Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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The 1975 - Vorst Nationaa...
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The Fuzztones

Un tourbillon de psyché garage...

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Il revenait à la formation Sheetah et les Weissmuller d'ouvrir la soirée. Un ensemble issu de l'Hexagone qui ne manque pas d'enthousiasme. Enturbanné, le chanteur ne tient pas en place et arpente constamment la largeur de la scène. La plupart du temps, il chante dans la langue de Molière. Mais le plus dérangeant procède de sa voix, dont le timbre est un peu trop proche de celui de Claude François, à mon goût. Le drummer et le percussionniste semblent prendre leur pied. Ce dernier a même suspendu des crânes en caoutchouc sur le support de son tambourin,  crânes qui agitent la mâchoire lorsqu'il frappe sur la toile. Et le bassiste, qui arbore un superbe et immense badge du « Prisonnier » soutient parfaitement ce tandem déchaîné. Plus discrets, le guitariste et le claviériste (NDR : physiquement on dirait un hybride entre Arno et Dave Formula) canalisent les mélodies. Reste un deuxième claviériste, perdu à gauche de la scène qui passe la plupart de son temps à frapper sur un tambourin. La musique de Sheetah et ses Weissmuller est coincée quelque part entre garage (normal), yé-yé, twist et rock 'bleu blanc rouge'. Et si lors de leur set, l'ombre de Gainsbourg (la reprise de « Conctact »), de Dutronc (NDR : le final « Je cherche, mais je ne trouve pas ») ou de Bijou planent sur les meilleurs titres, le manque de relief des compos finit par lasser.

Le Fifty Foot Combo remplaçait au pied levé les Seeds, qui avaient déclaré forfait quelques jours plus tôt (NDR : problème de santé du chanteur !). Une formation basée à Gand qui compte en son sein un guitariste espagnol et une claviériste française (NDR : issue de Marseille, pour être plus précis). Un sextuor dont la réputation de groupe de scène a envahi toute l'Europe. Dès que l'ensemble monte sur les planches, l'attention est immédiatement focalisée sur la claviériste. Si son physique lui aurait sans soute permis de jouer dans « Pulp fiction » de Tarantino, ses gesticulations et ses poses semblent le fruit d'un cocktail d'humour, d'extravagance et de sensualité. On a même parfois l'impression qu'elle atteint l'orgasme sur son clavier (…) Un clavier fluide qui infiltre toutes les compos du combo. Des compos qui mélangent allègrement garage, soul, punk, rock, surf et psychédélisme. Dans l'esprit des Trashmen, de Link Wray, des Ventures ou encore de Question Mark & The Mysterians. Une seule règle : la musique est exclusivement instrumentale. Enfin, presque. Puisque un des guitaristes vient quand même chanter de sa voix rocailleuse un blues crapuleux. Ce sera l'exception qui confirme la règle. Ce gratteur et le soliste espagnol (NDR : en cours de set, il présente les musiciens dans la langue de Cervantès !) se complètent à merveille, même si ce dernier semble davantage privilégier les accès de funk. A l'arrière, le drummer et le percussionniste (NDR : il est coiffé du même chapeau que John Mc Crea) impressionnent par leur virtuosité. Ils nous réservent même un petit exercice de style tribal, en terminant leur prestation sur la même caisse de batterie. Et finalement, c'est le bassiste qui déménage le plus. Il est également le leader du groupe. Pétillante, sauvage, exaltante et stylisée, leur prestation sera à la hauteur de leur réputation ; le groupe nous accordant même une cover exquise du « Banana split » de Lio. Et s'il est vrai que la présence d'un vocaliste pourrait apporter un plus à leur musique, il faut admettre qu'ils sont vraiment uniques en leur genre. D'autant plus qu'en concert, ils se produisent en compagnie de go-go girls. Qui étaient absentes à Lille. Dommage !

