L’origine et la fin de Monseigneur…

Monseigneur est un quatuor liégeois dont les membres se connaissent puisqu’ils ont foulé les mêmes scènes au sein de projets musicaux différents, depuis de nombreuses années. Il s’agir d’un projet 2.0, né d'abord digitalement, lors du confinement imposé en…

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Tout le plaisir est pour THUS LOVE…

Le second elpee de THUS LOVE, « All Pleasure », paraîtra ce 1er novembre 2024. En attendant il a partagé son premier single « Birthday Song », une compo glam grungy qui ouvre une nouvelle ère avec une certaine audace. Le chanteur/guitariste Echo Mars raconte…

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Stéphane Reignier

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jeudi, 28 décembre 2017 22:45

Yew se dévoile en indie/folk ...

" SACRAMENTO " est le premier titre du nouvel album de Yew, "BAM BAM BAM", enregistré en live au studio Koko-Records.

Cette vidéo nous plonge dans le charme paisible de ce groupe d'exception, et partage l'expérience unique du concert au casque, devant public.  

A découvrir ici .

 

jeudi, 28 décembre 2017 22:32

Une belle ouverture pour Glass Museum !

Découvrez dès à présent Opening, le premier titre de Glass Museum!

Traversé par la dualité de part en part, le duo vous invite dans un premier voyage aux confins du jazz, de l’électro et de l’experimental.

Ce premier extrait inaugure une série de 6 titres qui paraitront tous les mois jusqu’à la sortie de l’EP "Deux", prévu pour mai 2018.

Chacun de ces morceaux sera accompagné de son remix, réalisé par un artiste electro proche du groupe.

Ce mois-ci, c’est DC Salas qui propose une relecture du titre. A écouter ici .

 

mardi, 12 décembre 2017 12:55

Liberté Chérie

Calogero est un de ces artistes de la nouvelle scène française dont la popularité va croissante…

Il y a trois ans, ses « Feux d’artifice » l’avaient propulsé en situation orbitale grâce à ses 800 000 exemplaires écoulés.

Son septième opus, « Liberté chérie », amorcé par « Je joue de la musique », donne le ton d’une direction artistique plus légère, très pop, mais davantage colorée…

Les thématiques parlent ici au plus grand nombre et martèlent aux fans de la première heure, combien l’homme pouvait ciseler des faits sociétaux par sa seule plume incisive. On se souviendra par exemple de « Un jour au mauvais endroit », décrivant le destin tragique de deux jeunes gens juste pour un regard de trop.

Portant choisis par ses deux compagnons d'écriture, Paul Ecole et sa compagne Marie Bastide (Alex Beaupain ne participe pas, pour la circonstance, à l’aventure), cet elpee ne laissera manifestement pas un souvenir impérissable, même si l’intention de l’artiste est toujours aussi pure et si sa puissance vocale demeure incroyablement maîtrisée.

On épinglera tout de même quelques chansons qui sortent du lot comme « Fondamental » un pamphlet nostalgique vu à travers un rétroviseur, « Le baiser sans prénom » décrivant des relations sans lendemain ou encore « le Vélo d’Hiver », qui raconte l’histoire du Vélodrome parisien, rendu tristement célèbre par la rafle du Vel d’Hiv’.

Bref, un disque qui s’écoute davantage comme une parenthèse récréative plutôt qu’un essai philosophique !

dimanche, 10 décembre 2017 23:49

Au "Pale Grey" des saisons !

Le nouveau clip de Pale Grey s'intitule "Seasons".

Sorti en collaboration avec Kitsuné, le morceau a atteint plus de 80K streams en 4 semaines et excite la blogosphère internationale (Indie Shuffle, Birp, We are Going Solo,...).

Le clip (voir ici) a été tourné à l'occasion du show soldout du groupe à l'Ancienne Belgique par Cyprien Delire. 

Bonne vibe indie-electro soft dans la lignée des ambiances de Air, Metronomy ou Sebastien Tellier.

La presse papier s'emballe assez fort sur ce disque. Le groupe sera à l'Eurosonic 2018.

Le duo électro-pop autrichien Leyya annonce la sortie de son nouveau single, l’enthousiasmant 'Drumsolo', ainsi que celle de son album 'Sauna', via le label LasVegas Records.

Sophie Lindinger et Marco Kleebauer enchaînent les étapes victorieuses ces derniers temps, ce qui bouleverse joyeusement leur vie.

Leur premier album “Spanish Disco” fut le catalyseur, entraînant un tourbillon de cause à effets, avec une succession de programmations dans des festivals cruciaux et sur des ondes radio décisives, ainsi que des apparitions au cinéma ou à la télévision.

'Drumsolo' déboule à toute allure dans des atmosphères vaporeuses, avec un rythme soutenu alors que la voix délicate et ardente de Sophie Lindinger remplit l’air d’excitation. Les lignes de basse animées et les synthétiseurs vibrants peignent un portrait fidèle de l’ascension frappante de Leyya, digne de la plus grande attention. Les pads de synthé superposés au saxophone et à des motifs de basse complexes correspondent à l’approche concise et joueuse des percussions que propose le batteur Marco Kleebauer, effaçant la frontière entre les expérimentations de studio et l’hygiène des productions standards en radio.

La vidéo pour ‘Drumsolo’, dirigé par All Most Famous , a eu une première sur Pigeons and Planes le 28 November 28th et est disponible ici .

dimanche, 10 décembre 2017 23:30

Lo'Jo, comme une parfum de fleurs !

Depuis trente ans, Denis Péan et sa bande de musiciens vagabonds de Lo'Jo écrivent un véritable esperanto musical et font voyager une caravane ensoleillée qui nous emmène de bivouac en bivouac.

On y emprunte des chemins bigarrés, on y chante des refrains chamaniques et polyglottes, on y croise des rayons de soleil et des nuages de poussière.

Un sacré « bazar savant » avec henné et barbe à papa, muezzins et camelots à découvrir sur leur nouvel album Fonetiq Flowers enregistré aux quatre coins du monde avec la participations de nombreux amis comme Albin de la Simone, Erik Truffaz, Sarah Murcia, Max Usata, Alex Cochennec...

