Pour Mitski, la Terre et ses habitants sont inhospitaliers…

Mitski sortira son septième album, « The Land Is Inhospitable and So Are We », le 15 septembre prochain. Aujourd'hui, elle en dévoile deux nouveaux extraits, « Star » et « Heaven », qui font suite au premier single « Bug Like an Angel », offrant un aperçu…

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Stéphane Reignier

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mercredi, 07 juin 2023 12:19

Les rêves sans fin de FYRS…

Tristan Gouret aka FYRS a sorti « A Big Dream », son premier album, après avoir gravé l’Ep « Lost Healing », au printemps 2021.

On découvre un LP qui fait la part belle aux émotions, tel un journal intime enivrant qui se veut aussi bien sensible que solaire et que sublime des arrangements d’une douceur sans nom. Se consacrant au violoncelle, à la clarinette, à la guitare et au piano, le talentueux multi-instrumentiste parvient à enrichir l’expression sonore tout en laissant voguer une ambiance éthérée, presque enchanteresse.

Bercé par des sonorités anglo-saxonnes ce jeune talent a mûri son univers entre Bristol, où il a effectué un court mais prolifique séjour, et la côte ouest de la France, voguant entre Nantes, où il a composé une grande partie des morceaux, le Morbihan et sa ville natale, Saint Nazaire.

Pour l’artwork de la pochette, FYRS a fait appel au peintre-plasticien brésilien Eduardo Sancinetti dont la palette de couleurs superposées correspond à la richesse et aux diverses facettes de sa musique. Entre indie pop et folk, les compositions racontent son histoire avec sincérité et humilité. Un véritable poète des temps modernes !

Le clip d’animation consacré à « Fake Fake Fake » est à découvrir ici

 

mercredi, 07 juin 2023 12:16

Ecoute-t-on suffisamment les enfants ?

Quiconque suit la carrière de Magon sait qu’il aime travailler vite et qu’il est super prolifique produisant, album après album, des airs pop psychédéliques et des morceaux de rock garage ‘scuzzy’. Sa toile s’agrandit et sa palette de couleurs s’élargit au fil du temps…

L’été dernier, l’auteur-compositeur et interprète israélien, qui s’est forgé un nom sur la scène rock parisienne, a rangé son studio et s’est installé avec sa femme et ses enfants au Costa Rica où il a enregistré son 6ème long playing dans son studio portable au milieu de la jungle des Caraïbes.

Ses nouvelles chansons naviguent quelque part entre une ré-imagination hallucinogène du soft rock des années 60, des jams outsider bizarres et des univers indés décontractés. Les morceaux étaient en quelque sorte à la fois mélodieux et subtilement antagoniques, et Magon a facilement basculé entre les personnages du stoned joker et du chanteur de ballades…

Extrait de “Did You Hear The Kids? ”, le clip d’animation consacré à “Onie Was A Kid” est disponible

 

 

mardi, 06 juin 2023 15:44

Le Rock Parpaing de Paulette

Paulette est un power trio qui pratique ce qu’il a appelé du de Rock Parpaing. Ce groupe dévoile des textes chantés en français et harmonisés à deux voix.

C'est après avoir trouvé, dans une cave, un mannequin féminin qu'ils baptisent Paulette, que les musiciens choisissent, alors, d'en faire leur patronyme et de se produire sur scène en sa compagnie.

Soudés par les riffs de guitare empruntés à la profondeur du stoner, l’envoûtement des synthétiseurs, la puissance du synthé basse, l’ensemble est mis en valeur par une batterie bûcheronne sensible.

C’est ce ciment qui solidifie le mur de son du combo influencé par Deftones, Queens of The Stone Age, Lucius ainsi que les derniers albums de Jack White et RATM…

Mais au-delà de sa musique, Paulette est une muse parée d’or et de bleu, présente sur scène et au centre des textes, ce mannequin exprime sa vision emplie de hauteur, elle aime parler de liberté d’être, d’agir et de grandir.

Eponyme, son premier elpee est paru ce «31 mars 2023.

Le clip du titre maître est à voir et écouter ici

 

 

mercredi, 07 juin 2023 12:14

L’indie rock de Th Da Freak

Le 31 mars 2022, Th Da Freak annonçait la parution surprise d'un nouvel elpee, « Indie Rock », pour le lendemain. Vrai-faux poisson d'avril puisque le 1er avril 2022, l'album sortait bien, sur bandcamp uniquement et en téléchargement gratuit... pour 48H seulement, avant d'être retiré définitivement de la plateforme.