Pas de balances pour les Fuzztones. Le montage du matos, les quelques réglages et le rapide soundcheck sont effectués quelques minutes avant l'entrée en scène des musiciens. Une technique plutôt inhabituelle, lorsqu'on sait que certains artistes ont souvent besoin d'un temps infini pour être et parfois même ne pas être au point, le moment voulu. Faut dire que les Fuzztones sont nés en 1982, et que nonobstant quelques pauses survenues depuis, la scène n'a plus de secret pour eux. Le temps de jeter quelques 'set lists' sur le sol, et le concert peut commencer. Le quintet monte sur les planches en affichant un look plutôt gothique. Rudi Protrudi n'a pas changé depuis 20 ans. Sa longue chevelure de jais retombe sur les épaules de son immense carcasse. Lunettes noires, t-shirt à l'effigie de Love, il empoigne le micro d'une main et le pied de micro dans l'autre pour poser le baryton profond de sa voix. Un pied de micro qui va en voir de toutes les couleurs le temps de deux morceaux. Il harangue la foule, s'approche du bord de la scène et se penche vers le public, qui essaie de toucher son idole ( ?!?!?). A sa droite et à sa gauche, le guitariste et le bassiste exhibent une drôle de gratte. Sculptée dans une caisse à la forme plus ou moins hexagonale, elle répond au nom de Vox Phantom. A l'arrière, le drummer assure sobrement et efficacement, pendant que la claviériste toute de noir vêtue (NDR : très jolie !), se tient en station debout, les jambes écartées (NDR : évidemment, il y en a encore qui vont comprendre de travers, hein ! Bande de polissons…), derrière son orgue, instrument qui lui permet de napper les mélodies de ses fameuses sonorités rognées. Passé les deux premiers titres, au cours duquel un inconscient est parvenu à jeter le fond de sa bière sur une des pédales de disto (NDR : bonjour les grésillements !), Rudi ôte ses lunettes et empoigne sa guitare. Et le répertoire des Fuzztones peut déferler. La plupart des titres de son dernier album (« Salt for Zombies ») se succèdent, entrecoupés de standards comme « Strychnine » ou « Cinderella ». Pratiquement pas le temps de respirer, puisqu'un véritable tourbillon de psyché garage croustillant, rafraîchissant, parfois trempé dans le feedback, se met à déferler. Et le public ne s'y trompe pas, puisqu'il réagit en pogotant frénétiquement sur le devant de la scène. Episodiquement, Rudi sort un harmo de sa poche, pour y souffler des poussières de blues. Et probablement pour rendre un hommage à feu leur ami Screamin' Jay Hawkins. Un set ténébreux, hanté par le spectre du célèbre bluesman, sans la moindre faille et terriblement excitant (NDR : quel groove !) qui trouvera un prolongement à travers deux rappels. Au cours du premier, les Fuzztones vont nous servir une longue compo sculptée dans le bruit blanc. Du psychédélisme à l'état pur ! Et puis une chanson au cours de laquelle le soliste abandonnera ses six cordes pour un theremin. Un seul regret : l'assistance : 350 à 400 personnes pour assister à la prestation d'une légende comme les Fuzztones est totalement incompréhensible. D'autant qu'ils ne se produisent pas souvent chez nous. D'ailleurs, suivant la formule consacrée, les absents ont eu tort !

 

 

 

Loreena Mckennitt

Comme sur du papier à musique?

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Ce concert de Loreena McKennitt était pour moi la toute première occasion de me rendre au Colisée. Cette salle est nichée dans un dédale de petites rues et son accès n'est fléché que dans un périmètre fort réduit.

Concernant Miss Mc Kennitt, je la voyais également pour la première fois. Et j'avoue avoir été attiré notamment par la curiosité : que procurait donc sur scène l'univers particulier de cette artiste assez atypique? Et je n'ai pas été déçu. Loreena, qui passe du piano à la harpe et enfile parfois un accordéon, est entourée de neuf musiciens. Batteur et bassiste assurent une assise rythmique des plus classique. Mais la guitare électrique n'intervient que très rarement, et les autres intervenants ne brandissent que des instruments acoustiques : percussions diverses, hurdy gurdy, bouzouki, lyre, luth, violoncelle, violon,…Tous parfaits dans leurs rôles respectifs. Ceci dit, seuls deux d'entre eux trouveront l'espace pour l'un ou l'autre solo : Caroline Lavelle au violoncelle et le très honorable Hugh Marsh au violon. Le band restitue à merveille cette World Music Celtique avançant souvent au pas du dromadaire. Et le son irréprochable permet de déguster pleinement la finesse et la richesse des arrangements. Du triangle à la harpe, tout est admirablement restitué. Le décor évoque l'Orient et le light show, classique mais de très bon goût, alterne les bleus, mauves et rouge/oranges au gré des ambiances musicales.

Le show privilégiera les deux derniers CDs. Bref : le dépaysement total. Certes, Loreena McKennitt n'est pas ce que l'on pourrait appeler une bête de scène. Elle séduit plutôt son public par ses fréquents messages de sympathie. Sans oublier son chant, qui vaut à lui seul le déplacement. La bonhomie du personnage, accentuée par le rapport un peu mystique qu'elle entretient avec sa musique et sa carrière, sorte d'éternelle quête initiatique, tranche fort avec une organisation qui ne laisse rien au hasard : play list fixée et communiquée préalablement au public, dépliant de bienvenue, image surprotégée (pas d'autorisation de photographier) et marketing redoutable,… De quoi nous ramener très vite à la réalité après la torpeur néo-baba-cool dans laquelle le show nous plonge. N'empêche, le public ravi aura ovationné l'artiste debout pour ses trois rappels. Moi y compris.

Org : France Leduc Productions

 

 

Olivia Ruiz

Olivia Ruiz, l'idole des (très) jeunes ?

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Ah ce public lillois, toujours chaleureux, éclectique et enthousiaste. Le concert d’Olivia Ruiz, programmé au Zénith en ce milieu de semaine, ne le décourage même pas après un long week-end. Pour preuve, l’accueil réservé à la première partie : Bertrand Louis, un artiste plutôt inconnu malgré la confection de trois albums dont le dernier signé chez Universal. L’artiste n’est d’ailleurs plus tout jeune. Il semble d’ailleurs à l’aise, seul avec sa guitare, et nous propose ses ballades et chansons à texte, abordant notamment les thèmes de l’amour, de la paresse ou même du renoncement au tabagisme…