A l'image de Tom Waits ou de Nick Cave, LO'JO refuse la course contre le temps qui passe et décide d'emprunter des chemins de traverse, qui lui permettent apparemment de passer d'une vie à l'autre, sans jamais flétrir.

Un extrait ici .

dimanche, 10 décembre 2017 23:13

JB Dunckel ou la moitié de Air ...

JB Dunckel (la moitié du duo de Air) fait son grand retour ce vendredi 1er décembre avec le single « Hold On ».

Il s’agit du premier extrait de l’album « H+ » qui sortira en mars 2018.

Le clip peut être vu en cliquant ici

 

Souvenez-vous ! Jean-Yves et Vincent Lontie s’étaient d’abord illustrés au sein de Bikinians. Deux Eps, publiés respectivement en 2008 et 2009 leur procureront d’ailleurs une critique impressionnante dans les pages d’un célèbre magazine français, qui les compare alors à Oasis et Supergrass. Les deux frangins fondent alors Fùgù Mango en 2013. En compagnie d’Anne Hidalgo (basse, percus, synthés) et Frank Baya (drums). Ce dernier a été cependant récemment remplacé par Sam Gysen. Depuis, la formation s’est davantage orientée vers une musique qu’on pourrait qualifier de cocktail subtil entre pop, afro et électro…
C’est dans le cadre de la treizième édition du festival ‘Août en éclat’ que la fratrie est venue défendre l’étrange déclamation d’amour « Alien Love », un arc en ciel brut, riche en émotions. Un entretien qui va s’avérer particulièrement chaleureux et sympathique…

Vous avez fait appel à du beau monde pour collaborer à l’enregistrement de votre premier opus, comme Luuk Cox (Stromae, Girls in Hawaii, Roscoe) et Alex Gopher. Peut-on affirmer aujourd’hui que Fùgù se donne le moyen de ses ambitions ?

V : On a beaucoup tourné pendant trois ans afin d’expérimenter les morceaux. Nous voulions vraiment marquer le coup en réalisant ce premier album. Raison pour laquelle nous nous sommes entourés des collaborateurs les plus pointus dans le domaine. A commencer par Luuk Cox, compositeur, producteur, interprète et multi-instrumentiste hollandais. Il a joué chez Buscemi et a formé Shameboy, en 2004, un projet de musique électronique éclectique. Son expérience nous a été fort utile.
J-Y : Luuk a une bonne connaissance de la musique des vingt voire même des trente dernières années. On en a conclu, que c’était une bonne idée de travailler avec lui. Nous avons enregistré à l’ICP de Bruxelles. C’était une très chouette expérience. Ce studio regorge d’instruments en tout genre : guitares, synthés, percussions classiques et autres. Luuk a l’habitude d’y bosser. Il est donc un peu chez lui (rires). On y a passé douze jours au total. Ensuite, nous nous sommes rendus en Angleterre pour le mix. Là-bas, nous avons reçu le concours d’Ash Workman qui a notamment bossé pour Metronomy, mais également Christine & The Queens. Puis, enfin, le mastering a été opéré à Paris par Alex Gopher, musicien et réalisateur artistique français de musique électronique.
V : Alex ressentait bien la pulse dans laquelle nous souhaitions nous diriger, ce mix de musique acoustique et électronique. Luuk et lui avaient déjà travaillé ensemble auparavant.

« Alien Love » est un titre surprenant pour un elpee. Par quel hasard, l’avez-vous choisi ?

V : C’est également celui d’un morceau de notre album. Sans doute le plus surréaliste. Il raconte l’histoire d’un alien qui débarque sur terre afin de suivre des cours dans le domaine de l’amour et le sexe. Au départ, il s’agit d’un délire que nous partagions auprès d’Anne (NDR : Hidalgo)…
J-Y : On estimait que la compo reflétait parfaitement le climat du disque. Ce choix nous paraissait assez évident. Ce qui me plaît dans cette chanson, c’est le mélange des genres : il y a de l’électro, beaucoup de percussions, des nappes de synthé, des claviers et des guitares. Elle est assez complète dans la sonorité. En outre, les voix de Vince et d’Anne se complètent à merveille.

Lors d’une interview, vous avez déclaré que vous étiez fans des accidents musicaux. Le départ de votre batteur attitré (Frank Baya) vous a amené à utiliser des percussions électroniques et à programmer certaines mélodies sur des machines, ce qui réduit la flexibilité au profit de la rigueur. S’agit-il d’une remise en question ou tous simplement de maturité nouvellement acquise, dans le processus musical ?

V : C’est une excellente question ! Lorsque nous avons réalisé cet LP, nous nous sommes fortement remis en question. FM devait évoluer ! Pas mal de sons samplés sont davantage disponibles aujourd’hui sur le net, ce qui élargit grandement notre champ d’action. C’est un travail de recherche qui nous a quand même pris entre six mois et un an. Le temps nécessaire pour dénicher ce qui nous plaisait vraiment. Tu parlais de maturité. Oui, je confirme ! Il en faut dans la composition et dans la maîtrise de celle-ci. Lorsque tu bosses en production, face à un ordinateur, tu es dans le ressenti. Mais quand tu crées une chanson, tu dois puiser dans ton expérience pour définir des directions ou des grooves. Certains morceaux ont bénéficié du concours de batteries électroniques. L’ICP regorge de petits bijoux technologiques. Les fûts traditionnels n’ont pas été oubliés pour autant. Au final, le rendu procure un produit assez riche et complexe…

Ces machines apportent une coloration très 80’s. Et parfois, difficile de ne pas penser à Fleetwood Mac. Une filiation que vous revendiquez ?  

V : Oui, effectivement ! C’est ce que Luuk nous a avoué de suite, au studio ICP, lorsqu’il a entendu les maquettes. Il était très content que nous l’ayons choisi parce qu’il apprécie beaucoup notre univers. Comme je te l’ai déclaré tantôt, c’est quelqu’un de pointu dans le milieu. Il nous a permis de partager son vécu en nous communiquant de belles références d’albums, et notamment « Rumours ». Personnellement, « Tango In The Night » m’a particulièrement marquée ; les sonorités de cette chanson sont géniales. Il nous a aussi conseillé d’écouter « So » de Peter Gabriel. J’ai découvert une sphère musicale qui m’était jusque là inconnue…

Si je puis me permettre, n’était-ce pas justement le jeu de Frank qui incarnait l’âme de Fùgù Mango ?

