La substitution d’Edouard van Praet

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Brazen tient la distance…

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Redouane Sbaï

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vendredi, 02 mars 2007 03:00

Myth Takes

Sur le carrelage, sur la table du salon, sur le lit de tes parents, sur le toit de ta baraque, dans ton jardin, dans la rue ou même dans les chiottes...  Appuyer sur play te condamne à bouger tes fesses dans tous les sens. Impossible d’échapper à l’emprise de « Myth Takes ». C’est bien simple : dès la réception de la troisième œuvre de !!! en décembre 2006, on se savait tenir là l’un des meilleurs disques de l’année suivante ! Et trois points d’exclamation ne sont que trop peu pour souligner le brio avec lequel Nic Offer et sa bande marquent leur grand retour.

« Myth Takes » récompense largement les fans pour les trois insurmontables années d’attente qui ont suivi la sortie de « Louden Up Now ». Condensé orgasmique de genres hybrides, l’essai s’ouvre sur un titre éponyme qui donne le ton. Les huit New-yorkais roulent des mécaniques dans les rues de leur ville d’origine, ‘mob-style’, s’apprêtant à conquérir un monde en mal d’expériences transcendantales. Il ne leur en faudra d’ailleurs pas plus que les infectieux « All My Heroes Are Weirdos », « Must Be The Moon » et « Heart Of Hearts » pour inciter aux chorégraphies les plus insolites, à la fois libidineuses et spirituelles. Nic Offer, que l’on devine plus énergique que jamais, s’adonnera ensuite à un épique « Bend Over Beethoven », qui n’est pas sans rappeler le splendide « Me & Giuliani… », extrait de l’ouvrage précédent. Si Nic mène la barque sur la majorité des titres, l’intensité de « Myth Takes » se voit décuplée par les vocalises de John Pugh qui prend possession du micro sur quatre titres, dont les frénétiques et hallucinatoires « Yadnus » et « A New Name ».

Chef-d’œuvre passionnel, ce nouvel essai devrait définitivement établir !!! comme combo incontournable de la scène indie aux yeux et aux oreilles de la terre entière. Ne reste plus qu’à évaluer l’intégralité de « Myth Takes » sur scène (ils jouaient déjà « Heart Of Hearts » et « Yadnus » lors de leur tournée estivale), histoire de découvrir ou redécouvrir Nic Offer et ses déhanchés qui feraient gémir de jalousie Shakira. A écouter de toute urgence et plutôt trois fois qu’une !(!!)

 

lundi, 05 février 2007 04:00

The Ruby Suns

A part les kiwis, on ne peut pas dire que la Nouvelle-Zélande soit réputée en matière de grandes exportations. Surtout musicales. Il y’a bien eu Neil et Tim Finn (et, par extension, Crowded House), The Datsuns, The Veils ou The Brunettes, mais qui peut citer plus de cinq formations issues de cette contrée ? (NDLR: Peu de monde, en effet... Et pourtant, on répertorie encore The Chills, JPS Experience, The Verlaines, The Clean, Bailterspace, Chris Knox, Tall Dwarfs, Superette, The D4 et tous les groupes du label Flying Nun, qui n’est malheureusement plus distribué chez nous depuis une bonne décennie - voir infos liées). Pour y remédier, Ryan McPhun et ses sept musiciens se préparent à une invasion mondiale qui risque de faire mal ! Quelque part entre Architecture In Helsinki circa « Fingers Crossed », The Shins, The Flaming Lips et, surtout, The Beach Boys, l’éponyme de The Ruby Suns marque un départ remarquable.

Survolé de bout en bout par le spectre de Brian Wilson, ce premier essai aurait tout aussi bien pu être produit par ce dernier. Outre l’hommage évident à « Pet Sounds », The Ruby Suns pratique une pop organique rondement bien menée. Le genre de disque qui prend le temps de s’immiscer lentement dans le système nerveux et qui ne vous quitte plus une fois son but atteint. Jolis petits contes estivaux, « My Ten Years On Auto-Pilot », « Criterion », « Look Out SOS ! » et autres « It’s Hard To Let You Know » nous plongent dans un état d’euphorie tel qu’une seule envie nous pourchasse : celle de se retrouver au bord d’une plage ou d’une piscine découverte affublés de tongues, chemises hawaïennes (néo-zélandaises ?) et autres shorts de circonstance. Peu importe s’il fait -10 dehors, soyons fous !

