RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album "Collision", sous forme de clip. La photographe et réalisatrice Laetitia Bica (prix du ‘Changemaker de l’année 2023’ au Belgian fashion awards) emmène le duo dans la nuit des…

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Glass Beams signe chez Ninja Tune

Glass Beams, groupe énigmatique établi à Melbourne, s'inspire de son héritage indien, infusant son psychédélisme serpentin d'instrumentations cosmiques et de polyrythmies du monde. Son premier album, « Mirage », enregistré en home studio, est une fusion…

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Bernard Dagnies

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mardi, 02 octobre 2007 21:29

Hollywood Holiday Revisited

A l’instar de Dream Syndicate, Green On Red, les Long Ryders et Rain Parade, True West était une figure emblématique du mouvement appelé ‘paisley underground’, qui a sévi en Californie au cours des eighties. L’aventure de True West n’a cependant duré que 5 ans (1982-1987) et a d’ailleurs perdu tout son crédit vers 1985, lorsque Russ Tolman, le principal compositeur, a décidé d’embrasser une carrière solo. Cette compilation réunit les deux premiers albums de la formation, c'est-à-dire le mini elpee « Hollywood holiday », l’album « Drifters » (dans son intégralité) et trois démos produites par Tom Verlaine de Television en 1983. Le recueil inclut ainsi l’incontournable reprise du « Lucifer Sam » du Floyd. Parce qu’au cours des trois premières années d’existence, la formation était fort influencée par le psychédélisme. Pas la ‘flower power’, mais un psychédélisme sombre, de mauvaise augure, hypnotique. Celui de Quicksilver Messenger Service, par exemple. Mais aussi de Television. Pensez à « Marquee Moon » ! Chez True West, l’intensité électrique était alimentée par la conjugaison de deux guitares. Celles de Richard McGrath et de Russ Tolman. Des échanges rappelant même le Crazy Horse de Neil Young ou encore les Byrds. Le tout rongé par le vocal dramatique de Gavin Blair. La compile est enrichie d’un booklet réunissant des photos d’archives, mais surtout de notes explicatives.

mardi, 02 décembre 2008 01:00

Psych Ward

Quand on observe le look des musiciens (NDR: regardez la pochette!), on pense immédiatement être en présence d’un obscur combo de garage né au beau milieu des sixties. C’est faux ! Sauf pour la musique. Qui est bien psyché/garage et inspirée de cette décennie. Et notamment de 13th Floor Elevators, The Sonics, The Chesterfield Kings, The Count Five, ? and The Mysterians ou encore les Standells. Bref, les classiques quoi. Pour le reste, il s’agit d’un quintet irlandais. Issu de Dublin exactement. Né en 2003 et dont le « Psych Ward » est le premier véritable elpee. Un disque enregistré, mixé et masterisé aux studios Vintage Recordings de Circo Perrotti, à Gijon, en Espagne. A l’aide d’un matos analogique. Pour rendre le son plus d’époque. Quand on entend les harmonies vocales, on ne peut d’ailleurs penser qu’aux Yardbirds et leur « Heart full of soul ». Et puis ponctuellement, il y a ce hammond rogné, ‘manzarekien’. C’est sauvage, revivaliste et pour le reste pas besoin de vous faire un dessin. Enfin, si vous aimez les Fuzztones et les Fleshtones, vous ne pouvez passer à côté de ce disque…

mardi, 02 octobre 2007 21:11

Magnetic City

A l’instar de Madrugada, Cadillac nous vient de Norvège. Un quatuor responsable de trois albums à ce jour. « Magnetic City », son troisième, a été enregistré aux States, dans le Connecticut, sous la houlette de Rich Robinson, le fidèle producteur des Black Crowes. Un opus qui fait la part belle au métal. Mais un métal qui ne manque ni d’originalité, ni de groove, lorgnant même parfois vers le post punk voire la cold wave. Et la reprise d’« Arabian knights » de Siouxsie & The Banshees en est la plus belle illustration. Mais encore le titre maître, plage ténébreuse au cours de laquelle Per Borten emprunte les inflexions de Paul Banks, le chanteur d’Interpol. Car en général, le timbre vocal de Per est plutôt rauque et lorgne manifestement vers celui de Josh Homme. Et puis « Side by side », un morceau qui évolue dans un registre fort semblable. Sans oublier le titre final, « Morning star », hanté par des chœurs spectraux et surtout caractérisé par un riff de guitare à la fois meurtrier et envoûtant. Cet art du riff est d’ailleurs une des forces de Cadillac. Rappelant tour à tour Led Zeppelin, At The Drive In ou Queens of The Stone Age. Mais aussi la ligne de basse grondante, viscérale, menaçante, réminiscente du défunt et mythique groupe australien Hunters & Collectors. C’est d’ailleurs aux Antipodes que Cadillac semble avoir puisé le reste de son inspiration. Et en particulier chez Hoodo Gurus et les New Christs. Leur intensité électrique peut ainsi se révéler tour à tour menaçante, malsaine, féroce, frénétique, sordide, malveillante, sauvage, chatoyante ou contagieuse. Vous comprenez dès lors mieux pourquoi leur musique libère un groove aussi phénoménal. Seul « Michael Francis », superbe compo par ailleurs, frôle l’univers énigmatique de leurs compatriotes, Madrugada. Une excellente surprise !

