Sept années après avoir publié un premier ‘best of’, sobrement intitulé "Be(a)st Of", David Bartholomé signe une nouvelle œuvre puisée au sein de son meilleur jus, que ce soit en groupe ou en solo.
Si l’auteur-compositeur-interprète et leader de la formation Sharko se consacre d’habitude à la basse, il a opté pour la guitare afin de proposer ce condensé acoustique de presque deux décennies d’une carrière pleinement habitée.
Une idée est née presque naturellement, suite à des problèmes techniques rencontrés dans le cadre du ‘Fly Away Festival’. En les interprétant seul à la sèche, sous un arbre, ses titres ont alors atteint un potentiel de plaisir et de communion sans grosse production.
Enregistrés chez Olivier Cox (batteur), Jérôme Mardaga (le chanteur de Jeronimo avec avait collaboré à la confection de « You Don't Have To Worry », en 2016) au sein du studio ICP, les quatorze titres de cet elpee ont été totalement réorchestrés afin de créer une ambiance quasi-intimiste et pleine d’humanité.
Même s’il reste relativement inégal, le long playing recèle de vraies perles à l’instar de « Spotlite », ressuscitée en down tempo, « You Don’t Have To Worry » en ballade douce amère, « When I Was Your Age » qui trouve une angulaire reggae surprenante ou encore une version épurée d’un « We should be dancing » hallucinant de curiosité.
Naviguant entre l’ombre et la lumière, la voix éraillée de l’Arlonais sublime une fois de plus. Les refrains deviennent vite addictifs sur fond de doutes existentiels et de blues chronique.
Le quadra moins excentrique que par le passé s’est assagi, certes, mais reste toujours autant tourmenté et à fleur de peau.
L’exercice dans lequel il s’est livré est périlleux et la prise de risque importante, mais le résultat dans sa globalité est plus que satisfaisant.
Une belle découverte donc qui permet de se (re)plonger dans l’univers d’un artiste en mouvement perpétuel, mais qui est parvenu à arrondir les angles plutôt que de les briser !
S’agit-il du disque de la renaissance ou de la rédemption ? C’est selon !
Dans tous les cas, une chose est certaine : il ne renverra pas les fans insulaires au feu sacré qui hantait l’artiste à ses débuts !
Néanmoins, le chanteur belge signe là une très belle œuvre singulière et prouve une fois de plus qu’il reste un des piliers du rock au cœur du paysage musical belge…