 

 

 



mercredi, 07 février 2007 04:00

At Home with Owen

La qualité avant la quantité. Composé de 8 titres seulement, comme l’était son prédécesseur, « I Do Perceive. », le quatrième et nouvel essai de Mike Kinsella, alias Owen, confirme un talent incroyable. Diamétralement opposé à ses expériences au sein de Joan Of Arc ou American Football (et d’autres encore), le projet solo de Kinsella revendique simplicité et tendresse. « At Home With Owen », recueil enchanteur d’aubades lénifiantes, reprend exactement là où s’arrêtait « I Do Perceive. » et perpétue la tradition. Le point de départ de cette pérégrination romanesque, « Bad News », ouvre les portes d’un jardin secret accueillant l’union onirique entre fragilité lyrique et profondeur eurythmique. Au cours de la promenade, « The Sad Waltzes Of Pietro Craspi » ou « Bags Of Bones » rapprocheront les amoureux et réconforteront les solitaires tandis que « Femme Fatale », reprise du classique de Lou Reed, ou « A Bird In Hand » inviteront l’ensemble des visiteurs à s'abandonner au panorama, à la fois brumeux et fascinant. « One Of These Days » clôture la marche et invite à se blottir devant un feu de cheminée apaisant, à l’intérieur, at home with… quiconque vous est cher. Un nouveau carton plein pour Owen.

 



lundi, 05 février 2007 04:00

What The Toll Tells

Tous droits issus de San Fransisco, les deux jeunes complices, Adam Stephens et Tyson Vogel, pratiquent un Electric Blues digne des plus grands. N'usant que d'une guitare et d'une batterie, le duo balance neuf morceaux impétueux (dont certains tournent autour des neuf minutes), qui ne sont pas sans remémorer les premiers travaux des White Stripes dans ses instants les plus frénétiques. Distillé avec un brio à faire froid dans le dos, les contes de la White Trash America de Two Gallants nous envoient tout droit dans les tréfonds du sud des Etats-Unis, à travers des paysages parcourus par de piteux `trailers parks'. « What The Toll Tells » témoigne de l'histoire de quelques quidams vivant dans ces contrées désenchantées. Oubliés du reste du monde, ces rednecks s'apitoient sur eux-mêmes, noient leur peine dans la bibine et évacuent leur frustration en faisant de femmes et enfants des punching-balls ambulants. Dès les premières notes de « Las Crucas Jail », titre d'ouverture de ce second recueil, Vogel et Stephens posent textes et musique avec une passion telle qu'il est impossible de ne pas penser avoir affaire à de futurs incontournables du genre. Yeeeeehaaaaw !

mardi, 23 janvier 2007 04:00

Skin And Bones

A priori, renaître des cendres d’une formation aussi mythique que Nirvana était un pari risqué. Dave Grohl ayant évité les abîmes de l’oubli et, d’une main de maître, mené ses Foo Fighters au sommet de l’affiche, il est aujourd’hui quasi inutile de tergiverser sur une success story que tout le monde connaît par cœur. On rappellera simplement que le 3 juillet 1995 paraissait le disque éponyme de la formation. C’est donc 11 ans plus tard que « Skin And Bones », premier témoignage ‘live’, fait son apparition dans les bacs. En général, le gros problème des enregistrements en public réside en leur manque d’intérêt. Il s’agit en effet souvent d’une répétition sommaire des gros tubes. A la différence qu’ils sont, pour la circonstance, couverts par des cris de fans en extase. Sans oublier, bien entendu, l’ajout d’un ou deux inédits dans la playlist, pour faire bonne mesure.

« Skin And Bones », enregistré en août 2006 à Hollywood, déjoue brillamment les pièges du ‘live’ sans âme. A cette fin, la bande à Dave Grohl s’est déniché trois musiciens supplémentaires et a également fait appel à un ami de longue date. L’ex-guitariste déjanté de la formation, Pat Smear, a répondu présent à l’appel et est donc venu prêter main forte à ses anciens camarades. Grosses saturations au placard, les Foo Fighters sont alors montés au créneau afin d’offrir à leur public un délicieux set semi-acoustique. Le résultat, compilé en 15 titres sur la version audio de « Skin And Bones », est magistralement orchestré et produit. Dépouillés de tout artifice, les classiques « My Hero », « Big Me » « Everlong », « Times Like These », « Next Year » et « Walking After You » prennent une nouvelle dimension. Hormis sur « Best Of You », où Grohl en fait vocalement un peu trop, on redécouvre avec plaisir un Foo Fighters tel qu’on l’avait rarement entendu : sobre, apaisant et, surtout, captivant de la première à la dernière note. Un must pour tous ceux qui n’ont pas encore snobé la formation et, pour les autres, une bonne occasion de renouer.