V : Frank a apporté beaucoup au groupe, c’est vrai. Au départ, c’est moi qui ai mis en place le set up de drums. Mais lorsque je les crée, les patterns ne sont pas vraiment adaptés pour les batteurs. Raison pour laquelle celui qui assure la rythmique sur FM doit faire preuve d’une grande souplesse parce que l’exercice n’est pas des plus traditionnels. Les beats sont désarticulés, si tu veux. Néanmoins, notre projet reste très ouvert et ludique. Celui qui se démerde un peu sur cet instrument pourrait facilement donner sa touche personnelle. Je ne pense pas que le gars aurait énormément de difficultés. En session live, Sam Gysen, notre batteur, a su faire preuve de tact et d’intelligence afin de conserver ce fil rouge particulier et unique.

En parlant de Sam Gysen, qui a notamment bossé pour Arno et Arsenal, comment l’avez-vous rencontré ? Est-ce que la passation de flambeau s’est déroulée sans heurts ?

V : Nous avons gardé des contacts avec Frank Baya. On ne s’est pas brouillés ! Il remplace d’ailleurs Sam dans son groupe de musiciens africains. La rencontre n’a rien de spectaculaire puisque c’est par l’entremise de notre ingé son que nous l’avons croisé. Ils sont tous deux originaires de Gand. Et le contact a été immédiatement excellent. Il était emballé par le projet. Mais outre Fùgù, il en mène d’autres. C’est un résident régulier du ‘Charlatan’, un bar à Gand. Il y mixe plus d’une fois par mois. Il est particulièrement connu en Flandre. Il aime faire danser les gens en live !

Généralement, on décide d’aller voir un groupe sur scène, après avoir écouté son disque. Le vôtre déclenche un processus contraire. De quoi être persuadé que celles et ceux qui vont l’acheter ou l’ont déjà acheté, ont d’abord assisté à un de vos concerts…

V : L’album est un aperçu de ce qu’on est. Les live sont plus vivants et énergiques. Explosifs même ! En enregistrant « Alien love », notre premier objectif était de combiner la pop des eighties à une certaine modernité. Je crois que c’est plutôt réussi ! Nous sommes assez fiers du produit fini. Il est agréable à écouter et dégage une énergie hors du commun…

Le début d’une longue série alors ?

V : Nous nous sommes remis à composer. Notre optique est la même : essayer de transmettre cette énergie d’ensemble.

Mais cet opus est-il suffisamment taillé pour le live ?

V : Il a été d’abord pensé pour le studio. Nous avons composé et enregistré dans notre home studio. La principale difficulté a donc été de l’adapter à la scène…
J-Y : Auparavant, nous travaillions de manière différente. Au début, les idées émergeaient essentiellement de jams ou de morceaux rôdés en live. Pour cet album on a été davantage dans un travail de réflexion.

Une bonne musique naîtrait de la complicité entre ses musiciens. Vous confirmez ?

V : Jean-Yves et moi, nous sommes frères. Tu dois donc te douter que ce n’est pas facile tous les jours (rires). Je pense qu’il est important de créer, d’étonner les autres, de faire plaisir et d’animer, c’est la base d’une bonne dynamique de groupe. FM est très familial. On se connaît depuis pas mal de temps, ce qui rend le déroulement des opérations encore plus intenses. Tu sais, on n’a pas forcément besoin de se parler pour se comprendre. Il serait vraiment dommage que cette connexion nous échappe un jour. Mais, pour l’instant, on avance bien dans le processus de gestion du combo. On est parvenu à exploiter au maximum les qualités de chacun. On a ainsi évité de perdre du temps. Le travail de composition doit être rapide, sinon, ça ne fonctionne pas…

Vous avez commencé vos répétitions dans une cave sans fenêtres. Pour ce long playing, vous avez emménagé dans un studio à la campagne. Le single « Blue Sunrise » reflète justement cette sensation de liberté et d’évasion. Est-ce que ce nouvel environnement de travail a influé sur le développement créatif ?

V : Absolument ! On a beaucoup travaillé l’été, ce qui a rendu les conditions de travail, plus agréables. Je dirais que cet environnement a sans doute contribué à la couleur de notre disque, même si la partie studio était forcément plus confinée.
J-Y : Bénéficier d’une vue magnifique donne des ailes effectivement. Les idées deviennent tout de suite plus simples. Je crois que c’est important pour favoriser la créativité. Lorsque tu regardes par la fenêtre, tu contemples de grands espaces. Tu te sens libre. Ce qui est sympa dans ce genre d’endroit, c’est que tu peux prendre ta gratte et riffer tranquillement sur la terrasse quand tu veux. Tu rentres dans une sorte de bulle. Une transe qui peut durer plusieurs heures…

Vous avez repris « Golden Brown » des Stranglers, un standard musical qui permet sans doute de se faire connaître plus facilement en touchant un public plus large. Est-ce qu’il s’agit d’un ‘one shot’ ou peut-on imaginer un exercice du même style dans le futur ?

V : On a déjà repris un titre de Noir and Haze qui s’intitule « Around », dans le passé. Une chanson qui avait été d’ailleurs interprétée par Solomun. Cette question est une pure coïncidence parce que figure-toi que nous venons récemment de franchir un nouveau cap. En fait, on s’est attaqué à un standard du rock français, « J’aime regarder les filles » de Patrick Coutin. Mais oui, ces deux reprises, on les joue parfois en soirée et elles plaisent au plus grand nombre.
J-Y : La compo de Coutin est très psyché rock. On a vraiment voulu la redynamiser. A l’instar de « Golden Brown », qui n’a rien à voir avec la version originelle. C’est cet écart qui rend l’exercice périlleux. Mais, ces versions resteront toujours une belle expérience.
V : Oui, ce sont des compos d’une puissance inégalable. C’est comme si tu étais au volant d’une voiture confortable. Tu roules et tout va bien (rires). J’aime cette métaphore !