L'histoire aurait pu s'arrêter là et le long playing condamné à exister en pointillés dans une discographie déjà particulièrement complexe. C'était sans compter le coup de cœur d'un tout jeune label bordelais, ‘Les Disques du Paradis’, qui propose alors à Thoineau Palis de vraiment" publier le disque et d'inaugurer son catalogue en gravant « Indie Rock ». Banco !

« Indie Rock » a été enregistré seul par Thoineau Palis parallèlement aux sessions de l’album « Coyote ».

L'opus s’inscrit dans ce que le musicien considère comme sa discographie parallèle, et témoigne une fois encore de son besoin irrépressible de créer et offrir de la musique, sans enjeu ni arrière-pensée, avec autant de bonne humeur et de fun qu’une blague du premier avril.

A l’instar de certains elpees de Jad Fair ou Guided By Voices, « Indie Rock » évoque une chambre en bordel, où l'on trouve un peu de tout, mais surtout des découvertes et de vraies bonnes surprises.

Le clip de « Young Bro » est disponible

 

 

mercredi, 07 juin 2023 12:14

L’homme moderne d’Empty Head

Rarement un groupe aura aussi bien porté son nom qu’Empty Head. Cinq jeunes Liégeois qui combinent énergie garage, riffs acérés aux allures stoner et mélodies infectieuses avant de transformer le tout en un cocktail explosif, brut mais subtil, viscéral et imprévisible. Bref, le rock ardent que livre Empty Head est un véritable appel au lâcher-prise.

Empty Head émerge de la scène alternative liégeoise en 2020 et enregistre son premier Ep, un éponyme, la même année en suivant une approche entièrement DIY grâce à son batteur, Thibault Schouters, qui assure le rôle d’ingénieur.

Après avoir écumé les scènes de Wallonie et remporté un prix de la Province de Liège fin 2022, Empty Head est de retour en 2023 avec un nouveau single et vidéo clip, « Modern Man », un titre dansant, lumineux et empreint d’ironie.

‘L’Homme moderne avec un grand ‘H’ est un être supérieur, à la pointe de la technologie et au sommet de la chaîne alimentaire. Nous avons voulu tourner cette image en dérision, la démanteler’, explique Simon Galloy, chanteur du groupe. « Modern Man » livre un jugement saturé sur le monde contemporain et son mode de pensée, un miroir sur les mystères de l’esprit humain et l’absurdité de l’existence.

Le clip de « Modern Man » est à découvrir ici

 

Bandit Voyage est né un soir dans la mythique salle du Sugar Shake à L.A., dans le cadre de la fête mexicaine du Cinco de Mayo.

Anissa Cadelli et Robin Girod forment depuis ce duo aventureux, sans limite musicale si ce ne sont celles de leurs goûts. Explorant la simple ballade inspirée de Petula Clark ou les harmonies théâtrales des Sparks, branchant l’auto-tune dans la voix d’Anissa (lui rappelant les mixtape de sa mère algérienne) et multipliant les drums machines analogiques, Bandit Voyage s’exprime à sa manière depuis bientôt 7 ans.

Sympathisant avec Catherine Ringer qui reconnait en Bandit Voyage l’énergie rudimentaire des débuts des Rita Mitsouko, elle les invite à ouvrir pour elle en Suisse.

Entre messages universels et confidences privées, son 3ème opus est ample. Son titre ? « Was Ist Das ». Et il paraîtra ce 29 septembre 2023. La basse de Robin est plus ronde et gronde alors que la voix d’Anissa fanfaronne.

Le clip de « Love Nowhere (feat. Léon Phal) » est disponible et celui de « Was Ist Das »,

 

 

mercredi, 07 juin 2023 12:13

Le roupillon de KNTC…

C’est sous la forme d’un trio fondé en 2017 que KNTC a gravé deux Eps. Lorsque le bassiste quitte le navire pour se consacrer à d’autres projets, le chanteur/guitariste et le drummer décident de poursuivre l’aventure sous la forme d’un duo. Enregistré pendant le confinement de 2020, « The Great escape », son premier elpee, sortira en juin 2023.

