Une nouvelle mode depuis peu ? Il semble de bon ton chez les spécialistes du grand ou du petit écran de pousser la chanson(nette) chez nous ou chez nos voisins francophones. Stéphanie ne déroge pas à la règle qu’ont suivie avant elle les Judith Godrèche, Sandrine Kiberlain, Marion Cotillard et enfin tout récemment Mélanie Laurent. Nouvelle mode ? Que nenni ! Rappelons tout de même qu’elle avait été (re)lancée il y a plus de trente ans par la plus française des Anglaises (ou serait-ce le contraire ?), Jane Birkin. Ne remontons pas plus loin, personne ou presque ne se souvient des Colette Renard ou Jeanne Moreau (NDLR : elle vient quand même de recommencer l’aventure en compagnie de Daho), par exemple.
Dernière en date à tenter la combinaison de ses deux passions, notre petite Bruxelloise de 24 ans, fraîche et naturelle à souhait, tente une première percée en 2009 en publiant « Juste pour voir » interprétée en duo avec Suarez. Mais c’est « La fille qui sourit de chagrin », recueillant un très joli succès sur nos ondes, qui décroche la timbale. Un coup dans le mille pour l’actrice à qui Eric Rhomer avait confié le rôle principal de sa dernière réalisation…
Depuis quelques années, entre deux tournages, Stéphanie gravite dans le milieu musical. Exilée à Paris (afin de s’y faire un nom), elle écrit même quelques chansons à l’aide d’un pote parisien et va jusqu’à fredonner ses mélodies sur scène en première partie de Saule, Suarez ou Coralie Clément.
Et c’est tout naturellement que Baptiste Lalieu, alias Saule, séduit par ce petit bout de femme se propose de lui écrire son premier album. La mise en boîte sera réalisée grâce à la collaboration de quelques amis. Amis parmi lesquels figurent Pata et Maximin, respectivement batteur et bassiste de Suarez et Jérôme Hierneux, guitariste au sein des Pleureurs, le groupe de Saule.
Le résultat de ces différentes collaborations est tout simplement génial. Saule a visiblement donné le meilleur de lui-même pour offrir à cette jolie espiègle une douzaine de chansons de la meilleure veine. Les textes correspondent parfaitement à ce que peut vivre une jeune femme en recherche ou en perte d’amour. Le couple, tous les moments de la vie d’un couple, le bonheur parfait et ses relations ensoleillées mais aussi ses difficultés lors des relations ombrageuses, voire orageuses sont le fond de commerce de notre actrice/chanteuse.
Ce qui fait la différence avec les chanteuses gnan-gnan qui squattent les ondes de nos voisins d’outre-Quiévrain ? C’est la qualité des textes proposés par Saule. Il utilise les mots justes, sans jamais tomber dans le voyeurisme, la vulgarité ou le style ‘pleurnichard’. Cerise sur le gâteau, l’humour est toujours bien présent même s’il est distillé à doses homéopathique par ci, par-là. Du grand art !
Dès la première plage, Stéphanie nous emmène du côté de chez Françoise Hardy. Pas celle d’aujourd’hui, celle d’il y a quarante ans. Tout y est, la mélodie, la voix, le rythme. « Pleure-moi, j’adore, j’adore, j’adore,… »
Moi aussi, j’adore. « Bye bye » qui lui succède redonnerait du ‘peps’, de l’envie à un suicidaire. Les cordes subliment ce morceau d’un optimisme rayonnant. La suite est du même tonneau. La bonne humeur règne et dégouline tout au long de cet album qui consacrera sans nul doute une nouvelle icône de la chanson française ‘made in Belgium’. Et elle sait tout faire cette petite ingénue. Tendez donc l’oreille vers « Grand méchant lou », « Sugar, sugar » pour être totalement convaincu de son potentiel. Ajoutons également deux splendides duos partagés en compagnie de Saule (of course) : « Rhododendron » et l’excellentissime « Depuis que t’es parti ».
Et on n’oubliera pas pour autant « Kids », splendide ballade folk à la Cocoon, interprétée en duo également mais impliquant Sacha Toorop cette fois.
Rien à ajouter. Le premier effort réalisé de concert avec Saule et quelques complices belges est un véritable petit bijou de musicalité, d’humour, de tendresse.
Vous avez bien 15€ qui traînent dans vos poches, non ? Vous ne les regretterez pas ! Allez quoi, un effort !
A ne rater sous aucun prétexte aux Nuits Botanique le 13 mai ou aux Francofolies de Spa le 23 juillet.
Vive la new wave (nouvelle mode pour les ignares) ! Et une victoire, une !!! Si elle ne l’a pas, c’est qu’on l’aura refilé à Jenifer ou une autre gagnante de la Starac (Ah ah ah) !