Malgré un accueil cordial, une partie du public commence à s’impatienter. Et de nombreux enfants présents dans la salle manifestent cette impatience en scandant ‘Oliviiiaaa’. Elle devrait d’ailleurs penser à entamer ses concerts un peu plus tôt, afin qu’ils n’aillent pas se coucher trop tard… Enfin (pour eux surtout), les lumières finissent par s’éteindre, et les musiciens montent sur les planches. Le concert démarre en force, mais on ne distingue pas immédiatement Olivia Ruiz, car elle reste au fond du podium, sur une sorte de mini piste de danse, où elle retournera régulièrement au cours du show. Plutôt sexy dans sa (courte) robe noire à pois rouges, elle est plutôt en forme et secoue sa longue chevelure. Ses deux albums « J’aime pas l’amour » et « La femme chocolat » seront parcourus tout au long d’un set intense, entrecoupés par quelques impros. Et elle est plutôt bavarde la Ruiz ! Les titres sont retravaillés à la sauce rock/folk, teintés parfois de jazz/twist, au cours duquel la chanteuse (et ses musiciens) s’autorisent divers pas de danse. Le track list implique également quelques reprises, dont une de Los Carayos (pour rappeler son côté rock alternatif ou ‘nouvelle chanson française’ comme on le taxe aujourd’hui) et même du « Requiem pour un con » de Gainsbourg.

Le spectre de Mathias Malzieu hante son dernier opus, mais également la scène. On en oublierait presque ses débuts opérés lors d’une émission de téléréalité dont on tira le nom ; car elle mérite bien mieux… Reste toutefois une partie de ce public composé d’enfants et de jeunes parents accompagnant leur progéniture ; mais bon, cette situation change des auditoires traditionnels !

 

 

Amadou & Mariam

Un rayon de soleil venu d’Afrique…

Amadou et Mariam sont loin de se cantonner dans une world music classique et banale. Pour preuve, sur leur dernier opus, Dave Albarn était venu ajouter une discrète mais élégante touche électro, alors que Tiken Jah Fakoly s’était illustré en posant délicatement sa voix sur des accords reggae. Et Manu Chao avait apporté à certains titres de « Dimanche à Bamako », leur avant-dernier opus, un parfum sud-américain particulièrement séduisant. Cette date bruxelloise constituait déjà la quinzième d’une longue tournée baptisée ‘Welcome to Mali’, un périple qui a débuté à Reims, ce 21 janvier. Au cours de ce concert on s’est d’ailleurs rendu compte que le rodage de leur spectacle n’était pas encore achevé, et qu’il ne pouvait que bonifier au fil du temps. Une période qui devrait suffire pour être au top, entre le 10 et le 24 février, point d’orgue de leur tournée, puisqu’ils ont été invités par Coldplay (NDR : et oui, rien qu’eux !) pour assurer leur première partie aux States.

Mais revenons à ce set pour lequel nous sommes arrivés malheureusement trop tard, afin d’assister au supporting act. Faut dire que l’Ancienne Belgique a décidé de n’annoncer les horaires et le nom des artistes programmés en première partie, que le jour même, à partir de 12 heures ! Dans ces conditions, difficile d’être ponctuel. Surtout lorsqu’on passe l’avant-soirée dans un bistrot sympa de la capitale, fréquenté par Arno.

Bref, sur le coup de 20h50 (NDR : précises, chapeau à l’organisation !), nos Maliens montent sur les planches. Le début de concert est plutôt calme mais riche en émotions. On ressent toute la complicité et l’amour (NDR : pour leur couple, la musique, leur pays et l’humanité… n’ayons pas peur des mots !) partagé par le duo. Tout au long de la première partie, les chansons traduisent la générosité des artistes et véhiculent des thèmes fédérateurs de paix et de tolérance. Conquis, le public belge ne faillit pas à sa bonne réputation ; mais il a envie de bouger. Un souhait qui ne sera exaucé que lors du deuxième acte, grâce notamment aux chorégraphies déhanchées des deux charmantes choristes et aux rythmes endiablés d’un percussionniste venu mettre l’ambiance sur l’avant de la scène. Inévitablement, la température monte d’un cran au sein du public et un rayon de soleil africain vient nous réchauffer le cœur (et le corps !)

Lors du premier rappel, le duo décide de plonger toute la scène dans le noir, afin de sensibiliser la foule au travail des associations qui s’occupent des aveugles. Un moment de recueillement de brève durée, puisque les lumières se rallument progressivement, provoquant à nouveau l’enthousiasme de l’audience.

Et en second rappel, le couple nous délivrera « Senegal fast food », avant un dernier titre salvateur…

L’éclectisme rencontré tout au long de leur dernier opus a donc bien passé la rampe, sur la scène bruxelloise. Bien sûr, on aurait souhaité que le show s’enflamme davantage et puis de vivre un show de la trempe de ceux que leur pote a l’art de nous livrer (NDR : on parle bien ici de Manu Chao !) Ce sera peut-être pour la prochaine fois. C'est-à-dire lors de l’édition 2009 du Couleur Café, festival au cours duquel Amadou et Mariam sont d’ores et déjà programmés…

Organisation UBU.

Matmatah

Un bon divertissement...

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Difficile de se faire une opinion sur Matmatah :

1) groupe pop monté de toutes pièces par les médias (depuis leurs passages à répétition sur la chaîne musicale MCM) ou

2) 4 Bretons ayant réellement démarré comme groupe alternatif et révélés par leur unique talent ?