mardi, 02 octobre 2007 21:08

The early garage years

Fondée en 1994, cette formation londonienne était appelée à devenir aussi notoire que les Oasis, Blur, Pulp, Supergrass et consorts. La britpop était alors à son apogée. Responsable d’un hit single en 1995 (« Slight Return »), puis d’un excellent album l’année suivante, « Expecting to Fly Slight Return », The Bluetones a pourtant fait illusion jusqu’en 1998, moment choisi pour sortir leur second opus, « Return To The Last Chance Saloon », caractérisé par ses effluves mexicains. Et puis le combo a vécu une longue traversée du désert ponctuée de trois elpees studio, passés complètement inaperçus. Sauf, sans doute, pour les inconditionnels. Faut dire qu’en s’obstinant à pratiquer le même style musical, le quatuor ne pouvait que végéter dans la zone crépusculaire de l’underground. Cooking Vinyl vient de les repêcher. Et de les signer. Le grand retour ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, la formation insulaire nous propose une sorte de best of avant l’heure, réunissant des démos inédites, des raretés et même trois plages enregistrées ‘at home’, à leurs débuts. Dont la version 7 inches du fameux « Slight return ». Et puis des petites pop songs contagieuses comme « Are you blue or are you blind » ou encore « Time and again ». Le son n’est pas toujours de très bonne qualité, mais le résultat donne une bonne impression du style pratiqué par les Bluetones, il y a maintenant plus d’une décennie. Qui a dit c’est daté ?

mardi, 02 octobre 2007 21:05

Little Amber Bottles

Responsable d’un superbe album en 2004 (“If we can´t trust the doctors”), Blanche a failli splitter. En cause, l’emploi du temps du chanteur, Dan Miller, davantage préoccupé par ses aventures au cinéma que par la musique. Il avait ainsi, notamment, joué le rôle du bassiste de Johnny Cash, dans le film « Walk the line », consacré à feu ce king de la country. Finalement, tout semble rentré dans l’ordre, puisque la formation de Detroit vient de sortir son deuxième opus. Un disque qui s’inscrit parfaitement dans la lignée du premier, malgré la production confiée à Mark Nevens (Lambchop, Will Oldham) et David Feeny (le joueur de pedal steel du groupe). Une forme de country gothique, mais surtout sudiste, qui doit autant à Johnny Cash (of course !), 16th Horsepower que The Handsome Family. Surtout que si les lyrics ne manquent pas d’humour, ils traitent prioritairement de l’amour, de la foi et de la rédemption. Et sous la forme de contes autant sinistres que visionnaires. Parfois, on a quand même l’impression que la musique est hantée par le Wall of Voodoo ; notamment lorsque la voix de Dan épouse les inflexions nasillardes de Stan Ridgway. A moins que ce ne soit par Lee Hazlewood et Nancy Sinatra quand les époux Dan et Tracee Miller conjuguent leur duo sous la forme de questions/réponses. Pour enregistrer « Little amber bottles », Blanche à reçu le concours d’Isobel Campbell. Elle meurtrit de son violoncelle le ténébreux « No matter where you go… ». Et puis Little Jack des Raconteurs (et de Greenhorns). Il se charge même des vocaux et du banjo, tout au long de « O death, where is thy sting », une compo manifestement interprétée dans l’esprit de Gram Parsons.

jeudi, 27 septembre 2007 13:50

Sons And Daugthers : un second album

“This gift” le second album de Sons and Daughters est annoncé pour le 28 janvier 2008. Il a été produit par Bernard Butler, le guitariste de Suede. Il sera précédé du single “Gilt complex”, dont la sortie est prévue pour le 29 octobre.

