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Hippo Campus sort la tête de l’eau…

Hippo Campus sortira son quatrième album « Flood », ce 20 septembre 2024. « Flood » constitue à la fois un disque et une renaissance. En effet, il a fallu cinq années au combo du Minnesota pour enregistrer 13 titres en seulement 10 jours à la frontière du…

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Redouane Sbaï

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vendredi, 09 novembre 2018 17:15

White Night

Trois ans après « La Revancha Del Tango », Gotan Project nous revient avec « Lunatico » et son délicieux mélange de tango et de musiques électroniques. Ces 13 et 14 octobre, la formation franco-internationale (!) venait présenter ce bijou à une Ancienne Belgique comble et extatique.

Aucune première partie au programme. Sur scène se prépare un magnifique spectacle visuel. Derrière le décor d'un blanc immaculé se dresse un gigantesque écran. Les images commencent à défiler tandis que Philippe Cohen Solal, Eduardo Makaroff et Christoph H. Müller débarquent sur les planches en balançant les premières notes de « Differente ». Accompagnée de leur chanteuse attitrée, Cristina Villonga, et de leurs musiciens ( 4 violonistes, un pianiste, un accordéoniste/guitariste), la formation fait tanguer son public sur les superbes « Criminal », « La Vuelga » ou encore « Amor Porteno » (qui bénéficie, sur disque, de la collaboration de Calexico). Durant « Mi Confession », deux petits écrans apparaissent devant l'écran géant afin d'y projeter, de manière plutôt originale, une vidéo de Koxmoz, le duo de rappeurs latinos qui soutient habituellement Gotan Project sur ce titre. En guise de premier rappel, le trio est tout simplement parvenu à faire vibrer l'AB de son énorme tube « Triptico » avant de revenir une seconde fois lors pour une séquence assez intrigante, puisqu'elle a mêlé - façon bootleg - « Differente », le single par lequel l'ensemble a ouvert les festivités de la soirée, au « Money Money Money » d'Abba. Pas vraiment nécessaire mais on ne va pas s'en plaindre après un show tout bonnement magistral.

vendredi, 09 novembre 2018 17:01

Autour de Catherine

C'est sympa à la Maison des Musiques : on y est un peu comme dans son salon. Sauf qu'il y a plein d'inconnus à nos côtés et à la place de la télé ou de la chaîne hi-fi, des artistes en chair et en os se chargent du divertissement…

Vendredi 17 novembre, c'était au tour de Catherine Feeny, la plus Belge des Américaines, de venir y faire un tour dans le cadre des showcases 'Autour de Midi'. C'est donc à 12h30 que la jeune femme, accompagnée de ses deux musiciens, a pris d'assaut une salle quasi-comble afin d'y présenter quelques titres, dont une majorité issus de son assez joli nouvel album « The Hurricane Glass ». Interagissant constamment avec un public qui l'écoutait religieusement, Catherine Feeny enchaîna, entre autres, « Hush Now », « Radar », « Hurricane Glass », « Forever » ainsi que deux morceaux extraits de son premier album éponyme et « Mr. Blue », thème du film « Running With Scissors » (NDR : dont les rôles principaux sont dévolus à Gwyneth Paltrow et Annette Bening - sortie nationale prévue en mars). Conviviale jusqu'au bout, Catherine n'aura pas hésité à se mêler à son public après son set semi-acoustique, qui dura a peu près 35 minutes. Pour pas un rond, il aurait été vraiment stupide de ne pas en profiter.

 

vendredi, 09 novembre 2018 16:48

Who's Kookin Who?

Forts du succès de leur single « Naive » et de l'album « Inside In/Inside Out » dans leur Grande-Bretagne d'origine, les garnements de The Kooks s'apprêtent à prendre d'assaut les States, où le premier essai sera disponible dès octobre. En attendant, ils continuent leur conquête de l'Europe à coup de mini-showcases.

'Lunch With The Kooks', tel était l'intitulé de cette opération promotionnelle à laquelle seuls étaient conviés les médias et quelques privilégiés, lauréats de concours. A 13 heures de l'aprèm, embarquement immédiat à bord du Ric's Boat, Quai des Péniches à Bruxelles. Après le verre de bienvenue, l'assistance se dirige vers l'étage du bas où une mauvaise surprise l'attend. En effet, le lieu dépourvu de scène est des plus exigus et seuls les photographes et caméramans du premier rang peuvent véritablement profiter du spectacle. Peu importe, le son est nickel. L'essentiel. Le quatuor entame alors un set acoustique au cours duquel se succèderont des extraits de l'album tel que l'excellent « See The World » ainsi que les tubes « Naive », « Eddie's Gun », « You Don't Love Me » ou « She Moves In Her Own Way ». Ils gratifieront également le public de leur sympathique version du hit de Gnarls Barkley, « Crazy », initialement enregistré pour la radio britannique Radio 1. Expédié en une vingtaine de minutes, le set aura convaincu les novices et ravi les admiratrices qui semblaient connaître chaque chanson par coeur ! Le court showcase se termina ensuite sur un lunch 'Without The Kooks'. En bref, on n'aura pas vu grand-chose mais ce qu'on a entendu suffit à dire qu'un bel avenir attend la formation…

jeudi, 08 novembre 2018 12:18

Let Him Ride...

