Avant de débuter cette chronique, il est impératif de remercier Herscher qui nous a transmis cet Ep cinq titres en format vinyle 33 tours. En ces temps de disette promotionnelle où les chroniqueurs doivent souvent se contenter d’horribles ‘digipromos’ (NDR : des albums promotionnels, téléchargeables par la presse, constitués de fichiers mp3, pdf et jpg) pour faire leur boulot, j’ai vraiment eu chaud au cœur en recevant une telle pièce de collection.
Bien sûr, votre serviteur a dû, afin d’être capable de s’en mettre plein les oreilles, exhumer du caveau familial la vielle platine qui n’avait plus tourné sur son axe depuis 1989. Du coup, petite frayeur passagère au moment de poser l’aiguille diamantée sur le noir sillon de la plaque : et si la mécanique était rouillée ou la courroie brisée ? Mais non, pas de souci, cette platine, c’est de la production d’avant-grunge, du costaud, du solide, bref : de la qualité.
Herscher est un duo basse/batterie instrumental formé à Clermont Ferrand au début de l’année 2010. Cette configuration minimaliste est, il faut bien l’avouer, plutôt surprenante pour un groupe qui pratique une musique aussi ‘heavy’. Il n’est pas vraiment aisé de coller une étiquette sur ce rock instrumental lourdingue, dans lequel la batterie down tempo s’associe à une basse distordue et saturée au maximum pour faire oublier l’absence de guitares. Psychédélique ? Stoner ? Doom ? Drone ? Noise ? Un peu tout cela à la fois, en fait. Le tempo pachydermique se réfère évidemment au Black Sabbath des seventies, les variations minimales et le son ‘bourdonnant’ de la basse évoquent quant à eux le drone doom de Sunn O))). Il n’est évidemment pas question ici de démonstrations de technique instrumentale, mais plutôt de création d’atmosphères sonores.
Une curiosité à découvrir si vous aimez les atmosphères lourdes et les ambiances noisy.