Issu de Cleveland, dans l’Ohio, Cloud Nothings est un quatuor drivé par Dylan Baldi. Fondé en 2009, il compte un Ep, plusieurs singles et quatre albums à son actif, dont le dernier « Life Without Sound » est paru en janvier dernier. Et c’est cet opus qu’il est venu défendre sur les planches de la Rotonde du Botanique.
Il y a plusieurs semaines que le concert est sold out. Et il a attiré de nombreux curieux qui souhaitent découvrir en ‘live’, les dernières compos issues du dernier elpee de la formation, pourtant quelque peu décevant.
Apostille assure le supporting act. Et à 20h, il ouvre le bal. Il s’agit de Michael Kasparis, un jeune Ecossais. Il est seul sur l’estrade et ne se sert que d’un PC et d’un micro. Ce qui ne va pas l’empêcher d’exécuter un show hors du commun. A cause du visuel qu’il met au service de sa new wave. On a même l’impression de plonger au sein d’un boîte de nuit à Glasgow, début des 80’s. Artiste complètement décalé et extraverti, Kasparis fait absolument n’importe quoi sur le podium et même dans la fosse pour s’attirer la sympathie. Et finalement son show va s’avérer plus que divertissant…
Il n’y a plus le moindre espace de libre dans la Rotonde, quand Cloud Nothings grimpe sur la scène. Dylan Baldi, le leader du band, est toujours aussi chevelu. Et le concert de s’ouvrir par « Up To The Surface », un extrait du dernier opus. Ce soir, le combo va d’ailleurs interpréter presque toutes les plages de « Life Without Sound ». Ce qui semblait, à premier abord, une mauvaise idée, vu le manque de qualité de cet LP. Heureusement, le band ne négligera pas pour autant ses classiques ; à l’instar de « I’m Not Part Of Me », « Fall In », « Pattern Walks » ou encore « Stay Useless ».
Mais au-delà de son rock garage, le groupe américain peut surtout compter sur deux musiciens particulièrement brillants. Tout d’abord Baldi, bien évidemment. A la guitare et au chant. Mais également Jayson Gerycz, le batteur. Ce dernier est même exceptionnel. Non seulement il impose le tempo à tous les morceaux, mais sa cadence de frappe est incroyable. Vertigineuse, même. Si bien que les morceaux du nouvel elpee prennent une autre dimension, sous son impulsion.
Les musicos ne sont guère interactifs. Même si Baldi adresse l’un ou l’autre mot au public. Sans plus. Une attitude intravertie qui le caractérise. En fait, le petit prodige semble vivre dans sa bulle tout au long d’un concert, se concentrant sur ses cordes, qu’il violente, sans le moindre temps mort. Il ne gaspille pas son énergie dans la com’ ; il préfère l’injecter dans sa gratte…
Le set s’achève par l’excellent « Realize My Fate », un titre construit en crescendo. Il transite par différents tableaux propices à la frénésie, avant d’atteindre l’explosion finale, en fin de parcours ; plus rauque que jamais, la voix de Baldi accentuant cette forme d’exaltation sauvage…
Et quand le quartet revient sur les planches, c’est pour attaquer la meilleure composition de son répertoire : « Wasted Days ». Pendant 15 bonnes minutes, Cloud Nothings va varier les climats sonores, se retirant ensuite définitivement sous les acclamations du public.
Non seulement Cloud Nothings est parvenu à transcender en live les morceaux un peu fades, de son nouvel opus, mais il s’est rappelé à notre bon souvenir à travers des titres incontournables. Et puis, l’énergie qu’il libère ne peut que séduire tout fan de rock. D’ailleurs, la claque qui nous a été administrée ce soir est belle et bien réelle ; en outre, on a assisté à la performance d’un des meilleurs drummers contemporains. Suffirait que les quatre gars soient un peu moins repliés sur eux-mêmes et ils pourraient facilement remplir de grandes salles. C’est tout le mal qu’on leur souhaite…
(Organisation : Botanique)
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