Mister Adams allait-il enfin débarquer sur une scène belge ou allait-on avoir droit à une énième annulation ? Le suspense était entier le 5 octobre dernier. Jusqu'à la dernière seconde. Après avoir annulé les deux tournées européennes précédentes, Ryan Adams s'est enfin décidé à satisfaire un public qui commençait légèrement à s'impatienter.

Nouveau membre honoraire des Cardinals, Neal Casal en a profité pour assurer la première partie et présenter son dernier album en date, « No Wish To Reminisce » devant un public en général, attentif. Sauf lorsque Ryan Adams, à la batterie, s'adonnait à quelques pitreries entre deux gorgées de vin. Le set d'ouverture, assez court, a très vite été suivi par le plat de résistance.

Normal. Avec les 2h30 de concert que le groupe se prépare à prester, le public du Cirque Royal allait en avoir pour son argent. De retour sur scène, Ryan et Neal, accompagnés des autres Cardinals, ne perdent pas de temps. S'enchaînent alors des titres essentiellement issus de « Cold Roses » dont « Tonight », « Let It Ride » ou un « Magnolia Mountain » épique d'une bonne quinzaine de minutes. Quelque peu décevant pour quelqu'un qui n'apprécie pas forcément ce double album. La prestation était toutefois relevée par la conviction et l'énergie dont le groupe faisait foi sur scène. Pas de chance pour les fans des efforts solo du jeune homme, ce dernier n'ayant interprété que de très rares vieux morceaux dont les excellents « I See Monsters », « Dear Chicago » et « 29 ». Dommage. En 2h30 de show ininterrompu, Ryan Adams & The Cardinals ont donc fait la part belle à quelques titres plus obscurs, voire inédits, dont un délire punk. Rien de transcendant. Mais bon, Ryan a fait acte de présence. C'est mieux que rien.

 

jeudi, 08 novembre 2018 12:15

Rock Inaction

Après avoir accordé de fructueuses prestations au Domino festival de l'AB et à Rock Werchter, les Ecossais de Mogwai venaient présenter au public belge, pour la troisième fois en six mois, leur dernière plaque en date, « Mr. Beast ». Sans oublier les quelques merveilleux classiques de la formation issus de « Rock Action » ou encore « Young Team », pour n'en citer que deux.

Kid 666, qui assurait la première partie, n'a pas convaincu grand monde. Dissimulé derrière son laptop, l'homme enchaîne les beats electro-noise. Mais l'ensemble manque manifestement de cohésion. La sauce prend à peine que le DJ relâche la vapeur. Si, dans d'autres circonstances, cette performance aurait pu être créditée de potable, en tant que 'support act' d'un groupe tel que Mogwai, elle était plutôt non avenue. 

Ces derniers ont offert au public du Cirque Royal une prestation hors du temps, un show resplendissant mais un peu trop statique. Après avoir ouvert son set par un envoûtant « Xmas Step », Mogwai ne doit déjà plus trop se décarcasser pour convaincre l'assistance. D'ailleurs, sur scène, les mecs n'ont pas vraiment l'air de se fouler, enchaînant leurs compos comme d'autres enchaînent les heures de travail derrière un bureau. Mais l'intensité des « Hunted By A Freak », « Friend Of The Night » ou encore « Acid Food » excite tellement nos petites neurones que les corps figés des membres de la troupe sont presque admissibles. Agrémentée d'un sympathique light show, la déferlante noise s'achève par un épique rappel au cours duquel ils enchaînent « Mogwai Fear Satan » et « My Father, My King », une suite qui a semblé durer une éternité. Après 1h50 de stimulation cérébrale, Mogwai desserre l'étreinte exercée sur un public émerveillé et quasi sourd. Une chose est sûre : même en ne prestant que le strict minimum, les Ecossais ont confirmé, ce soir, leur réputation de dieux du post-rock. 

jeudi, 08 novembre 2018 11:46

Hot, Hotter, Hottest

C'est dans le cadre très privé du bar de l'Atelier 240 que Montevideo présentait son premier album devant un public pour la majorité déjà conquis. Après un petit drink offert par la maison dans un hall d'entrée surpeuplé, direction le premier étage, où le groupe s'apprête à jouer un set court mais entraînant.

Là-haut, il fait au moins 40 degrés. Malgré la chaleur, le parterre, composé de personnalités (membres de Ghinzu, de Sold-out, etc.), semi personnalités et autres gagnants de concours, se serre afin d'apercevoir la minuscule scène au fond du bar. Après une petite introduction de Jean au clavier, les trois autres gaillards prennent place et voilà déjà que quelques groupies se mettent à hurler. Avec une énergie revigorante, Montevideo enchaîne les titres de leur disque éponyme pour un public assez enthousiaste mais que la chaleur croissante de la salle empêche de bouger. Les morceaux « Boys From Brazil », leur inévitable reprise du « London Calling » des Clash, « Groovy Station », « Sluggish Lovers » ou encore « Liberation For Women (Sexy Girl) » accompagné justement d'une jolie demoiselle aux chœurs, prouvent que le quatuor n'a pas volé sa réputation scénique. Entre les chansons, Jean s'adresse généralement au public en anglais. Ce que certains trouvent prétentieux n'en est pas moins pratique dans un pays comme le nôtre. Terminant le showcase sur un deuxième service de « Sluggish Lovers », Montevideo s'éclipse en remerciant toute leur équipe et son public, qui, même s'il n'aura pas vu grand-chose, semble, en général, repartir le sourire aux lèvres.