Une chose est sûre, leur succès actuel tient en partie de l'effet de mode celtique récemment instauré par des formations telles que Manau ou Louise Attaque. Seul moyen de vérifier si leur qualité intrinsèque était à la hauteur de leur succès médiatique : se rendre au Botanique ce lundi 8 mars 1999. Premier point positif : le prix des places : 350 FB nonobstant la taille de la salle (Orangerie), pour un concert rapidement sold out. Tempérons cependant notre enthousiasme, lorsqu'on sait qu'ils ont augmenté le prix de leur cachet pour un seul concert en festival : 100.000FF. La présence de nombreux "teenagers" allait-elle nous permettre de vivre un concert mémorable comme seul la Mano Negra ou d'autres groupes de rock alternatif français pouvaient nous délivrer début des années 90? Les fans de ce style ont d'ailleurs dû se contenter de ce concert, car dans le programme tendu et éclectique de ce 'Parcours chant' du Botanique, les Shériffs allaient faire faux bond laissant nos amis les Binamé seuls à contempler leur triste sort. Après une première partie franchement médiocre assumée ( ?!) par le groupe Meaulnes, nos 4 Bretons ont donc débarqué à Bruxelles, pour ce qu'ils appelèrent plus tard leur 'dépucelage' ; soit leur premier concert en dehors de leurs frontières françaises. Face à un public jeune et déjà acquis à sa cause, leur entrée en matière était facilitée, mais le début du concert m'a laissé perplexe et m'a fait pencher vers la première hypothèse développée au début de cet article. En effet, en entamant le set par des titres tels que "La Ouache", "Kerfautras" et "Emma", nos 4 gaillards sont restés très proche des versions studios de leur album, un peu comme si on devait se farcir un podium 'Radio Contact' lors d'une manifestation populaire. Heureusement, la suite du concert m'a quelque peu rassuré. Et en particulier le morceau "L'apologie", soit l'hymne … la libéralisation du cannabis, drôle et éloquente à la fois, à l'instar du "Marie-Jeanne" des Slugs (NDR : l'un a-t-il plagié l'autre ?). Le groupe a osé également interpréter 2 nouveaux morceaux : si "Archimède" m'a laissé plutôt de marbre, le second, toujours sans titre, était un peu plus 'buscant'. Ce morceau, ainsi que le look du chanteur ajoute d'ailleurs une note 'hippie' au groupe à la manière ; un peu dans l'esprit de Guided By Voices. J'ai beaucoup apprécié l'excellente reprise de "L'évadé" de Gainsbourg (repris de B.Vian). Ni vraiment énergique ni vraiment folk/celtique, c'est ce que j'ai le plus déploré : un manque d'originalité du groupe et certaines limites actuelles. L'instrumentalisation reste simple, seuls quelques airs de flûte traditionnelle sortent du lot. Ce qui a un peu sauvé le concert ? D'abord un public déchaîné 'pogottant', 'slamant', 'stage divant', nonobstant le service d'ordre rigoureux. Ensuite, 2 titres enchaînés : le tube "Viens faire un tour … Lamb‚" lorsque le groupe s'est laissé un peu aller sur une reprise d'Abba en plein milieu et "Ribette's" jouée à fond de caisse. Je reste donc sceptique quand à l'évolution de ce groupe mais je leur souhaite toutefois bonne chance car il convient de dire, pour terminer, qu'ils étaient au départ un peu coincés sur scène mais finalement très sympa et que leur concert, à défaut d'être aussi époustouflant que l'explosion de leur vente d'albums, est resté un bon divertissement. (N.D.R. : et encore merci à Carlo Di Antonio pour le lift retour vers Mons !)

 

The Afghan Whigs

Le rappel était inutile...

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Ce concert était très attendu. D'une part, parce qu'il avait été reporté ; et d'autre part parce qu'il était intéressant de voir confirmer, sur les planches, tout le bien que l'on pense de "1965", leur dernier album. Un chef d'œuvre, comme dirait Marc Isaye. Un disque de référence, en quelque sorte, car après avoir roulé leur bosse pendant une bonne dizaine d'années, nos Américains continuent d'innover tout en gardant leurs racines et leur intégrité. A contrario d'autres groupes qui s'essoufflent trop rapidement ou se contentent de reproduire de pâles copies des opus précédents. Non vraiment, le soul-rock délivré par Afghan Whigs est inimitable. D'ailleurs, si vous ne les connaissez pas, je vous avoue que les décrire ou les comparer à un autre groupe est une tâche difficile. A la limite, on pourrait imaginer un croisement entre Sonic Youth et James Brown. Une chose est sûre, il faut admettre que ce combo est parvenu, jusqu'à présent, à bien gérer sa carrière. Signé, au départ, sur le label Sub pop, il avait alors commis l'excellent elpee "Congregation". Passé sur la major Warner en 1993, il nous a délivré "Gentlemen", un elpee davantage noisy/pop ; mais surtout un disque qui allait leur ouvrir les portes du grand public. A partir de cet instant on aurait pu avoir les pires craintes ; surtout après la sortie de "Black Love", une plaque un peu en deçà des autres.