Pour regarder la vidéo du single :

http://uk.youtube.com/watch?v=BkzppTTrUMk

 

Pour plus d’infos : http://www.sonsanddaughtersloveyou.com

 

L’album de Plain White T’s, « Every Second counts », paraîtra le 15 octobre. Il s’agit du premier opus chez un major pour ce groupe yankee et comprendra un disque audio et un DVD live.

Tracklisting :

Disc 1 (audio) :

Our Time Now

Come Back to Me

Hate (I Really Don't Like You)

You and Me

Friends Don't Let Friends Dial Drunk

Making a Memory

So Damn Clever

Tearin' Us Apart

Write You a Song

Gimme a Chance

Figure It Out

Let Me Take You There

Hey There Delilah [*]

Hold On [*]

[CD-Rom Track]

Disc 2: DVD (Live)

Our Time Now

Revenge

All That We Needed

Stop

Friends Don't Let Friends Dial Drunk

You and Me

Come Back to Me

Write You a Song

Tearin' Us Apart

So Damn Clever

Let Me Take You There

Hate (I Really Don't Like You)

Hey There Delilah

Take Me Away

En attendant vous pouvez toujours visionner le hit single « Hey There Delilah », pour l’instant numéro 1 du Billboard Hot 100 aux USA.

http://www.youtube.com/watch?v=h_m-BjrxmgI

http://www.wat.tv/playlist/467571/video/656937/attitude-PLAIN-WHITE-T-S-HEY-THERE-DELILAH.html

 

Pour plus d’infos : http://www.plainwhitets.com

 

 

jeudi, 27 septembre 2007 13:50

Kylie Minogue: un dixième album

‘X’, le premier album de Kylie Minogue en quatre ans paraîtra le 26 novembre. Il contiendra 13 nouvelles compos enregistrées entre Londres, Stockholm et Ibiza.

Outre cet opus, un documentaire filmé par William Baker sera projeté à travers le monde en octobre et la version Dvd (double) sera commercialisée en décembre. Double, le deuxième dvd est consacré au Showgirl Homecoming Live immortalise à Melbourne en décembre 2006.

Tracklisting :

2 Hearts

Like A Drug

In My Arms

Speakerphone

Sensitized

Heart Beat Rock

The One

No More Rain

All I See

Stars

Wow

Nu-di-ty

Cosmic

Pour regarder la vidéo du single « 2 Hearts »

http://www.youtube.com/watch?v=h3gYAP_uTnM

http://www.wat.tv/playlist/660434/video/674952/attitude-Kylie-Minogue-2-Hearts.html

Et celle de "In my arms"

http://www.wat.tv/playlist/621225/video/824197/kylie-minogue-in-my-arms.html

http://www.youtube.com/watch?v=RE8EAqneUbM

http://www.wideo.fr/video/iLyROoaft5hM.html

Et la vidéo de « Wow » :

http://www.youtube.com/watch?v=LnTrZYHK_II

http://www.wideo.fr/video/iLyROoafY8Nk.html

http://www.wat.tv/video/kylie-minogue-wow-l9pl_iedf_.html

Et encore de la vidéo :

EVN11224-h264-300.mov http://del.interoute.com/?id=f2e049cd-1e6f-4590-b32c-f9867f3729aa&delivery=stream

EVN11224-h264-34.mov http://del.interoute.com/?id=948da682-d02e-4c84-96e7-86c35d9a622b&delivery=stream

EVN11224-h264-700.mov http://del.interoute.com/?id=93ed1d57-93ce-493b-8e01-e8279a1e1875&delivery=stream

EVN11224-real9-300.rm http://del.interoute.com/?id=7541a9f8-f8ac-49e9-a991-80ee2b2ad841&delivery=stream

EVN11224-real9-34.rm http://del.interoute.com/?id=e426db83-dd5f-494b-9e68-d0052ed3dbc8&delivery=stream

EVN11224-real9-700.rm http://del.interoute.com/?id=f6f9d539-db27-4cae-8017-1842136ace9b&delivery=stream

EVN11224-wmf9-300.wmv http://del.interoute.com/?id=ab4c085e-626f-4dc8-9fb2-b4a9c0cbcb95&delivery=stream

EVN11224-wmf9-34.wmv http://del.interoute.com/?id=9ad48fa5del-82b3-477e-9464-f9033c2b64b5&delivery=stream