 

I-tunes:

http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewPreorder?id=261327714&s=143446

MSN-music:

http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=5&catno=OD2DI6209236

 

 

 

 

mardi, 02 janvier 2007 04:00

ShortBus OST

Provocante célébration du désir charnel, à la fois artistique et délicieusement crue, « ShortBus » est la dernière extravagance cinématographique en date de John Cameron Mitchell, déjà responsable de l’excellent « Hedwig & The Angry Inch ». Le film retrace les boires et déboires sentimentaux et sexuels de deux couples, l’un hétéro, l’autre homo, qui au détour de leurs peines de cœurs se retrouvent certains soirs en compagnie d’autres âmes perdues dans un club underground de New York, le « ShortBus ». Lieu où les disciplines, les genres et les corps s’entremêlent. ‘Comme dans les 60’s, mais l’espoir en moins’.

Non content d’emprunter de jolis morceaux à Yo La Tengo, Azure Ray, Animal Collective ou The Hidden Cameras afin d’illustrer la bande sonore de son œuvre épicurienne, Mitchell a également fait appel à quelque uns des protagonistes de son film. On y recense donc un talentueux Jay Brannan (qui interprète le rôle de Ceth) sur un « Soda Shop » exquis, ainsi que Lee & LeBlanc, formation menée par Sook Yin Lee (alias Sofia dans le film) et Justin Bond & The Hungry March Band sur l’étincelant « In The End », conclusion en fanfare du long métrage. Mais on retiendra principalement la voix envoûtante de l’Australien Scott Matthew (à ne pas confondre avec l’américain Scott Matthews) interprétant, sur disque comme sur grand écran, quatre titres tout simplement intenses et captivants, non loin des meilleurs et plus sombres travaux d’Elvis Costello. A contrario du film, qui n’est pas à mettre sous tous les yeux, cette bande originale ravira les sens des 'sexually challenged indie people'. Surtout si l’on fait fi de la présence superflue de The Ark.

 

 

 



mardi, 30 janvier 2007 04:00

Some Loud Thunder

Trop de hype tue la hype ? Il y a à peine dix mois, les Européens tapaient dans leurs mains et hurlaient `yeah' en accueillant le premier essai de ce combo philadelphien, rapidement parvenu en haut de l'affiche. Enregistré entre quelques prestations `live', « Some Loud Thunder » marque un `retour' en demi-teinte. Constamment au bord du déraillement, la voix si particulière d'Alec Ounsworth ne bénéficie plus, cette fois, de l'effet de surprise. Ce qui avait permis à l'éponyme de réaliser un gros carton. Manifestement moins immédiat et moins créatif que ce dernier, « Some Loud Thunder » recèle quelques belles réussites (« Love Song no. 7 », le single « Satan Said Dance », « Goodbye To Mother And The Cove ») mais également de jolies gamelles (« Yankee Go Home », « Five Easy Pieces », l'insupportable « Arm and Hammer »). Vu l'étonnante anticipation de cette sortie et son résultat discutable, on en arrive à se demander s'il ne s'agit pas là d'une sortie purement opportuniste. Clap your hands say `mouais'?

mardi, 23 janvier 2007 04:00

Awake

On avait Bocelli, on a désormais Groban. Josh Groban est l’un de ces rares tenants de l’art lyrique à se tenir sur le devant de la scène, du fait d’une exposition médiatique relativement importante. Découvert il y a quelques années dans la série « Ally McBeal », il doit surtout son succès au single « You Raised Me Up », une reprise de la formation celtique Secret Garden, qui a réussi à se hisser au sommet des charts pour devenir un classique au pays de l’Oncle Sam. « Awake », troisième essai studio, reprend les mêmes principes que ses prédécesseurs : trois ou quatre titres originaux perdus dans une mer de reprises. Groban suit également à la lettre les règles du genre : interpréter les compos de la manière la plus mielleuse qui soit et utiliser la puissance de sa voix au bon moment. De quoi faire frissonner les demoiselles. Pour « Awake », le jeune homme a également fait appel à de grands noms tels que Herbie Hancock (un « Machine » aux accents 80’s r’n’b assez moyen), Ladysmith Black Mambazo (les ritournelles « Weeping » et « Lullaby ») ou encore Imogen Heap. Coécrit par cette dernière, « Now Or Never » est, par ailleurs, l’un des seuls titres à véritablement sortir du lot, aux côtés du resplendissant « So She Dances ». Même s’il est ici rendu plus accessible par un ton majoritairement pop, le genre lyrique peut très vite devenir barbant pour une oreille peu habituée. Mais on ne peut que saluer l’interprétation magistrale de Groban qui atteindra sans aucun doute le cœur de sa cible, au propre comme au figuré.

