Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

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Nicolas Alsteen

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mardi, 04 septembre 2007 20:00

Ouliposaliva

Pour son second essai, Mickaël Mottet, alias Angil, s’est entouré d’une formation classique, voire jazzy (les Hidden Tracks). On passe donc d’un univers folk balayé de légers courants électroniques (« Teaser for Matter », en 2004) à une orchestration miniature où se bousculent cordes, cuivres et percussions. C’est inattendu mais pas désagréable. Parfois pourtant, l’univers poétique d’Angil se perd dans des forêts de complexité, des détours obscurs, compliquant inutilement l’intelligibilité de cette œuvre aboutie. Sur « Ouliposaliva », Angil flirte avec les styles sans jamais se borner aux rituels d’usage. La pop de « Liftripto Mars » se voit ainsi sabotée par un piano désarticulé, le hip-hop façon Beck sous morphine (« Trying to fit ») balance son énergie sous les clairons d’un trombone à coulisse. « Ouliposaliva » se veut hommage contracté : au célèbre roman de Georges Perec (« La Disparition ») et au collectif ‘Oulipo’ de Raymond Quenaud. On salue ici le travail d’un artisan, tisserand de perles sauvages, véritablement inclassables.

mardi, 28 août 2007 20:23

All the filth !

En 1976, quatre mauvais garçons, un peu laids et franchement portés sur la chose, décident d’emboîter le pas aux Sex Pistols. Comme en attestent vos dictionnaires du rock et autres anthologies du mode binaire, The Pork Dukes ! n’a pas connu le succès foudroyant de la bande à Johnny Rotten. Pour des raisons diverses (absence d’un homme de l’ombre aussi influant que Malcolm McLaren, réactions négatives des radios, etc.), ils se contenteront des miettes et de quelques coups d’éclats en queue de peloton. En 1977, leur single « Bend & Flench » s’écoulera tout de même à près de 20.000 exemplaires. Cette vente record trouve son explication dans la légende : à ses débuts, le groupe tenait à conserver l’anonymat. Les rumeurs les plus folles ont alors commencé à circuler. Les bruits de couloir laissant même sous-entendre que la formation n’était autre qu’un projet parallèle de Led Zeppelin. On a même invoqué une incursion des membres de Fairport Convention sur la scène punk, avant d’affirmer que Keith Moon, en personne, était la voix des Pork Dukes! En définitive, ces ragots sont tombés les uns à la suite des autres et le groupe a tenté une percée à visage découvert.

En toute logique, la formation aurait dû jouer des coudes avec les protagonistes punks de l’âge d’or. Mais les habitudes déglinguées du quatuor ont finalement eu raison de leurs ambitions. Sur scène, The Pork Dukes! aspirait au chaos, trimballant une tête de cochon fraîchement découpée lors de ses sorties nocturnes, balançant tessons de bouteilles et autres broutilles (verres, seringues usagées) à la tête d’un public défoncé et toujours partant pour une bonne baston. Pour parfaire ce descriptif apocalyptique, on ajoutera que le groupe était pisté par de nombreuses associations féministes, furieuses d’entendre des paroles dépeignant la femme dans sa dimension la plus fonctionnelle. Sadomasochistes déguisés en punk, machistes convaincus, nos petits porcs se sont finalement séparés. Pour célébrer le 30ème anniversaire de l’album « All the filth ! », on profite aujourd’hui d’une réédition synthétisant les efforts du quatuor. Et, force est de constater qu’ils n’étaient pas moins doués que les Pistols... D’ailleurs, pour fêter ça, ils se reforment ! A bon entendeur... 

mardi, 28 août 2007 20:03

The world is outside

Dès les premières secondes de « The world is outside », ça sent le ‘fish and chips’ à plein nez ! L’Angleterre dans toute sa banalité s’est dénichée cinq délégués triés sur le volet. Ici, tous les risques sont calculés, les guitares régulées à satiété, les voix filtrées à souhait. On ose à peine évoquer la production boursouflée de cet album sensé raviver les belles heures de la pop britannique. Comment ose-t-on soumettre pareilles escroqueries au public ? Combien d’Air Traffic et de Keane faudra-t-il encore endurer avant de toucher au black-out ? Qu’essaie-t-on encore de nous faire croire ? Que nous tenons les nouveaux Coldplay ? En réalité, même Chris Martin doit aujourd’hui s’en vouloir d’avoir lancé cette surenchère de lyrisme aseptisé. Ghosts, ce sont les ectoplasmes de la Britpop. Même leur nom de scène fait peur ! Demandez à Casper... Seul lot de consolation de cette triste excursion : Ghosts porte bien son nom. Car, comme tous les fantômes, ils brassent du vide !