Mais ce mardi 16 mars à l'AB, nos amis de Cincinnati ont balayé toutes nos suspicions, en délivrant un set époustouflant. Ils sont parvenus à mettre le feu en nous allumant à chaque morceau. Pendant près de 2h30, ils ont pu enchaîner les différents titres du dernier album et ce qu'on peut appeler des tubes comme : "Somethin' Hot", "66" ou encore "Debonair", "What jail is like", etc. Seul bémol : le rappel. Les longues intros jusque là originales, sont devenues un peu redondantes et lassantes. Cause à effet ? Je n'en sais rien ; mais une chose est sûre, la playlist était devenue beaucoup moins intéressante… Maintenant, il est possible que le groupe n'a pas voulu sombrer dans un concert trop traditionnel. Visiblement enroué, toussotant entre les morceaux, Greg Dulli n'a pas hésité pas à se casser la voix pendant toute la durée du concert. Il faut quand même préciser qu'il a pu compter sur le concours de ses deux choristes, dont la performance a été tout bonnement exceptionnelle. Nonobstant son physique peu avantageux, Susan Marshall a d'ailleurs eu l'occasion de faire vibrer la salle et même de la charmer en interprétant "My curse". Black, l'autre choriste, a apporté une note soul au concert, tout en agrémentant sa performance de quelques pas de danse plutôt drôles... Afghan Whigs a pu aussi compter sur la collaboration d'un bassiste très classe et d'un excellent pianiste pour compléter l'harmonie : John Curley et Michael Horrigan. Très à l'aise sur scène, ils ont même reçu une ovation lorsque G.Dulli les a présentés.

En première partie, nous avons eu droit à une bonne surprise, sous la forme du groupe Snowpony. Sa prestation a séduit le public qui avait pris la peine d'arriver plus tôt. Ce qui peut s'expliquer aisément, lorsqu'on sait que line up est composé d'ex membres de My Bloody Valentine et de Stereolab...

 

Valerie June

Quand charismatique rime avec électrique…

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En 2013, Valérie June publiait son quatrième elpee, « Pushin’ against a stone », un disque unanimement apprécié par la critique. Cette jeune femme à la coiffure de poupée vaudou y chantait, d’une vois nasillarde, des compos profondément enracinées au Sud des USA. Quatre ans plus tard, après avoir conquis un large public et écumé les salles de concerts (notamment en première partie de Norah Jones), elle nous propose son nouvel opus. Intitulé « The Order of Times », il est paru en mars dernier, et se révèle musicalement plus fouillé, mais également davantage éclectique. Et elle est venue le défendre ce mercredi 4 mai, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles…

Pour accueillir l’artiste, l’AB est en configuration assise. Comme au théâtre, quoi ! Vers 21 heures, les retardataires prennent place sur leurs sièges, juste avant que les lumières ne s’éteignent. Directement, le drummer s’installe derrière ses fûts et imprime une solide rythmique, bientôt appuyée par le reste de la troupe. Qui implique un bassiste (NDR : il se plante à ses côtés), ainsi qu’un guitariste et un pianiste (NDR : ils optent pour l’autre flanc). Au bout de quelques secondes, Valérie June grimpe sur l’estrade. Parsemée de paillettes, sa tenue est dorée, scintillante même. Elle s’installe au centre, empoigne son banjo et attaque « Man done Wrong ». Il faut cependant attendre deux morceaux avant qu’elle ne se lâche complètement. En adaptant son dernier single, « Shakedown », dans une version plus électrifiée et vivifiante. Il n’en faut pas plus pour enthousiasmer la foule. De plus en plus à l’aise, elle commente les lyrics de ses morceaux et évoque ses origines à travers un ancien titre, baptisé « Tennessee Times ». Ses musicos sont manifestement bien rôdés à l’exercice du ‘live’. Ce qui lui permet de jongler entre toute une série d’instruments, dont la guitare (acoustique, électrique), le banjo ; mais également les styles. Que ce soit le folk, la country, le blues ou le gospel. Mais le plus intéressant procède du traitement des compositions, bien plus électrique. Aussi lorsqu’elles adoptent un profil davantage blues/rock, voire garage, on ne peut s’empêcher de penser à l’influence exercée par Dan Auerbach, le leader de Black Keys, en compagnie duquel elle a d’ailleurs bossé. En outre, elle parvient à libérer toute sa sensualité en exécutant quelques pas de danse, pendant « Two Hearts ». Elle n’oublie pas de nous accorder « Somebody to love », une excellente compo qui figurait sur son précédent long playing. Au bout d’une petite heure, toute l’équipe quitte la scène…  

Et quand Valérie y revient, c’est pour étaler toutes ses capacités vocales. Elle clôt alors la soirée, flanquée de ses musicos –qu’elle n’oublie pas de présenter– par « Astral Plane ». Une véritable apothéose, au cours de laquelle elle bondit aux quatre coins de l’estrade. Un flux d’énergie qui déclenche une véritable ovation au sein de l’auditoire.

Il a fallu quelques années avant que l’artiste, alors timorée en ‘live’ (NDR : comme lors de son set accordé au Botanique, en 2013), se révèle enfin une véritable showwoman. En électrifiant son répertoire, mais aussi en affichant un charisme, qu’on ne lui connaissait pas…

(Organisation : Ancienne Belgique)

The Sisters Of Mercy

Pathétique

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Les premières parties suscitent rarement mon enthousiasme. Ce soir, ce n’est pas le cas. Il y a iLiKETRAiNS. Pour être honnête, j’ai longtemps hésité avant d’aller revoir Sisters Of Mercy ; mais la présence de ce supporting act m’a définitivement décidé.