KNTC pratique un power rock dans l’esprit de formations issues d’outre-Manche, comme Royal Blood, Frank Carter & the Rattlesnakes ou encore Biffy Clyro. Mais ses influences ne s’arrêtent pas là, elle naviguent à la frontière du rock, de la pop, de l’électro et de la musique classique, flirtant même parfois avec le métal. La musique de KNTC est tantôt explosive, tantôt contemplative, mais toujours empreinte de mélancolie.

Issu de ce long playing, « Melatonin » est à découvrir sous forme de clip ici

 

 

mercredi, 07 juin 2023 12:13

Mahrnie écarlate…

Chanteuse, autrice et compositrice, Mahrnie a sorti son nouveau single, « Scarlet », ce 5 mai 2023.

Cette chanson mêle sensualité et mystère, évoque le désir et la sexualité féminines.

« Scarlet », c’est le premier extrait d’un Ep dont la sortie est prévue pour ce 9 juin 2023. Dans une vidéo très réussie qu’elle a réalisée elle-même (scénario, montage, étalonnage), Julie Gauvrit (NDR : c’est son vrai nom) se met en scène en privilégiant la couleur rouge sur des images qui donnent parfois le vertige.

Entre pop indé et chanson française aux sonorités urbaines, le clip de « Scarlet » est à découvrir ici

mercredi, 07 juin 2023 12:13

Le malthusianisme de The Guru Guru

Actif depuis 2012, le quintet limbourgeois The Guru Guru s'est progressivement forgé une solide réputation sur la scène rock nationale et internationale. A ce jour, il a gravé deux albums et deux Eps. Mais ce sont surtout ses prestations ‘live’ frénétiques et hautement survoltées qui lui ont permis d’atteindre une telle notoriété, des concerts qui prennent une dimension particulière grâce aux attitudes de son charismatique chanteur Tom The Bomb, toujours à la limite de la folie scénique, alors que les quatre autres musicos balancent une tornade de décibels…

Il nous propose son nouveau single "Lotta Tension", premier extrait de son troisième opus studio, "Make Less Babies", qui paraîtra en octobre 2023.

Le clip du titre 'Lotta Tension' est à découvrir ici

Le fil conducteur de ce nouvel LP traite de la façon dont nous détruisons peu à peu la planète et surtout de notre comportement, envers et contre tout, tout en étant parfaitement conscients des conséquences de nos actes. L'argent qui dérégule tout, la surpopulation, les inégalités sociales, le changement climatique, et comme ici, sur ce premier single, "Lotta Tension", la pression de la performance, de la productivité à outrance et le flot constant d'informations provenant des nouveaux médias !

Un énième coup de pied flanqué dans la fourmilière par The Guru Guru qui livre une nouvelle démonstration de son subtil et foutraque mélange d'indie-math-pyscho-noise ! 

 

 

vendredi, 12 mai 2023 17:18

Au sommet de sa forme !

Lors de la tournée qui a suivi la parution de « Division Bell », le deuxième opus studio depuis le départ de Roger Waters, votre serviteur avait eu l’immense chance d’assister au show du légendaire groupe britannique Pink Floyd sur la plaine de Werchter où avaient été déposées pas moins de 250 tonnes de matériel pour un concert déjà très réussi d’un point de vue technologique.

Près de 30 années plus tard, arborant fièrement 79 piges, la pierre angulaire du Floyd se produisait au stade Pierre Mauroy, également baptisé Decathlon Arena, une structure située dans la bourgade de Villeneuve-d'Ascq, commune de la Métropole européenne lilloise.

Une belle manière de boucler la boucle et de mettre fin à une certaine forme de frustration qui rongeait votre serviteur depuis tant d’années…

En forme de vaisseau translucide, l’édifice est non seulement visuellement impressionnant, mais il offre également différentes configurations en fonction du type et de la taille de l’évènement.

Un constat, entre dénonciations des violences policières, crimes de guerre et discours de politiques véreux, le sergent Waters est loin de s’être assagi.

La météo n’est pas nécessairement de la partie en cette mi-mai. Le trublion anglais se voit donc offrir le luxe de se produire à huis-clos, grâce à un toit mobile de 7 600 tonnes qui peut être refermé en trente minutes, si nécessaire.

Waters et son team vont monter sur une scène en forme de croix revêtue d’écrans gigantesques comme autant de points cardinaux qui va permettre à tout un chacun de profiter du set de manière identique. Une belle prouesse technique à souligner ! Et ce ne sera pas la seule !