mardi, 28 août 2007 19:54

Nightly Things

Jeune, intelligent, plein d’allant, Dan Smith, le jeune prodige caché dans l’ombre de Begushkin, regarde la vie droit dans les yeux pour en soustraire toute la misère du monde. Sur « Nightly Things », son premier essai, il délivre huit complaintes, petits télégraphes mélancoliques chantés d’une voix fragile. En vingt minutes l’affaire est bouclée et le message est passé. Empruntant la tessiture de Will Oldham, Dan Smith brasse les ténèbres sous un éclat lunaire. Là, sous les astres, l’Américain convie l’héritage de Neil Young sans jamais oublier d’élargir ses horizons, toujours plus à l’est. Rencontre improbable entre traditions yankees (country, folk ou rock) et folklore soviétique (écoutez « Stroll With Mine », ses incursions d’accordéon et de violon), cet album pourrait être le préféré de Zach Condon (Beirut). Voilà donc une bien belle rencontre. Crépusculaire et inattendue.

mardi, 28 août 2007 19:50

Places Like This

Révélés au grand jour par l’entremise d’un tube (« Do The Whirlwind ») et d’un second album jouissif (« In Case We Die »), les Australiens d’Architecture In Helsinki se sont rapidement postés aux devants d’un rock lo-fi festif, naïf et délibérément délirant. Grand manitou de cette œuvre allumée, Cameron Bird amorçait une ère insouciante où les refrains se scandaient avec le sourire et où la musique restait l’affaire d’une bande de joyeux drilles. Aujourd’hui, on ne compte plus les formations qui se sont glissées dans cette brèche débridée (de I’m From Barcelona à Tilly and the Wall). Sur « Places Like This », leur nouvel album, les résidents de Melbourne relancent l’effervescence pop de leurs débuts (« Fingers Crossed ») et poussent la frénésie dans ses ultimes retranchements, parfois de façon simpliste et anecdotique (écoutez le faiblard « Hold Music » ou les vaines onomatopées de « Like It or Not »). Néanmoins, Architecture In Helsinki demeure indomptable lorsqu’il s’agit de lancer des feux d’artifice de pop moderne (l’excellent single « Heart It Races » ou « Debbie » pour se tortiller toute la nuit en dansant sur un pied). Si les Australiens ne signent pas le grand disque attendu, ils persévèrent dans l’allégresse et la bonne humeur. Et quand l’ennui pointe le bout du nez, « Place Like This » prend vite des airs d’arme de destruction massive.

lundi, 06 août 2007 21:49

Fur and Gold

Œuvre distinguée, aérienne, « Fur and Gold » met directement en évidence la tessiture flamboyante de sa chanteuse, Natasha Khan. D’emblée, sa puissance vocale éthérée se confronte aux inflexions royales de Björk. Le rapprochement est inévitable. Réputée inclassable, l’Islandaise entrevoit donc les premiers pas de sa progéniture. Bien moins porté sur les expérimentations, Bat For Lashes prône le retour à la nature, les promenades en forêt et quelques virées champêtres. Aujourd’hui installée dans la riche cité de Brighton après des années de bourlingue à travers les Etats-Unis et l’Europe, Natasha Khan se pose, entourée de ses instruments. Ici, le folklore croise le classicisme avec une élégance rare. Du folk psychédélique aux grandes dérives pianistiques, c’est tout un pan de la musique voluptueuse qui est revisité. De Björk (« Horse and I », « Tahiti ») à Kate Bush (« The Wizard ») en passant par Shannon Wright (« Sad Eyes »), Natasha Khan se faufile dans l’histoire de la pop tel un caméléon. Au rang de ses invités, on reconnaît les visages de Ben Chritophers (sur « Sarah ») et de Josh Pearson, l’ex Lift To Experience, venu poser sa voix et sa guitare sur deux titres (« Trophy » et « Seal Jubilee »). Enfin, les politesses d’usage imposent un clin d’œil appuyé au gourou barbu de la transe hippie, le beau Devendra Banhart. Tout cela est donc bien poli mais fort joli.

lundi, 06 août 2007 21:45

We Are The Night

Ce n’est pas tous les jours qu’un album des Chemical Brothers nous tombe entre les mains. Alors, on les ouvre bien grandes, comme celles qui nous regardent sur la pochette du récent « We Are The Night ». Des doigts, des étoiles, des montagnes, des pupilles : le grand tourbillon hallucinogène des frères chimiques nous emporte dans une chute vertigineuse. Au réveil, c’est déjà la fin. « The Pills Won’t Help You Now » nous chuchote le chanteur de Midlake. On note pour plus tard. Pour l’instant, on tente de remonter la pente, de comprendre comment Tom Rowlands et Ed Simons parviennent à rester au top malgré le poids des années. Douze ans après « Exit Planet Dust », les frangins nous gratifient d’un sixième album extatique, à écouter les yeux fermés. Comme toujours, les Chemical Brothers s’entourent de pourtours à la mode. En passant en revue la liste des invités, on en vient rapidement à la conclusion qu’en 2007, les Chemical maîtrisent aussi bien la hype que les nappes électroniques. Dès l’entrée en matière, on rencontre Willy Mason, une figure improbable dans ces contrées habitées d’androïdes camés. Les pilules ne nous aideront plus ? On va voir ce qu’on va voir ! Tiens, les Klaxons sont là, accompagnés du folkeux Devonte Hynes, alias Lightspeed Champion (l’ex-leader des fougueux Test Icicles) pour un « All Rights Reversed » d’anthologie. Pouet pouet, frétillons sur « The Salmon Dance », hymne barré, guidé par le flow imparable de Fatlip. On n’oubliera pas, non plus, de se déchirer les tibias sur « Do It Again », tube énorme, où l’on retrouve une partie de guitare jouée par... Little Barrie. Les Chemical Brothers reviennent donc avec un disque pour prendre des pilules entre amis. On n’avait pas noté quelque chose, nous ?