 

jeudi, 01 février 2007 09:53

Le mythe est en marche

Ceux qui aiment se secouer le bas des reins vont en avoir pour leur argent. Les incomparables !!! sont de retour. Trois ans après l'incroyable gifle assénée par « Louden Up Now », la formation au nom atypique (généralement prononcé chk chk chk) revient avec un « Myth Takes » encore plus prodigieux. Nic Offer (chant) et Allan Wilson (percussions), plus ou moins en forme malgré trois journées intense de promo, nous parlent de leur nouveau bébé.

Accorder des interviews toute la journée, c'est un peu la rançon de la gloire. Cet exercice vous fatigue déjà ?

Allan : Il fait partie du boulot, on assume. Heureusement, on a droit à un peu de repos entre la tournée de promo et la tournée mondiale.

Comment expliquer que vous vous soyez embarqués à huit dans la même aventure ?

A. : On s'est tous connus à Sacramento. A l'époque où on a commencé à jouer, nous étions déjà amis tous les huit.

Nic : Tout a vraiment démarré une belle nuit sur une simple `jam' improvisée. A la fin de la soirée, on avait composé plusieurs morceaux. On en était trop satisfait pour en rester à ce stade.

On peut considérer vos morceaux comme un patchwork de plusieurs genres. Comment les décririez-vous ?

N. : Patchwork Music, c'est pas mal.

A. : On ne sait pas trop? Dance Music, Rhythmic Dance? Peu importe.

N. : Moi, je la définis simplement comme du Punk Funk ou Disco Punk.

La pochette de « Myth Takes » est enrichie d'une magnifique illustration de Kevin Hooyman. Quelle est l'histoire de ce dessin ?

A. : Nous nous sommes drogués avec lui pendant six mois non-stop?

N. : Et on lui a demandé de nous faire un croquis illustrant les fesses d'une femme. La pochette de « Myth Takes » en est le résultat. C'était assez inattendu.

A. : Oui, on a tout de suite accepté quand on a vu qu'il y avait tout de même une paire de fesses dessus (rires).

N. : En bref, on adore tout ce qu'il fait.

Le titre éponyme est très différent de tout ce que vous avez pu faire jusqu'ici?

A. : Le groupe voulait prendre une nouvelle direction. Cette chanson, aussi bien que le reste de l'album en général, est assez différente au niveau du son et du tempo. Ce dernier est d'ailleurs plus rapide que celui habituellement utilisé.

N. : En ce qui concerne « Myth Takes », on savait la conviction de détenir une chanson surprenante. Elle faisait l'unanimité et devait absolument faire office de plage d'ouverture. Histoire que les auditeurs plongent directement dans le bain.

Et John (Pugh, batterie) interprète beaucoup plus de titres qu'auparavant?

N. : Oui, il se débrouillait plutôt bien sur « Louden Up Now », alors nous l'avons généreusement laissé chanter un peu plus (rires). En fait, il s'est principalement occupé des chansons que, personnellement, je n'appréciais pas trop. Comme par exemple « Sweet Life ». Je n'ai pas vraiment aimé cette chanson. John a décidé de l'interpréter à ma place. Le résultat est finalement génial. Par contre, pour « A New Name », c'était différent. Mario (Andreoni, guitare) n'était pas satisfait de mes vocalises sur ce titre. Celles de John collaient mieux à l'ambiance de cette compo. En général, j'aime l'idée de passer d'un chanteur à l'autre. N'observer la perspective que d'une seule personne sur l'entièreté d'un disque peut parfois être lassant.

Après avoir assuré la première partie des concerts de Red Hot Chili Peppers face 25.000 personnes, ne commencez-vous pas à rêver d'occuper une tête d'affiche devant un parterre aussi impressionnant ?

A. : Pour commencer, je n'aurais jamais cru un jour me retrouver ici, à accomplir une tournée mondiale de promotion pour un album que j'aime beaucoup et être entouré de gens qui soutiennent le groupe. C'est déjà une part de rêve qui se concrétise. Quant au reste, tout est possible.

N. : En fait 6.000 ou 25.000 voire plus, c'est du pareil au même. On ne voit pas vraiment les visages donc ce n'est pas aussi impressionnant qu'il n'y paraît. Mais c'est impressionnant quand même. Tu vois ce que je veux dire ?

A vous voir sur les planches, on pourrait facilement croire que c'est la fête 24h/24 en votre compagnie. L'ambiance est la même en studio ?

A. : En studio, il faut être très patient. On passe le plus clair de notre temps à attendre. Il y a des jours pendant lesquels on s'amuse bien. Puis d'autres où on s'emmerde tellement qu'il faut téléphoner au studio le lendemain pour savoir si le reste du groupe va avoir besoin de nous ou si on peut rester glander chez soi. Ce n'est pas aussi fun que d'être sur scène.

