûtante colorent « Calamity Jane ». Caractérisée par ses percus incorporés par paliers, « Chanson Nue » constitue la meilleure compo de l’œuvre. Une véritable perle. Sur « Rouille », l'artiste explore des chemins sonores plus escarpés. C’est audacieux, mais jamais casse-gueule. Quoique légèrement plus rock, « Le Fantôme Du Corridor » est un morceau plus accessible, mais aussi bien ficelé.

Ce n’est qu’une suggestion, mais si l’artiste décidait d’ajouter des cuivres dans sa musique, elle pourrait grimper un nouvel échelon et pourquoi pas nous plonger dans un univers sonore aussi magique que celui de Beirut. Chapeau l'Artiste !

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