Nouveau venu sur la scène indie-rock belge, Rince-Doigt vient gonfler la liste des groupes qui se distinguent par leur patronyme ridicule. Aussi, avant d’avoir écouté une seule note de cet opus, on imagine que la formation pratique du math-rock. Et à raison. D’ailleurs on peut même ajouter que l’expression sonore de ce band n’est guère originale. Mais, de là à s’en laver les mains, ce serait trop facile.
Tout au long de cet LP, le climat est allègre. Les six pistes évoluent entre passages mélodiques et moments plus incisifs, à l’instar de l’excellent « Giboulée de cobras » (NDR : petit coup de cœur). Talonnée par la basse, la guitare mène souvent la danse, alors que la batterie marque le coup, sans jamais en faire trop. Rince-Doigt navigue donc très loin des combos de math/rock qui cherchent constamment à caser le plus de notes possibles en une seconde. Non, ici, l’accent est mis sur les ruptures. Et elles foisonnent. « Lateral coup de pied » en est certainement le plus bel exemple. Dans un registre susceptible d’évoquer les Rennais de Totorro ou Mermonte, mais dans une version instrumentale.
Rien de bien neuf à l’horizon ; cependant l’ensemble tient parfaitement la route, grâce à une mise en place irréprochable et une production qui l’est presque tout autant. Et finalement, en baignant au sein d’une excellente ambiance, ce « Plinth » n’est certainement pas à blâmer et permet tout simplement de passer un bon moment…
A noter que le groupe se produira dans le cadre du festival Century Rock à Mouscron, ce 14 mai.