Vous baignez dans l’univers de la musique depuis plus de vingt ans maintenant. Cette longévité vous permet-elle de prétendre à une certaine crédibilité sur la scène belge ?

V : Je dirais plutôt que cette longévité a fédéré petit à petit une masse de gens autour du projet ! Cette notoriété ne s’est pas construite du jour au lendemain. Nos tournées s’étendent aujourd’hui au-delà de la Belgique. On a un label en France et on y accomplit des tournées. Mais pas que ! En Allemagne aussi. Parmi les autres pays étrangers dans lesquels nous avons eu la chance de se produire, je citerai la Croatie, l’Italie et la Slovénie. Ces périples sont nécessaire, si tu veux vendre ton produit. En Belgique, nous avons été beaucoup aidé par Paul-Henri Wauters, le programmateur des Nuits Botanique. Il nous a ouvert pas mal de portes. Mais, une réussite n’est possible que si le projet séduit les gens. Et c’est plutôt fâcheux, dans le cas contraire…

Quelques dates d’une tournée précédente ont été assurées en présence des sœurs BINTI (NDR : elles sont égyptiennes !). Ce qui a rendus vos compos plus douces et sucrées. Envisagez-vous de remettre le couvert prochainement ?

V : Oui, je te rejoins ! Je pense qu’une des filles est retournée en Egypte récemment. Nous avons encore des contacts avec elles. Nous les avons d’ailleurs revues lors d’une fête privée, il y a quelque temps. Non, pour être honnête, ce n’est pas au programme. A l’époque, elles devaient nous accompagner pour un seul show, au Bota. Les spectateurs ont accroché, on a donc décidé de réitérer l’exercice. C’était une expérience fabuleuse, mais il était compliqué d’assimiler tous ces nouveaux paramètres, sur les planches. On s’est rendu compte aussi que nous devions concéder tout un pan de notre dynamique ; mais, je persiste à dire qu’elles possèdent un talent inné. D’autre part, je pense que nous avons suffisamment d’objectifs à atteindre pour cette année. Le premier sera le visuel que nous souhaitons mettre sur pied, dans le cadre de notre spectacle prévu à l’Ancienne Belgique, en février prochain. Nous allons collaborer avec une boîte française. On va se relancer dans le DJing aussi. Mais dans un cadre plus ambitieux que nos tentatives précédentes. On souhaite communiquer davantage de sensations. Tout en conservant cet esprit festif…

 

dimanche, 03 décembre 2017 22:11

Complices dans la musique comme dans la vie…

Treize années déjà que le Centre culturel de Soignies organise son ‘Août en éclat’. Gratuit et pluridisciplinaire, ce sympathique festival se déroule dans le centre historique de la ville.
Un évènement qui fédère à lui seul une vingtaine de spectacles. Outre ceux consacrés à la musique, il accueille un village des enfants, un marché du monde et des saveurs ainsi que des animations de rue.
Votre serviteur se dirige tout droit vers les loges de Rive, binôme électro pop sexué, découvert en novembre 2016 à Frasnes-lez-Anvaing dans les locaux de la Cense de Rigaux, un ancien corps de ferme gracieusement réhabilité, avec goût et raffinement…
Un véritable coup de cœur !
Formé en 2015, le tandem s’est rapidement illustré en décrochant des prix au dernier Franc’Off de Spa ainsi qu’au Bota, dans le cadre du concours ‘Du F. dans le texte’…
Plutôt populaire dans le plat pays, le tandem vient tout juste d’achever une prestation dans le cadre du festival ‘Les Solidarités’, à Namur… Il reste très en verve malgré une fatigue légitime…

Vous avez l’un et l’autre évolué au sein de projets plutôt rock. On pense notamment à ‘Juke Boxes et Arthur’. Aujourd’hui, vous formez un binôme éléctro pop en proposant des textes dans la langue de Molière. C’est un sacré changement, non ?

J. : Notre projet a pris forme, fin 2015. Nous écoutions pas mal d’électro auparavant comme celle proposée par Moderat ou Breton. Virer vers ce style musical s’est opéré assez naturellement. Quant aux textes, ils sont dans notre langue maternelle, parce qu’elle est agréable autant à parler qu’à écouter. Elle offre une palette de nuances tant dans le sens, que dans l’interprétation. Je pense que c’était un bon choix. Nous n’en retirons que du positif !

Si cet idiome permet d’insuffler davantage de subtilités dans le texte et le chant, il est plus difficilement exportable que l’anglais… Est-ce une manière de privilégier l’artistique au détriment du marketing ?

J. : Je partage ton avis ! Le français permet effectivement de faire passer davantage de subtilités. Chanter dans la langue de Voltaire nous a probablement ouvert plus d’opportunités. Nous avons ainsi joué en Suisse. Les gens ont accroché assez vite au concept. C’est très agréable. Je suis à chaque fois surprise d’un tel engouement ! Nous devrions décrocher quelques dates au Québec. En France également. Il n’y a aucune préméditation de notre part. Nous avons mené à bras le corps ce projet, sans penser une seule seconde à l’aspect stratégique ou marketing. Ne perdons pas de vue que le français s’exporte aussi. Tu sais, nous ne sommes pas les seuls à avoir fait ce choix. J’ai même l’impression que, depuis quelque temps, une nouvelle scène francophone prend progressivement forme. La Femme, en est un bel exemple. Je suppose que la formation parvient à tourner dans des pays non francophones…
K. : Personnellement, je m’en fous complètement. J’ai la chance de pouvoir faire de la musique que j’aime. Le reste n’a pas d’importance…

Lorsqu’on choisit de chanter en français, il est souvent aussi difficile de trouver un compromis dans la manière de poser les sons, la musicalité et les textes. Or, à l’écoute de votre Ep, l’équilibre est atteint. La patte de Rémy Lebbos ? Comment cette collaboration est-elle née ?