 

 

 

 

 



mardi, 09 janvier 2007 04:00

Beautiful World

Après nous avoir imposé le retour des All Saints, il y a quelques semaines, la Grande Bretagne frappe encore plus fort en nous livrant Take That. La résurrection ! On ne les attendait pas mais ils reviennent quand même. Super ! Après avoir vendu des millions de disques et fait hurler tout autant de jeunes écolières durant les années 90, les Brittons ont accusé le coup lors du départ inattendu de Robbie Williams en 1995. Un an plus tard, le groupe prenait une retraite anticipée. Cette séparation a été un tel drame pour les petites Anglaises qu’une ligne téléphonique de soutien moral avait été mise en place pour aider celles-ci à faire leur deuil (si, si !). On imagine donc facilement ces fillettes, aujourd’hui jeunes femmes, rugir de plaisir à l’annonce de la reformation du quatuor. Pour preuve, le carton du single « Patience », doublé par ce nouvel essai, classés pour l’instant en tête des charts britanniques.

Le problème posé par ce genre de formations au chroniqueur mélomane, est qu’il est difficile de ne pas tomber dans le cliché de la review ‘express’ du type ‘C’est un boys band, on s’en fout du disque, c’est de la merde’. Et on aurait pu penser que ces 13 nouveaux titres nous auraient permis de changer la donne. Hum. Bon, les gars… Ce ne sera pas pour cette fois. Sans être formellement une horreur sans nom, parce qu’il faut bien admettre avoir entendu pire que cette plaque, « Beautiful World » est néanmoins d’une monotonie à se couper les oreilles au couteau à beurre. Les titres se suivent et se ressemblent véritablement. On pense notamment à « Reach Out », « Patience » ou « Mancunian Way », tous fondus dans le même moule. Et lorsque les quatre complices tentent de s’extraire du tableau ‘ballade à la James Blunt’ (« I’d Wait For Life »), c’est pour mieux s’aventurer aux bordures des toiles déjà esquissées par Keane (« Ain’t No Sense In Love »), Doves (« Hold On ») ou même Scissor Sisters (« Shine »). Ils finissent alors par résonner comme des productions potentielles de Stock Aitken & Waterman, si ceux-ci n’avaient pas jeté l’éponge. Même armé de toute la volonté du monde, il est difficile d’adhérer au charme désuet de ce recueil mièvre et assommant. « Back For Good » ? On peut se permettre d’en douter…

 

 

 

mardi, 09 janvier 2007 04:00

To All New Arrivals

Lorsque Faithless a publié en 1995 « Salva Mea » (avec, déjà, Dido au micro), on aurait pu penser qu’il s’agissait d’une énième formation dance à deux balles. Le genre ‘One Hit Wonder’ que tout le monde aurait oublié deux ans plus tard et dont le plus gros carton à l’époque, « Insomnia », ne passerait en boucle que dans la sono des kermesses d’Outsiplou-Les-Bains. Tout faux. Enchaînant tubes sur tubes, Maxi Jazz, Sister Bliss et l’homme de l’ombre, Rollo Armstrong, font taire les mauvaises langues pour ensuite époustoufler les masses lors d’une première tournée européenne grandiose, qui passera notamment par l’AB en 1997. Faithless devient par la suite, et très rapidement, le groupe incontournable des grands festivals. Pas mal comme parcours. Mais l’effet ‘conte de fée’ commencerait-il à s’estomper ? Ayant terminé sa course dans les charts anglais bien loin derrière ses prédécesseurs, « To All New Arrivals » est, à ce jour, l’essai le moins fructueux du trio.

Mauvais choix de single porte-drapeau (le très moyen « Bombs ») ? Manque de titres potentiellement radiophoniques ? Pourtant, ce nouvel essai présente une formation fidèle à elle-même. Lassitude, peut-être ? Il est vrai que la formule n’a que très peu évoluée depuis « Outrospective ». En effet, rien de bien neuf sous le ciel anglais. « To All New Arrivals » marie donc, comme de coutume, quelques titres pop ou électro merveilleusement bien produits (« Emergency », « Nate’s Tune ») aux inévitables morceaux trip-hop (« The Man In You »). Si l’œuvre propose un Maxi Jazz beaucoup trop en retrait, on ne peut que saluer la liste d’invités prestigieux : l’inévitable Dido, Cat Power (l’apaisant « A Kind Of Peace ») mais également Robert Smith (« Spiders, Crocodiles & Kryptonite », et son sample habilement remanié du « Lullaby » des Cure). En conclusion, le cinquième essai de Faithless n’étonnera pas grand monde, mais c’est toujours ça de pris. En attendant de les voir sur scène, là où ils brillent véritablement.

 

 

 

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