EVN11224-wmf9-700.wmv http://del.interoute.com/?id=c519435a-53d2-4fb6-b538-c87b44b21e0c&delivery=stream

Pour plus d’infos : http://www.kylie.com

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi, 27 septembre 2007 12:56

L'autobiographie imaginaire

Okkervil River nous vient de New Hampshire. Fondée à la fin des 90’s, cette formation est drivée par Will Sheff. Il en est le compositeur, le chanteur et le guitariste. Leur cinquième album vient de paraître. Il s’intitule « The stage names » et fait suite à « Black sheep boy », un disque qui avait reçu une excellente critique de toute la presse. Plus pop, le dernier opus n’en est pas pour autant moins intéressant. D’autant que ses textes sont toujours aussi inspirés, à la limite de l’autobiographie. Will nous en explique la raison…

« L’autobiographie ? Je l’adapte. J’y inclus de la fiction. Ce qui est intéressant dans cette démarche c’est ce qu’elle te procure. Beaucoup d’autobiographies se complaisent dans l’apitoiement ou à la complainte. Par contre, si tu lui apportes de l’imaginaire, tu enrichis ton récit. Et cette pratique devient une opportunité. L’opportunité de te sublimer. On arrive ainsi finalement à une autobiographie factice. Depuis l’album ‘Back sheep boy’, je parviens à écrire comme je le souhaite. C’était alors la première fois. Et lorsque nous avons commencé à enregistrer ce nouvel album, j’avais la sensation de pouvoir m’adapter. En très peu de temps je me suis senti pousser des ailes, parce que j’étais dans mon trip. » Tout au long de cet opus, on rencontre des références au cinéma, au théâtre et à la littérature. Mais finalement, Sheff, c’est un réalisateur de film, un poète ou un musicien ? « Je suis musicien. Je n’ai pas envie de devenir réalisateur de film. Oui, il est vrai que j’ai effectué une tentative dans cet univers, mais c’était un challenge. Ce n’est pas ce que je recherchais. Au départ, j’étais même intimidé. Pourquoi ? Parce qu’il faut de l’argent. Et beaucoup de temps. Et pour arriver à un résultat, des années de travail sont nécessaires. Ce job exige trop de dépense d’énergie et entraîne si peu de satisfaction. Finalement musicien me convient mieux. Ce qui n’empêche pas que je sois tombé sous le charme du cinéma. Mais ma préoccupation première, c’est d’écrire des chansons… Ce nouvel album, je le voulais différent. Lui conférer une tonalité moderne. Et le meilleur moyen d’atteindre ce but était de le plonger dans le monde du divertissement. C'est-à-dire la TV, le cinéma et en particulier les films d’horreur, les chansons pop qu’on entend à la radio. Tout en le rendant intemporel. Archaïque. Comme dans l’univers du conte… » On en vient enfin à la littérature. Ainsi Sheff aurait vécu son enfance comme un solitaire entouré de davantage de livres que d’amis. Il confesse. « J’ai dit ça moi ? Probablement que c’est vrai. Je me sens souvent proche des écrivains qui sont partis dans l’autre monde. C’est émouvant. J’ai toujours eu ce sentiment de partage et de proximité avec eux. Mais finalement, tu te sens bien auprès des personnes que tu ne connais pas. D’ailleurs, lorsque tu as l’opportunité de rencontrer des personnes que tu admires, tu es souvent déçu. A cause de la différence entre l’image que tu projettes et la réalité. Mais tu peux aussi rencontrer des êtres humains malheureux, perturbés. Il y a quelque chose de touchant, de bouleversant et de triste de se dire qu’on est plus proche d’auteurs et d’écrivains et de films que de la réalité présente. C’est ce sentiment de proximité (film, auteur, etc.) que je voulais introduire dans mon album… » Mais qui est la principale source d’inspiration de ses lyrics ? Henry Miller ? « Pas la principale. En fait, je partage chez Miller, et beaucoup de monde pense la même chose, son aptitude à brosser un portrait susceptible d’embrasser toutes les facettes de la société. Depuis le beau jusqu’au laid. Il les dépeint avec un caractère joyeux. Dans la laideur, il trouve quelque chose de beau. Il existe un espace de langage surréaliste, flamboyant, dans ces descriptions. Les émotions qu’il recherche sont destinées à ouvrir l’esprit. Que tu sois intelligent, stupide, beau ou sale. Et tout ça dans l’allégresse. Entre la beauté et la laideur, il existe quelque chose de commun. J’aime ce manque de rigueur, cette absence de structure, ce désordre… » Et pourtant, certaines compos de Will sont devenues des prédictions. Il s’explique : « Il est vrai que j’ai écrit des chansons à propos d’événements qui se sont déroulés par la suite. En quelque sorte, j’ai anticipé sur le futur. Et pour pimenter le tout d’un peu d’humour, j’ai annoncé à mes potes que j’allais consacrer une compo à ma future notoriété. Donc, c’est devenu une plaisanterie entre nous. Mais cette situation est quand même curieuse. Tu projettes un événement dans ton esprit, alors qu’il n’existe pas. Et puis il se produit. C’est très excitant pour moi… »

