Locution du philosophe et empereur romain Marc Aurèle : « Amor Fati » signifie ‘accepter son destin’ en latin… Celui du belge Wiltman sera probablement de ne jamais jouir d’un succès de masse malgré l’évidente qualité de ses compositions. Quelques mois après avoir publié un Ep qui mariait joliment une certaine idée de la folk et une autre du rock progressif, malgré le recours judicieux aux samples, Wilfried Kesteloot remet le couvert en s’inspirant toujours autant de Ry Cooder (« Homeless Homeland »), Mark Knopfler (« Echo Nation ») que de l’Ouest américain si souvent pillé (« Thurasia »)… Mais, le Gantois parvient à construire un univers particulier en juxtaposant judicieusement des extraits sonores (« EchoNation »), tout en se servant de sa voix profonde et d’une instrumentation angoissante. Il parvient ainsi à créer des morceaux envoûtants, déchirés entre électricité et véritables paysages sonores. Pourvu que l’« Amor Fati » de Wiltman puisse persévérer dans sa voie déviante, peu importe le succès escompté…