J. : Nous avons coopéré sur d’autres projets auparavant. Nous avions apprécié sa vision du travail. Nous lui avons apporté nos arrangements et lui est parvenu à magnifier le tout intelligemment. Que demander de plus ? Il est très précis et rigoureux dans son approche. Il comprend très vite le niveau d’exigence des artistes. C’est aussi un personnage haut en couleur, humainement. Nous sommes vraiment satisfaits du produit fini. Et pourquoi pas une nouvelle collaboration dans le futur ?

Il y a quelques années, Kévin, tu t’es rendu en Angleterre pour y monter un projet. On ressent dans la musicalité de Rive des relents anglo-saxons. Est-ce que ce voyage a façonné la façon dont tu conçois la musique ? Cette filiation s’est-elle dessinée naturellement ?

K : J’ai découvert la chanson française pratiquement à la naissance de Rive. J’en écoutais très peu. J’ai baigné dans la culture anglo-saxonne grâce à cette sonorité particulière et l’émotion qu’elle véhicule à travers l’instrumentation. Si tu écoutes attentivement nos compositions, tu te rendras compte de la dualité permanente entre la puissance de l’électro et la douceur des mélodies. Les textes ont du sens et recèlent ci et là quelques jolies métaphores. Juliette a énormément de talent !
J. : Les textes poétiques et ouverts étaient notre leitmotiv. J’ai par contre remarqué qu’ils pouvaient connaître parfois un double sens, ce qui n’était absolument pas prémédité. Par exemple, « Nuit » parle de toutes celles qui ont mené des combats féministes dans les années 70 afin de se réapproprier la sphère publique. Pour moi, le message est très clair. J’en ai parlé il n’y a pas très longtemps dans une interview. Des amis l’ont écoutée et m’ont avoué n’en avoir pas saisi le message. Mais, tant mieux ! Au final, chacun crée sa propre histoire.

Les événements se sont précipités pour vous. Rive est né en 2015. Vous remportez douze prix au dernier Concours ‘Du F. dans le texte’ en mars 2016. Un premier Ep est salué par la critique. Est-il plus stimulant d’avancer dans un projet en réalisant des objectifs à court terme ?

K. : Participer à ce concours a été le détonateur de notre carrière. Nous venions de réaliser un titre en studio. Nous l’avons envoyé et avons été sélectionné à notre grande surprise. Même si nous en rêvions, nous ne nous y attendions pas. Nous nous sommes retrouvés au pied du mur en quelque sorte. Nous n’avions d’autres choix que d’avancer. Et pour y parvenir, il fallait bosser dur. Les efforts ont payé ! Nous avons gagné les demi-finales et ensuite la finale. Nous avons raflé douze prix au total, ce qui n’est pas mal quand même. Nous étions assez fiers de nous. Ce succès inespéré nous a encouragés à poursuivre encore et toujours dans cette voie. Ce concours nous a permis aussi de rencontrer du beau monde avec lequel nous travaillons et de te parler, par exemple, aujourd’hui. Cette aventure est merveilleuse…
J. : Aujourd’hui, la dynamique de travail que nous nous sommes fixée nous permet d’anticiper. Nos échéances restent sur le court et le moyen terme. Pas le long terme, car le monde de la musique est tellement instable qu’il est difficile de s’y projeter dans le futur. On essaie d’avoir un maximum d’actualités aussi. Ce qui nous permet au moins de rester positif par rapport à ce que l’on fait et de continuer à travailler le plus fidèlement possible !

Vous venez de m’expliquer que participer à un concours, comme celui ‘Du F. dans le texte’, sous-entend un investissement personnel important : l’enregistrement d’une démo, tenir vingt minutes devant un jury d’experts et trente pour la finale. Aviez-vous une ligne de conduite tracée en terme de dynamique ?

J. : Pour être franc avec toi, nous n’avions que peu de dynamique de travail. On s’intéressait aux sorties d’albums et aux concerts. Nous avons connu des hauts et des bas. C’est le propre de tous les musiciens, je crois. Ce qui est chouette dans ce projet, c’est que nous n’avons pas eu de temps mort jusqu’à présent. A vrai dire, nous avons toujours vécu dans l’urgence. Produire un set de vingt minutes, de vingt-cinq ensuite, de trente et enfin de quarante-cinq. Ici, on sait qu’on doit tenir au-delà d’une heure. Ce n’est pas évident. Il n’y a pas vraiment de latence. Il y a toujours du travail et du coup, on garde toute l’énergie nécessaire… 

Le contraste est étonnant. Juliette incarne le côté ouaté de la formation par la douceur dans le grain de voix, une ligne mélodique sulfureuse et une pointe de mélancolie. Et Kévin, ton drumming est plutôt tribal. Sur scène, la magie opère. Comment vous définiriez-vous l’un par rapport à l’autre ? Complices ou complémentaires ?

J. : Pour moi, il y a les deux sans aucun doute !
K. : Je pense qu’effectivement, il existe de la complicité et de la complémentarité. Ca ne fait aucun doute. Rive est un projet commun ! On compose ensemble, on s’occupe des arrangements, des mélodies, etc. Nous avons chacun un rôle à jouer sans la moindre rivalité. Juliette et moi avons vécu nos chansons en amont au moment de leur confection dans notre home studio. Tu nous as déjà vus en concert, tu as donc remarqué que c’est sur scène qu’elles s’expriment véritablement. Ma batterie me procure un côté instinctif, voire animalier. Lorsque je suis face au public, je vis pleinement les compositions. J’ai parfois l’occasion de voir mes prestations en replay, je le conçois, j’exécute de drôles de gestes. Et alors ? Ca me fait plutôt rire ! Je te rassure, dans la vie de tous les jours, je suis quelqu’un de très calme et posé…
J. : Nous sommes assez complices dans la musique, mais aussi dans la vie. Il y a plus de dix que l’on se connaît. Ici, on vit en colocation, c’est pour te dire… On se voit donc tous les jours. Ca aide ! C’est même plutôt une chance. Nous sommes assez complémentaires aussi. Je m’attache aux mélodies, aux paroles et à l’aspect des chansons. Kévin, lui, se consacre davantage aux arrangements. Il n’y a aucune compétition entre nous. Les tâches sont bien réparties. C’est très agréable de travailler de cette manière…

A votre avis, la mouvance electro pop/dream pop dresse t-elle un pont entre les musiques du passé et une véritable modernité ou alors doit-elle être perçue comme un fossoyeur du rock’n’roll ?