Originaire de Leeds, iLiKETRAiNS pratique de la cold-wave proche d’Interpol. Tous les ingrédients sont bien réunis : le baryton mélancolique, la basse hypnotique et les accords de guitares chatoyants mais cinglants. Ce voyage en première classe transporte aussi bien les spectres de Joy Division, And Also The Trees et Nosferatu, parmi les influences 80’s, que de Swerverdriver, pour celles du début des  90’s (Swervedriver) ; et même de Silver Mt. Zion, pour les wagons post-rock. Cette formation est également responsable de textes soignés. Engagés aussi. Ainsi une compo comme « Beeching report » dénonce la décision prise par Richard Beeching, d’avoir restructuré (démantibulé ?) la British Railways. A l’époque des services peu rentables avaient été supprimés et des gares peu fréquentées fermées, à son initiative. Une décision impopulaire qu’il avait étayé à travers un rapport respectant aveuglément la philosophie libérale des States. Témoins de leur engagement, les membres d’iLiKETRAiNS déboulent en uniforme d’accompagnateurs de train. Le trajet est agréable. Les plages montent crescendo avant le déferlement final. Elles nous transportent, nous transcendent et nous libèrent spontanément, en nous incitant à pratiquer le headbanging. Très généreux, les cheminots britanniques nous gratifient d’un arrêt supplémentaire lors du titre « A divorce before marriage ». « A song we never played before » nous garantissent-ils. En l’espace de 6 ou 7 titres et d’une bonne demi-heure, cette première partie nous aura emballés, et les applaudissements nourris du public n’auront pas été usurpés.

Dur, dur par contre d’écrire une review enthousiaste après avoir assisté à la piètre prestation des Sisters of Mercy. Comme la grande majorité du public (NDR : des trentenaires et des quadragénaires), j’ai encore en tête les trois albums (« First, Last and Always », « Floodland » et « Vision Thing ») écoutés en boucle à l’âge de 15 ans. Et les images du concert du Royal Albert Hall, le seul filmé officiellement en 85. Or, on est bien loin de cette ambiance londonienne : le groupe ne ressemble plus à rien, mais on le savait déjà depuis longtemps. Surtout depuis que deux des pions majeurs, Craig Adams et Wayne Hussey, se sont barrés. Ce soir, il y a bien deux jeunes loups qui tentent même de nous les faire oublier. Ils ont beau être convaincus de leur mission, leur performance est médiocre. Si les deux gratteurs originaux étaient dans la salle, ils seraient morts de rire, en regardant et surtout en écoutant ces deux guitaristes de foire… Andrew Eldritch campe aujourd’hui un look bourrin. Suffit de contempler son tee-shirt. Mais on le savait aussi, depuis qu’il a voulu se démarquer du style gothique. Bref, le résultat proposé ce soir ne ressemble plus à rien. Un spectateur averti s’est même décidé à écrire sur le forum de l’AB, que la formation ne vaut pas plus qu’un cover band de ducasse ! Pourtant, les Sisters of Mercy appartiennent à la famille des Artistes dits ‘classiques’ du Rock. Et malgré l’absence de nouvel album, depuis près de 20 ans, ils parviennent à remplir la salle de l’AB, deux soirées de suite. Même au prix exorbitant de 35 Euros ! Car oui, malgré ce tarif, le public n’aura droit qu’à 1 heure 20 de set, rappels y compris. Bon allez, pour ne pas froisser les quelques fans conquis (NDR : on serait tenté d’écrire aveuglés ou endoctrinés), je vous communique quand même une idée de la setlist du concert de ce soir. Mais s’ils reviennent, ce sera sans moi. Car trop c’est trop et la coupe est pleine (NDR : ou vide, c’est comme vous voulez…)  

Setlist approximative :

Titres “inédits” (dont “We are the same Susane”)-
Ribbons –
Destination Boulevard-
Alice-
Marian-
Summer-
Flood I-
Giving Ground-
First, Last and Always-
On the Wire-
Dr Jeep-
Good Things-
Flood II-
Dominion/Mother Russia-
Lucretria my reflection-
Something Fast + solo guitar-
Vision Thing-
Temple of Love-

Organisation Live Nation

 

Volbeat

Elvis, taille Heavy

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Nous sommes mi-novembre. Une légère mais sournoise pluie vous gifle le visage. L’hiver n’est pas loin. Devant Forest National, on ne recense que quelques téméraires qui grillent de l’herbe à nicotine. Les autres se réchauffent au sein du hall d’entrée. Le regard s’évade en direction du stand merchandising. Volbeat, la tête d’affiche, n’a décidément pas lésiné sur les souvenirs à emporter : de l’ultra-classique t-shirt au hoodie, en passant par le sac de sport et même le pot de gel –histoire de se gominer la chevelure à la Michael Poulsen, vocaliste du band– le fan a de quoi dépenser quelques deniers. Mais trêve de contemplation, la batterie de Crobot résonne…

La fosse est encore clairsemée et les gradins guère peuplés, quand Crobot attaque « Legend of the Spaceborne Killer », le titre d’ouverture de son premier opus. La musique de la formation pennsylvanienne plait aux mélomanes. Sa perfusion de hard rock libère une fameuse dose de groove. En outre, sa bonne humeur est incroyablement contagieuse. Vêtu d’une chemise blanche, surmontée d’un gilet brun et d’un jeans moulant, Brandon Yeagley a un look qui rappelle les sixties. Sa voix est puissante et suave. Malheureusement, et c’est souvent le cas à FN, le son n’est pas au top. Il rebondit, devient confus et manque cruellement de relief. Mais qu’importe, le band se démène en espérant que l’auditoire le suive. Recroquevillé sur sa basse, Jake Figueroa est littéralement habité par son instrument et semble vivre chaque note qu’il en extirpe. Lorsqu’il n’est pas debout sur son ampli, Chris Bishop fait tournoyer sa gratte autour de lui. Mais soudain, le vocaliste l’assaille et, en un bond, finit par atterrir sur ses épaules. Une belle occasion pour entamer une sympathique distribution d’onglets aux premiers rangs. En une demi-heure de show, les Yankees ont montré ce qu’ils avaient dans le ventre.

