Mary's Little Lamb est un poème écrit au XIXème siècle écrit par l’Américaine Sarah Josepha Hale, un essai qui raconte l'aventure d'une fillette, Mary Sawyer, qui avait, pour animal de compagnie, un agneau, qu’elle emmenait à l'école. Un épisode qui a inspiré Buddy Guy pour écrire un blues, au cours des sixties, repris bien plus tard, et avec succès, par Stevie Ray Vaughan. C'est enfin le patronyme choisi par un groupe roots issu du Nord du pays, qui pratique une forme d’alt country. Bart Hendrickx en est le leader, mais surtout le chanteur/multi-instrumentiste. Il est épaulé par cinq musicos : le bassiste Bert Cuypers, le batteur/percussionniste Mike Van Daele ainsi qu’une section de cuivres impliquant Bart Geens au cornet et bugle, Michael De Weerdt, également au cornet mais aussi aux percus, ainsi que Sander Augustynen au trombone et tuba. Leur opus a été autoproduit, afin d’en soigner tout particulièrement les parties vocales. Bart chante à la manière du légendaire Johnny Cash, alors que quatre membres du backing group assurent les chœurs.
"Pariah" ouvre la plaque. Une plage originale, très élaborée, country, voire americana, caractérisée par le recours aux cuivres dispensés à la manière de Calexico et d'un instrument singulier que se réserve Hendrickx lors du refrain, le marxophone, soit une sorte de cithare. Cornet et bugle introduisent le très rythmé "Sugar coat", une piste dynamisée par les percussions et au cours de laquelle le lead singer est secondé par les backing vocaux. Indolente, "I can't go wrong" est une valse roots légère, qui figure dans la B.O. de la série TV De Ridder. "The outlaw" trempe dans la country, mais dans l’esprit des westerns spaghetti d'Ennio Morricone, une plage alimentée par la guitare réverbérée de Bart, le violon de Nina Van Campen et les percussions de Mike Van Daele. Excellent ! Instrumental, "Mirage" baigne au sein d’un même climat. On y emprunte les chemins poussiéreux parcourus par les cow-boys, justiciers et hors-la-loi autrefois, traverse les villes fantômes de l'Ouest, dans une atmosphère peuplée d’accords de guitare surf et de cuivres. Un univers aventureux également reflété à travers le plus allègre "Cursed City", que balaie la lap steel de Rudi Van Everbroeck (invité pour la circonstance), la guitare réverbérée de Bart et les trompettes. Et "Lift the curse" prolonge ce périple filmique. Lap steel et xylophone enrichissent "Little worries", une ballade que Bart chante naturellement de son timbre grave. De bonne facture, "Fire in the core" constitue une première incursion dans le blues. Plage lente et majestueuse, "A long way from home" adopte une rythmique plus rock. Amplifiée et toute en reverb, la gratte séduit par son audace. Une seule reprise : celle du "Lost highway" de Leon Payne. Composé en 1949, ce titre avait été popularisé par Hank Williams, l’année suivante. Nous sommes alors très proche du country originel. De bonne facture, cet elpee s’achève par une ballade lente et royale, que Bart et Miss Jorunn Bauweraerts chantent en duo, alors que la basse acoustique de Bert Cuypers communique une certaine gravité à l’ensemble...