Les clips de « Hello, Is This Thing On ? » et « Heart of Hearts » étaient principalement constitués d'extraits live. Pour « Must Be The Moon », vous avez tourné votre première `véritable' vidéo. !!! en clip, ça donne quoi ?

N. : On vient de la terminer. Les scènes sont un peu folles et relatent une histoire de sorcière vaudou. Au cours de laquelle un paquet de filles essaie de nous agripper (rires) !

Vous avez sorti un EP contenant deux reprises assez inattendues. Vous comptez remettre le couvert ?

A. : Oui, j'aimerais bien. Tant qu'elles sont intéressantes.

N. : Ces deux reprises sont arrivées naturellement. Nous nous sommes simplement dit `Tiens, pourquoi pas ?' Personnellement, j'aimerais enregistrer un album de reprises. Ce serait fun et ce serait un bon moyen de rester dans l'actualité entre deux sorties plus `officielles'. En ce moment, je n'ai pas trop d'idées quant au choix de reprises potentielles. Mais ces choix doivent être intelligents. En reprenant ces deux titres, on y a ajouté quelque chose. On ne s'est pas contentés de les réinterpréter tels quels.

Quelle est votre manière favorite de prononcer le nom du groupe ?

Ils se mettent tous les deux à imiter ce qui ressemble à une sonnerie de portable.

Je vois que avez dû répondre à cette question toute la journée. Comment je retranscris ça, moi ? (rires)

A. : Y a-t-il un podcast sur votre site ?

Non?

A. : Il est temps d'y penser (rires) !

(Merci à Didier)

A 27 ans et déjà une belle carrière dans son Québec natal, Ariane Moffatt nous importe enfin ses états d'âmes et ses bidouillages éclectiques. Figure de proue d'un nouveau genre, le R'n'G, autrement dit le Rhythm'n'Grunge, elle apporte dans ses valises « Le cœur dans la tête », un album qui rappellera à l'ordre tous ceux qui pensaient jusqu'ici que la scène québécoise se limitait aux gens qui hurlent sans avoir grand chose à raconter.

Quel est ton parcours et comment en es-tu arrivée à avoir « le cœur dans la tête » ?

J'ai commencé à chanter au lycée. J'avais un prof super stimulant et stimulé qui nous a poussébs à faire des comédies musicales et la première fois que j'ai chanté, j'ai tout de suite senti l'électricité qui me donnait l'envie de reproduire cet effet. J'ai étudié en chant-jazz et en musique à l'université. J'ai aussi toujours été attirée par les claviers. Quand j'étais petite j'avais un bébé-clavier qui devenait de plus en plus gros à chaque anniversaire ; ce qui explique le côté électronique et expérimentation des albums. Parallèlement, j'ai commencé à écrire mes chansons vers l'age de 16 ans. J'ai joué du clavier et été choriste pour des artistes au Québec. C'est un peu ainsi que j'ai fait mon chemin, jusqu'à ce que le premier album, « Aquanaute » sorte en 2001. Le deuxième est paru en novembre au Québec et le 15 mai en Europe.

On sent énormément d'influences dans ton album. Quels sont les genres musicaux qui t'inspirent le plus ?

Le death metal, c'est celui que j'aime moins ; sinon, je suis ouverte à tous les styles, pourvu que ce soit bien senti et que cela grove. J'aime ce qui est vrai, ce qui vient du cœur, du reggae au trip-hop en passant par le hip-hop, le folk-roots ou les musiques du monde. Je pense que c'est cela qu'on entend dans ma musique : le désir de fusionner plein de choses. J'ai essayé de faire quelque chose de nouveau avec ça. « Le cœur dans la tête » est très éclectique, il va dans tous les sens ; mais ça fait partie de moi de vouloir explorer toutes sortes de choses. Peut-être qu'un jour je me rangerais dans un style particulier mais j'aime pouvoir toucher à différents genres.

Tu as travaillé entre autres avec Marc Déry, Daniel Bélanger ou encore M. Quelle est l'expérience qui t'as le plus marquée ?

Celui qui a été pour moi le déclencheur, c'est Daniel Bélanger au Québec. Dans la francophonie, cet artiste est un secret trop bien gardé. D'ailleurs sur mon album je reprends un de ses titres : « Imparfait ». Il m'a fait confiance dès le début en m'engageant dans son groupe comme claviériste alors que je n'avais pas vraiment beaucoup d'expérience en échantillonnage ou en programmation. Je me suis retrouvée dans le bain et devais donc me débrouiller. Il m'a ensuite permis de faire ses premières parties avec mon propre matériel, ce qui m'a permis de rencontrer le public et de préparer le terrain pour mes albums. Il a été extrêmement influent et c'est une rencontre qui s'est transformée aujourd'hui en grande amitié.

Il a fallu 3 ou 4 ans à l'album « Aquanaute » pour débarquer en Europe et seulement 6 mois pour le dernier. N'est-ce pas un peu frustrant que ça prenne autant de temps ou même de devoir assurer la promo de deux albums en même temps ?