Les spectateurs se sont pressés en masse, essentiellement des quinquas et sexagénaires aux cheveux poivre et sel. Normal quand on sait que l’artiste a été un membre actif de Pink Floyd dès 1965, comme bassiste, dans un premier temps, et parolier, chanteur et leader ensuite, après a mise à l’écart du chanteur, guitariste et compositeur, Syd Barrett.

En voix off et sur l’écran, Roger Waters insiste pour que les téléphones soient éteints. Il met aussi en garde le peuple sur ses prises de position. Prière à ceux qui ne les apprécient pas d’aller ‘se faire foutre au bar’. La messe est dite !

Vers 20h30, l’artiste entame son tour de chant par un subtil réarrangement de « Confortably Numb ». Une version down tempo diamétralement opposée à l’originale. Une signature personnelle, épurée et très sombre à la fois, où s’emmêlent projections de gratte-ciels désertés et gens qui déambulent sous des grondements de tonnerre incessants. On relèvera aussi cet ensemble de chœurs puissants qui gravitent majestueusement et font oublier la mythique Fender de Gilmour et ses solos dont il a le secret.

Lors des dernières gammes de cette composition mythique, les hélices d’un hélicoptère vrombissent de part et d’autre du stade. Aucun doute ne subsiste, ce sont bel et bien les deuxième et troisième segments de « Another Brick in the Wall » qui retentissent sous un lit de bombardement de slogans (forcément) idéologiques, le tout relevé par des lumières rayonnantes particulièrement impressionnantes.

Entouré de Jonathan Wilson et Dave Kilminster (guitares), Joey Waronker (percussions), Gus Seyffert (basse), Jon Carin (claviériste, multi-instrumentiste), Robert Walter (orgue), Ian Ritchie (saxophone) et des choristes Amanda Belair et Shanay Johnson, l’ex-boss de P.F., affublé d’un t-shirt noir moulant, manifeste une énergie phénoménale, mais n’en oublie pas son combat primaire : dénoncer les faits les plus abjects et crimes commis par le pouvoir en place. Tout un programme !

Peut-être aussi se rend-t-il aussi coupable d’excès de zèle. Le public est venu pour apprécier un spectacle dans son ensemble et pas forcément pour entendre des discours moralisateurs toutes les cinq minutes.

Cette première partie privilégie également des titres plus personnels comme « The Powers That Be » ou « The Bravery of Being Out of Range » interprétés au piano, insufflant beaucoup d’émotion et de légèreté au set. Des titres aux relents tristement célèbres allant des manifestations et divers débordements policiers (de l’Afro-Américain George Floyd à l’Iranienne Mahsa Amini), aux prises de parole d’anciens présidents américains, de Reagan à Trump. Sans oublier Joe Biden, qui, selon le discours du maître de cérémonie, ne ferait que commencer. L’avenir lui donnera peut-être raison…

Autre moment hors du temps, lorsque, tout en finesse et avec une humilité non dissimulée, Waters s’épanche longuement sur son ami de longue date, Roger Keith Barrett, cofondateur et leader de Pink Floyd, mieux plus connu sous le pseudo Syd Barrett, disparu en 2006 des suites d’une longue maladie. Les musiciens du groupe ont mis un terme à sa collaboration en 1968 en raison de son comportement de plus en plus erratique, principalement dû à une importante consommation de LSD.

Waters lui porte encore aujourd’hui beaucoup d’amour et de respect. ‘On rêvait de vivre un rêve et on l’a vécu. Ça s’est un peu gâté par la suite. Comme mon mariage d’ailleurs’ s’exclame-t-il d’ailleurs sous les cris hilares du public. Véritable icône de l'histoire du rock, Pink Floyd lui a d’ailleurs rendu un vibrant hommage à travers notamment l’album « Wish You Were Here », un opus sorti en 1975.

Waters s’exécute la gorge serrée à travers le triptyque « Have a Cigar » suivi du séculaire « Wish You Were Here » ou encore l’intemporel « Shine On You Crazy Diamonds » alors que Barrett et les membres originels de Floyd sont projetés en filigrane. 

Le spectaculaire « Sheep » et surtout son mouton géant tient la vedette à lui seul en survolant les spectateurs. Une chanson lourde de sens dans laquelle RW pointe du doigt la couche sociale la plus basse, le prolétariat, et y démontre comment le peuple est exploité au sein d’une société capitaliste, ‘à peine conscient du malaise dans l’air’ (‘only dimly of a certain unease in the air’).