K. : Je ne pense pas qu’il faille voir les choses sous cet angle. C’est l’époque qui veut ça. Aujourd’hui, il y a plus de techniques et de technologies qu’auparavant. Les musiciens aiment expérimenter. Certains de nos titres regorgent d’arrangements, d’autres moins. En tous cas, nous pouvons sans problème les adapter en piano/voix.
J. : Sur les planches, il y a une batterie, une guitare et un piano. Nous restons attachés aux instruments. Nous aimons en jouer, c’est sûr ! Je partage l’avis de Kévin, quand il affirme que tenter de nouvelles expériences peut devenir très vite agréable. A la maison, nous disposons de matériel assez minimaliste qui ne nous coûte pas très cher. Juste un ordinateur et une carte son. Ce qui nous apporte plus d’autonomie. On prend le temps de chercher et de composer à notre rythme. On reste assez libre…

« Vermillon » a été financé par la plateforme de crowdfunding ‘Kiss Kiss Bang Bang’. Est-ce que le financement participatif est devenu une formule inéluctable aujourd’hui ?

J. : Non, ce n’est pas un passage obligé. Chacun finance ses projets comme il le sent. Ce métier est difficile. Des moyens financiers importants sont exigés. Pour ma part, je crois qu’il faut vivre avec son époque. J’estime qu’il faut considérer cette démarche comme une prévente, nous assurant au moins d’écouler quelques albums.
K. : Se produire en duo rend forcément la part contributive de chacun plus importante. Lorsque tu milites au sein d’un quintet par exemple, ce sera de facto plus facile parce que l’investissement par tête de pipe sera moins important mathématiquement. D’où cette idée du crowdfunding.

Sur cette plateforme, le don maximal (850€ ou plus) donnait droit notamment à un concert privé chez le donateur. Avez-vous obtenu le succès escompté ? Dans l’affirmative, combien de concerts ont été accordés sous cette forme ?

J. : Nous n’avons pas eu cette chance (rire). Le projet était encore peu connu. Nous n’avons donc pas eu le succès escompté (rire).

A propos de l’artwork, que représente la symbolique du corps modelé ‘Renaissance’ et le bateau à la place de la tête ?

J. : Il faut appréhender ces éléments sous l’angle du contraste. Le corps de cette femme au buste corseté représente l’enfermement, tandis que le bateau, lui, tend vers l’imaginaire et le rêve. Tu as envie de crier ‘Allons à l’attaque, larguons les amarres’. Une jolie manière d’aborder la vie en quelque sorte…

Le clip de la chanson « Vogue » vous a propulsés auprès du grand public en cumulant plus de 115 000 vues sur Vimeo. Le clip réalisé par Julie Joseph évoque le même contraste que la chanson. Aviez-vous des idées bien définies sur le sujet ou lui avez-vous laissé carte blanche ?

K. :  Julie était notre colocataire. Nous avons vécu ensemble et sommes restés très proches. Nous avons vraiment démarré le projet ensemble. Nous à la musique et elle à la réalisation du clip. C’était une chouette collaboration !

Vous étiez déjà bookés dans certains festivals avant même la sortie de votre premier Ep. Au final, vu la crise que traverse l’industrie musicale, les concerts ne sont-ils pas plus un environnement et le disque un prétexte ?

K. : Les programmateurs avaient écouté les morceaux préalablement. Je pense que le disque est important en tant qu’objet. Nous y avons mis tout notre cœur. Il s’agit donc d’une carte de visite à ne pas négliger. Lorsque nous jouons en live, la dynamique est différente. Les gens qui ne te connaissent pas nécessairement viennent te voir et apprécient ou pas, l’univers musical dans lequel tu tentes de les porter. Je dirais que le disque et les concerts se complètent assez bien. Quitte à choisir, nous préférons quand même la scène…

Vous êtes d’origine française ! La Belgique est souvent perçue de l’extérieur comme un pays surréaliste à bien des égards. Comment percevez-vous cette assertion ?

K. : C’est drôle que tu poses cette question parce que nous en discutions justement tout à l’heure dans la voiture. La Belgique est un pays qui accueille énormément de festivals. Le public est réceptif et sympa en général. Il existe aussi pas mal d’échanges entre les groupes. Nous avons découvert de belles choses depuis que nous y sommes. Je trouve qu’on a beaucoup de chance de vivre et de jouer dans ce pays…

La mode est aux reprises iconoclastes. Il y a quelques minutes, sur scène, vous avez formidablement repris un titre de Léo Ferré. Là maintenant, si vous deviez tenter à nouveau le coup, quelle chanson choisiriez-vous ?

K. : En ce qui me concerne, j’aimerais reprendre un titre de Françoise Hardy. J’adore cette artiste. Juliette l’ose parfois et sa version lui va très bien.
J. : Avant de reprendre un morceau, il faut déterminer ce que l’on peut y apporter. Il faut pouvoir accomplir les tâches étape par étape, sans se précipiter. D’abord l’aimer et ensuite lui apporter une plus-value, sans quoi l’exercice risque d’être inutile…

Aulnoye-Aymeries, petite ville du Nord de la France, accueille maintenant depuis plusieurs années, un festival éclectique baptisé ‘Nuits Secrètes’, chaque dernier week-end du mois de juillet.
Il a vu défiler des artistes comme Alain Bashung, Bernard Lavilliers, Neneh Cherry, Selah Sue, Vitalic, Funkadelic & Parliament, Laurent Voulzy, Alain Souchon, Deluxe, Casseurs Flowters, Julien Doré et bien d'autres.
Proposant un peu plus de 70 concerts, répartis sur trois jours, son affiche a de quoi satisfaire un grand nombre des mélomanes !
Les parcours secrets –le fleuron des Nuits– sont, bien sûr, toujours intégrés au programme. Le principe ? Grimper dans un bus, vitres calfeutrées, pour une destination et un concert dont on ignore le lieu et le nom de l’artiste ou du groupe.