Disons que « Aquanaute » est sorti en Europe de manière très lente parce que c'était un critère important pour moi que de ne pas être identifié par cet album, parce qu'il y a trop longtemps qu'il est sorti. Le fait de pouvoir sortir aussi vite « Le cœur dans la tête » synchronise un peu plus la promo avec le Québec. En concert, j'opère juste un mélange des deux albums.

C'est comme recommencer à zéro...

C'est sûr. On est dans un nouveau territoire, un nouvel environnement, et le public est différent. Peut-être un peu plus spécialisé dans ce que je réalise. J'espère attirer un public qui corresponde à ce que j'essaie de créer, entre la pop et les trucs un peu plus expérimentaux. J'aime l'idée de ne rien prendre pour acquis et d'avoir la possibilité de recommencer mais, cette fois, avec tout ce que j'ai appris, toute l'expérience que j'ai acquise au Québec. Je suis surtout dans une optique d'expérience de vie. Même si j'ai signé chez une major, je suis pas du genre 'je suis là pour conquérir'. Mon optique est beaucoup plus humaine. Elle me permet de vivre également des rencontres professionnelles extraordinaires...

Avant, la France se contentait d'importer des artistes canadiens 'à voix' et depuis l'émergence de la 'nouvelle vague', illustrée par des artistes comme Cali, Benabar, Camille, etc. on voit enfin des artistes qui ont des choses à dire. Ton succès, tu préférerais le mettre sur le compte de cette nouvelle scène ou tout simplement sur ton duo avec M ?

C'est vrai que le rapport Europe-Québec s'est tissé sur cette scène-là. Quand j'étais plus jeune, j'avais un peu peur, pour percer en France, de devoir passer par le corridor des chanteuses de comédies musicales ou de la variété. C'est pas ce que je voulais. J'écoutais déjà M à l'époque et je voulais appartenir à ce courant là. M fait partie d'une famille de gens qui ont leurs convictions, qui font leurs trucs sans concession et fonctionnent sans gros rouages commerciaux. C'est un courant qui communique de mieux en mieux.

Y'a-t-il aujourd'hui des artistes que tu ne supportes plus d'entendre et, à contrario, quels sont ceux que tu écoutes le plus en ce moment ?

J'aime beaucoup cette nouvelle chanson, de Philippe Katerine à Keren Ann en passant par Camille ou Mathieu Boogaerts. Ce sont tous des gens qui m'inspirent par leur folie. Ils provoquent et savent ce qu'ils veulent. J'aime leur audace. Par contre, je suis pas très fan de la variété construite sur un moule, étudiée pour cartonner.

Un disque culte ?

« Little Earthquakes » de Tori Amos.

« Will You Follow Me » est une chanson en VF dont le titre est en anglais. Un disque d'Ariane Moffatt entièrement en anglais, est-ce possible ?

Oui. Je pense que ce franglais fait partie de ma personnalité. De mon quotidien. Au Québec, on est entre les deux et j'ai cette manie-là de mélanger les deux langues. Je le fais un peu dans mes chansons et j'ai déjà quelques textes en anglais ; mais je laisse mûrir l'idée...

Dans ton single « Montréal », on te sent heureuse d'y retourner. Qu'est ce qui te manque le plus quand tu n'y es pas ?

En fait j'ai choisi Montréal comme j'aurais pu choisir n'importe quelle ville où tu te sens à la maison. Ce qui est fun c'est de ramener ce que tu as puisé ailleurs puis de le mettre dans ton petit nid. Cette chanson-là parle autant du désir de rentrer à Montréal que de la joie d'être partie.

Tu es l'instigatrice du R'n'G. Quels sont les ingrédients pour être un bon artiste R'n'G ?

C'est une façon de définir ce jeu de contraste entre le côté groove ou dub et le côté guitares un peu plus acérées, un peu plus grunge. C'est le mélange entre ces deux pôles-là. Un peu black'n'white.

Y'a-t-il d'autres artistes que tu considère comme R'n'G ?

Y'a des bouts du dernier album de Cake (NDR : « Pressure Chief ») qui vont dans ce sens-là. Ca m'a donné envie d'aller dans cette direction.

Dans la chanson éponyme de ton nouvel album, tu dis 'j'ai des vices cachés'. On peut savoir lesquels ?

(Rires) C'est une question piège, ça ! Au moment où je l'ai écrit, je ne les connaissais pas vraiment. Je les ressentais. C'est un petit dérèglement des machines intérieures. C'est très vaste... 

 

 

mardi, 23 mai 2006 05:00

Retour aux sources

Dehors, le temps est des plus maussades. A l'abri sous les serres du Botanique, Anthony Roman, leader de Radio 4, a l'air en phase avec la météo. Sympathique mais peu bavard, il  présente  "Enemies Like This", le quatrième ouvrage des New-yorkais, qui marque un retour aux sonorités groovy originelles du quintet. 

Nouveau label, nouveau guitariste, nouveau producteur… C'est un nouveau départ pour le groupe ? 

D'une certaine façon, oui. Ca fait toujours du bien de recommencer avec l'esprit frais. 