Le mouton, rentré dans la bergerie, sonne le glas d’une première partie qui a tenu en haleine même les plus perplexes.

Après une vingtaine de minutes d’un entracte fort mérité permettant tant aux musiciens qu’aux spectateurs de se réhydrater, le plus rock’n’roll des Anglais revient sur les planches, plus combattif que jamais, et affublé d’une longue veste noire en cuir de type gestapo tout en arborant fièrement le brassard ‘marteaux croisés’ de « The Wall ».

A la grande surprise, cette fois, c’est un cochon gonflable qui sort de sa basse-cour, animal issu de l’album « Animals ». On peut y lire aisément ‘Fuck the poor’ (‘on emmerde les pauvres’) et ‘Volez aux démunis, donnez aux riches’. Le mammifère s’en donne à cœur joie virevoltant au gré de son instinct et n’a que faire de cette énième provocation.

Le puissant et grandiloquent « In The Flesh » est alors interprété, toute guitare hurlante. Les marteaux marchent au pas de militaires sur les nombreux écrans floqués, signe du symbole fasciste.

Le chanteur, après s’être exclamé comme un goret, met un terme à ce (triste) spectacle par un tir de mitraillette en direction du public, ranimant aussi dans la mémoire collective le débat des armes à feu aux États-Unis.

Sublime, le show réserve encore des visuels hors du commun, comme sur ce « Run Like Hell » ponctué par une vidéo d’un raid aérien de 2007 à Bagdad, qui avait causé plusieurs morts, dont deux journalistes.

« Two Suns In The Sunset » (cette plage figure sur « The Final Cut », le dernier elpee du Floyd auquel il a participé), permet à Roger de remercier chaleureusement les trois personnes qui revêtent de l’importance dans sa vie : Bob Dylan, sa femme Kamilah Chavis, et son frère John, décédé il y a peu de temps.

L’apothéose de ce spectacle procède d’un medley issu de « Dark Side Of The Moon », le huitième album studio, soit un « Money » illustré par ses images de liasses de fric, de cartes de crédit, etc. et interprété par le guitariste Jonathan Wilson qui se consacre ici au chant, « Us and them » et ses flashs photos sur des visages issus du monde entier, qui finiront par s’unir plus tard dans la soirée, « Brain dammage » et enfin « Eclipse », comme si la lune allait éclipser définitivement le soleil…

Les titres sont mis en lumière par des synthétiseurs stellaires, des solos de guitare à faire pâlir David Gilmour et des faisceaux lumineux recréant ainsi petit à petit les pyramides symbolisant la pochette de l’opus paru en 1973.

Seul bémol au tableau, l’absence de l’inimitable « Great Sky In The Sky », un morceau très apprécié des aficionados. Pour la petite histoire, dans sa version studio, la voix est celle d’une jeune chanteuse de 25 ans, Clare Torry tentant d’improviser un chant pour la musique composée par Wright. Elle est ressortie du studio, convaincue qu’elle n’y était jamais parvenue…

En guise d’adieu, on aura droit à une reprise de « The Bar », suivie de « Outside the » au piano, alors que l’ensemble de l’équipe en profite pour siroter des shots que l’on devine fortement alcoolisés. Un moment de communion surréaliste, magique et fragile à la fois.

Après environ deux heures trente d’un spectacle à marquer au fer rouge, les musiciens et le natif de Great Bookham saluent le public généreusement sous tous les angles de la scène pour se diriger ensuite vers les coulisses tout en continuant de jouer comme s’il s’agissait d’une fanfare de rue. Les caméras suivent cette mise en scène jusqu’à que ce le drummer donne le clap de fin par un solo sur sa seule caisse claire tenue en bandoulière pour l’occasion.

Un Roger Waters au mieux de sa forme qui signe là sans doute un des plus beaux concerts auxquels votre serviteur ait pu assister…

Un homme aussi d’une grande dignité, contestataire dans l’âme, qui combat toutes les injustices de ce monde et tente d’utiliser sa notoriété pour faire changer le cours des événements.

Et enfin, un artiste qui est parvenu à mettre de côté, le temps d’une soirée, ses rancœurs envers David Gilmour tout en parvenant à se réinventer artistiquement.

 

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