Votre serviteur a fixé rendez-vous à Mat Bastard, de son véritable nom Mathieu-Emmanuel Monnaertune, une des figures de proue du mouvement punk, en France. En compagnie de potes du lycée, il avait fondé son tout premier groupe Carving, une aventure qui s’est déroulée de 1994 à 2007.
Mais, c’est grâce à Skyp The Use, un combo formé en 2008, que sa notoriété va grimper en flèche. Le band est rapidement invité à se produire dans des festivals internationaux, et assure même des premières parties pour Trust et Rage Against the Machine. Le divorce par consentement mutuel est cependant acté fin 2016.
Armé d’une batterie de nouvelles compositions et l’envie de renouer avec ses vieux démons, Mat rappelle ses vieux copains d’antan, Mike et Olive.
Plus engagé et énervé que jamais, il décide d’offrir (de s’offrir) un premier album solo sobrement intitulé « LOOV ». Percutant, il recueille une critique favorable unanime.
C’est pour causer de cette actualité brûlante, de son parcours musical et de ses rapports établis entre lui et le peuple, que ce tête à tête est prévu. Il ne durera que quelques minutes…

Skip The Use a décroché un statut jamais atteint par une formation rock régionale et rarement dans l’Hexagone. Pourtant, tu as monté un nouveau projet. La musique est-elle, pour toi, comparable à une famille ou un couple dans lequel il y a parfois des remises en question nécessaires ?

A vrai dire, je n’en sais rien. C’est très difficile à expliquer. La différence essentielle entre un couple et un groupe, ce sont les sentiments qui animent la relation. J’aime ma femme ! Quant à mes comparses, je les appréciais. C’est tout ! Il ne faut pas tout mélanger. Lorsque je crée un band, c’est par idéal et parce que j’ai envie de le fédérer autour d’un concept particulier, au moment le plus opportun. Si l’une des parties s’éloigne de l’essence même de ce partage, je ne vois pas l’intérêt de continuer l’aventure. Nous ne voulions plus simplement faire de la musique pour les mêmes raisons. Mais, jamais, je ne dirais des musiciens que je côtoyais qu’ils étaient des connards. J’ai vraiment vécu une aventure humaine exceptionnelle et j’en garde de bons souvenirs…

As-tu un besoin permanent de changement, d’expériences et de découvertes ?

La vie est une longue route au cours de laquelle chaque individu apprend de ses expériences. Au sein de STU on a vécu une belle histoire artistique et humaine. Mais, au fil du temps, je ne souhaitais plus faire de concessions. Lorsque tu joues en groupe et que tu as la responsabilité d’écrire la musique et/ou les paroles, tu dois recevoir l’assentiment des autres membres. Ce qui, en cas de désaccord, peut devenir très vite compliqué. Ce n’est pas toujours évident à gérer ! Dans ce projet, je suis seul aux commandes. J’ai forcément plus de latitude. Il m’appartient d’emprunter les bonnes directions et d’assumer mes erreurs. Est-ce que c’est mieux pour autant ? Pas forcément ! Mais, ce n’est pas un problème. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise solution en la matière. Perso, j’avais envie de vivre une aventure solo. Les autres souhaitaient travailler en compagnie de quelqu’un d’autre. Nos chemins se sont séparés de manière naturelle au bon moment. C’était une bonne décision, je pense. Je me sens moi-même dans ce nouveau projet. Mon disque et la tournée marchent bien. Que demander de plus ?

Pourtant ton single, « More Than Friends », n’est pas tellement éloigné du style proposé par STU. Le virage va s’opérer en douceur ?

Non pas vraiment ! Dans l’imaginaire collectif, j’étais juste le gars qui se concentre sur le micro et fait le mariole sur scène. Or, sans aucune prétention de ma part, j’étais la cheville ouvrière. J’écrivais les chansons. Ma plume est la même aujourd’hui, projet solo ou pas. Mes idéaux et mon combat sont identiques aussi. Tu sais, j’ai commencé la musique en 1993, au sein de Carving, un groupe punk. Une belle aventure qui a duré 17 années ! J’ai bien bourlingué quand même. Mon disque est un condensé de toutes ces années auquel j’ai ajouté les belles collaborations réalisées et tout ce que j’ai pu découvrir aux Etats-Unis. Il est donc normal d’y déceler des similitudes avec mon passé. C’est même mieux ainsi, finalement. De toute façon, à quoi bon dire le contraire ?

Le tandem électro/pop A-Vox (Anthéa et Virgile) a participé à l’enregistrement de ce morceau. Par quel hasard les as-tu rencontrés ?

J’ai également une casquette de producteur et de réalisateur. Et quand je les ai rencontrés, j’ai trouvé leur projet intéressant. Ils dégageaient vraiment quelque chose. Nous avons travaillé dessus ensemble, durant quelques mois. Nous nous sommes ensuite rapprochés ; à tel point qu’aujourd’hui, Anthéa partage ma vie. Elle est devenue mon épouse. Cette chanson raconte cette histoire étrange. Comment passer d’une relation purement artistique à une liaison plus personnelle et intime ? J’ai bien compris qu’un groupe implique souvent des concessions car il y règne une certaine démocratie et qu’il est difficile d’y imposer des règles.

Comme tu l’as souligné, par ailleurs, un projet solo permet de réaliser un travail nettement plus incisif et introspectif. Mais paradoxalement, la coopération de tes potes Mike et Olive, ex-Carving, ne traduit-elle pas le premier pas vers un travail plus collectif que personnel ?

Non, il ne faut pas voir ces événements sous cet angle. Il faut bien distinguer les différents paramètres. La réalisation, la production et l’écriture d’un disque impliquent un travail plutôt personnel, voire introspectif. Sur scène, je restitue ce résultat auprès de mes musiciens. A ce moment là, je ne suis plus seul. Nous sommes cinq en tout. Un vrai travail collectif. Plus qu’un groupe même, une famille ! C’est une notion qui est d’ailleurs très importante à mes yeux. Il me serait difficile d’agir autrement. Je connais le personnel qui m’entoure depuis des années. Que ce soit celui qui boucle les dates, les techniciens, les musicos, les gars de la maison de disque etc. Nos femmes et nos gamins respectifs se connaissent. J’ai vraiment besoin de cette filiation. Lorsque je produis ou réalise des albums, je ne change pas d’équipe, j’y suis très attaché.