On retrouve Jagz Kooner à la production cette fois-ci ; qu'est-ce qu'il a apporté de neuf au son de Radio 4 ? 

Il a abordé le disque également avec un esprit frais. Son approche l'était tout autant. Il aimait la façon dont le groupe jouait et dégageait une énergie plutôt positive. Le déclic a été immédiat. 

Sa démarche était-elle fort différente du fameux duo DFA (NDR : qui a produit « Gotham ! ») ?  

Assez. Les membres de DFA sont beaucoup moins conventionnels, ils ont une approche différente pour chacune de leurs productions. Jagz est un de leurs amis ; et, à vrai dire, il a un peu le même état d'esprit qu'eux mais pas la même façon de travailler… 

Comment s'est passée la rencontre avec Dave Milone, le nouveau guitariste ? 

Je le connais depuis des années. Il faisait partie de Computer Cougar, un groupe new-yorkais que j'aimais beaucoup, surtout pour sa manière de jouer de la guitare. C'était très pop-punk. 

Qu'est ce qui s'est passé avec le précédent, Tommy Williams ? 

On allait juste dans des directions opposées, rien de plus… 

Le succès de « Dance To The Underground » a-t-il eu un impact positif sur le groupe ou est-ce que, du coup, vous avez ressenti plus de pression de la part des critiques ? 

Les deux. La réaction du public a été très positive mais il y a toujours un moment où tu aimerais que le public réagisse positivement à d'autres de tes chansons. Au bout du compte, de toute manière, on tente d'écrire des chansons aussi bonnes que possible. L'important c'est qu'elles soient naturelles. 

On lit dans la bio du groupe que « Stealing Of A Nation » avait souffert de trop de calculs et d'ambition. Tu penses vraiment que c'était le cas ? 

Ouais ! Je n'ai pas du tout aimé le produit final, à part quelques chansons que je trouve mieux que d'autres. Le groupe a assez mal assuré sur l'enregistrement des chansons et la production ne correspondait pas vraiment à ce qu'on fait. 

D'où un retour vers le son de « Gotham ! »… 

Ouais ! Ca ressemble beaucoup plus à ce qu'on fait d'habitude. Le résultat est beaucoup plus naturel que sur « Stealing Of A Nation ».

Qui sonnait beaucoup plus éléctro… 

Effectivement. On voulait essayer quelque chose de différent mais ça n'a pas débouché sur le résultat que l'on espérait. « Enemies Like This » est beaucoup plus vrai et fidèle au son du groupe. 

L'album s'appelle donc « Enemies Like This ». Qui sont ces ennemis ? 

Ces ennemis peuvent être n'importe qui. Ils peuvent être des gens proches de toi, du genre famille et amis ou même le gouvernement. En gros, la plage-titre parle de gens qui sont supposés être de ton côté mais qui finissent par te trahir, d'une manière ou d'une autre. 

C'est un événement que tu as vécu ?

Non, c'est vraiment général. La chanson ne parle pas d'une personne en particulier. 

Les messages de Radio 4 sont assez politiques. Quels sont les événements ou sujets qui ont influencé l'écriture de l'album ? 

Il s'agit surtout de notre frustration vis-à-vis de la corruption qui gangrène le business en général aux Etats-Unis. Ce qui a pour conséquence que le fossé entre riches et pauvres ne fait que s'élargir. La classe moyenne s'en sort difficilement et là-bas, soit tu es riche, soit tu n'es rien. 

Le désastre de l'ouragan Katrina et ses conséquences ont-ils renforcé cette optique des choses ? 

C'est un bon exemple. La Nouvelle-Orléans n'est pas une ville riche et est habitée majoritairement par des afro-américains. C'était comme si le gouvernement n'en avait rien à foutre. Mais quand un événement négatif se déroule dans un haut lieu financier comme New York, là, ils sont vachement plus rapides. Par contre après Katrina, les jours ont défilé mais le peuple ne voyait rien arriver… 

Tu es de l'avis de Kanye West qui a prétendu lors d'une émission télé que le gouvernement n'a pas réagi assez vite parce les habitants de la Nouvelle-Orléans sont essentiellement afro-américains ? 

Dans un certain sens, oui... 

Avant de faire partie de Radio 4, quelles étaient tes influences musicales principales ? 

J'écoutais beaucoup de musique underground du genre Fugazi et The Replacements. J'aimais aussi les Clash, évidemment, et un peu de reggae et de punk. Du côté commercial, c'était plutôt les Rolling Stones et des trucs de ce genre… 

Ta chanson préférée de cet album ? 

« Everything's In Question » pour son groove assez Dance-hall. Il y a aussi « All In Control » et « Grass Is Greener ». Bref, j'ai tendance a aimer ce qui est un peu moins traditionnel dans le son de Radio 4. 

Et ton album préféré de Radio 4 ? 

Le dernier et « Gotham ! » pour diverses raisons. Je n'écoute pas souvent « Gotham ! » ; mais quand c'est le cas j'ai tendance à me dire que c'était plutôt bon. Quant à « Enemies Like This », je suis assez fier de son contenu.

Et le temps belge, comment trouves-tu ? 