Le backflag de Crobot, petit format, est décroché, et laisse la place à celui d’Airbourne. Imaginez plutôt : un immense corps rouge en plan taille, moitié humain, moitié squelette, yeux exorbités et mâchoire largement ouverte, surmontés d’une longue chevelure bouclée, prend toute la longueur du podium. En fait, il s’agit d’une réplique morbide de Joel O'Keeffe, le chanteur charismatique du band. La présence dans le pit est désormais beaucoup plus conséquente. Il faut dire qu’Airbourne, c’est déjà presque une tête d’affiche. Débarquant torse nu sur l’estrade, jeans noir largement troué, O’Keeffe se démène comme un beau diable sur les planches. C’est simple : il ne tient pas deux secondes en place, s’acharne derrière son pied de micro ou arpente la scène de long en large, en courant ou en imitant le célèbre pas chassé d’Angus Young, guitariste d’AC/DC. Ce groupe légendaire du Hard Rock hante largement les compositions d’Airbourne ; et ses musicos ne s’en cachent absolument pas. La rumeur raconte d’ailleurs que le chanteur aurait pu –c’est du moins ce que les fans d’Airbourne espéraient ardemment– rejoindre AC/DC, lorsque l’été dernier, Brian Johnson avait dû jeter l’éponge. Bénéficiant un peu moins d’une heure de set, la formation australienne (NDR : tout comme la bande à Angus, si vous voyez l’analogie…) enchaîne les morceaux pour construite un mur de Hard Rock bien gras, incisif et qui va droit au but. Un show carré et généreux, au cours duquel le chanteur, guitare à la main, décide de monter sur les épaules d’un de ses roadies (NDR : c’est récurrent) et commence à se promener au coeur de la fosse, avant de fracasser une canette de bière (NSR : une de 50cl, s’il vous plait !) sur son crâne, pour en faire jaillir une fontaine de houblon au milieu des metalheads. Très rock’n’roll !

La scène est à peine rallumée qu’un drapé vient immédiatement la voiler. Pour laisser la place à une tête de mort ailée, surmontée du logo de Volbeat. La salle de Forest National est à présent pleine comme un œuf. Depuis le parterre jusqu’en haut des gradins. Les premières notes de « Born to Raise Hell » du tant regretté Motörhead servent d’échauffement ultime. Les poings se lèvent pendant le refrain. La foule est à point pour accueillir –comme il se doit– Volbeat. Toujours invisible, le groupe entame « The Devil's Bleeding Crown », plage d’ouverture de son dernier elpee, « Seal The Deal & Let’s Boogie ». La batterie s’ébroue. Le rideau tombe. Le public exulte. Face à son pied de micro, Michael Poulsen, cheveux gominés, veste à patchs recouvrant un t-shirt de Mercyful Fate et jeans noir, fait claquer sa magnifique voix dans les enceintes de la salle. À ses côtés, Rob Caggiano, l’ancien guitariste de Thrash Anthrax, mais devenu depuis 2013, le second homme fort du combo danois, est tout sourire face à l’auditoire. À moins d’avoir eu la chance d’applaudir le quatuor au cours des festivals d’été, cette nouvelle tournée est également une belle opportunité pour les amateurs de faire connaissance avec Kaspar Boye Larsen, le nouveau bassiste qui a rejoint le line up, en mai 2016. Casquette vissée à l’envers sur la tête, Jon Larsen martèle ses fûts. Discrètement. L’arrière du podium forme un demi-cercle métallique surélevé, sur lequel les artistes viennent régulièrement se dégourdir les jambes. En son centre –au point donc le plus haut de la structure– est planté un pied de micro dont Poulsen vient fréquemment s’emparer ; ce qui lui permet de bénéficier d’une vue privilégiée sur l’ensemble de la salle.