Tu as passé toute ta vie artistique en groupe. Quel sentiment éprouves-tu quand tu vois ton propre nom sur la pochette d'un disque ?

Pour être franc avec toi, je m’en fous complètement. Je n’ai jamais été fan des noms sur les pochettes. C’est d’ailleurs sans doute le dernier sujet auquel je pense lorsqu’il s’agit de finaliser le disque. Est-ce que c’est la meilleure manière de considérer ce chapitre ? Je n’en sais rien… Tu n’es pas le premier à me poser cette question. C’est drôle de voir à quel point ce détail suscite autant d’interrogations. Ce qui m’intéresse, c’est la prise de position, le débat et l’échange à travers les compositions. Que le disque existe et les chansons prennent vie me suffisent amplement.

A propos de ce projet, tu as déclaré avoir ressenti l’envie d’écrire des choses. Mais, tu composais déjà les paroles chez STU. Comment abordes-tu ton processus d’écriture ?

La façon d’aborder les thématiques n’a pas vraiment changé. J’ai toujours écrit, que ce soit pour moi ou les autres. Le processus est assez identique à chaque fois. Ce qui fait la différence essentielle, c’est la culture ou le style du groupe pour lequel tu proposes ta plume. J’ai commencé à bosser sur mon projet en 2014 alors que je figurais toujours au sein de la formation. Lorsque la matière première s’est accumulée, j’en ai conclu que je disposais d’un stock suffisant pour le mettre en forme sur un support. Ces chansons étaient davantage incisives et personnelles. Elles n’auraient pas collé au répertoire de STU…

L’anglais est-il un obstacle à la francophonie ? La plupart de tes compos sont interprétées dans la langue de Shakespeare. Pourtant, le français permet de véhiculer des messages.

Du temps de STU, je voulais un jour m’adresser à la France toute entière. J’ai écrit « Etre heureux ». La seule chanson en français. J’ai réitéré cet exercice ici à travers « Vivre mieux ». Je ne pense pas que parler anglais soit vraiment un obstacle à la francophonie. Je crois que ce sont des conneries tout ça ! La langue, c’est un chemin, pas une destination ! Dans tous les cas, je ne suis pas venu défendre l’identité nationale de mon pays. Je suis fier de groupes comme Justice, Daft Punk, Phoenix ou encore un artiste comme David Guetta. Ils représentent bien la France à travers le monde. Je suis content que ces artistes décrochent des ‘Grammy Awards’ aux Etats-Unis. Sincèrement, je me tape qu’ils exercent leur art en anglais ou en français. Si c’était en chinois, ce serait pareil ! Je suis un fan inconditionnel de Brel, de Renaud et d’Arno. J’adore le texte et j’estime que les chansons sont bien plus belles lorsqu’elles véhiculent un message fort quelle que soit la langue utilisée. Je n’ai aucun souci avec ça ! Il s’agit plus de fainéantise que d’idéologie.

Au fond, l’artiste doit-il se servir de son statut pour véhiculer certains messages ?

Je ne pense pas que ce soit une obligation en soi, mais pourquoi pas ! Je respecte des gars comme Kendji ou Maître Gims qui baignent plutôt dans l’‘entertainment’. STU appartenait également à cette dynamique. Je ne dis pas que c’est mal, mais elle ne me correspond pas du tout. Encore une fois, j’aime susciter la prise de position à travers les compos. Quitte à avoir le projecteur, autant le mettre sur quelque chose et non sur quelqu’un !

Justement, tu as évoqué aussi le féminisme à outrance, par exemple. Au fond, l'artiste sait mieux que quiconque utiliser son micro pour combattre les inégalités sociétales ou mêmes politiques ?

Cette chanson a été un vecteur de débat. Les gens l’ont écoutée et entendue. C’est un exercice intéressant. Il permet l’échange et l’ouverture d’esprit. Et fait grandir…

A cet égard, les réseaux sociaux restent une bonne alternative…

Personnellement, j’utilise beaucoup les réseaux sociaux. En terme de communication et d’information, on ne fait pas mieux ! On en parle souvent à cause des dérives qu’ils peuvent engendrer. Mais, c’est simplement une question d’utilisation et d’apprentissage. Récemment, j’ai posté un article que j’estimais touchant. D’autres internautes l’ont lu et ont commenté. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice. C’est la magie du partage !

Au final, tout ne reposerait que sur des codes linguistiques ?

Je pense que le véritable obstacle à l’humanité, c’est l’obscurantisme et l’ethnocentrisme. Tantôt, tu me parlais de la langue française. Ici, nous sommes à Aulnoye-Aymeries, pas très loin de Roubaix et de Lille. Y vivent des Arabes, des Africains, des blancs, des Chinois et des Turcs. Certains parlent correctement le français et d’autres pas. Vas chercher un kebab chez un turc qui ne parle pas ta langue. Tu l’auras ta bouffe, crois-moi ! Où est le problème ? On s’en fout franchement! Il ne faut pas rechercher là-dedans une identité nationale. C’est ensemble qu’on la créée !

Au fond, Wallons et Flamands, même combat ?

Les Wallons et les Flamands ne forment qu’un sur l’échelle nationale ! Pas de communautarisme stp ! Personnellement, je considère ces querelles politiques et linguistiques complètement ridicules ! Quelle perte de temps et d’énergie ! Lorsque je me rends dans ton pays, je vais en Belgique. Point final ! Jamais je ne me spécifierai voyager au Nord ou au Sud du pays. J’ai notamment vécu à Wezembeek-Oppem et à Bruxelles et pourtant j’ai des potes issus de Charleroi et de la Louvière. Tout se passe bien, tu sais… En outre, ton pays a été pendant longtemps précurseur dans pas mal de domaines. Et j’aime le rappeler. Alors, tu sais, la langue, une fois encore, c’est un débat qui n’a pas lieu d’exister !