Ca fait deux jours qu'on est ici et il est vrai que le temps est assez bizarre depuis notre arrivée !

 

mardi, 05 septembre 2006 05:00

Cat Power !

Galia Durant et Carim Classmann ne font pas de la musique. Ils s'amusent. Les deux garnements viennent d'offrir au monde le jouet le plus innovateur de la décennie. « The Only Thing I Ever wanted » s'adresse à tous les enfants, de 3 à 83 ans. Les risques de surconsommation sont néanmoins très élevés. Histoire d'en savoir plus sur leur formule magique, Musiczine a rencontré les têtes pensantes de Psapp lors de cette exceptionnelle édition du Pukkelpop. Si l'on s'imaginait qu'interviewer le duo serait, naturellement, un jeu d'enfant, c'était sans compter sur les interruptions impromptues provoquées par la diabolique Sock Pupett.

A quoi ressemblait la vie avant Psapp pour vous ?

Galia Durrant : La rencontre s'est effectuée par l'intermédiaire d'un ami commun, Tim. A l'époque, je jouais au sein d'un groupe et Carim participait à plusieurs projets. Aucun d'entre nous n'était satisfait de sa situation (NDR : Première interruption de la Sock Pupett que Galia menace de démembrer)… Nous avons ensuite collaboré avec toute une série de personnes avant de travailler en duo. C'est à partir de ce moment que avons vraiment été enthousiasmés par notre travail…

Psapp, c'était le nom de l'un de vos chats ?

Carim Classmann : (Rires) Oui, effectivement. Un chat que nous n'avons jamais rencontré. En fait c'était un chat-fantôme.

G.D. : Elle (NDR : apparemment une femelle) nous a envoyé un mail en nous ordonnant d'appeler le groupe 'Psapp'. C'était une chatte très puissante qui nous a menacé de…

C.C. : … de faire sonner notre musique comme du George Michael. Elle nous a menacé d'autre chose, non ?

G.D. : Oui. De nous transformer en Phil Collins.

L'horrible cauchemar !

C.C. : Je n'avais pas envie de perdre tous mes cheveux alors j'ai cédé.

G.D. : Ouais. Elle faisait vraiment peur. C'est la raison pour laquelle le groupe s'appelle 'Psapp'. Tu veux entendre mon imitation de Phil Collins ?

Non merci ! Comment vous est venue l'idée d'utiliser des objets insolites tels que des jouets dans vos compositions ?

G.D. : C'était un processus naturel. On ne s'est jamais dit 'Tiens, on utiliserait bien tel jouet'»…

C.C. : Ces objets ont toujours été notre propriété.

G.D. : On disposait tous les deux d'un stock de jouets que…

(NDR : Seconde interruption de la Sock Puppet) C'est décidé, je la kidnappe quand je m'en vais…

C.C. : Mais enfin… Ca met du piment !

G.D. : Elle est pas mal, hein ? On en a fabriqué plusieurs sur la route, à l'aide de chaussettes et de coussins. Tout le monde dormait dans le bus alors on s'est amusé à en confectionner quelques unes (NDR : ils se mettent à jouer avec deux sock pupetts).

CC. : Pour en revenir à la question, lorsque nous nous sommes rencontrés, nous disposions tous les deux une large collection d'objets bizarres et Galia possédait un énorme assortiment de vieux synthés Casio pour gosses…

G.D. : Oui, j'en avais bien une dizaine ou une quinzaine.

C.C. : A vrai dire, les jouets n'ont en fait pas tellement d'importance. C'est le son qui doit être intéressant. On collectionne tout objet susceptible de produire des sons étranges. Evidemment, si ces objets ont une apparence amusante, c'est encore mieux.

G.D. : On n'utilise cependant pas une aussi grande quantité de jouets qu'il n'y paraît. Mais surtout des objets insolites tels que des tables, des instruments de cuisine, du bois, des verres, des meubles ou encore des cailloux. A cause du bruit lorsqu'on marche dessus.

C.C. : Plutôt varié donc. On teste beaucoup d'objets afin d'en mesurer la musicalité. Certains fonctionnent bien, d'autres moins. J'ai offert, par exemple, un poulet en plastique à ma sœur pour la Noël. Il a fini sur deux morceaux !

G.D. : Nous sommes en général toujours emballés par les sons que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'expérimenter dans les albums. Utiliser les mêmes instruments plusieurs fois de suite m'ennuie rapidement. Et comme nous ne sommes pas millionnaires, on ne peut pas se permettre d'acheter des tonnes d'instruments. Du coup, on les fabrique nous-même.

D'où votre son si particulier. Quel est votre processus d'écriture ?

C.C. : On écrit ensemble en studio. Le point de départ, ce sont des bribes d'idées qui prennent forme tout au long de la journée.

G.D. : Il est également très important pour nous de travailler ensemble. Je n'écris pas les paroles dans mon coin. On a des idées plutôt similaires. C'est un peu comme si nous communiquions par télépathie ! Cette méthode nous permet d'avancer assez rapidement.

C.C. : Il nous est logiquement plus facile de comprendre l'autre quand on est dans la même pièce. Ensuite, le processus se déroule naturellement. On ne réfléchit pas trop à ce que l'on fait. Le soir, on décide des idées à exploiter ou à jeter.