Quelques chansons de son denier album ont suscité la controverse. Tout d’abord ‘Plus ones’, un fragment au cours duquel Will utilise des titres de chansons célèbres écrites notamment par les Commodores, REM, Paul Simon, ? & The Mysterians et les Zombies. « Pas tellement une controverse, mais disons qu’elle a fait couler pas mal d’encre. En fait, il s’agit d’une chanson radicalement différente de ce qu’on avait pu faire jusqu’alors. Nous voulions réaliser une compo à la fois amusante et légère. Qui tranche avec tout ce qu’on avait pu concocter dans le passé. Un peu idiote même. Ce n’est pas de l’humour très subtil, mais il a le mérite de faire rire. Tu sais Dylan avait ouvert la voie sur ses albums ‘Blonde on Blonde’ et ‘The Basement tapes’. Ce sont des albums bourrés d’humour mais qui dissimulent un message. Et un gag peut aussi cacher une idée très sérieuse… » A l’instar de ‘John Allyn Smith Sails’. La formation y pastiche ‘Sloop John B’, un traditionnel immortalisé par les Beach Boys mais aussi les Byrds de Roger McGuinn. Et Will y a intégré des textes du poète américain John Allyn Smith. La version est tellement sinistre, qu’elle en devient hilarante (NDR : évidemment, pour percevoir ce type d’humour, il faut bien comprendre la langue de Shakespeare). « Tiens c’est curieux, la plupart des journalistes me parlent des Beach Boys et peu de Roger McGuinn. C’est une chanson célèbre. Au départ, je n’avais pas l’intention de la reprendre. Mais j’ai changé d’avis. Parce que c’est comme si je pénétrais dans une pièce et que je rencontrais quelqu’un que je n’attendais pas. C’est ce qui s’est produit pour ‘John Allyn Smith Sails’. Et j’entre dans la chanson. Ce sont deux compos qui s’entremêlent et finissent par fusionner… »

Les arrangements opérés sur ‘The stage names’ sont assez riches. Parfois tapissés de cordes et même de cuivres. Un peu comme chez Calexico et Arcade Fire. Will ne partage pas cet avis : « Je connais trop peu ces groupes. J’apprécie Calexico, mais si leurs cuivres sont stimulants,  ils appartiennent à l’univers des mariachis. En ce qui concerne Aracade Fire, enfin de ce que j’ai pu en écouter, nous n’évoluons pas du tout dans le même registre. J’ai parfois l’impression que la formation canadienne superpose tout. Elle amoncèle une quantité d’ingrédients de haute qualité, mais sans en soigner les arrangements. Et à la longue, ça devient ennuyeux. Je n’aime pas trop cette technique. Et leur ‘Neon bible’ m’a fortement déçu. Dans ce domaine, je préfère Scott Walker à Arcade Fire… » A ce jour, Will a pu réaliser ses rêves. D’une part, il a échangé un duo avec Daniel Johnston sur ‘Don’t fall in love’. Et puis il a joué en première partie de Lou Reed, un des artistes qui constitue une de ses influences majeures. Il a même pu le rencontrer. « Oui, c’était absolument génial de pouvoir parler avec lui. C’est un type extraordinaire. J’adore sa manière d’écrire, son œuvre. Il est difficile de parler de choses qui nous rendent heureux, parce que vous ne pouvez qu’utiliser des termes dithyrambiques… » Par contre, il ne faut pas lui parler d’alt country. C’est un sujet qui fâche. « J’aime la musique country, mais aussi la soul et le rock’n roll. En fait, je joue de la guitare acoustique, et il y a neuf ans, lorsque tu jouais de la sèche, de la steel ou du banjo, les médias te collaient cette étiquette. Le pire, c’est qu’à cette époque, ce mouvement alt country était détestable. Aussi je refuse d’y être associé. Je n’ai jamais rien eu à voir avec cette scène. Je ne suis pas allergique à la country, je l’apprécie même beaucoup, mais Okkervil River ne joue pas de la country… »

