Ce qui impressionne chez Mylène Farmer, c’est la déferlante médiatique qui booste chaque sortie d’album et le succès populaire qui en découle !
Elle fait partie de cette poignée de chanteuses qui vendent le plus de disques, dépassant même allégrement la barre des 30 millions d’exemplaires. Est-ce pour autant un gage de talent ?
La double force artistique de cette femme, c’est sa capacité à créer un émoi substantiel suscitant curiosité et désir, d’une part, et le fait qu’elle parvienne à entretenir un univers bien à elle, singulier et mystique à la fois, d’autre part.
« Interstellaires » s’inscrit à la fois dans cette mythologie et dans une politique volontariste de changement !
En effet, l’univers planant, qui constitue sa marque de fabrique, est toujours bel et bien présent ! Producteurs et agents artistiques attisent les braises encore brûlantes de ses précédents succès !
Choix judicieux par contre, c’est le départ de Laurent Boutonnat, son complice de toujours, prié de faire ses valises illico presto. La rouquine a préféré le producteur pop, Martin Kierszenbaum (Natalia Kills, Robyn, Lady Gaga…), boss du label Cherytree Records. Sans oublier, The Avener (réalisateur du premier single extrait de l’album et Matthew Koma (Zedd, Tiesto…) pour compléter l’équipe.
Un mal pour un bien ?
Clairement, cet opus est plus épuré, doux et fragile. Exit, les gros sons inutiles qui, jadis, polluaient l’expression sonore ! La voix cristalline et les envolées lyriques langoureuses et sensuelles sont davantage mises en exergue ici.
Le son est plus pop ! Paradoxalement aussi moins estampillé variétés ! On est donc loin du manichéisme commercial de ses débuts !
Exception faite évidemment du duo avec Sting pour « Stolen Car », un morceau destiné sans doute à conquérir un marché international ; c’est une prise de risque qu’il faut souligner !
Même si l’absence de gros tubes se fait sentir, ce disque offre tout de même un éventail de belles chansons cohérentes et homogènes.
Epinglons à ce sujet, la reprise particulièrement réussie d’un titre phare de Cheap Trick, « I want you to want me ».
La noirceur des textes d’antan fait aujourd’hui place à un horizon bleu azur, à peine voilé par de rares nuages.
Se sentirait-elle enfin apaisée retrouvant ainsi une certaine forme de paix intérieure et de sérénité ?
Sans doute, le signe que la chanteuse sait encore surprendre, sans pour autant provoquer de séisme…