Votre musique est impossible à comparer avec quoi que ce soit de connu. Quelles sont vos influences ?

G.D. : Il est assez difficile de répondre à cette question parce qu'elle signifie que nous avons écouté l'un ou l'autre disque avant de se dire 'tiens, j'aimerais bien que ma musique soit similaire'. Ce n'est pas trop dans notre manière de travailler. Du moins, pas consciemment. On n'a pas envie de reproduire le même genre de musique que d'autres.

C.C. : Si, pendant le processus d'écriture, je devais me rendre compte que l'une des chansons résonnait comme quelque chose de connu, je l'abandonnerais pour passer à autre chose.

G.D. : Il y a néanmoins beaucoup d'artistes que l'on adore vraiment tous les deux. Nos goûts varient d'Erik Satie à Fela Kuti en passant par The Cure…

C.C. : Oui, on ratisse large, des années 20 aux années 80… Les Sex Pistols sont des idoles pour nous mais je ne pense pas que notre musique soit vraiment similaire !

G.D. : Moi, si !

C.C. : Tu veux parler de notre nouvelle chanson, « Anarchy Of The Sock Puppet » ? (Rires)

Comment décririez-vous « The Only Thing I Ever Wanted » par rapport à « Tiger, My Friend » ?

C.C. : (NDR : après une troisième interruption de sa Sock Puppet). On n'a pas vraiment pensé à créer quelque chose de différent, c'est venu naturellement. Le nouvel album est toutefois beaucoup moins électronique et plus acoustique mais il retentit un peu comme 400 chats dans un parc à ordures. Il existe une autre atmosphère sur « Tiger, My Friend ».

G.D. : Les deux albums traduisent notre amour des sons étranges et des harmonies vocales.

C.C. : Les sons dépendent aussi énormément des instruments dénichés pendant les enregistrements.

Vous avez été révélés par le titre « Cosy In A Rocket ». C'est aussi le générique de la série « Grey's Anatomy ». Ces événements ont-ils changé la vie de Psapp depuis que la série et la chanson sont devenues des gros hits ?

C.C. : En fait, il n'a pas récolté de gros succès en Grande-Bretagne. Le phénomène est plutôt américain. Il n'y a donc aucune conséquence sur notre manière d'écrire ou sur nos vies en général. De plus, la télé n'est pas vraiment notre tasse de thé…

Et si vous étiez approchés par des créateurs de séries ou des cinéastes afin d'écrire une bande son pour leur œuvre, accepteriez-vous de le faire ?

C.C. : On ne se sentirait pas à l'aise dans l'exercice. Certes, le groupe pourrait créer l'un ou l'autre titre pour un projet qui lui semble intéressant. Si c'est une commande pour un programme comme « Friends » ou un truc du genre, ça ne risque pas d'arriver.

Et s'il s'agissait d'un album de reprises pour la comédie musicale « Cats » ?

C.C. : (Rires) Je ne suis pas un grand fan des reprises mais nous en avons déjà fait deux pour l'instant. Les deux titres contiennent le mot « Cats » ! Il s'agit de « Everybody Wants To Be A Cat » (NDR : tiré du film de Dinsey 'Les Aristochats') ainsi que « In The Year Of The Cat » d'Al Stewart.

D'où vient cette obsession pour les chats ?

C.C. : Depuis hier, c'est fini. Maintenant, ce sont les Sock Pupetts (NDR : suivi naturellement par la quatrième interruption de ces derniers).

G.D. : On l'a toujours été, en fait. C'est un animal amusant. A vrai dire, les chats sont en quelque sorte assez humains. Ils sont à la fois fiers et stupides…

Vos vidéo-clips se marient à merveille avec vos compositions. Etes-vous en charge de la direction artistique ou est-ce le régisseur ?

G.D. : On se charge de toute la partie artistique. Pour le clip de « Hi », par exemple, il s'agit d'une idée apparue il y a très longtemps mais elle n'avait jamais abouti car, avant de signer chez Domino, nous n'avions pas le budget.

C.C. : De plus, ce clip ne ressemble à aucun autre que je n'ai pu voir. Certaines personnes apprécient, d'autres se demandent 'qu'est ce que c'est que ce truc ?'… La part de rejet et d'admiration est équivalente.

Quels sont vos projets à court terme ?

C.C. : Enregistrer un troisième album. On emménage dans un nouveau studio le mois prochain.

G.D. : Oui, on se concentre surtout sur cet objectif pour l'instant. C.C. : Fabriquer plus de Sock Puppets…

G.D. : Nous sommes occupés de préparer un expo. Elle se déroulera fin septembre, à Paris. On aimerait aussi s'impliquer dans l'animation et les comic books. Bref, des activités très variées !

C.C. : On a beaucoup d'idées mais peu aboutissent !

G.D. : Effectivement, lorsqu'on se lance dans un projet, il arrive fréquemment qu'il bifurque et prend une direction totalement différente ! Dis, tu vas quand même pas nous kidnapper notre Sock Pupett pour de vrai ?

Si, si !