Will n’est pas toujours satisfait de sa voix. Pourtant, parfois, ses inflexions peuvent rappeler Robert Plant. Surtout lors des ballades. Mais n’a-t-il jamais pensé à partager un duo avec une voix féminine ? « J’adore le Led Zeppelin et cette comparaison me flatte. Tu sais, notre musique a quelque chose de rock classique (NDR : il aime Dylan, Leonard Cohen et Joni Mitchell, entre autres). Ce quatuor mythique n’est pas une influence, mais il est vrai que nos compos les plus paisibles peuvent rappeler le climat d’un ‘Going to California’… Maintenant, ma voix n’est pas très puissante ni accessible, pas comme celle de Bono ; et c’est peut-être un problème. Une faiblesse. Donc on s’est cassé la tête pour qu’elle puisse s’intégrer dans notre musique. Pour que le groupe l’accepte. Mais quelque part cette faiblesse est une force en soi… En ce qui concerne un duo avec une artiste féminine, c’est une idée qui me plait beaucoup. C’est une formule élégante et romantique. Mais par convention, mon entourage me déconseille vivement de la concrétiser. Donc je vais m’y risquer, parce que si l’idée est ringarde, c’est un défi à relever… »

Merci à Vincent Devos.

mardi, 25 septembre 2007 20:39

The stage names

Chez Okkervil River et Shearwater on retrouve Will Sheff et Jonathan Meiburg. Seule différence au sein du premier groupe Jonathan est le boss et du second, Will. Deux projets forts intéressants au sein desquels le second rôle n’empiète jamais sur les prérogatives du leader et constitue le complément idéal. L’an dernier, Shearwater avait commis « Palo Santo ». Aujourd’hui, Okkervil nous propose son cinquième opus. Un disque dont le mixing a été confié au fidèle Brian Beattie et à Jim Eno, le drummer de Spoon. En 2005, le précédent elpee, « Black sheep boy » avait reçu une excellente critique de toute la presse. Et il devrait en être de même pour ce nouvel album, même s’il ne repousse plus les limites du folk punk mélancolique et impétueux pour embrasser une expression plus pop. Ce qui n’empêche pas les lyrics de se révéler toujours aussi torturés, acerbes et désabusés. Mais surtout très susceptibles de susciter la controverse. Comme la perte d’identité, le sacrifice, la folie, etc. Si le timbre vocal de Will semble camper un hybride entre Will Johnson (Centro Matic) et Win Butler (Arcade Fire), ses inflexions me rappellent curieusement celles de Robert Plant. Surtout sur les compos les plus douces et mélancoliques. A l’instar de « A girl in port » de « Title track » (drôle de nom pour le tire d’une chanson ») et surtout du délicat et intimiste « Savannah smiles », plage balayée de cordes atmosphériques et teintées d’accords particulièrement séduisants de xylophone. Des arrangements de cordes et parfois même des cuivres sont parsemés judicieusement tout au long de cet opus. Des cuivres plus Cake que Calexico sur le guilleret et ‘motownesque’ « A hand to take hold of the scene ». Et si l’instrumentation est très riche, la guitare et le piano tracent manifestement la ligne de conduite des mélodies. Les six cordes sont même percutantes sur le single contagieux « Our life is not a movie or maybe », abrasives ou déchiquetées tout au long de l’intense « Unless it’s kicks » et rythmiques dans l’esprit de Ron Wood des Stones lors de l’entraînant « You can’t hold the hand of a rock and roll man », même si en fin de parcours les cordes épousent des sonorités davantage ‘crazyhorsiennes’. Et les accords de piano le plus souvent plaqués par Jonathan Meiburg, transcendent littéralement ces mélodies. Deux morceaux curieux quand même. Tout d’abord « Plus ones », un fragment cours duquel Will utilise des titres de chansons célèbres écrites notamment par les Commodores, REM, Paul Simon, ? & The Mysterians et les Zombies. Et puis en final, un « John Allyn Smith sails » au cours duquel la formation pastiche le traditionnel « Sloop John B » immortalisé par les Beach Boys et les Byrds de Roger McGuinn. Et je ne vous en dirai pas plus, vous renvoyant à l’interview que Will Sheff nous a accordée.