Volbeat n’est pas du genre à se payer la tête de ses fans. Pendant pas loin de deux heures, il va parcourir un bel éventail de sa discographie, en faisant néanmoins la part belle aux compos de son dernier LP, dont « For Evigt » (chantée entièrement en anglais, alors que la version cd propose une version partiellement en Danois), « Seal the Deal » et encore le slayerien « Slaytan ». Mais également des titres plus anciens, comme le devenu culte « Pool of Booze, Booze, Booza », « Hallelujah Goat » mais aussi « Still Counting ». Certains medias n’ont pas hésité à qualifier sa musique d’‘Elvis Metal’. Qui serait donc le fruit de la rencontre parfaite et bienheureuse entre Elvis Presley et Johnny Cash (NDR : ils sont considérés comme deux des principaux précurseurs du heavy metal) sur un lit de… Rockabilly. Michael Poulsen ne manque d’ailleurs jamais de se référer à la mémoire de l’Homme en Noir, en invitant la foule –troquant pour l’occasion sa guitare électrique pour une sèche– à reprendre en chœur le célèbre « Ring of Fire », en guise d’introduction au pastiche cashien, « Sad Man’s Tongue ». Le quatuor ne manque également pas de communiquer sa bonne humeur à l’auditoire. Le chanteur est d’ailleurs surpris en lisant une banderole brandie aux premiers rangs, invitant le groupe à interpréter « Ecotone ». Amusé, Michael demande au fan de lui envoyer le bout de tissu, afin de l’afficher dans le local de répétition. ‘Cette chanson, tu peux la retrouver en effet sur un de nos albums…’, balance-t-il à la personne concernée, passablement gênée, avant de finalement poursuivre : ‘Il y a longtemps qu’on ne l’a plus jouée ; mais on va quand même essayer’. Volbeat se lance donc dans une improvisation, d’un titre hors set list, pour le plus grand bonheur des fans et de la foule. Et les plus jeunes risquent fort de ne pas oublier ce concert ; surtout lorsque Poulsen invite les ‘kids of rock’ à monter sur l’estrade, afin de vivre la fin de parcours auprès des musicos. Des moments qui resteront gravés dans leurs mémoires. Et notamment lorsque le chanteur s’installe derrière un des ces petits mecs, baladant sa guitare au-dessus de l’enfant tout en continuant d’en jouer, à sa hauteur. Ou encore lorsqu’il invite ces metalheads en herbe à donner un dernier coup d’onglet sur sa gratte, en guise d’au revoir plus que d’un adieu.

Fidèle à sa réputation de bête de scène et malgré de gros problèmes de son liés à la salle de Forest National (les sonorités de guitare dispensées par Rob Caggiano ont failli plus d’une fois percer nos malheureux tympans), Volbeat a véritablement assuré le show. En une quinzaine d’années, le quatuor est devenu un incontournable de la scène Metal, trustant désormais les têtes d’affiche de festivals. Le genre de groupe dont on risque, pour le plus grand bien des oreilles, d’entendre encore parler pendant de nombreuses années.

Setlist : “The Devil's Bleeding Crown”, “Heaven nor Hell”, “A Warrior's Call”, “I Only Want to Be with You”, “Lola Montez”, “Let It Burn”, “Sad Man's Tongue”, “Hallelujah Goat”, “The Gates of Babylon”, “Slaytan”, “Dead but Rising”, “16 Dollars”, “Ecotone”, “For Evigt”, “Pool of Booze”, “Booze”, “Booza”, “Boa [JDM]”, “Goodbye Forever”, “Fallen”.

Encore: “Black Rose”, “Doc Holliday”, “Seal the Deal”, “Still Counting”.

(Organisation : Live Nation)

Sebastien Tellier

A prendre au second degré

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Assister à un concert de Sébastien Tellier, c’est pénétrer dans un univers singulier. Faut dire que sa sélection à l’Eurovision (où il y représentait la France), ses multiples participations à divers talk shows pour la télévision on française, sa contribution au fil ‘Steak’ de son ami Quentin Dupireux (Mr. Oizo) ainsi que son look de Sébastien Chabal rock n’roll, ont de quoi aiguiser la curiosité. Pourtant, d’un point de vue strictement musical, je ne connais vraiment que son imparable tube « Divine ».

Impossible de vous décrire le concert de Housse de Racket qui se produisait en première partie. J’avoue avoir volontairement boudé le groupe. Un boycott justifié par la qualité de leur album : le pire achat musical effectué depuis des années. Ces jeunes Parisiens constituent, à mon humble avis, la plus grande imposture du XXIème siècle. Leur humour à deux balles et la caution de Bertrand Burgalat pour le duo ne sont pas suffisants pour masquer leur médiocrité.

Vers 21h, Sébastien Tellier monte sur les planches. Sa classe semble naturelle ; mais elle est surtout travaillée : veste de costume pailletée, lunettes de soleil et bouteille de vin blanc (NDR : elle sera vide à la fin du concert). Les premières chansons son convaincantes : « Roche », « Sexual Sportswear » ou « Kilometer ». Issus de son dernier opus, ces titres passent parfaitement bien la rampe de la scène. « Divine » chauffe le public et la cover de Daft Punk permet à l’ambiance de monter encore d’un cran (NDR : cette reprise n’est pas anodine, car son dernier elpee est produit par Guy-Manuel de Homen-Christo, des vétérans de la scène électro française). Le clou du show sera planté en fin de parcours, lors du magnifique « L’amour et la violence », caractérisé par son refrain imparable ! Il achève ce mini hymne en se couchant ‘sensuellement’ sur son piano (le second degré est permanent chez l’artiste hexagonal).

Si la musique est bonne, le principal charme d’un concert de Sébastien Tellier, c’est Tellier lui-même… Le chanteur assure constamment le spectacle et n’hésite jamais à faire le clown. Toujours drôle, il va quand même parfois très loin dans ses délires. Imitations, private jokes, anglais approximatif ou improvisations ridicules, Tellier cultive un certain sens de l’absurdité. Mais ce détachement communique à sa musique d’autant plus de force. Assumant à merveille son côté Gainsbourg, ses interventions enthousiasment le public. Un bien chic type ce Tellier. Et très décontracté. Bien loin de la hype provoquée par son exhibition à l’Eurovision ! Il ne se prend pas au sérieux, c’est une certitude ; et son contact naturel avec les spectateurs apporte une dimension supplémentaire à l’ensemble. Quel artiste pourrait en effet quitter le podium, une cigarette consumée dans le nez, sans avoir l’air totalement grotesque ?

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