lundi, 30 juillet 2007 21:15

Bodies Need Rest

Après deux albums sur le compte de Sub Pop et une livraison à titre posthume pour Conspiracy, Pleasure Forever tire le rideau sur une discographie en dents de scie. Véritable girouette, la formation avait déjà troqué son sobriquet à plusieurs reprises : VSS à ses débuts, Slaves par la suite, ils trouveront finalement le bonheur éternel sous les traits de Pleasure Forever. « Bodies Need Rest », fond de tiroir dépoussiéré par Conspiracy Records, sent la fin, le chant du cygne de ce trio nihiliste : le batteur David Clifford (repéré depuis du côté de Red Sparowes), le guitariste Joshua Hugues et le pianiste-chanteur Andrew Rothbard avait depuis bien longtemps fait le tour du sujet. Entre festivités post-grunge et poses rock dramatiques, la musique de Pleasure Forever possédait d’évidents attributs pour égayer les années 90. Malheureusement pour eux, ils sortirent du lot au moment où le monde basculait dans le siècle nouveau. Flingué par les effets de mode, Pleasure Forever met la clef sous le paillasson au terme de son second essai. Cet ultime « Bodies Need Rest » recèle quelques inédits dispensables et d’amusantes reprises : « Black Juju » d’Alice Cooper, « The Bars » de Black Flag, une version déchirée de « Our Way » des Germs et un final surprenant avec une resucée méconnaissable d’ABBA : « Honey Honey ». C’est anecdotique, daté mais enregistré dans l’intégrité la plus drastique.

lundi, 30 juillet 2007 20:08

These Things Move in Threes

Quand une formation sort du bois pour nous présenter son premier album, tous les moyens sont bons pour se faire remarquer. Prenez Mumm-Ra et son patronyme à susurrer comme une onomatopée étranglée. Après investigation approfondie, on apprend que ces cinq Anglais se sont inspirés d’un dessin animé (le méconnu « Thundercats ») pour dénicher ce sobriquet saugrenu. Côté musique par contre, difficile de faire valoir tant d’originalité. Sur « These Things Move in Threes », Mumm-Ra se plaît à revisiter quelques étendards de la musique pop. Bêtement. Sans se poser de question. Formaté pour remporter un succès instantané sur un territoire régulé par le New Musical Express (NDR : NME), cet album à la bonhomie suspecte peine à nous séduire. Ayant systématiquement recours à une démarche artistique stéréotypée, Mumm-Ra caricature quelques chantres de la pop moderne (Death Cab For Cutie sur « Out Of the Question », The Flaming Lips) et réplique aux récentes fantaisies de The Kooks. Hymnes épiques, grandes envolées épileptiques, débit mélancolique : Mumm-Ra possède indéniablement les moyens de réaliser ses ambitions. Petits génies de la mélodie aisée, ces Anglais devraient néanmoins s’émanciper et trouver un terrain de jeu plus adapté à leur rock décomplexé...

lundi, 30 juillet 2007 18:07

Stay Close

Il y a quelques mois déjà que le nom de Death Vessel circule dans les circonférences mélomanes les plus alertes. ‘L’album est magnifique paraît-il ! Le chanteur, c’est un gars, un Américain, il s’appelle Joel Thibodeau. Il a joué en première partie de la dernière tournée de Low. Et c’est tellement bien que le prochain album sera signé chez Sub Pop. Ouais, le label de CSS, de Mudhoney et de The Shins. Dingue, non ? Certains disent même que ce groupe va retourner les récentes habitudes du renouveau folk !’ En glissant l’album de Death Vessel dans le lecteur, le premier réflexe de tout auditeur sera de vérifier qu’un échange malheureux de boîtier ne s’est produit au magasin… Car, oui, ce type chante comme une fille ! Ici, on ne parle pas d’androgynie à la Anthony. Non, vraiment, Joel Thibodeau a une femme au fond de la gorge, une tessiture de gonzesse sans commune mesure (sur ce coup-là, même Christophe Willem est battu à plate couture).

Après avoir digéré cette surdose de féminité enchantée, on se laisse entraîner à travers les dix paysages dessinant « Stay Close », premier album poétique et lyrique, mélodique et gentiment nostalgique. Les chansons sont courtes, efficaces, hésitant toujours entre les détours boisés du folk et le confort de la country nationale. Et, paradoxalement, on se retrouve confronté à un tout bon disque de pop, orchestré de banjo, de mandoline et de maracas. Pour peu, on oublierait presque de signaler que Laura et Meg Baird d’Espers viennent chanter dessus. Mais bien malin, celui –ou celle– qui parviendra à discerner les voix de ces deux-là !

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